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Un secret bien gardé: Thriller
Un secret bien gardé: Thriller
Un secret bien gardé: Thriller
Livre électronique137 pages2 heures

Un secret bien gardé: Thriller

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À propos de ce livre électronique

Trois vies. Trois destins. Rien ne prévoyait que leurs chemins se croisent un jour. Chacun d’entre eux va pourtant voir son destin basculer jusqu’à finalement ne plus rien maîtriser. Dans les profondeurs de la Drôme provençale, ou depuis la jolie ville de Bruxelles, quel est donc ce lien qui finira par les réunir ?

À PROPOS DE L'AUTEUR

Originaire d’Armentières, dans les Hauts-de-France, Louis Melvil est amateur de thrillers et de séries policières. Aujourd’hui, il décide de confier la publication de l’un de ses nombreux manuscrits restés, jusqu’ici, dans les dossiers de son ordinateur.
LangueFrançais
Date de sortie4 nov. 2020
ISBN9791037713827
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    Aperçu du livre

    Un secret bien gardé - Louis Melvil

    Chapitre I

    Trois vies

    Fête des vendanges de la Drôme, octobre 1946

    Victor

    Comme chaque année à la même date, moi, Victor Guillou, je me préparais soigneusement à me rendre à la fête des vendanges qui allait, comme toujours, durer plusieurs jours. J’étais encore gardien de chèvres à cette époque, et depuis mon jeune âge, je participais aussi aux vendanges qu’organisaient les viticulteurs, certes pour mettre un peu de beurre dans les épinards, mais aussi pour toute l’énergie et le bonheur que m’apportait ce moment de partage.

    La fête battait son plein, à coup de binious, de violons et d’accordéons qui retentissaient à l’unisson dans tous les villages.

    C’est lors du second jour des festivités que j’ai fait la connaissance de Marceline. Elle avait vingt-cinq ans, j’en avais presque le double, et je m’étais fait à l’idée, depuis longtemps, que je finirais vieux garçon, coincé dans ma bergerie au milieu de mes biquettes. Marceline portait une robe traditionnelle, semblable à celle de toutes les femmes présentes, un nœud blanc dans les cheveux, signe qu’affichaient toutes celles qui étaient encore célibataires. Elle distribuait ses sourires, tournoyant un verre de vin blanc à la main, et je crois me souvenir que tous les regards masculins étaient tournés vers elle. J’étais gaillard et encore bel homme malgré les années qui passaient, et la rudesse du travail en montagne. Alors que je m’apprêtais à partir, elle s’est plantée devant moi, ses cheveux blonds et ses yeux verts auxquels aucun homme ne pouvait résister, en me lançant spontanément une invitation :

    C’est sur cette danse que je suis passé du statut de vieux célibataire à celui de jeune fiancé. Après quelques semaines, l’évidence de lui demander sa main s’était imposée à moi. J’étais presque certain qu’elle me rirait au nez, et que je n’étais pour elle qu’une aventure, le temps pour elle de trouver un jeune homme de son âge, mais non. Elle accepta, tout en me précisant qu’elle devait d’abord demander l’approbation de son père, Raymond Luquet-Maujan. J’ai alors quitté ma bergerie, rangé tous les livres de Guy de Maupassant qui étaient jusqu’alors presque mes seuls amis, faisant de ce grand écrivain mon éternel repère, ses citations ne me quitteraient jamais.

    Valence, janvier 1970, quartier de Fontbarlettes-le-Plan, dit « Le Haut ».

    Eddy

    C’était comme une habitude, comme un rituel.

    La bande de voyous du quartier, menée par Quentin Maréchal, se réunissait dans la cave de la tour n°3. Un endroit privatisé par la bande de garçons qui, au fil des années, en avait fait son quartier général. Tout ce qui se trouvait dans cette pièce n’était constitué que de vieux canapés récupérés sur les trottoirs du quartier, ou d’objets issus de leurs récents cambriolages, et qui attendaient de pouvoir être vendus.

    Les canettes de bière vides traînaient de partout, et le pétard tournait, quant à lui, de mains en mains.

    Eddy Lafarge n’aurait jamais dû faire partie de cette bande de délinquants, lui qui se destinait à des études d’architecte et qui avait finalement tout abandonné trois ans auparavant, au grand désespoir de Lucie, sa mère, veuve et sans emploi.

    Eddy avait vingt ans. Sa mère à qui il remettait régulièrement quelques billets fermait les yeux sans jamais poser de question sur la provenance de cet argent.

    Ce soir de janvier 1970, la petite bande préparait son prochain casse. Toujours le même scénario, des villas de quartiers bourgeois qu’ils repéraient par le biais des amis de collèges de leurs jeunes frères et sœurs. Et la prochaine cible était la maison de la famille Carnot qui n’était autre que la résidence principale de Pierre Carnot, directeur de l’une des banques du centre-ville.

    La maison était située dans le quartier de Châteauvert. La fille de la famille, Élise, s’était vantée de partir en week-end à Barcelone avec toute sa famille, comme pour faire saliver ses amies qui habitaient les tours de Fontbarlettes et qui ne savaient pas vraiment ce que signifiait partir en week-end.

    Une fois l’information rapportée aux oreilles de Quentin Maréchal, ce dernier n’avait pas manqué de planifier le cambriolage pour le week-end en question.

    C’était décidé, dans la nuit du samedi, la bande irait dévaliser la maison des Carnot.

