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Un poison irlandais: Les enquêtes de l'inspecteur Sweeney - Tome 10
Un poison irlandais: Les enquêtes de l'inspecteur Sweeney - Tome 10
Un poison irlandais: Les enquêtes de l'inspecteur Sweeney - Tome 10
Livre électronique198 pages2 heures

Un poison irlandais: Les enquêtes de l'inspecteur Sweeney - Tome 10

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À propos de ce livre électronique

L'inspecteur Sweeney mène l'enquête en Irlande.

George Lawless est le ministre écossais de l'éducation. Bel homme, athlétique et toujours avenant, il est pour beaucoup d'observateurs le futur Premier ministre du pays.
Ou plutôt? « il était ». Car là, avec le canon d'un fusil G3 dans la bouche, et cette balle dans le crâne, il est à craindre que son avenir ne vienne brutalement de s'assombrir...
"Une affaire banale, même si le « suicidé » était un ministre ; des pistes multiples s'offraient à nous - jalousie politique, prostitution, activisme irlandais - mais j'en avais déjà démêlé de plus complexes.
En revanche, ce que j'ignorais, c'était à quel point la mort de Lawless était intimement liée à ma propre histoire, tissant une toile funeste entre Belfast et Edimbourg.
Ma vie allait s'en trouver bouleversée. Pour toujours..."
Inspecteur Archibald Sweeney - Police criminelle d'Edimbourg

Dans ce dixième épisode, Sweeney voit resurgir un fantôme de son passé : l'assassinat de ses parents sur la lande écossaise, en 1984.
Et quel rôle mystérieux joue sa nouvelle compagne, l'Irlandaise Ilona Daly ?

Découvrez une nouvelle aventure de l'inspecteur dans ce 10e tome, qui mêle vie amoureuse, enquête et rebondissements  !

EXTRAIT

Pour tenter de mettre un terme aux tracasseries du patron, visiblement trop heureux de passer ses nerfs sur son jeune subordonné, Sweeney se décala d’un pas afin d’apercevoir l’objet de leurs attentions.
Aussitôt, la vision d’un corps au crâne ensanglanté, allongé sur le lit, dissipa chez l’inspecteur toute envie de riposter aux critiques de Wilkinson. Le jeune policier fut impressionné par la grande taille du cadavre, probablement parce que l’homme portait un long costume bleu rayé, et que le fusil, qu’il tenait encore entre ses mains, courait du bas du bassin jusque dans la bouche. L’enquêteur s’efforça d’ignorer l’horreur rougeâtre qui auréolait la tête, pour se concentrer sur le visage : Une seule balle, jugea-t-il rapidement. Elle a dû se ficher dans l’oreiller ou peut-être même dans le mur, là derrière… Et puis c’est étrange, mais j’ai l’impression de le connaître. Oui, on dirait…
– C’est bien lui, le devança Wilkinson, comme s’il venait de lire dans ses pensées. C’est aussi pour ça que je suis là.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Les aventures de cet excellent inspecteur, qui ne ressemble à personne, sont passionnantes ! - Keltia

Un dixième opus particulièrement prenant. - Sharon, Babelio

À PROPOS DE L'AUTEUR

John-Erich Nielsen est né le 21 juin 1966 en France. Professeur d'allemand dans un premier temps, il devient ensuite officier (capitaine) pendant douze ans, dans des unités de combat et de renseignement. Conseiller Principal d'Education de 2001 à 2012, il est désormais éditeur et auteur à Carnac, en Bretagne.
Les enquêtes de l'inspecteur Archibald Sweeney - jeune Ecossais dégingandé muni d'un club de golf improbable, mal rasé, pas toujours très motivé, mais ô combien attachant - s'inscrivent dans la tradition du polar britannique : sont privilégiés la qualité de l'intrigue, le rythme, l'humour et le suspense.
A la recherche du coupable, le lecteur évoluera dans les plus beaux paysages d'Ecosse (Highlands, île de Skye, Edimbourg, îles Hébrides) mais aussi, parfois, dans des cadres plus "exotiques" (Australie, Canaries, Nouvelle-Zélande, Irlande).
LangueFrançais
Date de sortie18 mai 2017
ISBN9791090915688
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    Aperçu du livre

    Un poison irlandais - John-Erich Nielsen

    Le ministre ne répond plus…

    En ce matin de printemps, Sweeney descendait l’avenue d’un pas léger.

