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Dark Bone Tome 2: L'éveil
Dark Bone Tome 2: L'éveil
Dark Bone Tome 2: L'éveil
Livre électronique350 pages4 heures

Dark Bone Tome 2: L'éveil

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À propos de ce livre électronique

Sur Voldar, un affrontement fait rage. Des ennemis, retenus en captivité depuis plus de trois cents ans, cherchent à s’évader pour s’emparer des kulombdnels qu’a trouvés Antonin. Pour ce faire, ils tentent de détruire l’immense bouclier qui les tient prisonniers.
Éliane et Antonin, qu’un soldat voldarien a amenés sur Voldar, sont conduits au maître Voldatrump. Il a besoin d’eux pour maintenir les ennemis captifs. Ceux-ci sont malicieux et feront tout pour parvenir à leur fin.
Une fois de plus, la Terre est en danger. Maintenant qu’il connaît sa véritable origine, Antonin, alias Dark Bone, se fait un devoir de protéger la planète sur laquelle son peuple s’est réfugié.
Éliane, son amoureuse, saura une fois de plus nous surprendre. Son aide est aussi précieuse qu’insoupçonnée.
Malgré des circonstances déplorables, l’innocence juvénile du jeune couple fait encore sourire.
LangueFrançais
Date de sortie16 déc. 2020
ISBN9782897754105
Dark Bone Tome 2: L'éveil

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    Aperçu du livre

    Dark Bone Tome 2 - Daniel Leduc

    Leduc

    Dans l’enthousiasme de l’écriture, mon rêve se poursuit. Je n’aurais pu y arriver sans certaines personnes importantes de mon entourage.

    D’abord, merci à ma femme, Line, qui me soutient de mille et une façons afin que je réalise ce rêve de porter mes histoires fabuleuses au public. Elle se permet même de pertinentes critiques.

    À ma réviseure et coach, Christiane Asselin. Sans elle, la vie d’Antonin n’aurait pas la même nuance. Grâce à notre collaboration, l’existence de Dark Bone évolue de belle façon.

    1

    Auparavant, sur Terre… (Tome 1)

    Installé dans son boudoir, Antonin discute avec son copain William. Il lui raconte sa journée particulière, alors qu’il a dû affronter un extraterrestre désireux de prendre possession de la Terre. À cet instant, ils sont interrompus par un bruit sourd, très lourd, venant de l’extérieur. Du même coup, le boudoir s’obscurcit brusquement.

    — C’est quoi ça, Tonin ?

    — J’sais pas. C’est tout noir dehors tout d’un coup.

    Antonin se dirige rapidement à la fenêtre. Juste au moment où il y parvient, une tête démesurée apparaît. Il sursaute. Dérangée, Éliane rejoint immédiatement son amoureux.

    — Qu’est-ce qui se passe ?

    Il se déplace pour lui permettre de voir l’être énorme. Visiblement, il s’agit d’un Voldarien.

    — Ah non ! pas encore ?

    — Jeune Strauskien, jeune Bresslienne… votre présence est requise au domaine de Vold.

    Ceci, juste au moment où le sergent-détective Cormier fait son arrivée. Il voit le couple disparaître dans un tourbillon de fumée similaire à une petite tornade qui part de la fenêtre du boudoir d’Antonin et traverse un nuage noir.

    « Qu’est-ce que c’est qu’ça, encore ? » se demande le sergent Cormier.

    ***

    Intrigué et le regard figé sur le vortex, le sergent se rend très lentement à la maison de la famille Strausky. Bien qu’étrange, la venue d’extraterrestres sur Terre ne semble pas perturber le policier. Après la journée que lui ont fait vivre Dark Bone et Voldatron, rien ne l’étonne. Ou peut-être n’y croit-il pas.

    « Encore des extraterrestres qui viennent sur Terre ! Pourquoi enlèvent-ils ces jeunes ? Maintenant que j’ai une preuve qui relie ce p’tit con aux nombreux vols commis sur le grand boulevard, il disparaît pour aller je n’sais où. Monsieur Strausky est certainement au courant de l’endroit où ils l’emmènent. J’peux peut-être pas l’arrêter en tant que Dark Bone, parce que tout le monde l’adule, maintenant qu’il a sauvé la ville. Mais le jeune Strausky, lui, c’est rien d’autre qu’un p’tit voyou qui a volé des tas de commerçants. »

    Le sergent-détective fait référence à une empreinte découverte sur la breloque trouvée dans le bar où Dark Bone a reçu un tir de carabine en plein estomac. Il a pu la comparer et la faire correspondre à celle du verre d’Antonin, récupéré en douce Chez Marcelle, le restaurant où il a interrogé le jeune homme, pendant qu’Éliane faisait fondre son dictaphone.

