Intervenir en développement des territoires
Par René Lachapelle et Denis Bourque
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À propos de ce livre électronique
Une recherche menée dans huit territoires québécois a permis aux auteurs du présent ouvrage de faire ressortir des résultats très concrets d’une telle approche, comme la mise en place d’un centre d’entrepreneuriat, la réalisation de projets de développement social et l’accompagnement réussi par les intervenants collectifs. Chaque cas dépeint un processus complexe d’action concertée entre partenaires de secteurs variés entre lesquels les intervenants collectifs assument la fonction de liaison dans un contexte de contraintes structurelles aux échelles nationale et internationale où domine l’impératif néolibéral de croissance.
Ce livre s’adresse aux étudiants et aux professionnels de l’intervention collective en développement des territoires ainsi qu’aux organismes qui les emploient. Il recense et analyse leurs pratiques, avec leurs succès et leurs limites. Il inspirera les communautés désireuses de transformer leur réalité.
René Lachapelle détient un doctorat en service social de l’Université Laval et a effectué un stage postdoctoral à la Chaire de recherche du Canada en organisation communautaire (CRCOC) de l’Université du Québec en Outaouais (UQO). Ses recherches portent sur l’organisation communautaire, le développement des communautés et la coopération internationale de proximité.
Denis Bourque est professeur au Département de travail social de l’UQO. Il a été titulaire de la CRCOC de 2007 à 2017. Ses recherches touchent entre autres l’intervention collective, le développement des communautés et le partenariat entre organismes communautaires et établissements publics de santé et de services sociaux. Il agit aussi comme consultant en clarté et positionnement stratégiques auprès de municipalités et de MRC engagées dans le développement de leurs communautés territoriales.
René Lachapelle
René Lachapelle détient un doctorat en service social de l’Université Laval et a effectué un stage postdoctoral à la Chaire de recherche du Canada en organisation communautaire (CRCOC) de l’Université du Québec en Outaouais (UQO). Ses recherches portent sur l’organisation communautaire, le développement des communautés et la coopération internationale de proximité.
En savoir plus sur René Lachapelle
Être passeur: La fonction de liaison en organisation communautaire Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'intervention collective: Convergences, transformations et enjeux Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDéveloppement des communautés territoriales et transition socioécologique: Nouvelles pratiques au service d’une société en transformation Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
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Aperçu du livre
Intervenir en développement des territoires - René Lachapelle
« Initiatives » propose des ouvrages sur des thèmes d’actualité en lien avec le développement des communautés. Elle offre des synthèses accessibles pour mieux exploiter la recherche dans ce domaine et les applications qu’elle permet, et contribuer au renouvellement des pratiques liées au développement social, au développement socioéconomique de ses territoires ainsi qu’à la dimension internationale du développement local.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Intervenir en développement des territoires / René Lachapelle et Denis Bourque.
Noms : Lachapelle, René, 1947- auteur. | Bourque, Denis, 1953- auteur.
Collections : Collection Initiatives (Québec, Québec)
Description : Mention de collection : Initiatives | Comprend des références bibliographiques.
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20190035455 | Canadiana (livre numérique) 20190035463 | ISBN 9782760552333 | ISBN 9782760552340 (PDF) | ISBN 9782760552357 (EPUB)
Vedettes-matière : RVM : Développement communautaire—Québec (Province) | RVM : Organisation communautaire—Québec (Province)
Classification : LCC HN110.Q8 L33 2020 | CDD 307.1/409714—dc23
Révision
Catherine Vaudry
Correction d’épreuves
Christian Bouchard
Conception graphique
Richard Hodgson
Mise en page
Le Graphe
Image de couverture
Diana Ong, Crowd # 15, SuperStock
Dépôt légal : 1er trimestre 2020
› Bibliothèque et Archives nationales du Québec
› Bibliothèque et Archives Canada
© 2020 – Presses de l’Université du Québec
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
D5233-1 [01]
Remerciements
Les auteurs tiennent à remercier Angèle Bilodeau, Jacques Caillouette, Sébastien Savard et Gédéon Verreault, dont l’expertise à titre de cochercheurs a bénéficié à la Chaire de recherche du Canada en organisation communautaire de l’Université du Québec en Outaouais (CRCOC-UQO), de laquelle Denis Bourque était le titulaire. Les propos de cet ouvrage demeurent toutefois l’entière responsabilité des auteurs.
