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Livre électronique182 pages3 heures

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À propos de ce livre électronique

Alexis par Anaïs Wilde

De travailler dans un Burger King à être peintre de renom. D’être seule à trouver l’amour.

Alexis

Alba menait une vie par défaut, l’une de celles où les autres décident pour toi et où tout arrive sans que tu ne choisisses quoi que ce soit.

Mais, Alba croit au Karma

Un après-midi, cette force mystérieuse se déchaîne fermement et Alba abandonne son domicile pour s’en aller en Grèce, sans argent et sans aucun plan. Là, elle découvre la joie d’être elle-même et elle se convertit en peintre accomplie : succès, argent, amis…  

Et l’amour?

C’est plus compliqué, car le Karma met en jeu Alexis, un multimillionnaire aux yeux couleur mer, si doux et attirant qu’énigmatique. Le Karma, Alba et Alexis démarrent le jeu …

Avis: c’est le premier livre composant le diptyque Alexis.

LangueFrançais
Date de sortie5 févr. 2019
ISBN9781547567614
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    Aperçu du livre

    Alexis - Anaïs Wilde

    PROLOGUE

    On dit que la vie est pure énergie et que l’énergie aime le mouvement.

    On dit qu’il te suffit de bouger un pion pour que la vie se mette à danser avec toi, en déplaçant toute une série d’événements qui modifieront, pour toujours, ton chemin, ton destin.

    On dit que si tu ne prends pas garde au destin, celui-ci s’en prend à toi et te frappe avec toute la puissance des conséquences.

    Je n’ai jamais cru quoi que ce soit de cela. En fait, j’en ai entendu parler une fois, mais je l’ai effacé de ma mémoire. Pendant de nombreuses années, j’ai vécu dans l’immobilité la plus absolue, me laissant entraîner par le courant.

    Jusqu’à ce qu’un jour, quelque chose en moi a changé.

    A partir de cet instant-là où j’ai bougé un pion, un petit mouvement a entrainé une chaine de conséquences.

    CHAPITRE UN

    Enfin, je l’avais fait, j’avais abandonné ma petite vie d’Albacete et je m’étais embarqué dans une aventure sans billet de retour. Ils me dirent tous que j’étais complètement folle... Bon, je suppose que c’est ce qu’ils auraient dit si, au lieu de leur lâcher un très gros mensonge, je leur avais raconté la vérité.

    Ils m’accompagnèrent à la gare routière. Vous savez bien : mon père, ma mère, mes oncles et Marta, ma copine de toujours. Ils me dirent tous au revoir en m’embrassant et avec des larmes. Les plus âgés accusèrent le gouvernement. Mon père le fit avec rage, ma mère avec les yeux pareils à deux cascades. Marta me fit un clin d’œil et me dit de ne pas m’en faire. 

    –Quelle chance, tu as! –  susurra-t’elle à mon oreille en m’embrassant–. J’aimerais bien être à ta place.

    En réalité, je n’en doutais pas. Même si Marta avait su que j’étais en train de sauter dans le vide sans parachute ni filet, elle aurait dit, que même comme ça, elle aurait bien pris ma place. Mais Marta, c’était Marta, la folle, la désinhibée, la courageuse... Et moi, j’étais moi. Alba, celle à qui on donnerait le bon Dieu sans confession.

    Enfin, à la gare routière, tous s’imaginaient que je m’en allais à Madrid, d’où j’allais prendre un vol pour Athènes pour un travail merveilleux où on allait finalement valoriser mes capacités.

    Voyons, des capacités, j’en avais bien, oui. Je parlais trois langues, j’avais terminé avec succès le master qui avait coûté tant d’argent à mes parents et on pouvait dire que j’étais une fille travailleuse. J’étais déterminée, tenace. Ponctuelle, femme de parole. Enfin, une perle pour le marché du travail. Mais les mois  passaient et en réalité, je ne parvenais pas à avoir un vrai travail. Je fis un remplacement de maternité dans un call center, je passai des mois à mettre des ingrédients dans une chaine de pizzérias avec livraison à domicile et deux étés à servir des tables sur une terrasse. Voilà, c’était celle-ci,  mon expérience professionnelle. Une licence, un master et trois langues  m’avaient servi à ça. Bon, à ça et encore avec du mal ils considéraient que j’avais trop d’études.

    Je savais qu’en Espagne, il y a avait des millions de jeunes comme moi. Avec une multitude d’études et qui regardaient passer la vie en faisant la queue au chômage. Cependant, mon cas était différent à celui de la majorité d’entre eux. Moi, je n’accusais pas le gouvernement, ni la crise, ni le prix du pétrole, ni rien de ce qui obligeait la moitié des espagnols à émigrer pour gagner leur vie. Appelez-moi folle, mais quelque chose me disait purement et simplement que, chez moi, c’était le karma. Oui, le karma, pur et dur.

