Appuyée contre le cercueil de son mari, Juliette Javier‑Jadin sanglotait, sous le regard ému de toute sa belle‑famille réunie. À vrai dire, elle n’avait plus de larmes mais persistait à garder un mouchoir devant son visage, et à soupirer bruyamment.
– Calmez-vous, lui conseilla délicatement Élodie, l’une de ses belles-sœurs.
– C’est impossible, gémit Juliette en levant vers elle un regard humide. Puis, se retournant vers les autres membres de sa belle-famille pour qu’ils l’entendent bien, elle trépigna.
– La mort de Jean est injuste. Il avait à peine 40 ans et nous nous aimions !
– Nous le savons, la consola Hubert, le frère aîné de son mari. Tous les accidents de voiture sont injustes. Juliette se remit à sangloter, tandis que plusieurs de ses beaux-frères quittaient le salon pour discuter de la manière dont il fallait envisager la succession. La belle veuve resta agenouillée près du cercueil, soutenue par ses trois belles-sœurs. Elle ne se redressa que lorsque Nicole, la gouvernante du domaine, vint la prévenir que la couturière était arrivée.
– Mme Magliano a travaillé presque toute la nuit pour réaliser le modèle de robe que vous avez choisi pour l’enterrement.
– C’est fort aimable de sa part, sourit Juliette. Elle se releva et se précipita dans sa chambre pour essayer cette robe qu’elle comptait porter le lendemain, lors de l’inhumation de son mari.
La couturière déplia une superbe robe noire, au corsage orné de dentelles et de perles de jais.
– Elle est magnifique, s’exclama Juliette.
– J’habille votre belle-famille depuis près de quarante ans, rappela