    L’imposante silhouette du château d’Édimbourg, dressée sur sa gauche, privait encore West End(1) des bienfaits d’un soleil que le jeune inspecteur sentait poindre dans son dos. Dans moins de deux minutes, il atteindrait l’adresse indiquée par son coéquipier Ian McTirney.

    Je crois que c’est la première fois que je me rends à pied sur une scène de crime, songea-t-il, un sourire au coin des lèvres. Puis, sans réfléchir, il fit tournoyer son club de golf avant de le redéposer sur son épaule. Un crime ? Un suicide plutôt, se ravisa-t-il en pensant aux quelques éléments que lui avait déjà transmis Ian par téléphone. Un homme découvert sur son lit, le canon d’une arme dans la bouche. Étonnant qu’ils fassent appel au CID(2) … À moins que quelque chose ne cloche. Nous verrons bien.

    Sweeney chassa rapidement cette idée parasite lorsqu’il arriva dans Charlotte Square. Il y découvrit les façades des immeubles cossus, inondées d’une lumière jaune que rehaussait le vert éclatant des jardins alentour.

    La ville revit, se réjouit-il. J’aime ressentir la fraîcheur et l’humidité d’Édimbourg, observer cette rosée qui luit sur les trottoirs et nimbe l’activité matinale des taxis et des bus.

    Le château finit par disparaître dans son dos, et l’inspecteur pénétra doucement dans la pénombre de West End.

    Pourquoi suis-je de si bonne humeur ? s’interrogea soudain le jeune Écossais. Avant de se répondre à lui-même : Je crois que c’est à peu près clair… Même si Ilona(3) était un peu « grognon » hier soir, en rentrant de ses cours à l’université, la suite fut beaucoup plus agréable… sourit-il encore.

    …Il revit alors la belle Irlandaise, qui partageait de nouveau sa vie depuis trois mois, rentrer sans lui adresser la parole et s’installer devant l’ordinateur. Après avoir consulté quelques pages internet, puis sa messagerie, l’étudiante s’était finalement lovée sur le lit, sans dîner, la tête et ses boucles brunes coincées entre les genoux.

    Elle doit être crevée de sa journée, lui avait pardonné son compagnon, sans oser lui demander la moindre explication. Puis, après avoir terminé de taper un dernier rapport, Sweeney était allé la rejoindre et il s’était blotti contre son dos.

    Bon, s’était résigné le policier, c’est encore son fichu tempérament d’Irlandaise qui prend le dessus. Je finirai par m’y habituer… soupira-t-il, alors que le sommeil commençait à l’envahir. Mais, tout à coup, Ilona s’était retournée vers lui. Elle avait commencé à l’embrasser puis l’avait encouragé à la caresser.

    Et là… sourit une nouvelle fois Sweeney, quelle nuit ! La jeune femme pouvait se révéler une amante fougueuse qui, à sa manière, savait lui faire ressentir à quel point elle tenait à lui, ainsi que la force du lien qui les unissait.

    Nous n’avons jamais été aussi amoureux, réalisa l’inspecteur. Peut-être aussi parce que nous nous sommes déjà séparés deux fois et qu’ainsi, nous avons compris qu’il était finalement plus douloureux de nous perdre que de chercher à surmonter nos différences… Puis il s’imagina Ilona, qui devait déjà suivre son premier cours de la matinée, et il sentit son impatience de la retrouver ce jeudi soir.

    Sweeney dépassa le consulat d’Allemagne. Dorénavant, l’immeuble où l’attendait McTirney n’était plus qu’à deux pas.

