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Le secret de l'Hermitière: Une enquête policière
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Livre électronique175 pages2 heures

Le secret de l'Hermitière: Une enquête policière

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À propos de ce livre électronique

Qui a assassiné Albert Brillot, et pourquoi ?

Qu’est-ce qui a bien pu pousser Thomas Pérois à chambouler sa paisible retraite pour tenter d’élucider un crime commis dans son village alors qu’il n’avait qu’un an ? La chose fut jugée en son temps et l’accusé dûment acquitté faute de preuves. Restait cette question qui a obsédé Thomas et heurté son sens de la justice : qui a assassiné Albert Brillot et pourquoi ? Dans une gageure quelque peu insensée, il va s’efforcer d’y répondre. Sur le lieu de son enfance, là où il se sent chez lui, il retrouve l’emplacement du drame, rencontre d’anciens amis, échange des souvenirs, mais, dès qu’il tente d’évoquer « l’affaire », l’écart se creuse, on le tient pour un intrus. Entre ponce-pilatisme et vindicte ancestrale, s’instaure une conspiration du silence et une animosité décourageante… Mais Thomas possède en héritage l’art de se couler dans la mentalité des gens de sa race. Il saura en user pour fragmenter l’omerta. Sans haine et sans crainte, mais avec une coriace ténacité, il parviendra à infiltrer l’obscurité des consciences où vérités et mensonges se compactent depuis plus d’un demi-siècle.

Découvrez l'enquête de Thomas Pérois, bien décidé à élucider un meurtre classé, malgré la conspiration du silence et l'animosité décourageante qui se sont installées dans son village natal.
EXTRAIT

Je venais de naître, lorsque Albert Brillot a été assassiné, le dimanche 11 décembre 1921, à 11 heures du soir. Il venait de s’engager dans le chemin de son village, l’Hermitière, sur la commune de Saint-Germain-de-Lalande.
Personne ne parla plus ouvertement de ce drame après que Florent Jamin, le présumé coupable, fut acquitté par la cour d’assises de la Roche-sur-Yon du 27 juillet 1922.
Des polémiques dissimulées et d’abominables rumeurs persistèrent cependant pendant les longues années qui suivirent, et alimentèrent des antagonismes définitifs.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Henry-Pierre Troussicot est né en 1943 à St Georges de Pointindoux, entre La Roche-sur-Yon et Les Sables-d’Olonne. Ce deuxième roman l’amène à une quête du bien fondé de la raison contre l’injustice. Il nous convie en ce terroir qui est une partie de lui-même et qu’il est si bien placé pour mettre en scène.
LangueFrançais
ÉditeurEx Aequo
Date de sortie30 janv. 2017
ISBN9782359628685
Le secret de l'Hermitière: Une enquête policière

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    Le secret de l'Hermitière - Henry-Pierre Troussicot

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    Table des matières

    Résumé

    Le secret de l’Hermitière

    Dans la même collection

    Résumé

    Qu’est-ce qui a bien pu pousser Thomas Pérois à chambouler sa paisible retraite pour tenter d’élucider un crime commis dans son village alors qu’il n’avait qu’un an ?

    La chose fut jugée en son temps et l’accusé dûment acquitté faute de preuves. Restait cette question qui a obsédé Thomas et heurté son sens de la justice :

    Qui a assassiné Albert Brillot et pourquoi ?

    Dans une gageure quelque peu insensée, il va s’efforcer d’y répondre.

    Sur le lieu de son enfance, là où il se sent chez lui, il retrouve l’emplacement du drame, rencontre d’anciens amis, échange des souvenirs, mais, dès qu’il tente d’évoquer « l’affaire », l’écart se creuse, on le tient pour un intrus.

    Entre ponce-pilatisme et vindicte ancestrale, s’instaure une conspiration du silence et une animosité décourageante…

    Mais Thomas possède en héritage l’art de se couler dans la mentalité des gens de sa race. Il saura en user pour fragmenter l’omerta.

    Sans haine et sans crainte, mais avec une coriace ténacité, il parviendra à infiltrer l’obscurité des consciences où vérités et mensonges se compactent depuis plus d’un demi-siècle.

