Évaluation des apprentissages en formation à distance: Enjeux, modalités et opportunités de formation en enseignement supérieur

Par France Lafleur, Ghislain Samson et Jean-Marc Nolla

Le contexte de la pandémie mondiale de COVID-19 et l’intégration massive des technologies numériques en éducation suscitent des changements inédits en enseignement postsecondaire. Alors que la formation à distance (FAD) devient incontournable, l’évaluation des apprentissages constitue l’une des tâches les plus difficiles. Or les personnels enseignants n’y sont pas toujours préparés. Quelles sont les tendances contemporaines en matière d’évaluation des apprentissages en FAD ? Comment intégrer l’évaluation au service de l’apprentissage et pour l’apprentissage ? Quelles sont les modalités d’évaluation des apprentissages à privilégier en fonction des activités réalisées ? Quelles sont les connaissances issues de la recherche (CIR) au regard des pratiques d’évaluation des apprentissages en FAD ? Quels sont les pratiques et les défis, notamment en ce qui concerne le plagiat ?

S’adressant principalement aux enseignants, aux conseillers pédagogiques, aux étudiants du collégial et de l’université, cet ouvrage rassemble les expertises de 16 chercheurs et professionnels du domaine de l’éducation de la francophonie. Certains chapitres sont issus d’une collecte de données ou encore d’expérimentations appuyées par des références scientifiques et des données probantes. On y présente des écrits sur la planification et l’adaptation des pratiques évaluatives en FAD, dont l’évaluation fait partie intégrante. D’autres contributions permettent de conjuguer l’apprentissage et l’évaluation dans un contexte numérique. Enfin, le collectif présente les jalons théoriques des modalités d’évaluation en FAD au regard de recherches actuelles et futures.

France Lafleur est titulaire d’un doctorat en formation à distance (FAD) de l’Université de Sherbrooke. Elle occupe le poste de professeure régulière au Département des sciences de l’éducation de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) en tant que spécialiste de la FAD et de la formation en ligne par webconférence.

Jean-Marc Nolla est titulaire d’un doctorat en évaluation des apprentissages en formation à distance de l’Université de Sherbrooke. Il est actuellement professeur régulier au Département de l’éducation à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscaminque (UQAT) à titre d’expert en évaluation.

Ghislain Samson est titulaire d’un doctorat en didactique des sciences au secondaire de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Après avoir occupé les fonctions de professeur à l’Université de Sherbrooke (2004-2008), puis à l’UQTR (2008-2017), il est actuellement doyen de la gestion académique des affaires professorales à l’UQTR.

• Langue: Français
• Éditeur: Presses de l'Université du Québec
• Date de sortie: 21 avr. 2021
• ISBN: 9782760554856

France Lafleur

France Lafleur est titulaire d’un doctorat en formation à distance de l’Université de Sherbrooke. Ses travaux portent sur le développement de la compétence technopédagogique des formateurs en ligne en enseignement supérieur. Chargée de cours au Département des sciences de l’éducation de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), elle est également spécialiste en élaboration de programmes d’études au ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec.

Aperçu du livre

Introduction

Ghislain SAMSON

Le contexte de pandémie de COVID-19 et l’intégration massive des technologies numériques (TN) en éducation suscitent des changements inédits en enseignement postsecondaire. Alors que la formation à distance (FAD) devient incontournable, l’évaluation des apprentissages constitue l’une des tâches les plus difficiles. C’est une responsabilité professionnelle dont il faut s’acquitter avec rigueur et professionnalisme en tout temps. Or tous les personnels enseignants n’y sont pas toujours préparés en amont. Au Québec, par exemple, la formation en évaluation des apprentissages n’est pas nécessairement exigée en enseignement supérieur. De plus, l’obsolescence des TN requiert des adaptations permanentes et comporte plusieurs défis, incluant la sélection et la combinaison de diverses modalités d’intervention en évaluation.

Alors que les personnels enseignants ont besoin de repères divers pour adapter leurs pratiques évaluatives en FAD et que peu d’écrits s’y intéressent encore, cet ouvrage dresse un portrait à la fois théorique et pratique de l’évaluation des apprentissages en FAD. Il repose sur un regard croisé susceptible de favoriser la réussite éducative des étudiants. Les expertises de la communauté de recherche et de pratique concernant l’évaluation des apprentissages en FAD selon diverses modalités – synchrone, asynchrone, hybride ou bimodale/mixte – sont sollicitées. L’ouvrage permet aux experts en sciences de l’éducation et, plus particulièrement, de la FAD de partager leurs savoirs expérientiels et leurs résultats de recherche.

