La TRANSFORMATION SOCIALE PAR L'INNOVATION SOCIALE
Par Juan-Luis Klein, Annie Camus, Christian Jetté et
()
À propos de ce livre électronique
Ce sont certains de ces nouveaux sentiers que montrent les textes regroupés dans cet ouvrage. Fruit du ive Colloque international du Centre de recherche sur les innovations sociales, il expose les enjeux que pose la trans-formation sociale par l’innovation sociale et les documente par des illustrations ciblées sur des thématiques ou des expériences précises. Une discussion théorique sur le lien entre l’innovation sociale et la transformation sociale est d’abord proposée, puis les méthodes d’analyse de l’innovation sociale, le partage de connaissance entre les chercheurs et les acteurs sociaux, le rôle de l’État et des politiques publiques, l’économie solidaire et la place de l’entreprise sociale sont abordés.
L’ensemble des textes analytiques et des textes illustratifs de cet ouvrage offre des pistes de réflexion sur la transformation sociale par l’inno-vation sociale, c’est-à-dire sur la façon dont certaines expérimen-tations aboutissent à la transformation de la société. L’ouvrage met ainsi de l’avant le rôle des citoyens et des organisations qui travaillent pour le bien-être des collectivités en expérimentant des solutions à leurs problèmes et en se mobilisant pour exiger leur reconnaissance. Il vise à poser les jalons pour comprendre et participer à la reconstruction sociale déjà à l’œuvre, dans le but de la renforcer.
Juan-Luis Klein
Juan-Luis Klein, détenteur d’un doctorat en géographie de l’Université Laval, est professeur titulaire au Département de géographie de l’UQAM et membre du CRISES. Son enseignement et ses travaux portent sur la géographie socioéconomique, l’innovation sociale et les nouveaux modèles d’action en développement des territoires.
En savoir plus sur Juan Luis Klein
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Aperçu du livre
La TRANSFORMATION SOCIALE PAR L'INNOVATION SOCIALE - Juan-Luis Klein
Presses de l’Université du Québec Le Delta I, 2875, boulevard Laurier, bureau 450, Québec (Québec) G1V 2M2 Téléphone : 418 657-4399 Télécopieur : 418 657-2096 Courriel : puq@puq.ca Internet : www.puq.ca
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Belgique Patrimoine SPRL, avenue Milcamps 119, 1030 Bruxelles, Belgique – Tél. : 02 7366847
Suisse Servidis SA, Chemin des Chalets 7, 1279 Chavannes-de-Bogis, Suisse – Tél. : 022 960.95.32
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Vedette principale au titre :
La transformation sociale par l’innovation sociale
(Collection Innovation sociale)
Comprend des références bibliographiques et un index.
ISBN 978-2-7605-4387-4
1. Innovations – Aspect social. 2. Changement social. 3. Technologie – Aspect social. 4. Économie sociale. I. Klein, Juan-Luis. II. Camus, Annie. III. Jetté, Christian, 1961- . IV. Champagne, Christine, 1980- . V. Roy, Matthieu, 1979- . VI. Collection : Collection Innovation sociale.
HM846.T72 2015 303.48’3 C2015-941829-1
Conception graphique
Richard Hodgson
Mise en pages
Info 1000 Mots
Conversion au format EPUB
Samiha Hazgui
Dépôt légal : 1er trimestre 2016
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
© 2016 – Presses de l’Université du Québec Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
AVANT-PROPOS
Juan-Luis Klein
Cet ouvrage collectif fait suite au IVe colloque international tenu par le Centre de recherche sur les innovations sociales (CRISES) en avril 2014 à Montréal sous le titre « La transformation sociale par l’innovation sociale ». La réalisation et l’organisation de cet événement ont bénéficié de l’expertise de nombreuses personnes. Je tiens tout d’abord à souligner l’intérêt soulevé par ce colloque au sein de la communauté des chercheurs : 108 conférenciers (90 conférenciers et 18 présentateurs par affiche), dont 73 provenaient de l’extérieur du Canada, ont présenté des communications, contribuant à son succès et à l’avancée des connaissances dans le champ de l’innovation sociale. Ce livre comprend une sélection des textes présentés au colloque. Ces textes ont été retravaillés par les auteurs en fonction des objectifs du livre. Nous les remercions pour leur collaboration.
Le colloque international du CRISES est un événement mobilisateur pour ses membres. Nous soulignons la contribution particulière de Jacques Caillouette, Annie Camus, Denyse Côté, Frédéric Hanin, Christian Jetté, Majella Simard et Diane-Gabrielle Tremblay qui ont siégé au comité scientifique de l’événement. Plusieurs membres et employés du CRISES ont collaboré à l’organisation du colloque en assumant diverses tâches. Soulignons ici la contribution de Denis Bussières, Annie Camus, Léa Champagne, Christine Champagne, Christian Jetté, Florence Naud et Matthieu Roy au sein du Comité organisateur du colloque.
La réalisation de ce colloque et la production de ce livre ont été possibles grâce à l’appui financier de plusieurs institutions et partenaires. Soulignons tout d’abord la contribution du Fonds de recherche du Québec Société et culture (FRQSC), qui finance le CRISES dans le cadre de son programme Regroupement stratégique depuis 2002 et qui, en 2014, a renouvelé ce financement jusqu’en 2020. Soulignons aussi l’appui du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH), qui, par l’entremise de son programme Connexion, nous a octroyé une subvention substantielle. Soulignons aussi l’appui du programme FODAR de l’Université du Québec, de l’Agence universitaire de francophonie (AUF), de la Fondation Lucie et André Chagnon, du Fonds de solidarité FTQ, de Fondaction, de la Ville de Montréal, de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), ainsi que de l’Université du Québec à Montréal, de sa Faculté des sciences humaines et de ses départements de géographie et de sociologie. Le Centre de liaison sur l’intervention et la prévention psychosociales (CLIPP) et ZEBREA, média des solidarités créatives, nous ont aussi apporté leur contribution. Nous adressons nos remerciements les plus sincères à toutes ces organisations.
Des remerciements particuliers sont aussi adressés à Matthieu Roy et Christine Champagne, professionnels de recherche au CRISES, qui, en plus de participer à plusieurs étapes de la réalisation de l’ouvrage, ont assuré la révision et la normalisation des textes.
