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L' innovation technologique, organisationnelle et sociale
L' innovation technologique, organisationnelle et sociale
L' innovation technologique, organisationnelle et sociale
Livre électronique505 pages6 heures

L' innovation technologique, organisationnelle et sociale

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À propos de ce livre électronique

L’innovation est un processus continu qui peut être propulsé, ou freiné, par le système d’emploi. L’organisation du travail, les solutions technologiques utilisées, le mode de gestion des ressources humaines, tout participe au processus d’innovation.

C’est sur la base de cette vision multi­dimensionnelle du processus d’innovation et de l’importance de la prise en compte des ressources humaines que l’auteure aborde l’innovation technologique, organisationnelle et sociale. Les premiers chapitres visent à renforcer l’appréhension théorique du concept d’innovation sur les plans socio­logique et économique. Des études de cas viennent ensuite illustrer la diversité des types d’innovation, mais aussi la multiplicité de ses manifestations, de ses effets et des éléments à prendre en compte dans son analyse.

Qu’il s’agisse d’adaptation de pratiques d’organisation du travail « à la japonaise » au Québec, de l’importance des réseaux et de la coopération interentreprises pour l’innovation ou des effets de changements techno­logiques et organisationnels sur les hommes et les femmes de différents milieux de travail, l’ouvrage cerne toute la complexité de l’innovation et la variété des évolutions possibles.
LangueFrançais
Date de sortie20 août 2014
ISBN9782760540750
L' innovation technologique, organisationnelle et sociale
Auteur

Diane-Gabrielle Tremblay

Diane-Gabrielle Tremblay est professeure à l’Université TÉLUQ et directrice de l’Alliance de recherche universités-communautés (ARUC) sur la gestion des âges et des temps sociaux.

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    Aperçu du livre

    L' innovation technologique, organisationnelle et sociale - Diane-Gabrielle Tremblay

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    Presses de l’Université du Québec
Le Delta I, 2875, boulevard Laurier, bureau 450, Québec (Québec) G1V 2M2 Téléphone : 418 657-4399 Télécopieur : 418 657-2096 Courriel : puq@puq.ca Internet : www.puq.ca

    Diffusion / Distribution :

    Canada

    Prologue inc.,

    1650, boulevard Lionel-Bertrand, Boisbriand (Québec) J7H 1N7 Tél. : 450 434-0306 / 1 800 363-2864

    France

    AFPU-D – Association française des Presses d’universitéSodis

    ,

    128, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny, 77403 Lagny, France – Tél. : 01 60 07 82 99

    Belgique

    Patrimoine SPRL, avenue Milcamps 119, 1030 Bruxelles, Belgique – Tél. : 02 7366847

    Suisse

    Servidis SA, Chemin des Chalets 7, 1279 Chavannes-de-Bogis, Suisse – Tél. : 022 960.95.32

    Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

    Tremblay, Diane-Gabrielle

    L’innovation technologique, organisationnelle et sociale

    Comprend des références bibliographiques.

    ISBN 978-2-7605-4073-6

    1. Innovations. 2. Changement organisationnel. 3. Organisation du travail. I. Titre.

    HD45.T73 2014 658.5’14 C2014-940781-5

    Les Presses de l’Université du Québec reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada et du Conseil des Arts du Canada pour leurs activités d’édition.

    Elles remercient également la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) pour son soutien financier.

    Conception graphique Michèle Blondeau

    Image de couverture iStock

    Mise en pages Presses de l’Université du Québec

    Conversion au format ePub Samiha Hazgui

    Dépôt légal : 3e trimestre 2014

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    Bibliothèque et Archives Canada

    © 2014 ­– Presses de l’Université du QuébecTous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés

    L’édition originale de cet ouvrage est parue à la Téluq sous le titre L’innovation continue. Les multiples dimensions du processus d’innovation technologique et organisationnelle.

    Remerciements

    Le présent ouvrage résulte d’une série de recherches menées au cours des vingt dernières années sur le thème de l’innovation et de l’organisation du travail. Je dois d’abord remercier le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) et la Fondation Desjardins, qui ont financé mes premiers travaux de recherche sur l’innovation ; il s’agissait à cette époque de ma thèse de doctorat, menée sous la direction de Céline Saint-Pierre, alors professeure à l’Université du Québec à Montréal, et du professeur Henri Bartoli, professeur émérite à l’Université de Paris I, que je remercie à nouveau. Tous deux m’ont donné la passion de la recherche et de l’écriture.