    Henry-Pierre Troussicot est né en 1943 à St Georges de Pointindoux, entre La Roche-sur-Yon et Les Sables-d’Olonne. Ce deuxième roman l’amène à une quête du bien fondé de la raison contre l’injustice. Il nous convie en ce terroir qui est une partie de lui-même et qu’il est si bien placé pour mettre en scène.

    Henry-Pierre Troussicot

    Le secret de l’Hermitière

    Policier

    ISBN : 978-2-35962-868-5

    Collection Rouge : 2108-6273

    Dépôt légal octobre 2016

    © couverture Ex Aequo

    © 2016 Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction intégrale ou partielle, réservés pour tous pays. Toute modification interdite.

    Éditions Ex Aequo

    6 rue des Sybilles

    88370 Plombières les bains

    www.editions-exaequo.fr

    « Laisser le crime en paix,

    c’est s’en rendre complice »

    Proverbe français

    « La calomnie est absurde et,

    tout absurde qu’elle est,

    elle fait souvent beaucoup de mal »

    Voltaire

    1

    Je venais de naître, lorsque Albert Brillot a été assassiné, le dimanche 11 décembre 1921, à 11 heures du soir. Il venait de s’engager dans le chemin de son village, l’Hermitière, sur la commune de Saint-Germain-de-Lalande.

    Personne ne parla plus ouvertement de ce drame après que Florent Jamin, le présumé coupable, fut acquitté par la cour d’assises de la Roche-sur-Yon du 27 juillet 1922.

    Des polémiques dissimulées et d’abominables rumeurs persistèrent cependant pendant les longues années qui suivirent, et alimentèrent des antagonismes définitifs.

    ***

    Alors que j’avais sept ou huit ans, j’observais que, dans le bourg de Saint-Germain, où j’allais à l’école et à la messe, des conversations se tenaient sur le ton de la confidence.

    Sur la place des tilleuls, lorsque le temps était beau, il n’était pas rare de voir trois ou quatre bonshommes discuter à l’écart, sous le regard hostile des passants. C’était souvent le dimanche matin, après l’office. Les femmes évitaient de se montrer, elles n’en pensaient sans doute pas moins, leurs conciliabules se tenaient plutôt derrière les brise-bise, entre gens du même avis !

    Je n’en ai pas été le témoin, mais j’ai su qu’un soir de janvier, une querelle avait dégénéré en bataille rangée. Sur la route du calvaire, l’alambic était installé, comme tous les ans sur le bord des étangs. Les paysans et quelques propriétaires de vignes amenaient leur surplus de vin ou de macération de fruits pour faire « bouillir » et récupérer quelques précieux litres d’eau-de-vie, de la bonne « goutte ». Le soir, à la nuit tombée, après la fermeture des ateliers, cette entreprise attirait les ouvriers et patrons du bourg qui se joignaient aux désœuvrés du jour, pour se faire offrir un petit verre. L’alcool échauffant les esprits et entraînant des paroles inconsidérées, des critiques visant les familles concernées par le crime et le procès, les tenants des uns s’opposèrent rapidement aux partisans des autres…

    Les noms ne furent pas cités, je sus que deux hommes furent précipités dans une mare heureusement peu profonde. Un carrier, pourtant solide, ne put éviter le jet d’un gourdin qui lui cassa la clavicule. Le nez du cantonnier Griffon, qui n’était déjà pas très beau, subit également une fracture qui n’en améliora pas l’esthétique !

    Le lendemain, le hasard faisant bien les choses, les gendarmes, passant par-là, tentèrent, en vain, d’en savoir plus…

    Les différends se réglaient « en famille ». Avait-on besoin de jeunes inconnus, tout gendarmes qu’ils fussent, pour démêler des conflits privés ?

    Il m’arrivait, dans la semaine, le soir ou le jeudi de me rendre au café de la poste déposer un colis ou quérir un paquet de tabac pour mon grand-père. Là aussi, j’avais compris que les conversations, entre quelques habitués et les Bertier, mère et filles, les patronnes du bistrot, avaient des allures circonspectes. D’ailleurs, ma présence les faisait cesser instantanément.