Table des matières
■ AVANT-PROPOS
Juan-Luis Klein
■ LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
■ INTRODUCTION
Juan-Luis Klein, Annie Camus, Christian Jetté, Christine Champagne et Matthieu Roy
■ PARTIE 1
L’innovation et la transformation sociales
Vers un arrimage théorique
1 L’économie sociale et solidaire, l’entrepreneuriat social et l’innovation sociale
Une mise en perspective historique
Jean-Louis Laville
1. Un retour sur l’histoire : les deux conceptions de la solidarité
2. L’entrée en scène de l’innovation sociale
3. Deux offres institutionnelles
3.1. L’innovation sociale et la solidarité faible
3.2. L’innovation sociale et la solidarité forte
2 Les innovations sociales et les transformations
Un enchaînement qui ne va pas de soi
Benoît Lévesque
1. L’innovation comme processus tourbillonnaire : comment devenir irréversible ?
2. L’innovation comme « destruction créatrice » et comme système : une évolution de rupture
2.1. L’innovation comme « destruction créatrice » entraîne une évolution « par à-coups »
2.2. Les innovations comme paradigme et système entraînent une évolution lente, mais relativement irréversible
3. L’innovation comme partie prenante du modèle de développement
3.1. Les grandes crises ouvrent des espaces d’innovation qui contribueront à une transformation du modèle de développement
3.2. À l’origine des expérimentations et des innovations sociales : des besoins insatisfaits, mais aussi des aspirations, d’où de nouvelles demandes sociales
Conclusion
3 L’innovation sociale face aux défis de la globalisation
Tensions et illusions
Enzo Mingione
1. Vers un cadre interprétatif
2. La dynamique contemporaine du changement : individualisation, déstandardisation et innovation sociale
3. L’innovation sociale face à la croissance des inégalités
4 L’innovation sociale
Vers un nouveau paradigme de l’innovation
Jürgen Howaldt
1. Le statut actuel et les perspectives de la recherche internationale sur l’innovation : un nouveau paradigme de l’innovation
2. L’innovation sociale et le changement social
3. L’importance de la théorie sociale : un recours à Gabriel Tarde
Conclusion
■ Pour en savoir plus – partie 1
■ PARTIE 2
La mise en œuvre de l’innovation sociale
Outils et dimensions
5 recommandations méthodologiques pour l’analyse de l’innovation sociale
Une perspective critique sur l’épistémologie des systèmes d’innovation territoriaux
Frank Moulaert
1. L’épistémologie de la recherche sur et par l’innovation sociale
1.1. De fausses pistes…
1.2. … vers une épistémologie de l’innovation sociale
1.3. Les connaissances pertinentes à l’analyse de l’innovation sociale
1.4. Comment produire ces connaissances ?
1.5. Quelles vérités ?
2. Les systèmes d’innovation territoriaux : quel rapport avec l’ontologie de l’innovation sociale ?
3. Comment socialiser la recherche sur les SIT ?
6 Les conditions de transformation sociale des nouveaux indicateurs de « richesse »
Florence Jany-Catrice
1. Les conditions de l’émergence durable de nouveaux indicateurs
2. Une grande variété d’initiatives
2.1. Des projets légitimement contestataires
2.2. Une reprise en main par les économistes
2.3. Comment tenir compte du fait que les indicateurs sont toujours des conventions sociopolitiques ?
Conclusion
7 Les modes d’innovation sociale et de gouvernance
Javier Castro-Spila et Alfonso Unceta
1. L’innovation sociale
1.1. L’émergence de l’innovation sociale
1.2. La micro-innovation sociale
1.3. Les divers modes d’innovation sociale
2. La gouvernance
2.1. L’émergence de la gouvernance
2.2. La microgouvernance
2.3. Les modes de gouvernance
3. Le contexte d’investigation
4. Les résultats : indice de microgouvernance dans les modes d’innovation sociale
4.1. La construction de l’indice
4.2. Les résultats obtenus
Conclusion
8 Texte illustratif
Les marqueurs d’innovation sociale
Une recherche partenariale contribuant à l’amorce de nouvelles trajectoires d’innovation
Emmanuelle Besançon et Nicolas Chochoy
1. L’outillage d’une politique régionale en faveur de l’innovation sociale
1.1. Le contexte d’émergence
1.2. La finalité et la construction de l’outil
2. Le repérage des projets porteurs d’innovation sociale
2.1. Les caractéristiques de l’outil
2.2. Le repérage des éléments porteurs d’innovation sociale
Conclusion
9 Texte illustratif
Le commerce équitable
Une approche innovante pour la croissance de l’économie sociale et solidaire
Darryl Reed
1. Le CE : une production ancrée dans l’ESS
2. Le CE : un moyen d’échange au sein de l’ESS
3. Le CE : un moyen de sensibilisation à l’ESS
4. Le CE : un moyen de réglementation de l’ESS
5. Le CE : un effet mobilisateur pour l’ESS
Conclusion
10 Texte illustratif
Les nuits urbaines
Des territoires d’innovation et de transformation sociale
Luc Gwiazdzinski
1. Des adaptations
2. Les nouvelles formes de mobilisation et de gouvernance
3. La médiation
Conclusion : des apports intéressants pour le jour
■ Pour en savoir plus – partie 2
■ PARTIE 3
La coconstruction et l’apprentissage collectif
Le partage des savoirs
11 L’innovation et la transformation sociales
Accompagner et qualifier l’extension du sociétal par la recherche partenariale
Jean-Marc Fontan
1. La nature hétérogène des corps sociaux mobilisés et l’impact sociétal de processus innovants
1.1. Une construction en continu de l’usage social
1.2. La valeur ajoutée que représente l’alliance avec le milieu universitaire
1.3. La variabilité des impacts et des retombées de l’innovation sur le territoire, sur les grands enjeux sociaux et sur le rapport à l’économie
2. Le regard évaluatif sur les transformations induites
3. Quelles conditions pour un renouvellement du cadre épistémique
Conclusion
12 D’un espace de recherche à un espace de production cognitive
Denis Bussières
1. L’espace partenarial de recherche
2. Notre expérience de coordonnateur de recherche partenariale
3. L’espace de production cognitive
4. La coconstruction de connaissances
4.1. Les questions
4.2. Les valeurs
4.3. La dimension épistémologique
4.4. Les habitus propres au travail de recherche
Conclusion
13 La recherche-action comme appui à la transformation sociale
L’étude des marchés de quartier à Montréal
Sylvain Lefèvre, René Audet et Mahdiah El-Jed
1. La transition socioécologique : objet de recherche-action
2. Les tensions structurantes et les relations clés de la démarche de transition des marchés de quartier de Montréal
2.1. Les tensions structurantes de la démarche d’innovation des marchés de quartier
2.2. Les relations clés de la démarche de transition socioécologique des marchés de quartier
2.3. Les verrouillages institutionnels et sociotechniques
3. Les difficultés liées à la conciliation des contraintes des acteurs et des chercheurs
Conclusion
14 Texte illustratif
L’insécurité identitaire et l’action collective en matière de logement pour aînés
Réflexions autour d’une recherche partenariale
Rachid Bagaoui
1. Un modèle traditionnel
2. Vers un modèle partenarial
Conclusion
15 Texte illustratif
Le Laboratoire vivant (Living Lab) Jeunesse
Genèse et apports d’une démarche participative d’innovation sociale et territoriale