    J’ai ensuite pu bénéficier de plusieurs soutiens financiers au cours des dernières années. Le CRSH m’a ainsi accordé quatre financements de recherche qui m’ont permis de réaliser les études dont les résultats sont exposés dans les chapitres 3 à 5. Le Fonds de développement académique du réseau (FODAR) de l’Université du Québec a aussi contribué de façon substantielle à mes travaux sur les réseaux d’entreprises et l’innovation, en finançant l’enquête dont il est question au chapitre 7. Le CRSH m’a également apporté son appui dans le cadre de ma collaboration avec le Réseau canadien de recherche sur les systèmes d’innovation (ISRN). Je suis extrêmement reconnaissante à ces deux organismes d’avoir soutenu mes travaux de recherche et de m’avoir permis de poursuivre ma réflexion sur ce thème fort important de l’innovation et de l’organisation du travail. Je veux aussi remercier la Chaire Bell en technologies et organisation du travail (www.teluq.uqam.ca/chairebell), qui a facilité mes travaux sur ces thèmes de 2001 à 2008, et la Chaire de recherche du Canada sur les enjeux socio-organisationnels de l’économie du savoir (www.teluq.ca/chaireecosavoir), qui les finance depuis 2002. Un premier ouvrage a été publié en 2007 ; ce nouvel ouvrage reprend l’essentiel des contenus, mais en version révisée et avec un nouveau premier chapitre.

    Je n’ai pas mené ces recherches seule. Je tiens à remercier mes assistants de recherche, principalement David Rolland, qui a participé à deux des recherches évoquées ici, ainsi que Monique de Sève et Jacques Rivard qui ont participé à une recherche chacun.

    Enfin, je remercie Sylvie Trottier et Édith Lessard pour leur travail de révision linguistique.

    Diane-Gabrielle Tremblay

    Table des matières

    Remerciements

    Liste des figures

    Liste des tableaux

    Introduction

    Chapitre 1

    L’innovation

    Définition, typologie et évolution du concept

    1. Définition et typologie de l’innovation

    1.1. Définition de l’innovation

    1.2. Typologie de l’innovation

    2. L’évolution du concept de l’innovation : du déterminisme à la socioconstruction

    2.1. Le modèle de la boîte noire

    3. L’innovation : l’ouverture de la boîte noire

    3.1. L’innovation dans la perspective évolutionniste

    3.2. L’innovation dans la perspective sociologique

    Chapitre 2

    L’innovation et l’économie

    Comment la théorie économique rend-elle compte de l’innovation?

    1. Les théories orthodoxes traitant de l’innovation

    1.1. La théorie néoclassique de la production

    1.2. La critique postkeynésienne

    2. Schumpeter : l’importance de l’entrepreneur et de l’innovation

    2.1. La théorie schumpétérienne de la dynamique

    2.2. La théorie schumpétérienne de l’entrepreneur

    2.3. La théorie de l’innovation

    2.4. Les apports et les critiques

    3. Veblen : la technologie et les « institutions »

    3.1. La technologie chez Veblen

    3.2. Les institutions chez Veblen

    3.3. Les apports et les critiques

    4. L’analyse évolutionniste de l’innovation

    4.1. L’innovation comme processus

    4.2. L’innovation comme processus d’apprentissage

    4.3. L’innovation comme processus interactif complexe

    5. Proposition de modèle multidimensionnel

    5.1. Sommaire des apports et lacunes des théories étudiées

    5.2. Vers un modèle multidimensionnel

    Conclusion

    L’apport des économistes classiques : Schumpeter et Veblen

    L’analyse évolutionniste

    Notes

    Chapitre 3

    Les innovations technologiques et l’organisation du travail des femmes

    Un pas en avant, un pas en arrière

    1. La vision institutionnaliste du marché du travail et des systèmes d’emploi

    1.1. La première génération

    1.2. Les institutionnalistes de deuxième génération

    1.3. Les nouveaux institutionnalistes

    2. L’évolution des conditions de travail des femmes dans un contexte d’innovation technique et organisationnelle

    2.1. Le champ de l’enquête

    2.2. Une réalité différente du changement chez les hommes et les femmes

    2.3. La formation et les changements technologiques

    Conclusion

    Notes

    Chapitre 4

    L’innovation et l’organisation du travail à la japonaise

    1. La qualité totale

    2. L’organisation du travail

    2.1. Le concept du juste-à-temps

    2.2. Le kanban

    2.3. Le travail en équipe

    3. La participation aux décisions

    3.1. Les comités d’entreprise

    3.2. Le ringi

    3.3. Le kaizen et les cercles de qualité

    4. La diffusion du modèle japonais au Québec

    4.1. Les hypothèses

    4.2. L’organisation de la production

    4.3. La gestion des ressources humaines

    Conclusion

    Notes

    Chapitre 5

    La nouvelle distribution des responsabilités au sein de l’organisation du travail en équipe au Québec