    On pourrait presque croire à une revanche personnelle du sergent-détective. Manifestement, il n’est pas au courant du danger qui menaçait non seulement la ville, mais la Terre entière. S’il savait, peut-être qu’il ne s’attarderait pas autant aux vols de Dark Bone. Il tenterait plutôt de l’aider. Vindicatif à souhait, il ne cherche pas à comprendre.

    Alors que la tranquillité est revenue dans la petite ville de Champdagne, les membres du Grand Conseil ont quitté la salle de conférence du sous-sol de l’église. Tous sont retournés chacun chez soi, afin de prendre un peu de repos après cette journée des plus singulières. Une équipe est cependant restée sur place pour superviser les nombreuses tâches de nettoyage et de reconstruction de tout ce qui n’est pas partie intégrante de l’hologramme de la ville. Quant à lui, le maire est retourné à son bureau du comté. Il n’est pas sitôt assis qu’un messager arrive en trombe pour le voir.

    — Monsieur l’Maire, voyez ceci.

    Il lui remet une tablette sur laquelle on peut suivre en direct ce qui se passe chez les Strausky.

    — Par Belhédark ! Qu’est-ce que c’est qu’ça ? Il faut contacter le voldary immédiatement et réunir le Conseil. Le jeune Strauskien et sa copine ne savent pas ce qu’ils possèdent, et encore moins comment l’utiliser.

    — Je transmets l’message à Monsieur Jurian tout d’suite, Monsieur l’Maire.

    — Faites vite, mon ami. Ces jeunes gens n’ont aucune idée de ce qui les attend. Je contacte les autres membres.

    Le messager transmet immédiatement la vidéo et les ordres du maire au journaliste. Ce dernier confirme la réception dans la seconde.

    — C’est fait, Monsieur l’Maire.

    — Parfait, rentrez vite au centre d’observation et faites à nouveau préparer la salle de réunion. C’est urgent. Je vous rejoins sous peu.

    Le coursier rentre à toute vitesse. Le maire, lui, envoie un message d’extrême urgence à son équipe.

    À l’extérieur de la ville, à la maison Strausky, Yorgy ouvre au sergent-détective.

    — Qu’est-ce que vous voulez encore, Sergent ? On n’a rien à vous dire. On vous l’a dit déjà, et plus d’une fois.

    — Moi, j’ai quelque chose pour votre fils.

    Le sergent lui fait voir un mandat soigneusement plié. Il le lui brandit sous le nez pour le narguer. Yorgy lui arrache le papier des mains et en prend connaissance. Le sergent-détective jette un œil sur le vortex en suspension dans le ciel.

    — Votre fils est en état d’arrestation pour vol, voies d’fait, entrée par effraction, et j’en passe. Au fait, il est parti où votre garçon, Monsieur Strausky ?

    — Vous pouvez pas l’arrêter, Sergent. Vous disiez n’avoir aucune preuve.

    — Oui, c’est vrai. Mais j’en ai une, maintenant. Et une solide à part ça.

    — J’comprends pas, vous pouvez pas utiliser ses aveux du resto.

    — J’sais ! Vous et la demoiselle feriez tout pour nier l’évidence. Mais j’ai mieux : j’ai des empreintes. Des empreintes très claires qui le placent sur les lieux des vols.

    — Impossible. On l’voit sur les vidéos. Il a toujours des gants.

    — Mon pauvre Monsieur Strausky. Vous savez aussi bien qu’moi que les jeunes sont insouciants. Dans les gestes du quotidien, ils oublient tout, même s’ils ont de mauvaises intentions pour plus tard. Ils oublient spécialement les précautions de base, comme effacer leurs empreintes. Alors, il est allé où votre fils ?

    Déconcerté, Yorgy ne semble pas avoir le choix.

    — Il est allé nulle part. Il est dans sa chambre, en haut. J’vais vous l’chercher.

    — Je n’crois pas, non. Regardez là-haut.

    Yorgy fait un pas à l’extérieur et voit le vortex relié à la maison. La panique s’empare de lui et il court à la chambre d’Antonin, suivi de près par le sergent. À la fenêtre du boudoir, Yorgy reconnaît le tunnel de transport voldarien et tente de s’y introduire.