Danielle Lafontaine, Martin Lalonde et Martin Boire
1. Une démarche participative pour un laboratoire vivant à expérimenter
1.1. Une recherche coconstruite chemin faisant
1.2. Un laboratoire vivant, « qu’est-ce que c’est ? »
1.3. Quelle méthode privilégier pour l’étude des laboratoires vivants ?
2. Le Laboratoire vivant Jeunesse de l’agglomération de Longueuil
2.1. Les croisements de savoirs, l’acquisition et l’appropriation de connaissances
2.2. Le rôle des arts et des technologies numériques
3. Une démarche participative de Laboratoire vivant (Living Lab) : apports, défis à relever
■ Pour en savoir plus – partie 3
■ PARTIE 4
L’État et la politique publique
Un développement à partir des territoires
16 L’innovation communautaire en lieu et place du mouvement social
Pierre-André Tremblay et Yann Fournis
1. Le mouvement communautaire : du mouvement social local à l’innovation sociale territoriale
1.1. La communauté comme action collective localisée
1.2. Comment penser les communautés locales : trois périodes
2. L’innovation communautaire, le développement social et le développement économique
2.1. Conformer : recentrer les « communautés » sur les secteurs de politiques publiques
2.2. Gouverner : instituer des « communautés » pour contrôler à distance
2.3. Habiliter : responsabiliser par l’intégration au marché
Conclusion : innovation communautaire et action collective
17 La transformation durable par l’innovation sociale dans les Alpes
Cordula Kropp
1. La transformation sociale à travers une gouvernance collaborative favorisant l’innovation sociale
1.1. La relation entre innovations sociales et nouveaux modes de gouvernance
1.2. Des défis pressants pour les communautés alpines
1.3. La transformation durable par l’innovation sociale dans les Alpes
2. Une gouvernance collaborative visant la transformation durable à travers l’innovation sociale
2.1. Les innovations sociales au sein de constellations hybrides d’acteurs
2.2. Des ressources et de l’imaginaire comme prémisses des innovations sociales
2.3. Les limites des innovations sociales et l’ombre de la hiérarchie
3. Réinventer l’innovation pour assurer l’avenir postindustriel de la modernité
18 politiques locales de cohésion sociale et développement socioéconomique des villes petites et moyennes en France
Abdelillah Hamdouch et Leïla Ghaffari
1. Développement socioéconomique des villes petites et moyennes et cohésion sociale : repères conceptuels
1.1. La notion de « cohésion sociale »
1.2. La cohésion sociale et le développement socioéconomique local
1.3. Les villes petites et moyennes : qui sont-elles ?
2. Le système de relations entre les politiques de cohésion sociale et le développement socioéconomique
3. L’application du cadre conceptuel à deux études de cas en Région Centre (France) : Amboise et Châteauroux
3.1. Châteauroux
3.2. Amboise
4. L’analyse comparative des deux études de cas
Conclusion
19 Texte illustratif
L’innovation territoriale en espace rural fragile
Capacités mobilisatrices d’une association d’insertion au Pays de Saugues
Mauricette Fournier, Jean-Baptiste Grison et Laurent Rieutort
1. La redécouverte d’une ressource spécifique par une association d’insertion
2. La recherche-action et la mobilisation des acteurs par une démarche de coconstruction
Conclusion : l’affirmation d’une forme discrète d’innovation territoriale
20 Texte illustratif
L’innovation et le développement des campagnes algériennes
Enjeux et limites pour l’émergence des territoires
Ouarda Chenoune, Bernard Pecqueur et Abdelmadjid Djenane
1. La Politique de renouveau rural : les limites d’une approche par le haut
2. Le PPDRI, un outil d’innovation sociale pour les territoires ruraux
3. Les défis de la territorialisation de la PRR : adaptation ou rupture ?
3.1. Une analyse à partir du cas de la wilaya de Tizi-Ouzou
3.2. L’intersectorialité, la proximité et la territorialité : principaux résultats
4. Innovation et développement territorial : analyse et conditions à réunir
21 Texte illustratif
L’acceptabilité sociale d’un projet éolien
Le cas de la Coopérative d’énergie renouvelable de Lamèque au Nouveau-Brunswick
Omer Chouinard, Julie Guillemot et André Leclerc
Avec la collaboration de Tiavina Rabeniaina
1. Le contexte communautaire et industriel
2. Le cadre conceptuel et la méthodologie : acceptabilité sociale, partenariat et concertation
3. Le projet de parc éolien à l’île Lamèque
3.1. La genèse du projet
3.2. Les ententes avec les propriétaires
3.3. Les rôles de l’exploitant et propriétaire du parc, Acciona, éléments de négociation et aspects techniques
3.4. Les redevances et les retombées individuelles et collectives
3.5. La perception de la communauté
4. Les leçons à tirer de cette expérience et les éléments de discussion
Conclusion
■ Pour en savoir plus – partie 4
■ PARTIE 5
L’innovation sociale et l’économie solidaire
22 Des voies oubliées, des sentiers ouverts
La solidarité au centre de l’innovation sociale en Amérique latine
Luiz Inácio Gaiger
1. Un tableau paradoxal
2. Le rôle primordial des formes solidaires d’économie
3. Quelques recherches à l’appui
23 L’évaluation du potentiel de l’innovation sociale pour réduire structurellement la pauvreté
Une exploration conceptuelle
Tuur Ghys et Stijn Oosterlynck
1. La pauvreté comme phénomène structurel
2. Quatre facteurs déterminants de l’innovation sociale
3. Le cas des banques alimentaires en Belgique
Conclusion
24 De l’innovation à l’expérimentation
L’Union syndicale Solidaires
Jean-Michel Denis
1. L’expérience, l’expérimentation, l’expérimentation sociale : mais de quoi parle-t-on ?
2. Les domaines de l’expérimentation : des mouvements sociaux au mouvement syndical
3. L’Union syndicale Solidaires : nouvelle venue, nouvelle forme ?
4. L’Union syndicale Solidaires : une expérimentation sociale ?
4.1. L’expérience
4.2. L’aventure
4.3. Le bricolage
5. Du bienfaisant usage de l’expérimentation
25 Texte illustratif
Le processus d’institutionnalisation de la pratique du soutien communautaire en logement social
Une analyse des conditions de transfert de l’innovation sociale
Christian Jetté et Jean-Vincent Bergeron-Gaudin
1. L’historique du soutien communautaire en logement social
2. La méthodologie de recherche
3. Les facteurs d’évolution et les modes de transfert
4. Quelques constats en conclusion
26 Texte illustratif
La construction d’une offre de services publics innovante par hybridation des ressources, des activités et des missions des acteurs
Le cas d’un restaurant social municipal
Caroline Urbain, Danielle Bouder-Pailler, Nathalie Schieb-Bienfait et André Lebot
1. De la fourniture d’un repas à l’accès à la cité : un projet partagé
2. Le repas : un point d’ancrage pour se restaurer
3. L’accueil : du guichet à la convivialité et la vie sociale
4. La lecture : point de départ d’un processus d’accessibilité
5. La vie sur le territoire : sortir et inviter
Conclusion
Offre de services du RSM
27 Texte illustratif
L’intégration socioprofessionnelle des personnes en situation d’itinérance
Un cas montréalais
Yves Hallée, Mustapha Bettache et Philippe Bergeron
1. La problématique
2. La méthodologie
3. Quelques résultats préliminaires
Conclusion
28 Texte illustratif
L’innovation sociale et l’aide à domicile
Regards croisés sur les entreprises d’économie sociale et les entreprises privées
