Le flash info de 18 heures attira l’attention des auditeurs : Spectaculaire évasion de la prison d’Albertville, cet après-midi. Antonio Barbera et Emmanuel Forestier ont profité de l’heure de la promenade pour prendre la fuite à bord d’un hélicoptère dérobé dans une base proche par un individu non identifié. Nous vous rappelons que ces deux hommes étaient inculpés de tentative de vol et de meurtres pour l’attaque à main armée, avec trois autres complices, de la Banque du commerce et de l’industrie. Ce hold-up avait fait deux victimes, deux clients de l’agence, sans que l’auteur des coups de feu ait pu être identifié. Les trois complices ont échappé aux recherches de la police et sont toujours en fuite.
L’opération s’était déroulée en à peine plus d’une minute.
Les deux prisonniers s’étaient isolés dans un angle de la cour de promenade, scrutant discrètement le ciel. Les gardiens veillaient sur eux mais, pris par la routine quotidienne, n’observaient pas trop les alentours. Tous avaient donc été surpris quand l’hélicoptère s’était placé en vol stationnaire au-dessus des deux hommes. Avant qu’ils ne réagissent, une échelle de corde avait été déployée, le premier prisonnier l’avait escaladée et le second s’était accroché aux barreaux inférieurs. L’appareil avait pris de l’altitude tandis que des coups de feu retentissaient pour tenter de le stopper. Pendant une dizaine de secondes, l’hélico avait essuyé des tirs nourris mais s’était vite mis définitivement hors d’atteinte. Tony et Manu se serrent la main. Ils ont réussi leur évasion du centre pénitentiaire d’Aiton, banlieue d’Albertville, grâce à leur copain Gilbert Marot.
– Bien joué, Gil. T’es un as !
Admirant la carlingue qui l’entoure, Manu demande :
– Où t’as trouvé un joujou pareil ?
– Cette question ! Dans un héliport, à deux kilomètres d’ici.
– Eh bien !
– Ces engins servent à balader les touristes et ne sont pas très surveillés. Il suffit d’être discret pour s’installer aux commandes.
– Tu sais piloter ça ?
– Qu’est-ce que tu crois ? Maintenant,