Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Sous le masque
Sous le masque
Sous le masque
Livre électronique213 pages3 heures

Sous le masque

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Je risquai un coup d’oeil derrière moi. Si nous restions silencieux, il y avait une chance que certains d’entre nous puissent arriver en vie jusqu’au bateau… Si Coriko refuse d’accéder à la demande des Lanciers, la seule personne qu’il aime sera tuée. Mais s’il accepte de porter le masque, elle le détestera pour ce qu’il doit faire pour la garder vivante. La seule façon d’en sortir, c’est de quitter Grassland.
LangueFrançais
Date de sortie23 janv. 2015
ISBN9782897522001
Sous le masque
Auteur

David Ward

David Ward is an established lawyer practicing in Sheffield and specializing in insolvency and dispute resolution. He has been cycling since his teenage years both in the UK and in continental Europe.

Auteurs associés

Lié à Sous le masque

Titres dans cette série (3)

Voir plus

Livres électroniques liés

Fantasy et magie pour enfants pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Sous le masque

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Sous le masque - David Ward

    C1.jpg171859.jpg

    Copyright © 2003 David Ward

    Titre original anglais : Beneath the Mask

    Copyright © 2014 Éditions AdA Inc. pour la traduction française

    Cette publication est publiée en accord avec Scholastic Canada Ltd.

    Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.

    Éditeur : François Doucet

    Traduction : Renée Thivierge

    Révision linguistique : Nicolas Whiting

    Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Catherine Vallée-Dumas

    Conception de la couverture : Matthieu Fortin

    Illustration de la couverture : © David Sourwine

    Carte : © Paul Heersink/Paperglyphs

    Mise en pages : Sébastien Michaud

    ISBN papier 978-2-89752-198-1

    ISBN PDF numérique 978-2-89752-199-8

    ISBN ePub 978-2-89752-200-1

    Première impression : 2014

    Dépôt légal : 2014

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    Bibliothèque Nationale du Canada

    Éditions AdA Inc.

    1385, boul. Lionel-Boulet

    Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7

    Téléphone : 450-929-0296

    Télécopieur : 450-929-0220

    www.ada-inc.com

    info@ada-inc.com

    Imprimé au Canada

    43599.png

    Participation de la SODEC.

    Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.

    Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.

    Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

    Ward, David, 1967-

    [Beneath the mask. Français]

    Sous le masque

    (La trilogie du masque ; 2)

    Traduction de : Beneath the mask.

    Pour enfants de 8 ans et plus.

    ISBN 978-2-89752-198-1

    I. Thivierge, Renée, 1942- . II. Titre. III. Titre : Beneath the mask. Français.

    PS8595.A69B4514 2014 jC813’.6 C2014-941874-4

    PS9595.A69B4514 2014

    Diffusion

    Canada : Éditions AdA Inc.

    France : D.G. Diffusion

    Z.I. des Bogues

    31750 Escalquens — France

    Téléphone : 05.61.00.09.99

    Suisse : Transat — 23.42.77.40

    Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99

    Conversion au format ePub par:

    Lab Urbain

    www.laburbain.com

    Pour mes parents, Bev et Pat Ward

    Je remercie tout particulièrement les lecteurs adultes Christianne Hayward, Mark Rankin et Mark Mason Ward, de même que les élèves lecteurs Vignan, Allen, Casey et Shahin.

    Merci les amis !

    J’aimerais aussi remercier mon éditrice, Sandy Bogart Johnston, et mon agente, Tracy Zuber.

    Je suis reconnaissant envers le B.C. Arts Council pour leur soutien pour ce roman.

    171863.jpg

    Première partie

    - 1 -

    En restant silencieux, certains d’entre nous auraient une chance d’arriver vivants au bateau.

    Pippa se tortillait à côté de moi.

    — Cendres, marmonna-t-elle. Cendres et feu.

    Elle tenta de s’asseoir, mais je la poussai vers le bas jusqu’à ce qu’elle cesse de bouger. Cela n’empêcha pas ses paroles de résonner de nouveau dans ma tête.

    Cendres et feu. C’était un rêve récurrent pour elle — encore plus depuis que le jour de notre évasion approchait. Je jetai un coup d’œil par-dessus l’herbe haute, où le reste des compagnons de cellule étaient étendus à proximité. Quelques-uns se reposaient, et d’autres regardaient les bois épais derrière nous. Contre le ciel de la nuit, leurs capes et leurs capuchons gris vacillaient de temps en temps, comme les ombres des arbres si proches. Devant, dérivant dans des remous de brume, la silhouette d’un bateau se balançait contre les étoiles. Une lune étincelante, presque pleine, brillait sur nos cachettes épar­pillées. Sa face jouait une partie mortelle avec moi, éclairant tout ce qui se mon-trait tout en intensifiant encore plus les ombres.