    1. L’organisation du travail en équipe

    1.1. Plusieurs visions du travail en équipe

    1.2. La nouvelle distribution des responsabilités dans le contexte du travail en équipe

    1.3. Le processus de responsabilisation des équipes

    2. Le travail en équipe dans trois entreprises québécoises

    2.1. La recherche et les cas étudiés

    2.2. La distribution de nouvelles responsabilités

    2.3. Le processus de responsabilisation

    2.4. Le rôle des superviseurs

    Conclusion

    Notes

    Chapitre 6

    Les innovations organisationnelles à l’échelle internationale

    Suède, États-Unis, Canada

    1. L’approche sociotechnique et les innovations organisationnelles en Suède

    1.1. L’approche sociotechnique

    2. Les nouvelles formes d’organisation du travail aux États-Unis

    2.1. L’évolution de l’organisation du travail aux États-Unis

    3. L’organisation du travail et la participation au Canada

    3.1. La participation dans les entreprises

    Conclusion

    Notes

    Chapitre 7

    Les systèmes industriels localisés et la coopération entre entreprises pour l’innovation

    1. Les théories économiques et le rôle du territoire dans l’innovation

    1.1. Les districts industriels

    1.2. Les milieux innovateurs

    1.3. Les « facteurs invisibles » du développement

    1.4. La spécialisation flexible et le postfordisme

    2. La coopération

    2.1. La coopération dans les écrits économiques

    2.2. Les motifs et les formes de la coopération entre entreprises

    3. Les pratiques des entreprises québécoises

    3.1. Les entreprises étudiées : caractéristiques

    Conclusion

    Notes

    Chapitre 8

    Les changements technologiques et l’effet quantitatif sur l’emploi

    1. Les étapes du développement technologique

    2. Les effets attendus sur le volume de l’emploi

    2.1. Les trois grandes positions relatives à l’effet sur le volume de l’emploi

    3. Le processus d’innovation technologique et l’emploi

    4. Les facteurs influant sur le volume de l’emploi

    4.1. Le degré d’intensité technologique et la variation de l’emploi

    5. Le volume de l’emploi

    5.1. L’emploi dans le secteur des services

    5.2. Les effets sur le volume de l’emploi dans les bureaux

    6. Le phénomène de la « destruction créatrice » d’emplois

    Conclusion

    Notes

    Chapitre 9

    Les effets qualitatifs des changements technologiques sur l’organisation et le contenu du travail

    1. Les effets sur le contenu et l’organisation du travail

    2. Les trois positions en matière de contenu et d’organisation du travail

    2.1. La vision pessimiste

    2.2. La vision optimiste

    2.3. La vision intermédiaire

    3. La bureautique comme processus d’organisation

    3.1. Une organisation plus productive ?

    3.2. De nouvelles tâches… plus polyvalentes ?

    4. L’évolution des qualifications

    4.1. L’accroissement des qualifications ?

    5. L’accroissement de la productivité : à quel prix ?

    6. Les défis de l’avenir : formation et qualification

    Conclusion

    Bibliographie

    Note

    Liste des figures

    Figure 1.1

    Modèle science push selon Schumpeter

    Figure 1.2

    Modèle demand pull selon Schmookler

    Figure 2.1

    Pensées économiques

    Figure 2.2

    Dynamique d’encadrement de l’innovation

    Figure 2.3

    Processus d’innovation

    Figure 2.4

    Processus d’innovation et de changements technologiques

    Figure 4.1

    Culture d’entreprise : opinion des entreprises japonaises (J) comparativement aux entreprises axées sur la qualité (Q) et celles non axées sur la qualité (E)

    Figure 5.1

    Progression des responsabilités

    Figure 5.2

    Tensions et dynamiques du processus de responsabilisation des équipes

    Figure 6.1

    Organigramme de Saturn

    Figure 8.1

    Processus d’innovation et de changements technologiques

    Figure 8.2

    Structure de l’emploi dans les années 1970-1980

    Figure 8.3

    Structure de l’emploi remodelée par l’innovation technologique et de produit

    Figure 9.1

    Processus d’innovation et de changements technologiques

    Liste des tableaux

    Tableau 3.1

    Principales différences entre les marchés internes et la vision néoclassique

    Tableau 3.2

    Organisation en marchés internes du travail (MIT)

    Tableau 3.3

    Typologie et caractéristiques des systèmes d’emploi

    Tableau 3.4

    Composition de l’échantillon d’enquête dans 10 entreprises québécoises selon le secteur d’activité, le nombre d’entrevues réalisées et de questionnaires distribués dans chacune d’elles

    Tableau 3.5

    Portrait des hommes et des femmes dans les entreprises de production industrielle et dans les entreprises de services

    Tableau 3.6

    Panorama du changement dans les entreprises de production industrielle et dans les entreprises de services

    Tableau 3.7

    Principales composantes des tâches quotidiennes

    Tableau 3.8

    Tâches accomplies à l’aide de technologies

    Tableau 3.9

    Aspects caractéristiques des transformations de la division sexuelle du travail

    Tableau 3.10

    Incidences des changements technologiques et organisationnels dans le travail en général