    — Merde ! ils l’ont amené où ? TONIN ! TONIN, TU M’ENTENDS ?

    Malgré tous ses efforts, un champ de force semble l’empêcher de passer, et personne ne répond.

    — Il est pas là Tonin, M’sieur Strausky, laisse savoir une voix qui vient du portable d’Antonin, laissé sur le bureau.

    À cause de ce départ impromptu, Antonin n’a pas eu le temps de couper la transmission avec son ami William auquel il racontait sa journée par vidéocommunication. Il avait tourné son portable, afin que son copain voie la surprenante bête à la fenêtre.

    — William ? Qu’est-ce que tu fous là ?

    — J’discutais avec Tonin quand y sont venus l’chercher, M’sieur Strausky. Y a été emporté avec sa blonde par une grosse bête comme celle qu’il…

    William réalise d’un coup la présence du sergent-détective. Merde ! C’est l’flic qu’j’ai vu su’l’Web, c’t’après-midi, ça. C’est lui qui a arrêté Dark Bone. Ben… il a essayé d’l’arrêter, j’devrais dire ! Il ne prend aucun risque et retient ses paroles. Qui sait, elles pourraient incriminer son copain.

    — C’est une grosse bête comme celle qu’on a vue à la télé aujourd’hui qui les a amenés, M’sieur Strausky. Celle qui a détruit la ville. Y sont disparus super vite, puissance un million, dans c’tunnel qui est là, dans la fenêtre.

    Frustré, le père s’élance et tente à nouveau de s’introduire dans le tunnel, mais avec le même résultat.

    — Que faites-vous là, Monsieur Strausky ? Vous savez où ça mène, ce truc.

    — Foutez-moi la paix, Sergent. Et qui vous a permis d’entrer chez moi ?

    — Le document que vous avez en main me donne tous les droits d’entrer et d’fouiller. Des collègues arriveront bientôt pour me prêter main-forte et chercher partout.

    Yorgy réalise qu’il tient toujours le mandat dans sa main. Il le place dans la poche de son pantalon et sort de la pièce à toute vitesse, bousculant le détective au passage.

    — Poussez-vous ! Dégagez ! ISABELLE ! ISABELLE ! Y A URGENCE.

    Intriguée, elle rejoint son mari au pied de l’escalier et voit le sergent-détective qui suit un Yorgy affolé.

    — Quoi ? Qu’est-ce qu’y a encore ?

    — Les Voldariens ont enlevé les enfants.

    — Qui c’est encore, ces Voldariens ? demande le sergent.

    — Oh, mon Dieu ! Comment ça, enlevés ? s’inquiète à son tour Isabelle, affolée. Comment y ont fait pour venir les chercher sans qu’on s’en rende compte ?

    — Regarde à la fenêtre d’la cuisine, on voit un d’leur vortex de transport.

    — Mais pourquoi y les ont emmenés ?

    — J’en sais trop rien, Isa. Mais j’vais aller voir le Grand Conseil. Peut-être qu’y sont au courant.

    — Tu crois qu’y pourront nous les ramener ?

    — Rien d’sûr, Isa. Si c’est l’maître qui a fait appel à eux, on n’y pourra rien, j’le crains. J’vais voir c’qu’y diront. J’reviens vite.

    Yorgy marche d’un pas rapide vers la sortie. Le sergent lui colle aux fesses.

    — Je vous ai posé une question, Monsieur Strausky. Qui sont ces Voldariens dont vous parlez ? Il y a un rapport avec la bête extraterrestre que votre fils a combattue toute la journée ? Et c’est quoi, ce Grand Conseil ? Et ce maître ? Je veux savoir.

    Exaspéré, Yorgy se retourne brusquement. Il regarde le sergent droit dans les yeux pour lui faire comprendre qu’il ne l’intimide pas.

    — Vous posez beaucoup trop d’questions, Sergent-Détective Cormier. Ça vous regarde pas. Foutez-nous la paix ! D’ailleurs, on vous a dit qu’ç’était pas vraiment mon fils qui avait fait ça aujourd’hui. Alors, allez donc voir ailleurs si j’y suis.

    — Vous pouvez prétendre tout c’que vous voulez en c’qui concerne la fameuse bête qu’on a suivie toute la journée, Monsieur Strausky. Mais j’ai une preuve qui relie votre fils aux nombreux vols du grand boulevard. Une solide, comme j’vous l’ai dit. Et j’vais l’incarcérer, votre fiston.