L’intégration des TN ne contribue pas simplement à l’essor des FAD et à la diversification des modalités d’intervention ; cela ouvre la voie à des changements, mais ces TN suscitent un nouveau rapport au savoir aux contours parfois difficiles à circonscrire. L’accessibilité du savoir demande en effet que les cadres d’intervention soient précisés sous divers angles en FAD, incluant les rôles des acteurs, les rapports aux étudiants, les situations pédagogiques, la nature et les stratégies d’évaluation des apprentissages. Cette clarification est d’autant plus importante que les personnels enseignants ont des questionnements en ce qui a trait à la sélection des ressources et à la combinaison des stratégies d’intervention dans l’évaluation des apprentissages en FAD. D’autres préoccupations sont également reliées à la scénarisation, à l’automatisation, à la sécurisation et à la lutte contre le plagiat dans l’évaluation des apprentissages, plus particulièrement dans le contexte de la FAD. Ainsi, les textes rassemblés ici permettent aux experts du domaine des sciences de l’éducation et, plus largement, de la FAD de partager leur savoir et leurs résultats de recherche auprès des collègues. Les grandes questions abordées sont les suivantes :

Quelles sont les tendances contemporaines en matière d’évaluation des apprentissages en FAD ?

Comment l’évaluation des apprentissages dans un contexte d’enseignement en FAD est-elle différente de l’évaluation des apprentissages en présentiel ? Pourquoi ?

Comment intégrer l’évaluation au service de l’apprentissage et pour l’apprentissage en FAD ?

Comment les pratiques d’évaluation des apprentissages en FAD diffèrent-elles selon les modalités d’enseignement (synchrone, asynchrone, hybride ou bimodale/mixte) ?

Quelles sont les modalités d’évaluation des apprentissages à privilégier en fonction des activités réalisées ?

Comment mettre en place des mesures visant à s’assurer de l’équité lors de l’évaluation ?

Quelles sont les connaissances issues de la recherche (CIR) au regard des pratiques d’évaluation des apprentissages en FAD ?

Comment s’assurer de la qualité de l’évaluation des apprentissages et de l’encadrement des étudiants en FAD ?

Quels sont les meilleurs outils automatisés pour l’évaluation des apprentissages ?

Quels sont les pratiques et les défis, notamment au regard du plagiat ?

Que ce soit en formation synchrone, asynchrone, hybride ou bimodale/mixte, la multiplicité des combinaisons possibles d’évaluation des apprentissages appelle à une planification pédagogique réfléchie et systémique. Devant le foisonnement de formations et de cours créés actuellement, il importe d’établir un état des lieux basé sur des données probantes afin de s’assurer que la qualité de l’évaluation des apprentissages et que l’intégrité demeurent toujours au centre des priorités d’un cours ou d’une FAD.

C’est donc à la suite de notre invitation que des conseillers pédagogiques, des chargés de cours et des professeurs ont souhaité illustrer des expérimentations pédagogiques et des retombées auprès des étudiants à travers cet ouvrage collectif composé de neuf chapitres répartis en trois parties.

La partie A, portant sur la planification et l’adaptation des pratiques évaluatives en formation à distance, regroupe quatre textes dont l’évaluation est au cœur des pratiques. Le premier chapitre, rédigé par Catherine Ouellette, est intitulé « Le passage obligé en formation à distance en temps de crise : certaines des considérations entourant l’évaluation ». Essentiellement, il s’agit d’un récit sur la transformation des cours au collégial et à l’université à la suite de l’annonce gouvernementale de fermer tous les établissements scolaires, sans préavis, pour une durée indéterminée, se traduisant ainsi par la poursuite des cours en FAD.

Plusieurs enjeux se posent quant au changement de mode d’enseignement durant la session, en passant du cours présentiel au cours à distance, et ce, sans que cela soit programmé au départ. La planification pédagogique d’un cours doit toujours se faire en considérant certains éléments, dont l’alignement pédagogique, la gestion du temps, etc. Or, lorsqu’un cours passe du mode présentiel au mode à distance en cours de session, il faut porter une attention particulière à l’évaluation et aux risques de plagiat, aux modalités de rétroaction, aux plateformes numériques d’évaluation, etc. Bref, ce chapitre fournit des pistes sur les modalités de transformation et le passage du présentiel au distanciel.