    Tableau 3.11

    Caractéristiques de la formation en entreprise

    Tableau 3.12

    Principaux motifs d’insatisfaction à l’égard de la formation en entreprise

    Tableau 3.13

    Incidences des changements technologiques et organisationnels sur le contenu des tâches

    Tableau 3.14

    Principales inquiétudes à l’égard des changements technologiques et organisationnels

    Tableau 4.1

    Éléments du type de production des entreprises non axées sur la qualité (E), des entreprises japonaises (J) et des entreprises axées sur la qualité (Q)

    Tableau 4.2

    Transformation de l’organisation du travail dans les entreprises non axées sur la qualité (E), dans les entreprises japonaises (J) et dans les entreprises axées sur la qualité (Q)

    Tableau 4.3

    Critères d’évaluation du personnel dans les entreprises non axées sur la qualité (E), dans les entreprises japonaises (J) et dans les entreprises axées sur la qualité (Q)

    Tableau 4.4

    Gestion des ressources humaines dans les entreprises non axées sur la qualité (E), dans les entreprises japonaises (J) et dans les entreprises axées sur la qualité (Q)

    Tableau 4.5

    Participation des employés dans les entreprises non axées sur la qualité (E), dans les entreprises japonaises (J) et dans les entreprises axées sur la qualité (Q)

    Tableau 5.1

    Quatre modèles canoniques d’organisation du travail en équipe

    Tableau 5.2

    Travail en équipe par rapport à l’organisation du travail traditionnelle

    Tableau 5.3

    Caractérisation des entreprises québécoises étudiées

    Tableau 5.4

    Distribution des responsabilités des salariés et des rôles des superviseurs

    Tableau 6.1

    Différences entre la gestion du personnel et l’approche sociotechnique

    Tableau 6.2

    Nouveau modèle d’organisation du travail

    Tableau 6.3

    Modèle des gains mutuels (Kochan et Osterman, 1994)

    Tableau 6.4

    Participation des employés à des groupes de travail

    Tableau 6.5

    Fréquence des programmes structurés de réorganisation des tâches dans les établissements canadiens, selon le secteur, 1993

    Tableau 6.6

    Fréquence des programmes de qualité au sein d’établissements québécois, selon le secteur, 1996

    Tableau 7.1

    Nombre d’entreprises par région et par secteur

    Tableau 7.2

    Caractéristiques des entreprises

    Tableau 7.3

    Dépenses en R-D (104 cas) – Pourcentage du total des entreprises

    Tableau 7.4

    Nature et localisation des partenaires de la coopération pour la R-D (104 cas), en %*

    Tableau 7.5

    Entente de coopération de R-D avec d’autres établissements (104 cas), en %

    Tableau 7.6

    Réseau formel et informel (104 cas), en % des entreprises qui ont l’un ou l’autre réseau

    Tableau 7.7

    Introduction ou développement de technologies (104 cas), en % des entreprises qui ont introduit cette forme d’innovation (technologie, produits, organisation)

    Tableau 7.8

    Partenaires pour innover (produits, organisation, technologies)

    Tableau 7.9

    Motif du choix des partenaires (104 cas), en % des entreprises

    Tableau 7.10

    Pourcentage d’entreprises ayant recours à ces sources d’informations techniques (104 cas)

    Tableau 7.11

    Pourcentage d’entreprises ayant obtenu ce type d’informations techniques (104 cas), en %

    Tableau 8.1

    Évolution technologique et condition du travailleur

    Tableau 8.1

    Évolution technologique et condition du travailleur (suite)

    Tableau 9.1

    « Deux idéologies » du progrès technique

    Introduction

    Dans les dernières années, diverses innovations technologiques, organisationnelles et de produits ont bouleversé de nombreux marchés d’entreprises et de nombreux milieux de travail. Au cours des années 1950 à 1980, le phénomène des « nouvelles technologies » a surtout été analysé avec un regard quasi déterministe, du point de vue des impacts de ces nouvelles technologies sur l’emploi, à savoir le volume et la qualité des emplois. Si cela tient en partie à l’énoncé même de nombreux programmes publics de financement, de même qu’au type de technologies en place, il n’en demeure pas moins qu’il s’agissait là d’une vision réductrice du phénomène.

    Cependant, de plus en plus, à la suite de nombreuses recherches sur le terrain, on a constaté que l’analyse de l’impact des changements technologiques exigeait la prise en compte d’un plus grand nombre de variables que les seules nouvelles techno­logies. On a aussi compris qu’il fallait préciser la nature des technologies ou des innovations en cause (celles-ci ayant évolué au fil des ans), et qu’il s’agit de plus en plus d’autres formes d’innovation, comme l’innovation organisationnelle, sociale ou autre. Il faut aussi s’intéresser aux caractéristiques et à la nature de l’organisation du travail dans l’entreprise qui accueille les innovations en question. On a également observé que l’organisation du travail, la structure de l’emploi ou du marché interne du travail dans l’entreprise, le mode de gestion des ressources humaines… bref, que le système d’emploi pouvait présenter certaines contraintes ou, encore, constituer un atout pour l’introduction de certaines technologies et innovations organisationnelles (travail en équipe, organisation apprenante, polyvalence, etc.).