Ilda Ilse Ilama et Diane-Gabrielle Tremblay
1. Le portrait des répondants
2. Les pratiques des employeurs en matière de formation
3. Les représentations des salariés en matière de formation
4. Les pratiques des employeurs en matière de conditions de travail (heures et horaires de travail)
5. Les représentations des salariés sur les conditions de travail (heures et horaires de travail)
Conclusion
■ Pour en savoir plus – partie 5
■ PARTIE 6
La réinvention de l’entreprise dans le social
29 L’innovation sociale et l’entreprise sociale : quels dialogues possibles ?
Une perspective européenne
Marthe Nyssens
1. Le contexte européen du débat sur l’entreprise sociale
1.1. Un entrepreneuriat social innovant
1.2. Le support des politiques publiques
2. Le concept d’entreprise sociale
2.1. L’approche EMES
2.2. L’école des ressources marchandes
2.3. L’école de l’innovation sociale
3. L’entreprise sociale et l’innovation sociale
3.1. Une conception faible de l’innovation sociale
3.2. Un constat partagé : l’innovation sociale est « sociale » par ses finalités et par son processus
3.3. Une conception forte de l’innovation sociale : « l’innovation sociale est institutionnelle ou elle n’est pas… »
Conclusion
30 L’Europe en transition
Le rôle des coopératives et entreprises sociales
Carlo Borzaga, Riccardo Bodini, Chiara Carini, Sara Depedri, Giulia Galera et Gianluca Salvatori
1. Un nouveau cadre pour de nouveaux défis
2. L’émergence des entreprises sociales en Europe
3. Le cas des coopératives sociales italiennes
4. L’impact en termes d’innovation, de satisfaction, de résistance et d’entrepreneuriat
Conclusion
31 L’innovation sociale entre vogue et vague
Une approche en termes d’objet-frontière
Nadine Richez-Battesti et Francesca Petrella
1. L’innovation sociale comme objet-frontière
2. La vague de l’innovation sociale : en route vers une compréhension commune ?
2.1. L’innovation technologique et l’innovation sociale : une articulation difficile ?
2.2. L’innovation sociale comme modernisation des politiques publiques
2.3. L’innovation sociale comme entrepreneuriat social
2.4. L’innovation sociale comme processus délibératif orienté vers la transformation sociale
3. Les controverses et les débats autour de l’innovation sociale
Conclusion
Un enjeu de reconnaissance : la nécessité d’une vision partagée de l’innovation sociale
Un enjeu d’accompagnement à l’émergence et à la consolidation de l’innovation sociale : le rôle des intermédiaires
32 La fabrique sociale des initiatives solidaires
Christian Mahieu
1. La prise d’initiative : construction singulière d’une justesse personnelle
1.1. Une position sociale autre que celle de l’entrepreneur ou du professionnel indépendant est-elle possible ?
1.2. L’initiative solidaire : produire sa justesse personnelle
1.3. L’initiative solidaire collaborative : un engagement
2. La compréhension de l’agir collectif solidaire
2.1. La dynamique des collectifs, assemblages de personnes et d’outils/dispositifs
2.2. La fabrique sociale des initiatives solidaires
2.3. Au cœur de la fabrique : les enjeux économiques, politiques et de transition sociétale
En guise de conclusion : trois modèles d’appuis institutionnels à l’entreprendre
33 Le délibéralisme
Une innovation sociétale basée sur les innovations sociales de l’économie solidaire
Éric Dacheux et Daniel Goujon
1. La distinction entre innovation sociale et innovation sociétale
1.1. L’innovation sociale
1.2. L’innovation sociétale
1.3. Les innovations sociales ne débouchent pas toujours sur une innovation sociétale
2. Pas d’innovation sociétale sans des innovations sociales inscrites dans une visée de transformation sociale émancipatrice : l’exemple de l’économie solidaire
2.1. L’IS dans un capitalisme indépassable : entre résistance et renforcement des logiques du système
2.2. L’IS et la recherche d’un nouveau capitalisme responsable
2.3. L’IS et le dépassement du capitalisme
3. Le « délibéralisme » : une condition de passage de l’innovation solidaire à une alternative postcapitaliste
3.1. Au-delà du paradigme libéral pour passer de l’innovation sociale à l’innovation sociétale
3.2. Le « délibéralisme » : la délibération, mode d’organisation dominant d’une société postcapitaliste
3.3. Le délibéralisme : un moyen de lever l’antagonisme entre innovation sociale et innovation sociétale
Conclusion
■ Pour en savoir plus – partie 6
■ CONCLUSION
Juan-Luis Klein, Annie Camus, Christian Jetté, Christine Champagne et Matthieu Roy
■ BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE
■ NOTICES BIOGRAPHIQUES
■ INDEX ONOMASTIQUE
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX
Figures
Figure 8.1.
Exemple du Laboratoire art et époque
Figure 12.1.
Dynamique partenariale de recherche
Figure 13.1.
Démarche d’innovation des marchés de quartier
Figure 13.2.
Démarche de transition des marchés de quartier
Figure 18.1.
Politiques locales et cohésion sociale
Figure 18.2.
Cadre conceptuel des relations entre les politiques de cohésion sociale et le développement socioéconomique
Figure 19.1.
Dynamique de réseau des acteurs du Pôle laine
Figure 21.1.
Carte de l’île Lamèque, des municipalités et du parc éolien
Tableaux
Tableau 2.1.
Systèmes sociaux d’innovation et de production sous l’angle du modèle de développement
Tableau 5.1.
Ontologie et métacadre des systèmes innovants : SIT versus innovation sociale territorialisée
Tableau 5.2.
Étapes/moments dans la trajectoire recherche-action en innovation territorialisée
Tableau 6.1.
Formes de légitimation des nouveaux indicateurs et mondes correspondants
Tableau 7.1.
Mode d’innovation technologique selon des modes de microgouvernance dans le cas des organisations à but non lucratif
Tableau 7.2.
Indice de microgouvernance dans les modes d’innovation sociale selon les types d’organisation
Tableau 16.1.
Institutionnalisation des communautés par l’État : trois dynamiques
Tableau 25.1.
Modes de transfert de la pratique à l’échelle régionale
Tableau 30.1.
Cartographie des domaines d’activités des entreprises sociales en Europe
Tableau 30.2.
Travail et motivation dans l’économie sociale
Tableau 33.1.
Typologie de l’économie solidaire
Tableau 33.2.
Typologie de l’innovation sociale à l’œuvre dans l’économie solidaire
Tableau 33.3.