Dans le deuxième chapitre de l’ouvrage, intitulé « L’évaluation en formation à distance : arrimer l’objet d’apprentissage, l’activité d’apprentissage et l’activité évaluative », Nicole Monney débute par un retour jusqu’aux années 1990, où la question de l’évaluation dans un contexte de FAD a été soulevée bien avant la pandémie du printemps 2020. La multiplicité des plateformes destinées à la FAD le confirme, d’ailleurs. Bien évidemment, le contexte de pandémie mondiale a eu pour effet de forcer les établissements d’enseignement supérieur à prendre le virage de la FAD, non seulement pour des programmes spécifiques et nichés dans certains domaines, mais pour tous les programmes, y compris les programmes professionnalisants. Cela a amené l’ensemble des enseignants universitaires (professeurs et chargés de cours) à revoir leurs façons de faire et à réfléchir à de nouvelles perspectives pour l’évaluation des apprentissages à distance. Le texte propose une démarche de planification de l’évaluation en FAD en commençant par dresser un portrait des principaux défis amenés pour évaluer. Ensuite, le cadre conceptuel sous-jacent à la démarche de planification y est présenté, pour ensuite décrire une démarche de planification de l’évaluation.

Babacar Bitèye, Ndèye Massata Ndiaye et Ousseynou Thiam cosignent le troisième chapitre intitulé « Les pratiques et les défis de l’évaluation des apprentissages en formation à distance au Sénégal. Le cas de la FASETF et de l’UVS ». Dans une étude comparative entre la Faculté des Sciences et Technologies de l’Éducation et de la Formation (FASTEF) et l’Université virtuelle du Sénégal (UVS), il est notamment question de dispositifs innovants de FAD, lesquels occupent une place non négligeable dans le monde de l’enseignement et de la formation. Ils s’imposent comme une alternative crédible pour réguler l’offre de formation initiale et continue. Au Sénégal, les difficultés relatives à la massification de l’enseignement se sont accentuées au cours des dernières décennies. Conséquemment, la démocratisation de l’éducation, et plus particulièrement de l’enseignement, suscite le développement des formations universitaires de type à distance, où le développement de compétences technologiques des étudiants devient une condition sine qua non. L’enseignement supérieur, qu’il soit privé ou public, général, professionnel ou technique, n’a pas manqué de saisir les occasions offertes par les outils numériques pour ne pas faillir à sa mission première qui est de doter les apprenants de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être opérationnels leur permettant de jouer pleinement leur rôle dans le développement socioéconomique du pays. Sans doute, cette nouvelle modalité de formation fait naître de nouveaux rapports à la formation, principalement à l’évaluation des apprentissages. Le texte permet d’aborder les questions suivantes : comment les pratiques évaluatives des apprentissages se réalisent-elles dans ces FAD ? Quels sont les outils d’évaluation mis en œuvre ? Ces outils sont-ils adaptés au contexte ? Quelle genèse instrumentale en font les acteurs ? Quels sont les défis à relever concernant les pratiques et les outils d’évaluation en œuvre ?

Comme toute innovation, les pratiques de FAD bouleversent le système et les paradigmes classiques d’enseignement-apprentissage, caractérisés par des activités intra muros. La relation pédagogique évolue avec ces dispositifs, et notre rapport au savoir connaît une transformation. Celle-ci est liée à la présence, à la disponibilité et à la mobilisation des artefacts numériques pour enseigner, apprendre ou former. Si l’enseignement-apprentissage est facilité par l’organisation des classes virtuelles, l’évaluation des apprentissages dans les FAD à la FASTEF et à l’UVS demeure un terrain scientifiquement fertile à explorer.

« La lutte contre le plagiat étudiant dans l’évaluation : une réflexion éthique pour soutenir les enseignants en formation à distance » est le titre du quatrième chapitre, rédigé par Jean-Marc Nolla. L’auteur rappelle, à juste titre, que l’évaluation des apprentissages est au cœur de plusieurs préoccupations éthiques en FAD. Avec la distanciation, incluant la séparation physique des acteurs dans les environnements numériques d’apprentissage, d’une part, et l’intégration massive des TN dans les pratiques enseignantes et des étudiants, d’autre part, les risques de plagiat se sont accrus aux examens et dans les travaux. Alors que la FAD se répand et qu’elle est perçue comme l’une des voies de l’avenir dans l’enseignement supérieur en Amérique du Nord, l’intégration des TN suscite des questionnements et des inquiétudes pour ce qui est de l’intégrité académique en FAD. Les questions soulevées dans le chapitre se déclinent ainsi : quels repères peuvent nous permettre de définir le plagiat en FAD ? Le plagiat est-il plus répandu en FAD qu’en formation en présentiel (FEP) ? Comment amener les enseignants à lutter contre les plagiats avec rigueur et professionnalisme dans un contexte où beaucoup arrivent en FAD sans y avoir été préparés ? Pour répondre à ces questions, Jean-Marc Nolla propose d’abord de cerner les types de plagiat comme l’une des préoccupations éthiques des enseignants en évaluation. Ensuite, les résultats découlant d’une recension de la documentation sur les sources du plagiat sont mis en exergue, et des stratégies mobilisées par les enseignants pour y répondre en FAD sont présentées. L’auteur procède à une analyse critique des stratégies mobilisées permettant au lecteur de retenir celles pouvant lui convenir davantage. Pour finir, il propose une approche éthique en évaluation comme une avenue à explorer pour mieux répondre à la problématique du plagiat, lequel semble s’intensifier avec la transformation rapide de la FAD, l’intention étant de développer un cadre d’évaluation favorable à l’intégrité académique dans le cadre de la FAD.