    C’est dans cette perspective que nous proposons d’aborder l’évolution de l’innovation et de l’organisation du travail. Nous voulons ici mettre l’accent sur les liens de réciprocité qui existent entre l’innovation technologique et les changements organisationnels. Nous entendons aussi élargir la perspective de l’innovation de façon à tenir davantage compte de l’innovation organisationnelle et de l’innovation de produit qui prennent de plus en plus d’importance, au-delà des innovations de processus technologiques.

    L’importance accrue de l’innovation de produit, de l’innovation organisationnelle, associée aux innovations de processus qui ont, historiquement, été plus visibles, amène d’ailleurs de nombreux secteurs d’activité économique à revaloriser le rôle des ressources humaines dans le processus d’innovation technologique, organisationnelle ou encore sociale.

    C’est sur la base de cette vision multidimensionnelle du processus d’innovation et de l’importance de la prise en compte des ressources humaines que nous proposons d’aborder l’innovation technologique, organisationnelle et sociale. Nous présenterons un certain nombre d’études de cas qui serviront à illustrer la diversité des types d’innovations, comme la diversité de leurs effets et des éléments à prendre en compte dans leur analyse.

    Dans le chapitre 1, nous nous penchons sur la vision sociologique de l’innovation. Dans le chapitre 2, nous nous intéressons aux théories économiques de l’innovation. Nous faisons ensuite état d’analyses du processus d’innovation et de ses manifestations sous divers angles. Le chapitre 3 présente les résultats d’une de nos recherches, qui portait sur les effets de changements technologiques et organisationnels sur les hommes et les femmes dans différents milieux de travail. Le chapitre 4 traite des résultats d’une recherche que nous avons menée sur l’adaptation de pratiques d’organisation du travail « à la japonaise » dans les organisations du Québec. Le chapitre 5 expose les résultats d’une recherche sur la participation et le travail en équipe au Québec. Dans le chapitre 6, nous traitons des innovations organisationnelles à l’échelle internationale en nous penchant sur les cas de la Suède, des États-Unis et du Canada. Dans le chapitre 7, nous faisons état de l’importance des réseaux et de la coopération interentreprises pour l’innovation, entre autres en nous fondant sur les concepts de districts industriels et de systèmes industriels localisés. Dans le chapitre 8, nous nous attardons sur l’effet quantitatif des changements technologiques sur l’emploi. Nous voulons surtout montrer que plusieurs facteurs influent sur le volume de l’emploi et qu’il est difficile de les identifier et de les isoler, d’où la difficulté de conclure quant à l’effet quantitatif sur l’emploi d’un changement donné. Enfin, au chapitre 9, nous nous intéressons à l’effet qualitatif des changements technologiques. Ici encore, nous voulons surtout illustrer la diversité des évolutions possibles, souligner le fait que, si l’innovation est un processus continu, elle se traduit par des changements diversifiés et souvent difficiles à prévoir.

    Dans l’ensemble de l’ouvrage, nous souhaitons insister surtout sur la multi­dimensionnalité du processus d’innovation et sur la diversité de ses manifestations. Les chapitres théoriques visent à renforcer l’appréhension théorique du concept d’innovation, à bien faire comprendre sa complexité. Dans les chapitres plus empiriques qui suivent, notre objectif est de présenter un certain nombre de résultats de recherches et d’illustrer la diversité du processus d’innovation technologique et organisationnelle dans la réalité.

    Chapitre

    1

    L’innovation

    Définition, typologie et évolution du concept

    Le concept d’innovation peut comporter plusieurs sens et soulève de ce fait de nombreux débats. Ainsi, l’essor des TI (les technologies de l’information) a relancé la polémique qui s’oriente de plus en plus vers la manière d’appréhender l’innovation et de la distinguer de l’invention, de la créativité et d’autres notions apparentées. En effet, du déterminisme à la socioconstruction, l’évolution sémantique et épistémologique de cette notion a été notable. Cette dernière s’est ainsi grandement enrichie à la suite des travaux tant des sociologues de l’innovation, qui abordent autrement l’essor de l’objet technique, que des auteurs évolutionnistes, qui mettent l’accent sur la dynamique du processus de l’innovation.