Introduction
Les travaux de la Chaire de recherche du Canada en organisation communautaire de l’Université du Québec en Outaouais (CRCOC-UQO), menés de 2007 à 2017, ont mis en évidence l’importance du territoire pour les pratiques professionnelles d’intervention collective, de même que l’importance de ces dernières pour le développement des communautés territoriales. La Chaire s’est intéressée au territoire comme espace de pratiques d’action collective concertée et comme base d’intégration et de transversalité des pratiques dans une perspective de développement durable. Ces notions s’énoncent plus aisément qu’elles ne se concrétisent dans l’action et ne se définissent sur le plan conceptuel. La multiplication des professions dédiées au développement des communautés et la territorialisation des programmes qui le structurent, qu’ils proviennent des institutions ou de la philanthropie, ont fait en sorte que le territoire est devenu un référent partagé comme espace de développement, mais aussi comme espace plus ou moins propice à la collaboration et à l’action collective. Le territoire se présente dans ce contexte comme un système complexe, à la fois « espace géographique, approprié par l’homme […] ; système de représentations […] et système d’acteurs […] constitués en écheveau complexe d’interrelations » (Moine, 2006, p. 121).
Depuis les expériences du Bureau d’aménagement de l’Est du Québec (BAEQ) en milieu rural (Jean, 2016 ; Roy, 2012 ; Simard, 2018) et des comités de citoyens en milieu urbain (Blondin, Comeau et Provencher, 2012), plusieurs territoires québécois ont entamé des démarches de prise en charge de leur développement et établi des partenariats négociés avec l’État ou avec la philanthropie. Ces démarches ont évolué au gré des conjonctures des communautés, des choix politiques de l’État et de la disponibilité des ressources pour les mettre en œuvre. L’incidence de la mondialisation et les enjeux d’un écodéveloppement entraînent une évolution de ces démarches autour d’une nouvelle définition du développement et du défi de réinventer les modes de régulation face à des changements, voire des mutations planétaires irréversibles auxquelles les récentes tentatives multilatérales internationales n’offrent pas de réponses à la hauteur des espoirs.
Ces transformations appellent une approche du développement des territoires qui permet l’intégration des trois sphères que sont l’économie, le social et l’environnement, que la croissance des sociétés industrielles a dangereusement séparées. Une telle approche intégrée repose sur une capacité politique à organiser des négociations entre des acteurs et des collectivités, à favoriser des coopérations de différentes natures susceptibles de coconstruire des arrangements équitables, viables et vivables (Jacquier, 2008) entre les sphères d’activité et les secteurs d’action collective, et à produire des innovations institutionnelles pour les soutenir.
La perspective du développement intégré a émergé au tournant des années 2000. Durant les années 1980, à la suite de l’éclatement de la régulation fordiste, la multiplication des programmes publics sélectifs répondant à la crise des politiques sociales universelles assumées par l’État a constitué au Québec un contexte favorable aux initiatives de la société civile. C’est pour favoriser leur convergence qu’a émergé, sur les terrains de pratique, le concept d’« intégration », d’abord dans le cadre des initiatives de revitalisation intégrée comme la démarche des Premiers quartiers de Trois-Rivières en 2001 (Ulysse et Lesemann, 2004) et la revitalisation urbaine intégrée à Montréal en 2002 (Divay et al., 2006), ou dans celui de l’approche territoriale intégrée du premier Plan d’action gouvernemental en matière de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (Québec, 2004a). L’ambiguïté des approches intégrées leur attire des critiques (Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec [MEPACQ], 2009 ; Aubin, 2010 ; Collectif pour un Québec sans pauvreté, 2011 ; Réseau québécois de l’action communautaire autonome [RQACA], 2012), mais comme le souligne Divay (2016, p. 479), « quelle que soit son ambiguïté, la notion d’intégration est acceptée ; elle apparaît comme un corollaire naturel dans l’action publique du fait que, selon les propos d’un répondant, le citoyen n’est pas sectoriel
».
Encadré I.1
Le fordisme
Le fordisme est un compromis institutionnalisé entre le mouvement ouvrier et le patronat dans la ligne du New Deal aux États-Unis. La régulation fordiste institutionnalise le salaire indirect (sécurité sociale, assurance-chômage, etc.) ainsi que les services collectifs (santé, éducation, etc.) sous la forme de l’État-providence (Bélanger et Lévesque, 1991). En contrepartie, les travailleurs reconnaissent au patronat le contrôle du travail et s’engagent à garder la paix pendant la période conventionnée. Le fordisme favorisa une hausse constante de la productivité ainsi que l’expansion de la consommation de masse, ce qui engendra une longue et soutenue période de croissance économique.