    Le jeune homme eut également une pensée pour sa tante Midge dont la santé, depuis son opération de l’an passé(4), avait évolué très favorablement. Son cancérologue, le professeur Baine, évoquait même une probable rémission. Ce à quoi la vieille dame, inébranlable dans ses convictions, répliquait qu’elle l’avait toujours su puisque sa foi la soutenait et qu’elle n’avait jamais cessé de prier ! Même si son neveu ne pouvait s’empêcher de la taquiner au sujet de ce qu’il appelait ses « bondieuseries », il finissait cependant par lui envier cette force d’âme que, pour sa part, son esprit désespérément critique lui interdisait de partager.

    Tout allait si bien en cette belle matinée de mars que le jeune Écossais se risqua même à échafauder des projets : Et si je postulais pour devenir inspecteur chef ?... Ilona a raison, cela me permettrait d’être plus autonome, ou de m’orienter vers une spécialité plus tranquille que la criminelle. Tante Midge m’en a parlé elle aussi : « C’est à l’âge du Christ que l’on prend de grandes décisions »… Tu parles, ironisa-t-il : avant de ressusciter, il faudrait déjà que je sois mort. Et après la nuit torride que je viens de passer, ce n’est pas l’impression que ça me donne !

    Gorgé d’optimisme et de testostérone, sa canne de golf coincée sur l’épaule, Sweeney poursuivit son chemin tout en sifflotant les premières mesures du Flower of Scotland(5).

    *

    Sweeney parvint devant l’entrée d’un large immeuble victorien, haut de trois étages – curieux, songea l’inspecteur, les autres n’en ont que deux – dont la porte, encadrée par d’imposantes colonnes, était gardée par un agent en tenue.

    Le jeune policier s’arrêta, essaya d’extirper son insigne de sa poche, mais l’homme à la casquette le devança :

    – Pas la peine. Bonjour inspecteur, le salua-t-il. Je vous ai reconnu… C’est au second, lui indiqua-t-il en entrouvrant la porte.

    Sweeney tint cependant à lui présenter son badge. Il remercia l’agent d’un signe de la main, puis il pénétra à l’intérieur de la demeure.

    Le hall était relativement étroit, mangé sur la gauche par l’entrée d’un premier appartement et, sur la droite, par une rangée d’épaisses boîtes aux lettres.

    Machinalement, l’enquêteur survola les différents noms – lequel est celui de la victime ? pensa-t-il – avant d’observer également : Pas d’ascenseur… Dommage qu’il n’y ait pas de gardien non plus. Ils sont toujours les yeux, les oreilles et la mémoire des lieux, ainsi qu’une précieuse source de renseignements. L’Écossais emprunta l’escalier de pierre grise, recouvert d’un tapis rouge aux motifs fleuris. Il ignora les portes boisées du premier, puis il finit par atteindre le second étage où l’attendait un nouveau policier.

    – Bonjour inspecteur, l’identifia l’homme. Ils sont déjà là. Entrez.

    – Salut Southwell, lui renvoya l’enquêteur. Il fait beau ce matin, déclara-t-il sans réfléchir, alors que l’agent lui ouvrait la porte.

    Sweeney constata qu’aucun nom ne figurait sur la sonnette.

    Au bout du couloir, il déboucha sur un grand salon, plus long que large, dans lequel un mobilier très moderne, composé de fauteuils et d’un canapé aux courbes futuristes, contrastait avec un plancher boisé, des murs tapissés de vert et un plafond moulé, plus typiques des immeubles du siècle passé.

    De part et d’autre de la pièce s’affairaient déjà quatre ou cinq experts de la Scientifique qui, absorbés par leurs relevés, semblèrent ne même pas remarquer son arrivée. Beaucoup de monde pour un suicide… s’étonna l’enquêteur. Au centre, assise sur le bord d’un surprenant canapé noir et blanc au design épuré, il découvrit une policière, le bras posé sur l’épaule d’une jeune femme en larmes et manifestement éprouvée.

    L’épouse de la victime ? envisagea Sweeney.