Délibéralisme et libéralisme : deux idéaux-types opposés
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
ABCD Assets Based Community Development
ACI Atelier Chantier d’insertion
ADIE Agence pour le développement de l’initiative économique
AEP Attestation d’études professionnelles
AFEP Association française d’économie politique
AFS Association française de sociologie
AI2L Association internationale du logiciel libre
AISLF Association internationale des sociologues de langue française
AMAP Association pour le maintien d’une agriculture paysanne
AMI Appel à manifestation d’intérêt
ANT Actor-Network Theory
APOLLON Advanced Pilots of Living Labs Operating in Networks
ARF Association des régions de France
ARTISTICC Adaptation Research, a Trans-disciplinary Transnational Community and Policy Centered Approach
ARUC Alliance de recherche université-communauté
ASSS Agences de santé et de services sociaux
AUF Agence universitaire de francophonie
AVEC Allier Velay écoconstruction
BEPA Bureau des conseillers de politique européenne
BIP Baromètre des inégalités et de la pauvreté
CARC Cellule d’animation rurale communale
CCAS Centre communal d’action sociale
CCVA Communauté de communes du Val d’Amboise
CDC Corporation de développement communautaire
CE Commerce équitable
CECOP Centre de communication professionnel
CEFRIO Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations
CENSIS Centre d’études en investissement social
CEPREMAP Centre pour la recherche économique et ses applications
CERAMAC Centre d’études et de recherches appliquées au Massif central
CERL Coopérative d’énergie renouvelable de Lamèque Ltée
CF Conservation des forêts
CFDT Confédération française démocratique du travail
CIRIEC Centre interdisciplinaire de recherche et d’information sur les entreprises collectives
CIRTES Centre de recherche interdisciplinaire Travail – État – Société
CITERES Cités, territoires, environnement, sociétés
CLAC Coordinadora Latinoamericana y del Caribe
CLIPP Centre de liaison sur l’intervention et la prévention psychosociales
CLSC Centre local de services communautaires
Cnam Conservatoire national des arts et métiers
CNPq Conselho Nacional de Pesquisa – Conselho Nacional de Desenvolvimento Científico e Tecnológico (Conseil national de recherche et de développement technologique)
CNRS Centre national de la recherche scientifique
CRAPE Centre de recherches sur l’action politique en Europe
CRDT Centre de recherche sur le développement territorial
CRE Conférence régionale des élus
CREGO Centre de recherche en gestion des organisations
CRESS Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire
CRIISEA Centre de recherche sur les institutions, l’industrie et les systèmes économiques d’Amiens
CRISES Centre de recherche sur les innovations sociales
CRSDD Chaire de responsabilité sociale et de développement durable
CRSH Conseil de recherche en sciences humaines du Canada
CSN Confédération des syndicats nationaux
CSESS Conseil supérieur de l’économie sociale et solidaire
CSST Commission de la santé et de la sécurité au travail
CUCS Contrat urbain de cohésion sociale
DA Dinars algériens
DATAR Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale
DEC Diplôme d’études collégiales
DEP Diplôme d’études professionnelles
DGF Direction générale des forêts
DSL Districts de services locaux
EESAD Entreprises d’économie sociale en aide à domicile
EGR Entreprise de génie rural
EHESS École des Hautes Études en sciences sociales
EMES Émergence des entreprises sociales
EMSDP European Module in Spatial Development Planning
ENA Épargne nette ajustée
ENAP École nationale d’administration publique
ENoLL European Network of Living Labs
ESDP European Spatial Development & Planning
ESG École des sciences de la gestion
ESS Économie sociale et solidaire
EURICSE European Research Institute on Cooperative and Social Enterprises
EU-SILC European Union – Statistics on Income and Living Conditions
FAIR Forum pour d’autres indicateurs de richesse
FEANTSA Fédération européenne des associations nationales travaillant avec les sans-abri
FLO Fairtrade Labelling Organization
FMI Fonds monétaire international
FODAR Fonds de développement académique du réseau
FOHM Fédération des OSBL d’habitation de Montréal
FRQSC Fonds de recherche du Québec Société et culture
FTQ Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec
GAS Gruppi di acquisto solidale (Groupe d’achat solidaire)
GATS Gestion des âges et des temps sociaux
GRH Gestion des ressources humaines
GRIDEQ Groupe de recherche interdisciplinaire sur le développement territorial de l’Est du Québec
GRIR Groupe de recherche et d’interventions régionales
HCI Human Computer Interaction
HDR Habilitation à diriger des recherches
IAE Institut d’administration des entreprises
IBEE Indicateur du bien-être économique
IDH Indice de développement humain
IDS Institute of Development Studies
IEMN Institut d’économie et de management de Nantes
IFG Institut francais de gestion
IFRIS Institut francilien Recherche – Innovation – Société
IGA Institut de géographie alpine
IPAC Initiative de partenariat en action communautaire
IPEA Institut de recherche économique appliquée
IPLI Initiative de partenariats de lutte contre l’itinérance
INRA Institut national de la recherche agronomique
INSCAE Institut national des sciences comptables et de l’administration d’entreprises
INSEE Institut national de la statistique et des études économiques
IRES Institut de recherches économiques et sociales
IRIS Network Réseau de recherche italien sur les entreprises sociales
IRSES International Research Staff Exchange Scheme
IS Innovation sociale
ISA International Sociological Association
ISCC Institut des sciences de la communication du CNRS
ISDC Innovation sociale et développement des communautés
ISE Institut des sciences de l’environnement
ISS Indicateur de santé sociale
ISTHME Image société territoire homme mémoire environnement
IWI Inclusive Wealth Index
JCCI Jacksonville Community Council Inc.