    — J’vous dis qu’y a rien à voir avec ça, c’est clair ?

    — Laissez-nous tranquilles, Sergent, ajoute Isabelle. Mon p’tit, c’est pas un voleur.

    — J’ai pas la même certitude, Madame. Et de plus, votre fils a été enlevé par quelqu’un ou quelque chose, et vous semblez être au courant de qui il s’agit. J’exige de savoir, Monsieur Strausky.

    — Vous mêlez pas d’ça, j’vous dis, Sergent-Détective, se rebiffe Yorgy. Retournez à vos p’tits crimes d’la grande ville. Ça, c’est pas pour vous.

    Au moment où il va partir, Isabelle s’agrippe nerveusement à son mari.

    — Yorgy ! Ils les ont emmenés où, les p’tits ?

    En guise de réponse, il lui jette un regard qui semble dire : j’peux pas parler d’vant lui. Sans plus attendre, il sort au pas de course et saute dans sa voiture. Il roule en trombe en direction de la ville en faisant crisser les pneus.

    — Il va où, votre mari, Madame Strausky ?

    — Ça vous regarde pas, qu’y vous a dit. Foutez-nous la paix.

    — C’est quoi, ce Grand Conseil ? Et c’est qui, ce fameux maître ?

    — J’vous ai dit qu’ça vous regarde pas… c’est pas si difficile à comprendre, non ?

    — Vous devriez collaborer, Madame. Votre fils est peut-être en danger.

    — Probablement, mais c’est pas vous qui y pouvez quelque chose. Tout ça, ça vous dépasse, Sergent.

    — Que voulez-vous dire ?

    — Rien, j’me comprends. Vous partez ?

    — J’crois que j’vais rester jusqu’au retour de votre mari.

    — Non !

    — Oh que oui, Madame !

    — C’est votre choix, mais vous allez l’attendre dehors ou dans votre voiture. J’veux pas d’étranger dans ma maison.

    — J’peux rester, j’ai un mandat, Madame.

    — Faites voir !

    — Je l’ai pas en main, votre mari est parti avec.

    — Donc, vous avez pas d’mandat ! Allez attendre dehors, j’vous prie.

    — Mais, Madame…

    — Il n’y a pas de mais Madame. Dehors ! Attendez pas que j’devienne impolie, Monsieur le Détective.

    Elle lui ouvre la porte et pointe la direction à prendre. Étonné, le sergent obéit, mais il lui jette un regard noir.

    — Allez ! Grouillez-vous, j’ai pas qu’ça à faire.

    À peine a-t-elle refermé qu’elle s’écrase, en pleurs.

    — Oh, mon Dieu ! Qu’est-ce qui va arriver aux enfants ? Pourquoi ils les ont enlevés ? Pourquoi mon Tonin ?

    * * *

    Sur Voldar, à la sortie du vortex, le soldat voldarien précède les jeunes et s’arrête pour les attendre. Comme Antonin n’est pas familier avec ce genre de transport, il passe près de trébucher à cause de la poussée qu’a créée leur brusque arrivée. Stabilisé, il se tourne rapidement, inquiet pour Éliane qui le suit. Il est prêt à l’attraper si cela s’avérait nécessaire. Elle fait une entrée des plus étonnantes, tout doucement, mais en trois temps : elle est déphasée en trois exemplaires. Éliane perçoit l’étonnement d’Antonin. Inquiète, elle regarde derrière et y voit deux copies d’elle-même. La première voit les yeux surpris de son homologue et se tourne à son tour. Elle aperçoit une troisième Éliane qui la suit. Toutes deux poursuivent leur approche et se jettent un œil étonné les unes les autres, jusqu’à s’intégrer à Éliane qui titube légèrement à chacun des fusionnements.

    — Woh ! Ça va, Élie ?

    — Oui, je crois. Je viens de me voir en triple, t’as vu ?

    — Oui, oui ! Trois toi, toutes pareilles. C’est c’tunnel qui t’a fait ça ? Ou c’t’un autre cadeau d’Fyodor ?

    — J’en sais rien, Tonin. Mais je n’ai pas vraiment aimé, en tout cas. Je nous voyais de trois points de vue différents. Et j’avais l’impression de ne pas avoir le contrôle du regard des deux autres. C’était vraiment weird, comme tu dirais.