La partie B regroupe trois textes permettant de conjuguer l’apprentissage et l’évaluation dans un contexte numérique. Radhi Mhiri et Faten Mhiri présentent leur réflexion dans le cinquième chapitre intitulé « L’évaluation par le numérique : un nouveau levier pour l’apprentissage ». La modélisation des systèmes pédagogiques constitue un vaste champ de recherche qui se développe fortement avec l’intégration du numérique à travers différents aspects. Dans les modélisations des systèmes technologiques et pédagogiques, on retrouve de plus en plus de terminologies semblables. En matière d’évaluation, le parallèle entre les deux systèmes incite à dresser un comparatif qui pourrait être enrichissant pour comprendre l’utilisation des différentes méthodes et des différents outils, et pour pointer les notions transférables entre les deux domaines. La tendance est donc d’établir un parallèle entre l’évaluation, dans les systèmes de formation, et la mesure, dans le cas des systèmes technologiques. Dans les deux cas, on cherche à avoir des informations sur l’état du système ou du processus pour prendre des décisions et agir afin d’améliorer les performances. Dans leur chapitre, les auteurs effectuent ce parallèle pour dégager des similitudes entre les deux systèmes quant aux concepts de rétroaction et de régulation. Plus particulièrement, ils examinent l’apport du numérique et les perspectives que cela ouvre avec les techniques de l’adaptatif.

Le sixième chapitre, rédigé par Jean-Marc Nolla et dont le titre est « La médiation par l’évaluation des apprentissages : quels défis et occasions en formation à distance ? », expose plusieurs travaux portant sur l’analyse du concept de médiation en enseignement et dans le cadre de l’intervention éducative en particulier. Selon cet auteur, la réussite d’un processus d’apprentissage suppose la prise en compte de plusieurs formes de médiations (pédagogiques, didactiques, cognitives, etc.). Alors que l’intervention éducative constitue un champ complexe, la médiation est abordée dans ce texte sous l’angle de l’évaluation des apprentissages en FAD. L’évaluation étant en effet l’une des composantes les moins confortables de la pratique enseignante, en quoi et dans quelles conditions les pratiques évaluatives en général et en FAD en particulier pourraient-elles offrir des occasions de médiation (pédagogiques, didactiques et cognitives, etc.) nécessaires à l’apprentissage des étudiants ? En d’autres termes, Jean-Marc Nolla s’interroge sur les changements que les enseignants sont appelés à prendre en compte ou à apporter dans leurs pratiques évaluatives. Il poursuit en interrogeant les nouveaux éléments à cibler pour susciter des occasions de médiation par et de l’évaluation en FAD. Le chapitre expose les considérations préliminaires au sujet de la médiation. Ensuite, il examine des obstacles généraux en lien avec la construction et la proposition des possibilités de médiation dans l’évaluation en général et dans le cadre de l’évaluation des apprentissages en FAD en particulier. Enfin, il apporte des clarifications pouvant être prises en compte pour construire des évaluations riches en médiation en FAD.

Dans le septième chapitre, intitulé « L’efficacité des pratiques évaluatives : de la recherche aux applications pratiques en formation à distance », les professeurs Serge Gérin-Lajoie, Marie-Hélène Hébert et Cathia Papi s’intéressent au passage de la présence à la distance, lequel est source de déstabilisation et de nombreuses interrogations concernant l’évaluation des apprentissages. De fait, s’agissant de formation comme d’évaluation, les activités habituellement mises en œuvre en salle de classe ne peuvent pas être transposées à distance sans que leur pertinence, leur mode de diffusion et leur contexte de réalisation soient repensés. De plus, au-delà du contexte d’examen, souvent placé au cœur des questionnements, de nombreuses activités d’évaluation formative, fréquentes et parfois spontanées dans un contexte présentiel, comme le fait de poser des questions aux apprenants pour voir s’ils ont bien compris et connaissent les réponses, doivent également être réfléchies et organisées pour pouvoir fonctionner à distance. Dès lors, comment adapter ses pratiques d’évaluation pour qu’elles fonctionnent à distance ? Quelles sont les pratiques d’évaluation déjà existantes en FAD qui fonctionnent ? Comment profiter du numérique pour élargir la palette d’activités proposées ? Sous quel angle approcher l’évaluation pour favoriser l’apprentissage et être en mesure de le sanctionner de manière juste ?

