CORONAVIRUS ET MAIN TENANT LA FRANCE
ARRIVÉE DE CHINE ET D’ITALIE, LA MALADIE SE PROPAGE À TRAVERS LE PAYS.ET LA PSYCHOSE AVEC ELLE
Une guerre commence. Et contre l’envahisseur, il n’y aura pas de ligne Maginot. L’Oise, aux confins de la banlieue parisienne et des Hauts-de-France, n’avait a priori aucune raison d’être particulièrement touchée. Huit cent mille habitants, guère plus de 140 au kilomètre carré. On est très loin de la mégalopole de Wuhan. Moins loin si on pense à l’aéroport de Roissy ou à la base aérienne 110 de Creil. Elle abrite un escadron qui a participé au rapatriement de Français de Chine. « Ce vol n’avait à son bord aucun passager positif », précise-t-on à la Direction générale de la santé. Quelle que soit l’origine de la contamination, les chiffres avancent à un rythme exponentiel. Au 2 mars, la France comptait 191 cas positifs, dont 176 personnes hospitalisées, 12 guéries et 3 mortes.
Comment un dîner de campagne électorale se transforme en foyer de contamination. A la mi-février, le maire de La Balme-de-Sillingy, en Haute-Savoie, convie une centaine de ses administrés pour présenter sa liste aux prochaines municipales. Un entrepreneur de la petite ville de 5 000habitants, de retour d’un voyage en Lombardie, rejoint l’assemblée. Il s’éclipse après dîner, non sans avoir serré quelques mains et embrassé quelques joues. Il est le 14e cas de contamination en France et le patient zéro d’un « cluster » (grappe) en Haute-Savoie. Le maire, François Daviet, égrène la liste des premiers cas avant d’être lui-même touché. Entre-temps, il s’est promené au Salon de l’agriculture…
PORTÉ PAR UN CONVIVE RENTRANT D’ITALIE, LE VIRUS S’INVITE À LA SALLE DES FÊTES D’UN VILLAGE SAVOYARD
Sa ville a été mise sous cloche. Et lui à l’isolement, avec treize de ses administrés, à l’hôpital d’Annecy dont le service d’infectiologie, 24 places, est saturé. François Daviet y a retrouvé une partie des employés de la mairie et des membres du conseil municipal. Ceux-là même qu’il avait réunis le 26 février pour une réunion de crise avec les policiers et les chefs des services. Ecoles fermées, locaux bouclés, commerces clos ou désertés, la campagne municipale a été suspendue faute de volontaires. A Bourg-Blanc et à Coat-Méal, en Bretagne, des écoliers qui avaient effectué un séjour dans la commune de Haute-Savoie sont désormais en confinement. Selon l’OMS, la durée
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