    Stupéfaite, Éliane examine autour d’eux. Ce qui incite son amoureux à l’imiter.

    — On est où là, Tonin ?

    — Au domaine de Vold, sur Voldar. Le soldat l’a dit juste avant qu’on rentre dans l’passage. On est dans l’palais du seigneur Voldatrump, celui qui est venu chercher Voldatron tantôt. Il nous a fait demander chez lui. C’est ce qu’a dit le soldat. Ici, c’est la salle des cadres de transport.

    — Comment peux-tu savoir ça avec autant de certitudes, toi ?

    — Les kulombdnels m’ont appris beaucoup sur les Voldariens. J’croyais ça inutile su’l’moment, mais là, on dirait que j’reconnais la place.

    — Qu’est-ce qu’on fout ici ?

    — Ben… y voulait nous voir, j’viens d’te l’dire, non ?

    — Je n’ai aucune idée de ce que vous avez dit dans votre langue, intervient le soldat voldarien. Mais c’est la première fois que je vois une Bresslienne qui a la faculté de duplication.

    Éliane et Antonin comprennent bien le voldarien, mais lorsqu’ils discutent dans leur langue maternelle, le français, les habitants de ce monde-là ne les comprennent pas. Après tout ce que leur a fait voir Voldatron sur Terre, la taille semi-géante de leur hôte et son allure de gorille sans pilosité ne les effraient pas. Comparée à celle de Voldatron, la mâchoire du soldat est prédominante et garnie d’énormes crocs. Ce qui a pour effet de gonfler sa tête semi-humaine et pointue. Sinon, pour le reste, il y a une forte similitude avec le visiteur engendré par le jeune couple.

    De la même manière que Voldatrump l’a fait lors de sa venue sur Terre pour récupérer son fils, le soldat voldarien interpelle les jeunes par leur désignation territoriale, soit Bresslienne et Strauskien, puisque c’est la façon dont ils les perçoivent. Cela, même si Voldatron les identifiait comme étant ses géniteurs humains. L’interaction charnelle du couple a permis son retour à la vie, mais son jugement sur la désignation de ses interlocuteurs a été altéré.

    Transportés au domaine de Volt, les jeunes se trouvent dans la salle des cadres de transports, telle que l’a reconnue Antonin. Plusieurs cadres de très grands formats sont posés sur des socles et munis d’une vitre teintée. Au travers, on perçoit un vortex similaire à celui qui a mené les jeunes sur Voldar. La plupart des cadres sont noirs et inutilisés. Seulement deux permettent de voir l’endroit où ils mènent. Dans un petit nuage qui flotte au-dessus d’eux, un mot écrit en voldarien précise le lieu où le cadre conduit.

    Entre eux, on peut voir des fragments de béton qui jonchent le sol. Au moment où Antonin va demander ce qui a causé ces débris, une déflagration se fait entendre au loin. L’endroit tremble de toutes parts. De nouveaux morceaux de béton tombent un peu partout. Les bras au-dessus de la tête, les jeunes tentent de se protéger.

    — Qu’est-ce qui s’passe ici ? s’énerve Antonin.

    Éliane, elle, ressent tout à coup une intense frustration. Les battements de son cœur s’accélèrent. Elle se tourne d’un coup en direction du soldat.

    — HEY ! POURQUOI SOMMES-NOUS ICI ? VOUS AURIEZ PU NOUS L’DEMANDER AVANT. ET NOUS LAISSER L’TEMPS D’NOUS HABILLER AUSSI, AVANT D’NOUS AMENER DANS VOTRE MONDE SANS NOTRE CONSENTEMENT ! MERDE, ON EST ENCORE EN PYJAMA. ET T’ES QUI, TOI ?

    — WAN, VOUS ÊTES QUI, VOUS ? reprend Antonin.

    La colère soudaine de sa copine le surprend, de même que son franc-parler. Il constate sur-le-champ que lorsqu’elle est en rogne, son vocabulaire et sa prononciation sont moins raffinés.

    — Ma belle Élie, tu commences à parler comme moi, c’est-à-dire assez mal merci, t’as pas idée !

    — Ben non !

    — Pardonnez mon impolitesse, jeune Bresslienne. Je suis le commandant Voldarion, officier en second du département de surveillance. Désolé pour ce que vous appelez votre pyjama. Hélas, nous ne portons pas ce genre de costume, je ne pouvais savoir qu’il était inapproprié pour voyager.