Telles sont les questions explorées dans ce chapitre, se basant sur des résultats issus de la recherche qui permettent d’améliorer les activités d’évaluation des apprentissages. Le lecteur pourra donc y découvrir, dans un premier temps, des éléments sur l’évaluation comme outil d’aide à l’atteinte des cibles d’apprentissage, puis dans un second temps, des éléments sur l’évaluation comme outil de reconnaissance de l’atteinte des cibles d’apprentissage. L’évaluation comme outil d’aide sera successivement présentée sous l’angle de la pertinence de l’évaluation formative centrée sur la tâche, de l’autoévaluation et de la rétroaction, qui apparaissent comme des éléments favorables à la formation. De même, l’évaluation comme outil de reconnaissance des apprentissages mènera d’abord à la présentation de l’évaluation sommative dans ses enjeux et son rapport à l’activité, avant que soient développés les défis associés aux potentialités de tricherie et de plagiat, puis à la présentation de l’évaluation authentique, qui peut être une façon de répondre à de telles préoccupations. En bref, ce chapitre constitue un beau mélange de contenus alimentés par la littérature consultée et par les connaissances, les compétences et les pratiques de ces professeurs spécialisés en FAD.

La partie C présente deux textes dans lesquels sont exposés les jalons théoriques des modalités d’évaluation en FAD : recherches actuelles et futures. On y apporte également des suggestions de recherches actuelles ou futures, notamment en présentant un état des lieux dans l’utilisation de la réalité virtuelle (RV) en contexte d’évaluation en formation à distance. Ainsi, le huitième chapitre est présenté par Adil Elmadhi et Abdelaziz Lakhmour et il s’intitule « Les pratiques de l’évaluation des apprentissages en ligne : entre modèles pédagogiques et nouveaux rapports au savoir ». Tout en se référant à des aspects théoriques se rapportant aux définitions, aux domaines, aux fonctions et aux démarches, les auteurs définissent la notion de l’évaluation permettant de la distinguer de la mesure. De surcroît, la réflexion et la pratique en matière d’évaluation des apprentissages ont connu un essor considérable sur les plateformes de l’enseignement à distance au cours de la dernière décennie. Par ailleurs et selon les auteurs, la dimension de l’action didactique prend également beaucoup plus de place qu’auparavant dans tout enseignement/apprentissage. Ainsi, l’adhésion aux pratiques actuelles en évaluation des apprentissages paraît varier d’un milieu à l’autre, d’où l’importance de cerner l’objet d’étude dans les dispositifs de formation en ligne et, plus précisément, dans le cadre des cours en ligne offerts par l’Université Ibn Zohr au Maroc. De ce fait, deux questions orientent la recherche rapportée dans le chapitre, à savoir : dans une formation en ligne, de quel modèle d’apprentissage peut-on parler ? Quel modèle d’évaluation peut-on pratiquer ? Les auteurs interrogent donc dans ce texte l’évaluation des apprentissages en FAD par l’intermédiaire de la plateforme Moodle. Ils vérifient le modèle d’évaluation choisi ainsi que le degré d’apprentissage à travers la taxonomie de Bloom assigné par l’évaluation.

Le neuvième chapitre s’intitule « L’utilisation de la réalité virtuelle en formation à distance : état des lieux au regard de l’évaluation ». Rédigé par Pier-Alexandre Doré et France Lafleur, le texte vise à présenter un état de la situation au regard de la RV. Les auteurs prennent d’abord appui sur l’émergence et le développement des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les établissements scolaires québécois. Bien que cette réalité semble laisser place à la FAD, nombreux sont les enjeux technopédagogiques associés à l’intégration et à l’utilisation de nouvelles technologies. Cela s’observe entre autres avec l’arrivée progressive de la RV au sein des établissements scolaires. La RV se présente d’abord comme un outil permettant de répondre à la nécessité de mécanismes d’apprentissage différents en fonction de l’environnement. D’ailleurs, cet aspect environnemental de la RV est au centre de la pertinence de cet outil en contexte de FAD. Concrètement, il permet de créer un sentiment