LAREPPS Laboratoire de recherche sur les pratiques et les politiques sociales
LEM Laboratoire d’économie et de management
LEMNA Laboratoire d’économie et de management de Nantes-Atlantique
LEST Laboratoire d’économie et de sociologie du travail
LISE Laboratoire interdisciplinaire de sociologie économique
LVJ Laboratoire vivant Jeunesse
MACIF Mutuelle assurance des commerçants et industriels de France
MADR Ministère de l’Agriculture et du Développement rural
MDEIE Ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation
MSSS Ministère de la Santé et des Services sociaux
NMS Nouveaux mouvements sociaux
OASeS Inequality, Poverty, Social Exclusion and the City
OCDE Organisation de coopération et de développement économiques
ODES Observation des dynamiques économiques et stratégies des villes petites et moyennes
OECD Organisation for Economic Co-operation and Development
OEES Organisation d’économie sociale et solidaire
ÖIR Österreichisches Institut für Raumplanung (Institut autrichien de l’aménagement du territoire)
OMH Office municipal d’habitation
OMHM Office municipal d’habitation de Montréal
ONG Organisation non gouvernementale
OSBL Organisme sans but lucratif
PDSB Principe de déplacement sécuritaire des bénéficiaires
PEKEA Political and Ethical Knowledge on Economics Activities
PIB Produit intérieur brut
PMI Petites et moyennes industries
PNR Parc naturel régional
PNUD Programme des Nations Unies pour le développement
PPDRI Projet de proximité de développement rural intégré
PPR Politique de renouveau rural
RAI Réseau d’alertes sur les inégalités
RCR Réanimation cardiorespiratoire
RESINDEX Regional Social Innovation Index
RILESS Réseau de chercheurs latino-américains sur l’économie sociale et solidaire
RIPESS Réseau intercontinental de promotion de l’économie sociale solidaire
RQIS Réseau québécois en innovation sociale
RQOH Réseau québécois des OSBL d’habitation
RRQRP Réseau québécois de recherche partenariale
RSE Responsabilité sociale des entreprises
RSM Restaurant social municipal
SACAIS Secrétariat à l’action communautaire autonome et à l’innovation sociale
SATW Schweizerische Akademie der Technischen Wissenschaften (Académie suisse des sciences techniques)
SDSVM Société de développement social de Ville-Marie
SEL Système d’échange local
SELUSI Social Entrepreneurs as Lead Users for Service Innovation
SGAR Secrétariat général pour les affaires régionales
SI-DRIVE Social Innovation : Driving Force of Social Change
SIE Social Innovation Europe
SIS Systèmes d’innovation sociotechnique
SIT Systèmes d’innovation territorialisés
SMAT Syndicat mixte d’aménagement touristique
SMESTO Small and Medium-Sized Towns
SNI Système national d’innovation
Téluq Télé-université de l’Université du Québec
TIC Technologie de l’information et de la communication
UFBA Université fédérale de Bahia
UFRJ Université fédérale de Rio de Janeiro
UHA Université de Haute-Alsace
UIA University Institution Antwerp
UJF Université Joseph-Fourier
UMMTO Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou
UNESCO Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture
UNS Université Nice Sophia Antipolis
UQAC Université du Québec à Chicoutimi
UQAM Université du Québec à Montréal
UQAR Université du Québec à Rimouski
VPM Villes petites et moyennes
WBGU German Advisory Council on Global Change
WISE Work Integration Social Enterprises
WWF World Wide Fund
INTRODUCTION
Juan-Luis Klein, Annie Camus, Christian Jetté, Christine Champagne et Matthieu Roy
En dépit d’une augmentation importante de la richesse produite à l’échelle mondiale, les innovations et transformations des dernières décennies ne se sont pas traduites par une amélioration généralisée du bien-être des collectivités, comme le révèle la montée des inégalités sociales et économiques. Cette constatation explique l’intérêt des gouvernements et instances politiques pour l’innovation sociale (Klein et Harrisson, 2007). La popularité récente acquise par cette notion part du fait que les grandes transformations qui ont bouleversé les sociétés occidentales depuis les dernières décennies du xxe siècle ont multiplié les problèmes sociaux et affaibli les moyens dont s’étaient dotées les sociétés pour les résoudre. C’est bien connu, la financiarisation des activités économiques, la flexibilité et la mobilité qui caractérisent les systèmes productifs, ainsi que la concurrence exacerbée entraînée par la globalisation ont généré l’apparition de nouvelles formes de précarité aux plans social et territorial, dont l’intensification est en relation avec certaines transformations majeures aux niveaux des institutions et des politiques publiques. Il en découle de nouvelles fractures sociales et environnementales (Swyngedouw, 2009), une fragilisation de la cohésion sociale (Novy, 2013) et une érosion des droits citoyens (Castel, 2008 ; Oosterlynck et al., 2013a).
Plusieurs analysent la phase actuelle du capitalisme en termes de recul sociétal et de désagrégation sociale : désaffection à l’égard des institutions, crise des grands récits, désillusion politique, perte de sens, montée de l’individualisme, etc. Toutes ces constatations rendent compte d’une période de mutations rapides qui affectent à la fois notre rapport au temps, à l’espace et à la collectivité (Klein et Roy, 2013). Cependant, tout n’est pas négatif. Ces mutations révèlent également des signes de reconstruction. Les dérèglements présents, loin de pousser la société civile vers l’apathie, génèrent chez plusieurs acteurs sociaux une volonté de changement visant à redéfinir la société sur des bases plus solidaires, plus équitables, voire plus éthiques, écologiques et citoyennes.
La transformation sociale a été abordée traditionnellement dans une perspective macrosociale, que ce soit en termes de modernisation ou de révolution. Or, la perte d’efficacité des grandes approches explicatives de l’évolution des sociétés met en relief l’expérimentation sociale dans les communautés et les organisations. En effet, la crise sociale et politique détruit des acquis, mais favorise de nouvelles pratiques par lesquelles des acteurs sociaux apportent des solutions aux problèmes de leurs collectivités et expérimentent de nouvelles façons de répondre aux besoins croissants (Lévesque, 2011). Ces expérimentations constituent des sources d’innovations sociales, qui peuvent inspirer des transformations sociales dans un sens opposé à celui impulsé par la globalisation et le néolibéralisme et, par le fait même, servir de base à un modèle de développement plus démocratique et participatif (Klein et Harrisson, 2007 ; Moulaert et al., 2013a ; Klein, Laville et Moulaert, 2014). Mais ces innovations peuvent tout autant conforter le capitalisme dans son modèle inégalitaire (Amin, 2007 ; Peck, 2013). L’effet positif de l’innovation sociale sur la transformation sociale n’est ni assuré ni linéaire (Servet, 2010). Il s’inscrit dans des processus multifacettes, de l’« invention sociale¹ » à l’institutionnalisation, se manifestant sous des formes « tourbillonnaires » où les différents jalons interagissent et s’interinfluencent (Callon, 2004).
Précisons-le, le fait de poser l’innovation sociale au centre de l’analyse de la transformation des sociétés s’inscrit dans un « changement de paradigme » (Howaldt et Schwarz, 2010). L’innovation sociale est une réponse à un besoin, à un désir, à une aspiration, ou, encore, à un problème social (Klein et Harrisson, 2007). Cette réponse se construit socialement, comme résultat d’expérimentations dans la société civile. Si, pour tous, l’innovation sociale correspond à des réponses nouvelles aux besoins sociaux non ou mal résolus par les instances institutionnelles et organisationnelles en vigueur, tous ne s’entendent pas sur l’approche appropriée pour analyser l’effet transformationnel de ces réponses. Diverses synthèses et typologies de l’innovation sociale ont été proposées récemment (Howaldt et Schwarz, 2010 ; Richez-Battesti, Petrella et Vallade, 2012b ; Jessop et al., 2013 ; Cajaiba-Santana, 2014). Malgré leurs perspectives et sources d’inspirations différentes, ces travaux montrent que l’intérêt pour les innovations sociales s’inscrit dans un besoin de transformer les sociétés à partir de la base.
L’approche de l’innovation sociale fait référence à de « nouvelles idées qui fonctionnent » pour répondre aux besoins des groupes marginalisés (Mulgan, 2006) et qui améliorent les conditions de vie dans des communautés affectées par la pauvreté (Mulgan et al., 2009 ; Manoury, 2001). Mais, en même temps, elle interpelle la société dans son ensemble (Moulaert et al., 2013a ; Klein, Laville et Moulaert, 2014). Elle devient ainsi une source d’action collective favorisant la construction de ponts entre différents réseaux et permettant de bâtir de nouveaux liens sociétaux. L’innovation sociale, en même temps qu’elle se concrétise dans de nouvelles pratiques, est à la source de nouveaux agencements d’institutions et d’organisations portés par des mouvements sociaux qui s’expriment en termes de développement solidaire et de gouvernance inclusive (Lévesque, 2008 ; Mendell et Nogales, 2012). Dans cette perspective, les innovations sociales constituent des bougies d’allumage d’actions collectives destinées à construire des options face aux pratiques dominantes en mettant l’économique au service des personnes et de la société (Bouchard, 2013).