    — C’EST PAS UN COSTUME, ESPÈCE DE CON. C’EST DES VÊTEMENTS D’NUIT, POUR DORMIR. ET J’AI MÊME PAS D’SOUS-VÊTEMENTS, EN PLUS.

    — Hmmm ! T’as pas d’bobettes, Élie ?

    — NON ! ET OUBLIE TES ALLUSIONS LUBRIQUES, ANTONIN STRAUSKY. C’EST PAS VRAIMENT L’MOMENT.

    — Lubrique ? Qu’est-ce qu’elle est hot ! J’suis même pas certain de c’que ça veut dire. Euh ! J’y peux rien, Élie. J’ai comme d’la misère à m’enlever l’image de tes belles fesses de d’dans ma tête.

    — AH, OK ! J’T’AI DIT D’OUBLIER ÇA, TU VEUX ?

    Antonin s’arrête immédiatement. Il est vraiment surpris de cette rage qu’elle affiche devant lui… contre lui, en fait. Il n’a pas envie de subir ça. Après son arrivée singulière et ce qu’elle a fait du dictaphone du sergent Cormier, il redoute ses capacités inconnues.

    Le Voldarien ne comprend pas ce qu’ils disent. Embêté, il n’ajoute rien et, d’un signe de la main, il les invite à le suivre. Sitôt, elle lui réplique en voldarien.

    — NON, ON VA NULLE PART, SOLDAT. AVANT, TU M’DIS C’QU’ON FAIT ICI.

    — Il est tout à fait inutile de vous énerver ainsi, jeune Bresslienne. Messire Voldatrump vous a expressément fait demander. Il ne tolère pas les retards. Mon existence est compromise si je ne vous mène pas auprès du seigneur, et à sa convenance.

    — C’EST SANS IMPORTANCE, LES DÉSIRS DE MESSIRE MACHIN.

    Hébété, Antonin fige et regarde Éliane. Il ne la reconnaît pas. Son comportement ne ressemble en rien à celui de la douce jeune femme qu’il aime depuis quelque temps.

    — J’BOUGERAI PAS SANS SAVOIR POURQUOI VOUS NOUS AVEZ AMENÉS ICI. ET SANS NOTRE PERMISSION, EN PLUS.

    — Tu peux arrêter d’crier, Élie ?

    — TOI, FERME-LA, STRAUSKY !

    — Je vous en prie, jeune Bresslienne. Le seigneur Voldatrump me punira si je ne vous mène pas à lui dans les temps prescrits.

    Éliane prend une grande respiration et baisse le ton. Mais sa frustration n’est pas pour autant apaisée.

    — M’en fous, j’bouge pas tant que j’sais pas. Ou on retourne là d’où on vient. C’est clair, ça ?

    — Élie, t’exagères pas un peu, là ?

    — Non ! tu sais c’qu’on fait ici, toi ? T’acceptes tout ça sans broncher et sans rien dire ?

    — Oui, non… mais c’est tellement spécial, ici. On pourrait découvrir plein d’choses.

    — Y a pas de mais, Monsieur l’aventurier strauskien. Moi, ça m’intéresse pas de découvrir plein d’choses.

    Évidemment, Antonin est désireux d’en voir plus, friand qu’il est de tout ce qui est extraterrestre. Il veut goûter la chance qu’il a de se retrouver sur un monde inconnu. Par contre, il en est tout autrement pour Éliane.

    — Moi, j’exige de savoir, un point c’est tout, Tonin. Y nous a amenés d’force, j’te ferais remarquer. Y t’a pas d’mandé ta permission qu’je sache. À moins qu’y l’ait fait avant que j’te rejoigne dans ton boudoir ?

    — Non, non, là t’as raison. Y a rien d’mandé.

    — Ah, voilà. Moi, j’veux savoir. Sinon, j’retourne à maison… Chez toi, j’veux dire. Ah, pis tu comprends c’que j’veux dire.

    Antonin est de plus en plus dérouté d’entendre Éliane parler ainsi. Et c’est sans compter cette hargne qu’il ne lui connaissait pas. Il faut dire que deux semaines de fréquentations, ça ne permet pas de se connaître beaucoup.

    — Jeune Bresslienne, je vous en prie. Je vous le redemande, pourriez-vous parler dans ma langue ?

    Éliane concède, mais ne répond pas. Elle croise les bras et foudroie le soldat du regard. Elle veut des explications.