    La femme agent aperçut le nouveau venu et, tout en lui indiquant une porte en face d’elle, elle lui dit simplement :

    – C’est là, monsieur. Ils ont commencé.

    L’inspecteur la remercia d’un hochement de tête et se dirigea vers ce qu’il devinait être la chambre. Il frappa puis entra aussitôt.

    Immédiatement derrière la porte, le jeune homme eut alors la surprise de tomber, non seulement sur son coéquipier McTirney, mais aussi sur…

    – Commissaire ? Vous êtes là ?

    – Non, c’est mon hologramme, se moqua son supérieur… Vous pourriez au moins dire bonjour Sweeney, lui reprocha-t-il. Et puis, si je ne m’abuse, c’est encore vous qui habitez le plus près, lui fit-il remarquer en regardant sa montre.

    – Euh… Oui, confirma le jeune homme. Je suis venu à pied, se défendit-il.

    – Bizarre, j’ai toujours eu l’impression que la rue descendait depuis George Street, pas le contraire… continua-t-il d’insinuer.

    Pour tenter de mettre un terme aux tracasseries du patron, visiblement trop heureux de passer ses nerfs sur son jeune subordonné, Sweeney se décala d’un pas afin d’apercevoir l’objet de leurs attentions.

    Aussitôt, la vision d’un corps au crâne ensanglanté, allongé sur le lit, dissipa chez l’inspecteur toute envie de riposter aux critiques de Wilkinson. Le jeune policier fut impressionné par la grande taille du cadavre, probablement parce que l’homme portait un long costume bleu rayé, et que le fusil, qu’il tenait encore entre ses mains, courait du bas du bassin jusque dans la bouche. L’enquêteur s’efforça d’ignorer l’horreur rougeâtre qui auréolait la tête, pour se concentrer sur le visage : Une seule balle, jugea-t-il rapidement. Elle a dû se ficher dans l’oreiller ou peut-être même dans le mur, là derrière… Et puis c’est étrange, mais j’ai l’impression de le connaître. Oui, on dirait…

    – C’est bien lui, le devança Wilkinson, comme s’il venait de lire dans ses pensées. C’est aussi pour ça que je suis là.

    – Vous voulez dire… hésita Sweeney. C’est bien…

    – George Lawless, le ministre de l’éducation et des sciences, lui confirma McTirney. Moi aussi, ça m’a fait drôle tout à l’heure… On en oublierait presque l’odeur, sourit-il encore.

    Great Scott, le ministre ! finit par réaliser l’inspecteur. Ça alors, je me disais bien aussi… J’ai dû le croiser deux ou trois fois dans les rues du centre, se souvint-il. Il me semble qu’il portait toujours ce genre de costume très élégant et qu’il m’avait déjà paru très grand, près de deux mètres. Un costaud… En revanche, je n’aurais pas été capable de me souvenir de son nom. Merci Ian.

    – Un… Un suicide ? réussit à formuler Sweeney.

    – Bah oui, ça y ressemble, répliqua le commissaire, ironique. Mais bon, tant que le légiste ne l’aura pas confirmé…

    – Le docteur McGraw n’est pas encore arrivé ? demanda l’enquêteur.

    – Il a encore dû faire la fête hier soir, rigola McTirney.

    – Vous n’y êtes pas, le rabroua sèchement Wilkinson. Cette nuit, McGraw était en banlieue ; un père de famille y a flingué sa femme et ses deux gosses. Le toubib est resté jusque vers trois heures, et lorsque je l’ai appelé ce matin, j’ai eu l’impression qu’il était encore dans le cirage. Il n’a pas beaucoup dormi – et moi non plus, précisa le commissaire – alors je lui ai conseillé de commencer par aller boire un café. Il ne devrait plus tarder, conclut-il.

    – Ah d’accord, fit mine de comprendre Sweeney.

    – Bon, vous m’énervez, lui renvoya son supérieur. Allez plutôt interroger la petite à côté, nous n’avons pas encore eu le temps de nous en occuper. Et puis je préférerais terminer les premières constatations avec votre équipier.