    — Cendres et feu, murmura-t-elle encore.

    — Silence, Pippa, sifflai-je.

    Je détachai mon regard du bruissement dans les bois, et je la regardai. Les vêtements de femme qu’elle avait apportés du village des Lanciers reposaient si librement sur ses petites épaules que le simple fait de lever un doigt aurait suffi à les froisser. J’aurais aimé qu’elle se contente, comme je le faisais, de son vieux vêtement de travail. Prenant soin de ne pas la regarder dans les yeux, je retirai ma main d’elle.

    Ses lèvres se serrèrent.

    — Corki, si je me levais en ce moment et que je me mettais à hurler, ce ne serait peut-être pas différent de ce qui pourrait nous arriver plus tard. Tu dois m’écouter. Et Tia aussi.

    Je risquai un meilleur coup d’œil derrière moi, au-dessus du petit mûrier contre notre dos. Des arbres sombres s’élevaient au pied de la montagne, dont l’ombre immense se glissait vers l’océan. À notre gauche, à une distance d’un bras, un mur de pierre géant s’étendait jusque dans la mer, bloquant la vue sur la baie. Il dissimulait aussi notre secret, la raison pour laquelle nous demeurions immobiles comme des pierres en attendant le matin.

    — Est-ce que tu veux qu’ils nous trouvent ? sifflai-je à Pippa. Sais-tu ce qu’ils vont faire ?

    Elle hocha la tête.

    — Oui, je le sais. Mais je préfère affronter les Rebelles que quelque chose que je ne connais pas. C’étaient des excavateurs, comme nous.

    — Mais maintenant, ils ne sont pas comme nous, grognai-je. Ils ne nous ressemblent absolument pas.

    Avant que je puisse continuer à parler, les herbes se mirent à bruisser à mes côtés, et une main solide saisit l’arrière de mes cheveux.

    Une longue ombre se déplaça vers nos visages. Tia s’était glissée sans que je l’aie détectée.

    — On ne parle plus !

    Ses cheveux noirs brillaient et son visage était dur.

    — Tia, écoute-moi, murmura Pippa. Tu dois entendre…

    La main de Tia lâcha ma tresse en un clin d’œil et frappa durement Pippa sur le front, presque sans faire de bruit. Il n’était jamais arrivé que quelqu’un frappe ma compagne de cellule sans que je frappe à mon tour. Je n’aurais jamais imaginé que Tia serait la première à le faire.

    — Pardonnez-moi ! murmura-t-elle avec insistance. Pardonnez-moi. Mais vous devez rester silencieux. Les Rebelles sont très proches. Et nous sommes sur le point de partir.

    Elle aperçut mon poing levé, et elle versa des larmes de désespoir.

    — Je vous en supplie, restez silencieux. Combien en avons-nous perdu, ce soir ? Dois-je vous perdre aussi tous les deux ?

    Même si les épaules de Pippa tremblaient, elle ne parla ni ne cria. Au lieu de cela, elle hocha la tête, me pressa la main, puis poussa lamentablement son visage dans l’herbe.

    Le corps de Tia se détendit sous l’effet du soulagement. Elle tendit la main et caressa doucement les cheveux de Pippa, puis elle se risqua à me dire quelques mots.

    — Viens. Voleur attend près de la plage. Bran peut rester avec Pippa.

    Jusqu’à ce moment, je ne m’étais pas rendu compte que son frère était demeuré caché à un jet de pierre devant nous près du sable. Il hocha la tête devant mon regard fixe. Je souris, espérant qu’il pouvait voir. Personne n’était plus craintif que Bran, mais à part Voleur, ou peut-être Tia, je ne pouvais penser à personne de plus courageux que lui. C’était bon de le voir. Toute la nuit, il avait travaillé à côté de moi, voyant à ce que les autres restent silencieux et transportant plus que sa part à travers les arbres enchevêtrés. Tia lui fit signe de se joindre à nous.