    — Très bien, rétorque le Voldarien en poussant un long soupir. Mon existence se terminera donc en ce jour, voilà tout. Je vous explique : de redoutables ennemis, les Célestrisiens, nous attaquent depuis le retour des kulombdnels il y a deux huitaines.

    — Deux huitaines ! Ça veut dire combien, ça ?

    — Ben voyons, Tonin, réveille. Ça veut dire à peu près deux semaines.

    — Impossible, Voldatrump les a ramenés tantôt.

    — J’crois qu’y veut dire qu’les attaques ont commencé quand tu les as trouvés sur Terre, Tonin.

    — La jeune Bresslienne a parfaitement raison, jeune Strauskien. Les attaques ont précisément commencé à partir du moment où vous avez réactivé les kulombdnels. Depuis, les Célestrisiens ne cessent de s’acharner contre la barrière de confinement qui les tient loin des mondes comme le vôtre. Ils tentent de traverser le bouclier stratosgamique qui les garde en réclusion depuis plus de trois mille six cents lunaisons.

    — Bon, ils comptent en lunaisons, ceux-là. Euh ! c’est combien de temps, ça ? Tu sais toi, Élie, Madame l’encyclopédie ?

    — Ben voyons, Tonin. C’est pas si dur à calculer. Une lunaison, c’est le cycle complet entre deux pleines lunes. On sait qu’il y a environ une pleine lune par mois. Donc, on dit trois mille six cents, divisé par douze. Ça fait environ trois cents, donc trois cents ans à peu près. Pas difficile !

    — T’es certaine de ça ? Et il parle de pleine lune sur Terre ou sur Voldar ?

    — Ah ! Euh…, là, j’sais pas trop.

    — Ben voilà, Madame l’encyclopédie. J’t’ai eue, là, hein ?

    — La jeune Bresslienne semble tout de même avoir raison. Les termes qu’elle a employés, trois cents ans, me paraissent plus que familiers. Le seigneur Voldatrump l’a évoqué lorsqu’il parlait de votre monde d’adoption.

    Pour se moquer, Éliane fait une grimace à son copain. À l’instant, une nouvelle déflagration fait tout trembler. Un nuage de poussière envahit les lieux.

    — Vous dites qu’y veulent traverser un bouclier, c’est ça qu’on entend et qui fait tout shaker ?

    — Exactement, jeune Strauskien. Ils veulent détruire le bouclier stratosgamique pour traverser et s’emparer des kulombdnels.

    — Donc, mon Tonin, si t’avais laissé ces saloperies de kulomtrucs dans leur foutue boîte, là où tu les as trouvés, tout ça ne serait pas arrivé. Pas de Voldatron sur Terre et pas d’attaques ici.

    — Attends, si j’comprends bien, tu veux dire que tout ça, c’est d’ma faute ?

    Éliane lui jette un regard niais qui semble dire : ça m’paraît évident.

    — Votre assistance est requise afin d’assurer leur défaite, jeune Strauskien. Votre présence en ce temps de guerre est des plus importante, jeunes gens. Le seigneur Voldatrump en a fait la demande expresse.

    — Mais c’est pas notre guerre à nous, rétorque Antonin. Et avec les insultes que Voldatrump nous a balancées tantôt, quand il est venu chercher Voldatron, pourquoi on voudrait l’aider ?

    — Il faut excuser notre maître, jeune Strauskien. Il est parfois au-dessus de lui-même.

    — Ça veut dire quoi, ça ?

    — Qu’il est très prétentieux. Franchement, Tonin, t’es pas trop rapide quand tu veux.

    Comme le Voldarien ne veut pas en ajouter, il confirme du regard.

    — Tu vois, j’avais raison. T’avais l’air plus brillant qu’ça à l’école. Me suis-je trompée sur toi ?

    — Ah, franchement, Élie !

    — OK, mais pourquoi nous ? Où sont vos guerriers ? Qu’est-ce que nous pouvons contre ces célestri-choses ?

    — Les Célestrisiens, jeune Bresslienne. Nos soldats sont en place sur les différents emplacements où ont lieu les attaques. Le maître me retirerait l’existence s’il m’entendait vous préciser tout cela. Il tient à le faire lui-même.

    Un lourd silence laisse comprendre la contrariété du soldat. Au moment où il va entamer des éclaircissements, trois guerriers voldariens émergent de l’autre

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