    J’entendais, malgré tout, des noms connus qui filtraient par mégarde. Toujours les mêmes, Brillot, Jamin, Guimard, Griffon, je surpris même le prénom d’Élise…

    Dans l’épicerie de ma mère, dans le gros village des Fontanelles, à un kilomètre du bourg, les bavardages semblaient eux aussi tourner autour de ce sujet. Des clans avaient dû se former et les suppositions alimentaient les ragots. Tout en gardant son franc-parler, maman me paraissait prudente, commerce oblige ! Je la surpris un jour se lamenter ainsi :

    « — Tout ça, quand même, nous empoisonne la vie, ça ne pourra donc jamais finir ! »

    J’étais dans la pièce à côté, je ne pouvais pas percevoir distinctement tout ce qui se disait. Les mêmes noms que ceux déjà entendus revenaient. Il était question aussi de juge, d’avocat, de policiers. Cependant, dès que j’apparaissais dans l’encadrement de la porte, c’était le silence immédiat et la conversation déviait sur un sujet anodin.

    Ces propos n’étaient jamais évoqués devant les enfants. Nous tous, gamins, nous sentions qu’il y avait une forme de secret, sans en connaître la véritable origine.

    Je dis cela aujourd’hui, avec le recul, je sais qu’il s’agissait de cette affaire, de ce crime de l’Hermitière.

    Par un enchaînement de circonstances, cinquante ans plus tard, à l’automne de ma vie,  je fus amené à m’y intéresser !

    2

    Ma mère avait toujours été très amie avec Angéline Guimard, la fermière du logis de Martigny où Florent Jamin, l’inculpé, avait été domestique. Nous nous y rendions régulièrement.

    C’est cette ferme qui nous fournissait en pommes de terre et haricots blancs pour l’hiver. Je n’étais pas fanatique des plantations et arrachage des « patates » et des « haricots ». À huit ou dix ans, je trouvais ces travaux lassants. C’était comme lorsqu’il fallait que j’aille dans un coin du champ couper le trèfle à la faucille et remplir le grand sac pour notre petit élevage de lapins…

    Ce que j’aimais, par contre, c’était ces fins de soirées d’hiver, quand nous nous rendions là-bas, à Martigny, acheter la livre de beurre pour la semaine.

    Cette immense salle commune, comparée à notre petite cuisine, m’impressionnait. Le sol était déjà cimenté et d’une rare propreté en comparaison avec la plupart des autres métairies. Les meubles, en merisier blond ou loupe de noyer, encaustiqués et lustrés plusieurs fois par an, brillaient de tous leurs cuivres…

    J’y retrouvais Élise, la plus jeune des filles. Elle avait vingt ans ou quelques années de plus. Elle était grande, je la trouvais belle, avec un regard mélancolique. Elle me prenait par les épaules et m’attirait près d’elle sur le banc du foyer. Elle me préparait une tartine de crème fraîche saupoudrée de sucre. La crème, épaisse, grasse et savoureuse, venait de sortir de l’écrémeuse deux heures plus tôt.

    Je ne m’étais, bien sûr, jamais interrogé sur les raisons de la langueur d’Élise. C’était sans doute sa nature. Personne autour d’elle n’y prêtait la moindre attention…

    Je la voyais, certains jours, travailler dans les champs, quasiment comme un homme. La transpiration lui collait les cheveux aux tempes et la chemise sur le dos. Je l’admirais avec son aiguillon, conduisant l’attelage de quatre bœufs dans les labours. De retour à la maison, elle transportait allègrement les deux seaux de lait qu’elle venait de traire, de l’étable à la laiterie, en faisant claquer ses sabots sur la terre battue. C’était encore elle qui amenait la marmite fumante de la souillarde jusqu’aux portes de la porcherie. Quelle énergie !

    Là encore, rétrospectivement, je peux me demander si cette volonté farouchement affichée ne cachait pas une forme de désespérance.

    Moi, du haut de mes dix ans, j’étais amoureux d’Élise alors qu’elle en avait plus du double !

    À l’annonce du mariage de son frère Eugène, j’étais content pour elle, mais inquiet qu’elle trouve un « bon ami ».

    Je dis à ma mère :

    — Elle va être belle Élise, le jour de la noce d’Eugène ? J’irai la voir.

    La réponse fut aussi cinglante qu’inattendue :

    — Élise ! Elle n’ira pas à la noce. 