    Un instant plus tard, un craquement de branches nous fit tous nous cramponner au sol. Bran baissa la tête. On n’entendait pas de voix ; il n’y avait que le claquement des broussailles contre la peau nue des Rebelles qui se frayaient un chemin à travers les hautes herbes. Il était difficile d’évaluer leur nombre avec exactitude, car d’autres bruits commençaient à se mélanger aux leurs alors qu’ils fouillaient les environs en s’approchant encore plus de la plage.

    Le dessous blanc des feuilles brillait çà et là en même temps que les Rebelles les écartaient. Je tâtonnai pour trouver une pierre, la détachant délicatement sous les racines des herbes hautes. Au-dessus de l’herbe, je crus apercevoir des yeux qui brillaient. Dans la pénombre, la chair et les os paraissaient peu différents des troncs et des branches avec le vent dont le souffle donnait vie à la forêt.

    Lorsque le vacarme recommença, je serrai si fort la main de Pippa qu’elle la retira. Je fis tourner la pierre dans ma paume pour obtenir la meilleure poigne. Je viserais la tête, un coup seulement — les yeux ou le nez étaient les meilleures cibles. Bran devrait se rapprocher pour attraper les Rebelles par l’arrière. Je lui signalai Viens. À mes côtés, Tia s’était accroupie, prête à bondir sur nos attaquants. Je me glissai sur mes genoux, maintenant coude à coude entre Bran et Tia. Des gouttes de sueur brillaient sur les mains de Tia.

    Dix enjambées plus loin, d’autres pas se firent entendre à notre gauche. Je levai mon bras, prêt à faire un lancer, mais Tia attrapa mon poignet. Elle secoua la tête, et je scrutai l’obscurité. Cette fois, c’était un excavateur, l’un d’entre nous, incapable de contenir sa peur plus longtemps. J’entendis ses sanglots alors qu’il courait vers les bois. C’était un essai désespéré pour s’échapper, mais je compris. Les Rebelles s’élancè-rent immédiatement pour commencer la chasse. Des cris éclatèrent dans les bois.

    Nous nous assîmes tous les quatre bien droits, attendant que les attaquants franchissent l’herbe. Encore une fois, je levai le bras, prêt à frapper la première tête qui se pointerait. Aussi proche de la poursuite, je distinguais de nombreux pieds frappant le sol alors qu’un Rebelle après l’autre atterrissait sur une bande de sol dur, à quelques enjambées à peine de nos nez. L’odeur de leurs corps non lavés dérivait vers nous.

    Nous les entendions se pousser les uns les autres vers l’avant, incitant ceux qui se trouvaient devant à avancer plus rapidement, plus près de la chasse. Tia étouffa un cri lorsque l’un d’eux trébucha et qu’un pied glissa dans l’herbe, s’écrasant sur mon genou. Alors que ma main descendait pour le toucher, Pippa me saisit le poignet. Les orteils se plissèrent contre ma peau. Puis, le pied se dégagea pour tituber à la suite des autres Rebelles.

    Le bruit s’atténua progressivement pendant que les Rebelles suivaient à nouveau leur proie vers les arbres du ruisseau. Seuls nos yeux remuaient en même temps que nous écoutions. Le front de Tia vint se reposer sur mon épaule, et je pus sentir son soupir sur mon bras. Pippa me tenait toujours le poignet, ma pierre figée dans les airs. Ma propre respiration venait en hoquets.

    — Allons-y, dit Tia un instant plus tard.

    Je regardai Pippa. Je ne savais pas si je devais ressentir de la colère ou de la reconnaissance pour son silence. J’avais soudainement envie de retrouver la paix de notre cellule, où je pouvais lui parler dans le calme.

    — Que devrais-je faire ?

    Au début, elle ne me répondit pas. Ses yeux, d’ordinaire si verts dans le soleil, semblaient incolores alors qu’elle fixait l’obscurité.

    — Rien de ceci n’est correct, Corki. Mais fais ce que tu dois pour aider les autres. Je vais attendre avec Bran.

    Elle me toucha le visage.

    — Mais ne te fais pas attraper. Je ne vivrai pas sans toi. Ça, tu le sais bien.

    — Je ne me ferai pas prendre.

    La quitter fut douloureux comme une coupure de coquillage, même pour seulement une courte période. Je me sentais un peu rassuré de pouvoir la confier à Bran, en particulier avec les Rebelles qui n’étaient plus en chasse pour le moment. Du moins, c’est ce que je me dis alors que je me voûtais plus bas pour suivre Tia.