    Le Karma de ne pas avoir écouté cette petite voix qui me parlait depuis que j’étais petite. Celle qui, à deux ans m’inspira la fresque que j’avais réalisée avec des crayons de couleur dans le couloir d’entrée du petit appartement où j’habitais avec mes parents et mon frère Carlos. Cet élan qui me conduisit des années plus tard à peindre mon sac à dos, mes baskets, ma table d’école ... Enfin, je crois que vous le voyez bien. Je ne pouvais pas m’arrêter de peindre, c’était tout simplement ça. Je n’étais pas comme les autres gens, ceux pour qui une table est une table, et un drap blanc tout simplement un morceau de tissu qu’on utilise au lit. Je suis née avec des yeux habitués à voir des toiles sur toutes les surfaces vides. J’ai horreur du vide.  Je crois que c’est quelque chose de naturel. Vous n’avez pas remarqué? La nature en a aussi horreur. Elle recouvre tout avec de l’herbe et de fleurs,  des plantes éclosent dans les endroits les plus insoupçonnés. Tu marches dans la rue et tu te rends compte que des herbes font n’importe quoi pour se frayer un chemin parmi les pierres. Dans les joints de trottoirs.  Autour des drainages d’une descente d’une gouttière.

    Comme la nature, moi, j’exprimais cet immense monde intérieur qui me débordait sur tous les espaces vides que je trouvais. Je parlais peu et je dessinais beaucoup. Dans toutes les couleurs, si j’avais la chance de trouver des crayons de couleur, des feutres ou n’importe quel genre de peinture. En noir et blanc, si je n’avais qu’un morceau de fusain, comme je le fis cet été-là après le barbecue en famille.  Lorsque mon oncle Paco  insista en criant que s’il avait peint la façade de sa maison en blanc, c’était pour qu’elle reste comme ça. La famille entière regarda mon œuvre avec tant de réprobation que je restai figée comme un morceau de glace, un morceau de fusain en main.

    On me réprima de façon spectaculaire, ensuite on m’équipa d’une brosse, d’un savon et d’un seau d’eau. Pendant que les enfants de ma famille jouaient à chat perché, je fus obligée de faire disparaître la meilleur œuvre de ma vie. Ce n’est pas pour dire, mais cette fresque spontanée sur la façade de la maison de mon oncle Paco était une merveille. Les lutins, maison en champignon... Enfin, je me rendis. Ce fut le moment exact où je mis un gros bouchon sur ma créativité. Ils avaient beau me crier dessus, intérieurement, j’ignorais mes envies de peindre ou de dessiner.

    Karma.

    Le karma arrange tout.

    Il y a des livres qui disent que tu dois suivre ton destin ou sinon celui-ci se jette sur toi et se venge furieusement. Ton destin se trouve dans ce que tu aimes faire, ce qui te fait oublier le passage du temps, ce qui fait sauter ton cœur de joie. C’est ce qu’expliquent les livres sur le karma.

    Mais je n’y prêtais pas  d’attention. Je me  concentrais sur mes études, je faisais tous mes devoirs et me comportais comme la gentille fille que je devais être. Les Noëls se succédaient,  les Rois Mages se consacraient à me laisser toujours des choses utiles sous le sapin de Noël, comme des jeans, des baskets de sport, un sac à dos pour l’école. Moi, je les recevais avec un sourire si forcé que ça me faisait mal aux joues, mais personne ne s’en rendait compte.

    Et je suis arrivée à l’université.

    Les Beaux-Arts?

    Non, bien sûr que non. Le commerce.

    Qu’est-ce qu’avait à voir le monde des entreprises avec moi?

    Pour que vous le compreniez, je vais vous l’expliquer à travers une comparaison: la même chose qu’entre un escargot et un rhinocéros. 

    Oui, tout s’explique. Comme le monde n’était pas capable d’admirer mon art, je me consolais de voir le bonheur dans les yeux des gens que j’aimais. Cet éclat qui jaillissait des yeux de mes parents, de mes grands-parents, et mêmes de mes oncles, était ce qui ressemblait le plus à ce que j’avais connu pour une peinture. Très tôt dans ma vie, je suis passée de dessins de paysages à des dessins de sourires de ceux qui m’entouraient. Ça m’allait bien de faire plaisir aux autres.

    Je pris la décision de faire de ma vie une œuvre d’art. Je voulais me convertir en l’un de ses tableaux que tout le monde veut avoir dans son salon. Je m’adonnai avec tant d’effort à cette tâche, que, l’espace d’un instant, je cru que le monde de l’entreprise représentait  tout ce dont j’avais toujours rêvé, que moi-même, j’étais une entreprise avec des pattes et je ne connaissais rien d’autre qui pouvait me rendre plus heureuse. J’ignorais les hommes, c’était un des prérequis que je m’étais imposée à moi-même. Bon... Je n’étais de loin pas vierge, mais il faut dire que je perdis ma virginité par accident.