Or, ce n’est pas la simple multiplication des innovations sociales qui peut générer un nouveau modèle de développement. Plusieurs des textes regroupés dans cet ouvrage montrent que, outre l’action toujours essentielle des mouvements sociaux, c’est leur mise en relation et leur visée émancipatoire qui peuvent le permettre. Ainsi, par l’innovation sociale, il est possible d’entrevoir un modèle de développement alternatif par rapport au rôle de colmatage auquel la vision néolibérale veut confiner l’État-providence. Ceci révèle toute l’importance de l’étude des pratiques innovantes précurseures d’un ordre social à construire et des environnements institutionnels qui bloquent ou facilitent leur mise en œuvre. Dans la mesure où les innovations sont diffusées et adoptées, elles évoluent à travers des rapports sociaux conflictuels et des compromis, ce qui pose la question de leur rapport à l’État et aux environnements institutionnels auxquels elles se confrontent, mais qu’elles contribuent, en même temps, à construire. Ces environnements institutionnels s’imposent comme étant des agencements de codes et de règles qui s’imbriquent dans les relations que les acteurs entretiennent aux niveaux internes et externes. Ils constituent des contraintes, mais peuvent également favoriser la transformation lorsque les acteurs parviennent à façonner de nouvelles normes et règles et à mettre en place de nouveaux sentiers institutionnels. Ce sont certains de ces nouveaux sentiers que nous montrent les textes regroupés dans ce livre. Les innovations sociales peuvent donc générer des processus de transformation de la société à travers des changements institutionnels. À partir de l’identification des limites des institutions en place, les acteurs peuvent construire des ouvertures pour expérimenter et mettre de l’avant de nouvelles logiques sociétales.
Bien qu’ayant souvent leur origine dans des expérimentations portées par des organismes locaux, les innovations sociales ont un potentiel macrotransformateur. Leur caractère pionnier ébranle les institutions et pave la voie vers l’implantation d’initiatives similaires de plus grande ampleur. Il existe ainsi une dialectique constante entre innovation et institution, car l’innovation sociale est une transgression des règles qui peut conduire à une transformation de l’ordre établi (Alter, 2013). Il s’agit alors non seulement de mettre en place le soutien nécessaire à l’innovation par l’assouplissement ou le réajustement des politiques publiques et des ressources financières et informationnelles, mais également de laisser place à l’autonomie des acteurs pour révéler leur potentiel transformateur et offrir la latitude nécessaire à la poursuite du processus d’innovation. L’innovation sociale repose avant tout sur un processus collectif d’apprentissage et de création permettant une prise de pouvoir des citoyens sur leur existence.
Il a été démontré que l’environnement institutionnel dans lequel s’inscrivent les innovations sociales ne constitue pas une structure homogène (Hollingsworth, 2000). Aussi, pour bien saisir l’influence des innovations sociales sur la transformation des sociétés, faut-il comprendre l’environnement institutionnel comme un ensemble composé de systèmes et de sous-systèmes qui ont une perméabilité différenciée à l’adoption des pratiques innovantes et qui peuvent même s’opposer entre eux (Mendell, 2006). Les expérimentations et les inventions sociales, ainsi que la diffusion des nouvelles pratiques qui en découlent, génèrent des aspirations qui mobilisent les citoyens et les acteurs sociaux et permettent de concevoir de nouvelles façons d’aborder les problèmes, de nouveaux arrangements institutionnels et de nouvelles connaissances, contribuant ainsi à dégager des voies d’action qui favorisent la transformation sociale. L’innovation sociale et la transformation sociale, deux sujets que les chercheurs ont traditionnellement peu combinés dans leur analyse, comme le souligne Lévesque, seront ainsi mises en relation dans cet ouvrage et feront l’objet de croisements divers.
Divisé en six parties, cet ouvrage a une visée à la fois théorique et pédagogique. Aussi est-il conçu de façon à expliquer les enjeux que pose la transformation sociale par l’innovation sociale et à les documenter, dans les cas des parties 2, 3, 4 et 5, par des illustrations plus ciblées sur des thématiques ou des expériences précises. La première et la dernière partie se veulent quant à elles de facture plus théorique et, par conséquent, ne contiennent pas d’illustrations.
La partie 1 s’intitule incidemment « L’innovation et la transformation sociales : vers un arrimage théorique ». Elle est constituée de quatre textes dont l’objectif est de proposer une discussion théorique sur le lien entre l’innovation sociale et la transformation sociale. Dans le premier texte, Jean-Louis Laville inscrit l’analyse de l’innovation sociale dans une perspective possibiliste, « attentive aux émergences », dit-il, mais qui en même temps se doit d’être critique et de ne pas tomber dans un consensualisme qui annulerait son effet émancipatoire. Dans le deuxième texte, Benoît Lévesque place l’innovation sociale et la transformation sociale sur deux plans différents, qui peuvent s’interrelier, mais pas obligatoirement. Les innovations sociales sont le fait des entrepreneurs collectifs alors que les transformations sociales sont portées par des mouvements sociaux. Ce faisant, leurs temporalités diffèrent, tout comme leurs interlocuteurs. Dans le troisième texte, Enzo Mingione analyse les transformations de l’État comme conséquence des inégalités croissantes. Face à ces inégalités, les innovations sociales peuvent renforcer la capacité d’agir des plus démunis, mais elles peuvent tout aussi bien légitimer le repli de l’État et, donc, la gouvernance néolibérale. Dans le quatrième texte, Jürgen Howaldt fait le tour du concept d’innovation sociale en vue d’une intégration de l’analyse de l’innovation technologique et de l’innovation sociale, ce qui serait une base nécessaire pour comprendre le lien entre l’innovation et le changement social. Ce faisant, il dresse les contours d’un nouveau paradigme dans lequel l’innovation est source de transformation.
La deuxième partie, intitulée « La mise en œuvre de l’innovation sociale : outils et dimensions », se penche sur les méthodes d’analyse de l’innovation sociale. Elle comprend trois textes analytiques et trois illustrations. Dans le premier texte analytique, Frank Moulaert insiste sur l’importance d’aborder l’innovation sociale à partir d’une méthodologie transdisciplinaire. Moulaert compare deux lectures de l’innovation sociale en milieu territorial, celle des systèmes d’innovation territoriaux et celle du développement territorial intégré en montrant leurs différences sur le plan épistémologique, mais en s’interrogeant en même temps sur les possibilités de concilier ces deux approches, ce qui favoriserait la fusion des aspirations économiques et sociales des collectivités ainsi que l’arrimage de la dynamique du marché et de la gouvernance participative. De façon plus fine, Florence Jany-Catrice aborde la mesure du bien-être, aspect essentiel de l’évaluation des effets des innovations sociales sur la qualité de vie des citoyens. Les indicateurs qui mesurent la tendance centrale (les moyennes ou les médianes) dans de grands espaces sont devenus moins utiles à cause de l’augmentation des inégalités. L’auteure présente un indicateur de santé sociale et montre l’intérêt qu’il représente pour les instances publiques qui agissent sur le développement des collectivités. La redéfinition des indicateurs du bien-être suppose cependant une redéfinition de ce qu’est le bien-être et des objectifs de son évaluation, ce qui interpelle les acteurs sociaux. Dans le troisième texte, Javier Castro-Spila et Alfonso Unceta, évaluent les effets des micro-innovations sur la transformation des milieux locaux. Les auteurs explorent l’effet de différents modes de gouvernance sur cinq types d’innovation sociale (technologique, culturelle, organisationnelle, juridique-normative et infrastructurelle), dégageant ainsi un outil d’évaluation de l’activité innovante.