    Eddy qui était le meilleur ami de Quentin depuis leur enfance n’agissait pas avec les convictions qui étaient réellement les siennes. Ça n’était qu’un suiveur, sous l’emprise de celui qu’il aimait en secret depuis son adolescence. De son côté, Quentin s’affichait avec Émilie, une jeune fille des tours du quartier de Fontbarlettes.

    L’adolescente, tout comme le reste des habitants du quartier, ignorait totalement la relation secrète que Quentin et Eddy entretenaient à l’abri des regards.

    Si pour Eddy tout cela n’était qu’une façon d’éviter la honte et le jugement des caïds de la bande, pour Quentin qui n’assumerait jamais le fait d’aimer les garçons, c’était une façon d’assouvir ses désirs, de maintenir l’emprise qu’il avait sur Eddy et de pouvoir le manipuler comme un petit joujou.

    Ce soir-là, une fois leur petite réunion terminée, Quentin et Eddy se retrouvaient seuls, comme bien souvent, ce qui, là aussi, faisait partie de leur rituel.

    Quentin referma la porte de la cave à double tour, avant de s’ouvrir une dernière bière, de baisser son pantalon, et de s’asseoir comme un pacha, dans l’un des canapés de l’endroit.

    Eddy s’exécuta, comme une machine, même s’il attendait ce moment chaque fois qu’il se retrouvait seul avec son amant secret.

    Le jeune homme avait toujours l’espoir que son amour pour Quentin pourrait changer un jour et qu’ils pourraient partir tous les deux loin d’ici. Eddy rêvait. Il rêvait au prince charmant, et Quentin était pourtant bien loin de cette image idyllique.

    Quelques jours plus tard, alors que tout le quartier de Châteauvert était endormi, quatre des membres de la bande de voyous, dont Eddy et Quentin, pénétraient dans la maison des Carnot. Il était trois heures du matin. La consigne était toujours la même. Dix minutes, pas une de plus. Emmener tout ce qui avait de la valeur, téléviseur, bijoux, œuvres d’art et argent liquide, le tout à la lampe torche.

    Trois gars qui fouillaient la maison, et le quatrième qui faisait le guet à l’extérieur. Au moindre bruit suspect, à la moindre lumière qui s’éclairait dans les maisons voisines, le clan détalait.

    À peine arrivé sur place, Quentin se mit à jubiler.

    Au fil des années, la bande de cambrioleurs n’avait plus rien à voir avec une bande d’amateurs. Depuis leur premier cambriolage, c’était en véritables professionnels, maintenant armés, que la bande de Quentin Maréchal allait commettre ce nouveau délit.

    Mais la vigilance et la minutie du chef de bande, qui prenait toujours la peine de s’assurer que personne ne soit présent dans la maison, ne serait pas au rendez-vous ce soir-là.

    Alors que le timing était parfaitement respecté et que les voleurs étaient sur le point de quitter les lieux, les bras chargés d’objets de valeur, la lumière du salon s’éclaira.

    Les renseignements de Quentin avaient, semble-t-il, été tronqués. La petite Élise ne pouvait pas prévoir que son frère aîné, Guillaume, légèrement souffrant, aurait finalement décidé de rester à la maison, plutôt que de partir en week-end avec le reste de la famille.

    Encore un peu endormi, le jeune homme s’était directement dirigé vers le salon, réveillé par la voix de Quentin Maréchal.

    Peut-être que si ce dernier n’avait pas été armé, le drame qui allait se produire aurait pu être évité.

    Pris de panique par l’apparition du frère d’Élise et de la lumière qui venait de s’éclairer, Quentin saisit son revolver et tira sur le jeune homme de dix-neuf ans. Guillaume s’écroula brutalement sur le parquet du salon.

    Alors que Quentin ne prit même pas la peine d’attendre la réaction de ses complices pour prendre la fuite avec son butin, accompagné de Lucas, le troisième voleur et d’embarquer avec eux le guetteur resté dehors, Eddy resta pétrifié devant la victime couchée à ses pieds.

    Avant même de penser à s’enfuir, il s’approcha de Guillaume Carnot, inconscient, qui venait d’être touché à l’épaule. Il était vivant. Eddy se dirigea vers la cuisine, pour revenir vers la victime, munit de torchons qu’il appliqua aussitôt sur la blessure.

    Guillaume Carnot reprit connaissance, le temps d’un instant, juste le temps d’un appel au secours, en saisissant le bras d’Eddy.

    À ce moment-là, Eddy ne pensait pas qu’il risquait d’être surpris, et peut-être bien pire encore.

    Et il n’aura pas le temps de faire quoi que ce soit de plus pour Guillaume.

    L’arrivée des policiers, prévenus pas l’un des voisins qui avait entendu le coup de feu, vint surprendre Eddy Lafarge.

    Eddy s’exécuta et se releva doucement, tout en levant les bras.

    Un premier agent s’approcha de lui.

    Une fois de plus, Eddy ne chercha pas à résister à la demande de l’homme en uniforme.

    Les secours arrivèrent, alors qu’il se retrouvait menotté à genoux sur le sol.

    Guillaume Carnot fut évacué d’urgence par une ambulance qui l’emmena à l’hôpital de Valence.

    Quel cauchemar ! Moins d’une heure après ce cambriolage qui avait mal tourné, Eddy se retrouva en garde à vue.

    Sa cellule était sombre et humide, et les images de l’agression provoquée par son cher Quentin l’obsédaient. Allongé sur la planche qui lui servait de couchage, impossible pour lui de trouver le sommeil.

    Qu’allait-il lui arriver maintenant ?

    Février 1955, Rochefourchat, petit village de la Drôme.

    Il était six heures du matin. Le coq avait chanté depuis longtemps,

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