    De ce jour, je vis la ferme de Martigny autrement. Il m’a semblé qu’une lourde chape pesait sur cette jeune fille. J’étais trop petit pour m’en préoccuper, encore moins pour poser des questions.

    3

    C’est à cette époque que je me suis éloigné de Saint-Germain-de-Lalande.

    Les études m’ont détourné de mon village, d’abord la pension du lycée de La Roche de onze à dix-sept ans. Je rentrais tous les quinze jours. C’est pendant cette période que se produisit mon premier drame.

    Les dimanches aux Fontanelles et pendant les vacances, je retrouvais Aline. Nous étions du même âge, du même village. Tous les jours nous faisions la route ensemble, en venant de l’école. Il y avait le groupe des filles et celui des gars, mais dès l’âge de 9 ou 10 ans nous marchions tous les deux, l’un près de l’autre. Les inévitables quolibets et moqueries venant des autres bandes ne nous offensaient pas. 

    Aline entra en sixième la même année que moi. Nous étions boursiers, tous les deux, mais elle au lycée des Sables-d’Olonne.

    J’aimais ses tresses châtain clair, ses yeux noisette, ses fossettes, sa voix douce émaillée de notre vocabulaire « patoisant », son intelligence, enfin j’aimais tout chez Aline. Nous avions promis de nous marier… mais dans plusieurs années.

    Sa mère était couturière et son père marchand de bois. Nous nous retrouvions dans les grands hangars, assis sur les billes de chêne ou sur les fagots de rondins de châtaignier. Les odeurs de tanins, par temps humide, nous ancraient dans notre « pays ». Lorsque le soleil chauffait les tôles, les émanations d’encens et de térébenthine, des résineux nous enivraient.

    Nous avions entre 13 et 15 ans, nous bavardions à perdre haleine, de tout, de rien. L’encyclopédie de mon oncle Hilaire posée sur nos genoux nous fournissait tous les sujets qui nous intéressaient.

    De temps en temps, nous nous dévisagions sans rien dire…

    Un simple regard, un frottement d’épaule ou le toucher du dessus de la main nous conduisaient au ravissement. Puis les jacasseries reprenaient.

    Nous n’aimions pas que son père nous interpellât, lorsqu’il passait par-là, en nous lançant, par malice : « Ça va les pigeons ? »

    Aline ne pouvait pas répondre, elle devenait cramoisie et nous nous écartions sensiblement. « L’autre » rigolait en sifflotant, prêt à recommencer le lendemain en parlant de « tourtereaux ». Et tout le monde était content… 

    Après les vacances de nos seize ans, une méchante toux interdit sa rentrée scolaire. Lorsque je revins, à la Toussaint ma mère me dit qu’Aline était en maison de repos… J’étais rassuré !

    Le Noël suivant fut terrible. Aline mourut le 20 décembre et je passai ces « fêtes » dans un état d’anéantissement absolu. Tous m’avaient caché le mal, en ce temps-là, la phtisie ne pardonnait pas. J’allais vivre avec Aline, blottie dans un coin secret de mon être. Je ne pourrais plus jamais prononcer son prénom…

    Je partis à Poitiers l’année suivante. Puis ce fut la guerre, de 1940 à 1942. Après mon mariage avec une citadine, la vie m’a installé dans la grande ville, à Nantes avec ma famille. Mon travail me plaisait. À la préfecture de Loire-inférieure, devenue Loire-Atlantique, j’avais à résoudre les contentieux. Je prenais en charge les difficultés de mes concitoyens, tout en préservant les intérêts de l’administration, voilà qui me convenait parfaitement.

    Nous revenions régulièrement voir ma mère dans son petit commerce aux Fontanelles. Elle préparait le repas. J’allais voir l’état du jardin. J’ai observé que le nombre de clapiers diminuait progressivement jusqu’au jour où elle m’a dit qu’elle venait de vendre sa dernière portée de lapins.

    — Pour ce que cela rapporte, a-t-elle voulu faire croire !

    Non, ces petits travaux étaient devenus trop pénibles pour elle, c’était trop d’entretien et de fatigue. La cour aux poules résista un peu plus longtemps. Avoir des œufs frais, c’était bien et le grain n’était pas cher.

    Ma femme, curieuse, la faisait parler de son passé, de son enfance paysanne,

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