    Le rapport entre la technique et le social est le point central qui distingue nettement l’assise épistémologique des auteurs qui, selon la représentation qu’ils se font du monde, optent soit pour traiter distinctement le monde des techniques et celui des humains, soit pour gommer les barrières entre les deux. Les auteurs peuvent aussi opter pour une approche linéaire et déterministe ou, au contraire, pour une approche dynamique et non linéaire. Le passage d’une innovation qui s’impose et impose son règne aux humains à un processus dynamique qui émerge, évolue et se reconstruit par les interactions sociales qu’il suscite et qui se tissent autour de lui a constitué une évolution dans la pensée. Cette évolution s’est reflétée dans les méthodes et les outils d’analyse des phénomènes liés aux objets techniques.

    Avant de passer en revue cette évolution épistémologique, nous allons d’abord définir la notion d’innovation et ses différents types, notamment l’innovation de produit et de procédé, l’innovation organisationnelle et l’innovation en marketing. Nous définirons ensuite les innovations incrémentale (ou graduelle) et radicale avant de nous attarder à l’innovation sociale, un concept assez récent par rapport aux autres types d’innovation.

    1. Définition et typologie de l’innovation

    1.1. Définition de l’innovation

    Le verbe « innover » tire son origine du mot latin innovare, lui-même issu de novus. L’innovation n’est pas limitée à un seul domaine ou champ d’études ; elle intéresse aussi plusieurs disciplines, notamment la stratégie, l’économie, la sociologie, la finance. Le terme innovation est souvent accompagné de précisions qui le circonscrivent dans une discipline ou dans un champ donné, par exemple l’innovation technique, l’innovation sociale.

    L’innovation se distingue de l’invention dans la mesure où elle requiert une utilisation effective, qui aboutit nécessairement à un changement social : l’innovation renvoie à la diffusion ou à la socialisation réussie de l’invention (Alter, 2000). Le terme innovation s’applique ainsi aux inventions qui ont

    accédé au stade d’un produit nouveau, effectivement réalisé et économiquement viable, et produit en série plus ou moins limitée. Si Papin a inventé la marmite à vapeur et Séguin la chaudière tubulaire, ce sont la machine à vapeur de Watt et la locomotive de Trevithick que [je] considérerai comme de grandes innovations. Bien sûr, la frontière ne sera pas toujours aussi nette, la réalité étant généralement plus complexe (Jacomy, 1990 : 27).

    La distinction entre innovation et invention a été introduite pour la première fois par Schumpeter, qui a défini l’invention comme la conception des nouveautés d’ordres différents qui peuvent être de nouveaux produits ou méthodes de production, de nouveaux débouchés, de nouvelles matières premières, une réorganisation des structures de la firme, de nouvelles technologies, etc. Quant à l’innovation, qui renvoie au processus de diffusion d’une invention, elle se présente comme une mise en marché des inventions ou comme leur intégration dans un milieu social. Ce processus est caractérisé par le passage d’une situation d’invention, où les contraintes externes sont inexistantes ou indépendantes, vers une phase d’innovation caractérisée par une logique propre à l’usage social et où subsistent des contraintes économiques ou éthiques. Ces dernières peuvent constituer un obstacle qui pourrait confiner une invention à son stade embryonnaire d’idée de génie dénuée de sens pratique et détachée de la réalité sociale (Alter, 2000).

    1.2. Typologie de l’innovation

    Les écrits sur l’innovation reconnaissent l’existence de différences dans la nature des innovations mises en œuvre par les organisations. Ces dernières, dans une quête d’efficacité et d’amélioration continue, procèdent par innovation de procédé, de produit ou par innovation organisationnelle ou, encore, par une combinaison de divers types d’innovations. Il peut s’agir d’innovations radicales (importantes, marquant une rupture technologique) ou incrémentales/graduelles pour l’un ou l’autre type d’innovation. Un autre type d’innovation est l’innovation sociale qui, depuis quelques années, a émergé comme une réponse à de nouvelles préoccupations ou à de nouveaux besoins des individus ou des collectivités.

    Nous présentons sommairement la typologie classique de l’innovation, qui englobe les innovations portant sur les applications et les innovations selon leur degré de nouveauté, avant de passer à l’explication d’un autre type d’innovation, soit l’innovation sociale.

    Les innovations portant sur les applications

    Les innovations portant sur les applications sont généralement regroupées en trois catégories.

    L’innovation de produit. Elle peut toucher soit l’aspect du produit, soit son contenu technique, le but étant d’améliorer son design ou d’accroître sa fonctionnalité pour son utilisateur.

    L’innovation de procédé. Elle correspond à la modification des outils ou des technologies de production en vue d’améliorer la productivité, la qualité, etc.

    L’innovation organisationnelle. Il s’agit d’une innovation non technologique qui peut prendre plusieurs formes : l’adoption de méthodes avancées de gestion, de nouvelles méthodes d’organisation du travail, de méthodes japonaises comme le kaizen et le juste-à-temps ou encore une modification des orientations stratégiques ou l’adoption de nouvelles orientations stratégiques dans l’entreprise. Cette innovation s’apparente à l’innovation de procédé dans la mesure où elle débouche sur un changement des méthodes de travail, mais le changement est issu dans ce cas d’une transformation organisationnelle et non d’un changement dans les outils ou processus de production.