Cette partie comprend aussi trois illustrations. La première, rédigée par Emmanuelle Besançon et Nicolas Chochoy, soulève l’importance d’élaborer des outils d’analyse qui permettent d’évaluer l’innovation sociale, mais aussi de l’accompagner. La deuxième, proposée par Darryl Reed, à partir d’une analyse qui cible l’économie sociale et solidaire et qui évalue le potentiel du commerce équitable, met l’accent sur l’échelle des activités afin d’assurer leur viabilité économique. Le troisième texte illustratif prend la forme d’une métaphore. Dans une analyse des « nuits urbaines », Luc Gwiazdzinski voit un laboratoire d’expériences socialement innovantes qui cherchent à libérer les individus des contraintes institutionnelles et où se préfigurent des modalités de médiation entre les transgressions et les normes.
La troisième partie, intitulée « La coconstruction et l’apprentissage collectif : le partage des savoirs », aborde le lien entre les chercheurs et les acteurs dans la production de connaissances pouvant conférer un plus grand pouvoir transformateur aux innovations sociales. Elle comprend trois textes analytiques et deux illustrations. Dans le premier texte, Jean-Marc Fontan soutient que la coconstruction de la connaissance peut jouer un rôle dans l’effet transformateur de l’innovation sociale, mais que ceci n’est pas automatique. Cet effet est fonction de la perméabilité de l’environnement institutionnel dans lequel s’encastrent les innovations et du rôle des acteurs dans la construction de leur usage social. « Tout n’est pas joué d’avance », conclut Fontan, ce qui interpelle la capacité de réflexion des acteurs. À cet égard, la recherche collaborative et la production partagée des connaissances s’avèrent cruciales. Cette lecture est complétée par le texte de Denis Bussières qui propose une analyse systématique de la collaboration entre le chercheur et l’acteur. Il postule que cette relation construit un espace de production cognitive qui repose à la fois sur le dialogue et la confrontation. Le troisième texte, rédigé par Sylvain Lefèvre, René Audet et Mahdiah El-Jed, à partir d’un projet de recherche-action avec les marchés de quartier de Montréal, questionne le modèle du management des transitions. En ciblant la dimension écologique, ces auteurs analysent l’effet de la coconstruction de la connaissance permettant à l’innovation sociale de contribuer à l’élaboration d’un modèle de développement respectueux de l’environnement.
Les illustrations qui documentent cette partie exposent des expériences de recherche collaborative dans les domaines du logement (Rachid Bagaoui) et de la participation des jeunes à la vie démocratique (Danielle Lafontaine, Martin Lalonde et Martin Boire), et mobilisent les notions de recherche partenariale et de laboratoire vivant (living lab). Ces deux illustrations interrogent l’efficacité de diverses formes de croisement de savoirs.
La quatrième partie s’intitule « L’État et la politique publique : un développement à partir des territoires ». Elle comprend trois textes analytiques complétés par trois illustrations. Dans le premier texte, Pierre-André Tremblay et Yann Fournis analysent l’arrimage des organisations communautaires à l’État, ce qui pose la question de la coconstruction des politiques publiques et du monde communautaire. L’émergence d’un espace d’hybridation entre innovation sociale et institution apparaît comme une caractéristique de l’action communautaire au Québec, laquelle tirerait sa spécificité du double ancrage entre l’État et le local, ancrage qui se construit au travers de conflits et de compromis. Dans le deuxième texte, Cordula Kropp, à partir de l’analyse d’une région alpine, postule que les innovations sociales ont un effet important sur les communautés locales, mais que leur effet transformateur se révèle dans la mesure où elles ne se confinent pas au local et où elles s’inscrivent dans un processus multisectoriel et multiscalaire. L’auteure présente un type d’innovation sociale produite dans le cadre d’arrangements de gouvernance en réseaux. Dans le texte suivant, Abdelillah Hamdouch et Leïla Ghaffari placent leur analyse dans le contexte de la relation entre la recherche de compétitivité des villes et la cohésion sociale. Le besoin d’arrimer la réussite économique et la cohésion sociale interpelle les acteurs et les politiques publiques locales. Une recherche empirique réalisée dans deux régions françaises leur permet d’affirmer que le soutien aux innovations sociales et à leur valorisation favorise la résilience territoriale, ce qui interpelle les politiciens locaux, les élus et les techniciens des collectivités locales, lesquels ont le pouvoir de stimuler la recherche collective de solutions innovantes. La scène politique locale prend donc ici une place prioritaire.
Trois illustrations documentent cette partie. La première, exposée par Mauricette Fournier, Jean-Baptiste Grison et Laurent Rieutort, porte sur les capacités mobilisatrices des acteurs de l’innovation sociale en milieu rural isolé en Auvergne, France. La deuxième, présentée par Ouarda Chenoune, Bernard Pecqueur et Abdelmadjid Djenane, porte sur un dispositif politique de développement rural intégré en Algérie. La troisième illustration, apportée par Omer Chouinard, Julie Guillemot et André Leclerc, a lieu au Nouveau-Brunswick et concerne une coopérative d’énergie renouvelable. Ces trois cas documentent l’évolution des rapports des acteurs de la société civile au politique et la mise en place, selon des formules différentes, de mécanismes de médiation qui les facilitent.
La cinquième partie s’intitule « L’innovation sociale et l’économie solidaire ». Elle comprend trois textes analytiques et quatre illustrations. Le premier texte de cette partie, rédigé par Luiz Inácio Gaiger, aborde l’innovation sociale en tant que jalon du solidarisme, ce qui en fait une option face à l’utilitarisme individualiste propulsé par l’économie de marché. L’auteur soutient, en prenant à témoin le cas du Costa Rica, que l’économie sociale est indissociable de la construction d’une économie respectueuse du bien commun, de la paix et de l’environnement. Dans le deuxième texte de cette partie, Tuur Ghys et Stijn Oosterlynck s’interrogent sur le potentiel de l’innovation sociale en regard de la diminution de la pauvreté, et ce, dans un contexte où l’innovation sociale est utilisée par divers gouvernements pour se dégager de ses responsabilités à cet égard. L’innovation sociale peut favoriser l’empowerment collectif de façon à lancer des projets communautaires pour améliorer le sort des groupes les plus démunis et, en même temps, les habiliter pour exiger de l’État des politiques adaptées à la solution des problèmes vécus par les citoyens. L’analyse est appuyée par l’étude des banques alimentaires en Belgique. Le troisième texte, rédigé par Jean-Michel Denis, s’intéresse au cas d’une organisation syndicale française appelée « Solidaires », dans laquelle l’auteur