    Bran me fit un sourire nerveux sous son capuchon pendant que nous nous tortillions pour passer devant lui. Je pressai ma pierre dans sa main.

    — Cours vers le bateau si tu entends quoi que ce soit, murmurai-je.

    Il hocha la tête.

    Je suivis les talons de Tia de près, n’ayant plus la liberté de me tenir debout ni même de m’accroupir. Loin des arbres, nous étions moins couverts. N’importe quel Rebelle qui regarderait de ce côté nous apercevrait rapidement dans le clair de lune.

    Si près de mon nez, les herbes noyaient le parfum des bois derrière nous. Ici, elles n’étaient pas aussi hautes que les graminées de notre baie, où les tessons reposaient cachés sous de profondes racines. Cette herbe était douce et verte dans la lumière du jour, comme les feuilles des arbres.

    Les autres excavateurs nous regardaient fixement alors que nous passions devant eux, leurs bras enroulés étroitement autour de leurs paquets — à la fois pour la chaleur et pour le réconfort. J’avais de la difficulté à les reconnaître, accroupis comme ils l’étaient dans l’herbe. La plupart portaient des vêtements de travail gris, mais ici et là j’apercevais de la couleur contre l’herbe pâle. Pour la première fois de notre vie, il y avait des choses dont nous pouvions dire qu’elles nous appartenaient. Des couvertures chaudes, un peigne, ou même un collier ou deux de pierres scin­tillantes. Durant nos semaines passées dans le village des Lanciers, certains des Unsies s’étaient saisis de tout ce qu’ils pouvaient transporter. Maintenant, ces fardeaux ne faisaient que les ralentir. Je me demandai brièvement combien d’entre eux avaient envisagé de rejoindre les Rebelles avant cette nuit.

    Quand je sentis soudain du sable mélangé au milieu des racines, je rampai plus vite pour rattraper Tia. Elle s’arrêta, puis elle hocha la tête. Un très léger mouvement attira mon attention. Je ne pouvais dire s’il s’agissait d’un grand geste de bras ou du sable que le vent faisait tour­billonner. Étions-nous passés devant tous les excavateurs qui se trouvaient avec nous ?

    Tia leva une paume ouverte. Paix.

    Malgré son assurance, mes doigts tremblaient.

    Je me redressai légèrement pour regarder en avant.

    Une silhouette isolée était étendue au sol tout comme nous, ses pieds devant nos visages et ses bras pressés sur le sol. Le fracas de l’océan était plus fort ici, et la lumière sensiblement plus intense. Tia et moi nous frayâmes un chemin de chaque côté de l’individu, si près que j’aurais pu sentir sa respiration si le vent n’avait pas soufflé.

    Se retournant, Voleur souleva sa paume contre le ciel et signala Paix. Je distinguais à peine la cicatrice déchiquetée qui longeait l’intérieur de son poignet, mais je savais qu’elle y était. Je l’accompagnais quand c’était arrivé.

    — Voleur, murmura Tia. Il y a quelque chose ?

    Je sentais le grondement de son rire. Seul Voleur pouvait rire dans un moment pareil. Même si ses yeux noirs étaient difficiles à voir, ses dents étincelaient.

    Quand il se mit à parler, sa voix s’éleva au-dessus du vent.

    — Pas Rebelles.

    Il pointa vers le bateau.

    Je jetai un coup d’œil. De l’endroit d’où nous nous tenions, la plage s’étendait devant nous comme le ventre d’un long serpent gris qui jouait avec le clapotis de l’eau. Autrement, il n’y avait aucun indice de mouvement entre les promontoires dans les deux sens, sauf pour les vagues déferlantes. Pendant un bref moment, je repris espoir.

    — Ils sont là, quelque part, murmura Tia. Partout. Je peux les sentir.

    Je me penchai encore plus près de Voleur. À force de vivre parmi les choses brûlées et mortes du village des Lanciers, les Rebelles dégageaient une odeur particulière. Elle les annonçait longtemps avant qu’on puisse les apercevoir. La cendre était aussi épaisse parmi les habitations brûlées, et sa blancheur faisait paraître les Rebelles effrayants le jour et terrifiants la nuit. Au cours des derniers jours, leurs raids sur nos réserves d’aliments étaient devenus plus dangereux qu’avant.

    Ils attaquaient la nuit en groupes d’au moins vingt et transportaient des pierres ou des bâtons pointus. Leurs yeux

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1