    Dans sa dernière version de 2005, le Manuel d’Oslo, un ouvrage de référence en matière d’innovation de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), distingue une quatrième forme d’innovation : l’innovation en marketing ou innovation de commercialisation. Celle-ci implique un changement dans l’une des quatre bases du marketing, à savoir la conception ou le conditionnement, le placement, la promotion ou la tarification. Le but poursuivi par cette innovation est de mettre en œuvre des concepts et des méthodes de mise en marché qui rompent avec les méthodes de commercialisation traditionnelles en vue de faciliter l’accès du produit au marché.

    Les innovations selon leur degré d’intensité

    La deuxième manière d’analyser les innovations renvoie au degré de nouveauté de ces innovations, soit l’innovation incrémentale (graduelle) par opposition à l’innovation radicale. L’innovation incrémentale implique un changement linéaire et cumulatif dans un processus ou un produit ; ce changement correspond à des améliorations mineures ou à de simples ajustements aux pratiques et aux connaissances existantes. L’innovation radicale, pour sa part, est non linéaire et suscite des changements de paradigme faisant appel à une nouvelle connaissance pour changer la pratique existante (Orlikowski, 1992). Dewar et Dutton (1986) précisent que la principale différence entre l’innovation radicale et l’innovation incrémentale est le degré de nouveauté du processus et des connaissances intégrées dans l’innovation.

    Pour sa part, Orlikowski (1992) note que les deux catégories de l’innovation (radicale et incrémentale) ne sont pas distinctes ; elles sont conçues comme les extrémités d’un continuum représentant le niveau du savoir contenu dans une innovation. Toutefois, ce continuum théorique ne permet d’étudier ces deux innovations que comme deux pôles distincts, car les valeurs composant le milieu du continuum sont difficiles à interpréter (Dewar et Dutton, 1986). Ainsi, l’innovation radicale et l’innovation incrémentale sont difficiles à définir et à mesurer, et la distinction entre elles demeure floue, car elle est basée sur la perception qu’ont les individus de la nature de la connaissance « imbriquée » dans l’innovation. Comme les perceptions changent d’une personne à l’autre selon l’expérience, la position et l’expertise, les frontières entre les deux types d’innovations sont brouillées et font rarement l’objet de consensus. En outre, les innovations elles-mêmes changent de statut au fil du temps. C’est le cas des grandes inventions, par exemple la locomotive à vapeur qui, de nos jours, est confinée au rang de curiosité historique (Dewar et Dutton, 1986 ; Orlikowski, 1992). Pourtant, les innovations incrémentale et radicale diffèrent largement quant à l’approche de gestion qu’elles requièrent, au regard du risque qu’elles comportent, au temps nécessaire pour leur développement et aux ressources qu’elles nécessitent.

    L’innovation sociale : une nouvelle réponse à des situations sociales particulières

    Outre la typologie classique de l’innovation que nous avons présentée ci-dessus, l’innovation sociale s’est manifestée comme une réponse à certains besoins et pré­­occupations des collectivités demeurés non satisfaits. Cette innovation se définit comme suit (Rollin et Vincent, 2007 : 14) :

    […] toute approche, pratique, intervention ou encore tout produit ou service novateur ayant trouvé preneur au niveau des institutions, des organisations ou des communautés, et dont la mise en œuvre résout un problème, répond à un besoin ou à une aspiration.

    Traduite ainsi, l’innovation sociale, en plus de se définir par sa nature matérielle et immatérielle et par son caractère novateur (initiative nouvelle, révolutionnaire, adaptée, renouvelée), se définit par son processus. Ce dernier se caractérise, entre autres, par la participation et la coopération d’une diversité d’acteurs, par l’échange et la création de connaissances et d’expertises et par la participation des utilisateurs ou usagers (preneurs).

    Autrement dit, l’innovation sociale n’est pas strictement orientée vers une logique de marché, mais tente plutôt de satisfaire des besoins touchant les pratiques sociales ou organisationnelles que l’État ou le marché ne peuvent combler. Ainsi, cette innovation nécessite l’intervention de plusieurs acteurs publics, privés et civils réunis tous ensemble en vue de propulser et de dynamiser des axes économiques et sociaux permettant, entre autres, la création d’emplois et une croissance durable.

    Cloutier (2003) spécifie que les écrits sur les innovations sociales abordent cette dernière selon trois axes distincts :

    Les innovations sociales centrées sur l’individu. Cette innovation sociale est perçue « comme un dispositif d’accompagnement destiné à provoquer des changements durables chez l’individu, à le développer de façon à ce qu’il reprenne le pouvoir sur le déroulement de sa propre vie » (Cloutier, 2003 : 3). Il s’agit de la mise en place d’une nouvelle organisation sociale alimentée par le désir de créer un idéal social par des personnes ou des groupes qui assument en grande partie la direction et les responsabilités de l’innovation sociale. Cette dernière est caractérisée par son processus qui émerge à travers la participation des acteurs du milieu, en même temps bénéficiaires des retombées de cette innovation.