    – Euh… Bien sûr, patron… Au fait, cette fille, qui est-ce ? Sa femme ?

    – Non, c’est l’une des collaboratrices du ministre, précisa Ian McTirney. Une assistante… Elle nous a juste dit qu’elle était passée le chercher ce matin avant d’aller au ministère… C’est elle qui l’a découvert et qui a donné l’alerte.

    – Allez voir ce que vous pouvez en tirer, lui ordonna son supérieur.

    – D’accord, obtempéra Sweeney.

    L’inspecteur fit demi-tour en prenant soin de refermer la porte dans son dos, puis il se dirigea vers la banquette où se trouvaient toujours la jeune femme éplorée et la policière en tenue.

    – Vous permettez ? demanda-t-il à cette dernière qui, comprenant aussitôt sa requête, lui laissa sa place.

    Doucement, Sweeney s’installa aux côtés du témoin. Enfin, après être parvenu à extirper un curieux petit boîtier gris de sa poche, il déclencha la bande de son dictaphone.

    En entendant le « clic » sur sa droite, la jeune femme détourna le visage et finit par accorder son attention à cet inconnu qui venait de la rejoindre.

    Tout d’abord, la collaboratrice de George Lawless douta que le nouveau venu fût un enquêteur. En effet, à la différence des deux premiers hommes en civil qui l’avaient déjà abordée, celui-ci ne portait ni costume ni cravate. Au contraire, un pull-over grossier et défraîchi qui surmontait un pantalon de toile sombre ainsi qu’une paire d’étranges brodequins, correspondaient peu à l’image qu’elle se faisait d’un officier de la police écossaise. Par ailleurs, le club de golf incongru que ce jeune homme venait de déposer sur le canapé, lui semblait au minimum inconvenant, voire menaçant. Enfin son visage, auréolé d’une barbe rousse courte et mal taillée, d’où n’émergeait qu’une paire de petits yeux noirs inexpressifs, lui faisait craindre que ce personnage ne fût, au final, qu’un vulgaire employé des pompes funèbres !

    – Bonjour, mademoiselle. Inspecteur Sweeney, se présenta pourtant le jeune homme. Je souhaite vous poser quelques questions. Est-ce que cela vous gêne si j’enregistre notre entretien ? demanda-t-il encore, et il désigna le dictaphone dans sa main gauche.

    – N… Euh, non… bredouilla l’assistante du ministre, à la fois surprise et tendue.

    Encouragé par cette première réponse, Sweeney déposa l’appareil entre eux, sur le bord du canapé. Puis il s’efforça aussitôt d’oublier les genoux délicieux qui dépassaient de sous la jupe de la demoiselle, d’ignorer ses cheveux blonds, longs et bouclés, qui frôlaient son épaule, ainsi que le parfum sophistiqué qui semblait provenir de l’échancrure de son corsage, pour mieux se concentrer sur ses questions.

    – Quel est votre nom, mademoiselle ? commença-t-il.

    – Jane… Miss Jane Burton. Je travaille au cabinet.

    – Vous êtes l’une des collaboratrices du ministre Lawless, c’est bien ça ?

    – Oui. C’est George qui m’avait recrutée.

    Elle l’appelle « George » ? nota Sweeney. L’ambiance est plutôt familiale au ministère de l’éducation. Surtout entre les ministres sexagénaires et les très jeunes femmes, suspecta-t-il.

    – C’est vous, mademoiselle, qui êtes entrée la première ce matin ? poursuivit-il.

    – Hem… Je ne sais pas. En tout cas, lorsque j’ai découvert George, j’ai tout de suite composé le 999(6) … Les premiers policiers et l’ambulance sont arrivés moins de cinq minutes après mon appel. Mais ils m’ont tout de suite confirmé qu’il était déjà trop tard pour l’aider.

    Brusquement, le regard bleu clair de la jolie Jane se fixa droit devant elle, et deux grosses larmes coulèrent à nouveau le long de ses joues.

    – Heu… Oui, je comprends, tenta de la réconforter

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