La préoccupation du territoire émerge en réponse aux effets de la libéralisation des marchés, qui compromet l’activité économique des collectivités locales (désindustrialisation, fragilisation de l’exploitation des ressources, etc.) et transforme leurs rapports aux échelles régionale, nationale et internationale (Weil, 2005). L’intégration se présente comme une réponse aux contraintes émergeant, d’une part, de la spécialisation et de l’empilement des programmes alourdissant le fonctionnement sectoriel de l’appareil d’État et faisant surgir la problématique de l’hyperconcertation (Bourque, 2008) et, d’autre part, de la diversification du mouvement associatif et de l’économie sociale et solidaire en réponse à de nouveaux besoins sociaux (Klein et al., 2014b). La remise à l’ordre du jour de l’intégration territoriale du développement est, de plus, renforcée par la diffusion des principes du développement durable qui appellent l’intégration des enjeux économiques, sociaux, culturels et environnementaux (Jacquier, 2012).
La notion de « territoire » s’applique au découpage administratif, mais c’est d’abord sa consistance en tant qu’échelon spatial de l’action publique qui nous intéresse : « Pour nous, le territoire n’est pas une échelle géographique de coordination entre acteurs […], mais une dimension qui se situe entre l’individu et les systèmes productifs nationaux » (Pecqueur, 2010, p. 64). Le territoire est un des principes structurels qui déterminent l’action et que celle-ci contribue à produire et, en ce sens, il est « un construit social permanent, en constante appropriation » (Leloup, Moyart et Pecqueur, 2005, p. 326).
Nous abordons le territoire comme une réalité communautaire, c’est-à-dire « à la fois un endroit, des gens vivant en cet endroit, l’interaction entre ces gens, les sentiments qui naissent de cette interaction, la vie commune qu’ils partagent et les institutions qui règlent cette vie » (Médard, 1969, p. 58). Cette définition met en évidence trois composantes essentielles des territoires : les lieux, les gens et les institutions. Ces lieux avec leur singularité et ces institutions qui encadrent les activités des gens renvoient aux sphères du développement soutenable (Jacquier, 2009) : l’environnement (les lieux), le social et la culture (les gens) et l’économie politique (les institutions) à différentes échelles spatiales (village, quartier, ville, municipalité régionale de comté [MRC], région) et temporelles. Comme l’expriment Pecqueur et Itçaina (2012, p. 48), le territoire se construit à partir d’« un concours d’acteurs, dans un contexte spatial déterminé qui vise à faire émerger, puis à tenter de résoudre, sous contrainte environnementale, un problème sociétal ou productif partagé ». Le « régime territorial de gouvernance » (Lévesque, 2008, p. 248), qui permet une approche intégrée du développement, repose sur des rapports de « partenariat entre les acteurs privés, publics et de la société civile » (Lévesque, 2008, p. 249) et ne saurait être effectif sans « des politiques qui favorisent la mise en place de mécanismes territorialisés rendant possibles le partenariat, la concertation et la participation des divers acteurs concernés » (Lévesque, 2008, p. 249). Tous les territoires étant affectés par les effets des changements climatiques et les fortes inégalités que génère le modèle économique axé sur la croissance, il est urgent que « l’insertion des leaders dans de multiples réseaux de nature territoriale et sectorielle » (Klein, 2011, p. 183) rende possible la transition du modèle de développement productiviste-consumériste (Lipietz, 2012) à un modèle socioécologique. L’intégration territoriale est une avenue de « réencastrement » de toutes les dimensions du développement. Cette transition doit être démocratique et inclusive pour que les populations comprennent le bien-fondé des contraintes que cela impose et acceptent de s’engager dans une redéfinition du bien-vivre ensemble.
Si elles sont en mesure de définir les besoins locaux et de prendre en main ceux qui relèvent de leurs compétences, les collectivités locales n’ont pas la maîtrise des problèmes structurels qui les affectent. Il ne suffit pas de réussir localement pour entraîner un changement structurel sur des enjeux aussi globaux que, par exemple, la pauvreté ou les inégalités sociales. Il faut aussi compter sur des politiques publiques qui touchent les causes de ces problématiques. Pour que le territoire joue pleinement son rôle face aux logiques sectorielles, « il faudrait une politique territoriale qui encourage les pouvoirs publics et les initiatives qui existent à l’échelle des territoires et qui vise à intégrer ces différentes perspectives dans une vision intégrée du développement » (Massicotte, 2003, p. 21).
La recherche sur des pratiques collectives de développement d’un territoire fournit des matériaux pour mettre en évidence comment ces notions de « développement durable », d’« intégration » et de « transversalité » inspirent concrètement les acteurs. Le territoire d’appartenance des partenaires d’un projet concerté