    Les innovations sociales orientées vers le milieu. Leur particularité est le fait qu’elles ont pour objectif de dynamiser un territoire donné en améliorant la qualité de vie. Cloutier (2003) distingue deux approches liées à ces innovations : l’approche de développement (ou territoriale) et l’approche de consommation. L’approche de développement consiste à voir l’innovation sociale comme une occasion de création de nouvelles institutions et de modification du rôle des institutions existantes. King (1984, cité dans Cloutier, 2003 : 14) distingue quatre typologies d’innovations sociales essentielles au développement territorial, notamment : 1) les innovations sociales concernant la réalisation des objectifs économiques ; 2) les innovations sociales destinées à protéger l’environnement et les ressources naturelles ; 3) les innovations sociales dans la sphère politique (exemple de la décentralisation) ; et 4) les innovations sociales au niveau supranational (exemple des nouvelles formes de coopération internationale). L’approche de consommation réside dans la compréhension de l’incidence des changements technologiques sur le style de vie et, partant, sur la structure économique. L’innovation sociale sous cet angle s’intéresse à l’amélioration des conditions de vie, notamment pour la nutrition, le transport, la santé et le divertissement, en vue d’assurer le mieux-être des individus. Ces changements influent sur la structure sociale en raison de l’apparition de nouvelles habitudes de consommation qui aboutissent à un changement social alimenté par l’engouement à l’égard de produits innovants (télévision, ordinateur, etc.) qui facilitent le quotidien, favorisent l’individualisme et accentuent le retrait des individus dans la sphère privée.

    Les innovations sociales au sein des entreprises. Ces innovations font référence aux nouvelles formes d’organisation du travail, que l’on peut aussi qualifier simplement d’innovations organisationnelles. Deux perspectives viennent caractériser ce type d’innovation. Selon la perspective instrumentale, l’innovation sociale fait référence à l’organisation sociale de la production (alliances stratégiques et réseaux de coopération) qui permet l’instauration facile et efficace de l’innovation technologique. Pour la perspective non instrumentale, l’innovation sociale renvoie à la réorganisation du travail en vue d’améliorer la coopération interne au système de travail et d’atteindre une plus grande efficience. L’accent est mis sur l’apprentissage de nouvelles compétences par les employés en vue de réinventer leur travail, d’où la nécessité d’adopter de nouvelles pratiques de gestion des ressources humaines en vue de soutenir et d’accompagner ces changements. Le travail en équipe et l’organisation « à la japonaise » (kaizen, juste-à-temps) peuvent être vus comme de telles innovations sociales, mais on peut aussi les qualifier d’innovations organisationnelles, ce qui est peut-être plus précis.

    Après avoir défini les notions clés entourant le concept de l’innovation, nous indiquons comment la manière d’appréhender l’innovation s’est transformée, passant d’une donnée linéaire à un processus qui fait intervenir divers acteurs et qui évolue dans plusieurs directions. Cette évolution épistémologique a permis de déplacer le champ d’analyse de l’innovation et a donné lieu à de nouvelles définitions et notions caractérisant le domaine d’étude de ce concept.

    2. L’évolution du concept de l’innovation : du déterminisme à la socioconstruction

    La définition du concept de l’innovation ne semble pas être figée ni faire l’unanimité dans les recherches. En effet, du déterminisme à la socioconstruction, cette définition a été revue, passant d’un processus linéaire (ou le modèle de la boîte noire) à un processus social qui émerge, se développe et se reconstruit en permanence grâce aux acteurs sociaux (les théories évolutionnistes et sociales). Le passage d’un modèle à un autre a fortement marqué l’évolution du concept de l’innovation et, de ce fait, notre manière d’appréhender ce type de changement ou de transformation.

    Dans les pages qui suivent, nous commençons une présentation du modèle de la boîte noire avec ses deux déclinaisons (science push et demand pull), puis nous passons aux autres développements théoriques qui se présentent comme une évolution du concept ou une critique du modèle linéaire notamment, soit les visions évolutionniste et sociologique de l’innovation.

    2.1. Le modèle de la boîte noire

    Reconnue depuis le xixe siècle comme un moteur des sociétés modernes capitalistes, l’innovation technique a longtemps été jumelée à une vision purement économique stipulant que les connaissances acquises n’acquièrent de la valeur que par les changements de tous genres qu’elles génèrent. Autrement dit, le rôle de l’innovation technique n’est primordial que dans la mesure où celle-ci permet d’assurer une continuité dans le cycle de génération

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