Il est temps de PASSER À L’ACTE
Ces deux-là aimaient se détester. Voilà ce qui unissait Hippolyte et Marguerite, mariés pour le meilleur et surtout pour le pire. L’arrivée de Juliette n’allait rien arranger.
Le vieil Hippolyte sortit de la maison en grommelant. Dieu qu’il détestait cette femme qu’il avait eu le malheur d’épouser cinquante ans plus tôt. Il ne supportait plus sa voix de crécelle, ses jérémiades qui le poursuivaient du matin au soir. Elle avait toujours quelque chose à lui reprocher, toujours à crier pour rien. Une mégère, voilà ce qu’elle était devenue au fil des ans.
Il ne l’avait jamais aimée. Il avait obéi au père qui lorgnait le lopin de terre de la future promise et, à cette époque-là, on ne discutait pas les ordres paternels. Hippolyte avait renoncé à la belle Juliette qui n’avait que sa beauté pour richesse. Alors, il avait épousé Marguerite et il avait regretté son obéissance toute sa vie tant son épouse avait un caractère épouvantable.
– Quelle garce ! fulmina-t-il, tout en rejoignant son vieux compère Isidore sur la place du village.
Lui aussi était lié à une harpie, mais l’imbécile s’était marié par amour. Il soupira d’aise en s’éloignant des vociférations de sa femme. À 70 ans, il était encore bien de sa personne et paraissait plus jeune, alors que la Marguerite, qui avait huit ans de moins, était toute ridée. Sa chevelure, qu’elle refusait de teindre, était striée de gris. Elle n’avait jamais été jolie et l’âge n’avait rien arrangé. Elle s’attifait mal et, comme elle était forte, ressemblait à un épouvantail.
Il l’avait trompée bien souvent sans remords et sans regret. Il avait même eu l’indélicatesse d’afficher ses liaisons au grand jour. Il reconnaissait avoir été un piètre époux, mais ce n’était pas totalement de sa faute. Marguerite et lui s’étaient détestés dès les premiers instants de leur union. Alors qu’il ruminait
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