    Non, pas en tombant d’une bicyclette, même si le résultat aurait été pareil, comme je le dis.  Ça se produisit à la fête du village de ma copine Marta. Je m’en rappelle comme si c’était hier, l’été nous étouffait avec tout le poids de son ennui.  Quarante degrés d’ennui à l’ombre. Nous bûmes pour la première fois. Moi, j’avais dix-sept ans et Marta seize. Il y avait un garçon qui ... Luis, Pedro, Fernando. Vous voyez? J’aurais mieux fait de tomber de la bicyclette et que mon hymen reste collé à la route, ou au sable du chemin du village, ou à n’importe quoi d’autre, sauf au membre d’un garçon dont je ne me souviens même pas du nom.

    Comme je vous le dis: nous bûmes. Suffisamment. Le jeu typique de la bouteille. Si tu ne voulais pas te soumettre aux saletés qui te tombaient dessus chaque fois que le col de la bouteille te désignait, tu devais boire. A cette époque-là, j’avais déjà le karma avec moi, j’en suis convaincue. Je n’étais pas encore rentrée à l’université que je racontais déjà à tout le monde que le monde de l’entreprise, c’était mon avenir. Et le karma, qui se retrouve partout, aurait dû m’écouter. En fait, chaque fois que le maudit col de cette bouteille de Coca Cola me signalait, je buvais, dansais, chantais, criais des cochonneries dans la maison où se trouvaient les adultes. Avec le cœur au galop. Je me penchais par une fenêtre depuis l’extérieur. Je criais de toutes mes forces le répertoire complet de gros mots que je connaissais à cette époque-là– certes, assez pauvre, comme je vous l’ai déjà dit,  j’étais une gentille fille–. Je me recroquevillai comme si une balle s’abattait sur moi. Un homme se pencha sur moi, pendant que j’étais collée contre un mur, désireuse que le rebord me recouvre. Et il me recouvrit.  Ensuite, je me mis à courir. Je revins au groupe où j’étais en train de jouer.  Tous riaient sauf  Luis... Ou Pedro... Ou Fernando. Maintenant,  peu importe, comment il s’appelait. La question, c’est qu’ils rigolaient tous à part un garçon dont la seule chose dont je me souvienne c’est qu’il portait un bracelet en ficelles tressées. Il me regardait avec des yeux de compassion. Il me recommanda de toujours choisir de boire, à partir de ce moment-là. 

    –Tu n’as pas besoin d’avoir de honte  –avait-il dit.

    La vie est vraiment très chienne. Perdre sa virginité avec quelqu’un dont je me souviens de ce qu’il avait dit mais pas ni de son nom, ni de sa figure. Sacré travail !

    Je bus. Col de bouteille. Encore, je bus. Col de bouteille. De nouveau, je bus. Col de bouteille. Jusqu’à ce que mon corps n’acceptait plus d’alcool. Le cousin de ma copine Marta s’était rendu que les yeux avec lesquels Luis-Pedro-Fernando étaient en train de me regarder, n’étaient plus de compassion mais de désir. Lorsqu’à l’énième tour, le col de la bouteille me signala  moi et le cul, lui, il dit bien fort que ma punition était d’aller avec ce type-là (Luis-Pedro-Fernando- peu importe comment) dans la grange. Nous étions tous complètement bourrés. Même si moi, encore plus. Les gens se mirent à rire et le garçon  dût me prendre par la main pour me lever. J’étais complètement incapable de le faire de moi-même. Nous commençâmes à nous embrasser lorsque nous arrivâmes dans cet endroit à animaux chauds. On ne m’avait jamais embrassée et je dois reconnaître que la sensation me plut. L’alcool rend les gens sensibles, maintenant je le sais. A cette époque-là, je n’en avais aucune idée. Lorsque le gamin posa ses lèvres sur les miennes de cette manière si douce, je me sentis flotter sur un nuage. Il me susurra à l’ouïe qu’il avait toujours été amoureux de moi depuis la première fois qu’il m’avait vue. Vous voyez, lui, il n’était jamais sorti de son village et moi, ç’était la fois que ma copine Marta m’avait invitée ici. Faites vos conclusions sur depuis toujours. Mais bon, je l’avais cru. Je flottais bercée par la langue d’un garçon dont je n’arrive pas à me souvenir de son nom. Il parcourait ma bouche peu à peu, en me montrant l’exemple de ce je devais faire. Et la chaleur commença à s’emparer de moi. Nous  passâmes un bon bout de temps à nous embrasser. Il m’allongea sur la paille et il se mit sur moi, mais pas du tout, tout fou,  il continua de m’embrasser, pendant encore un bon moment.

    Je suppose que lui, il avait déjà un peu d’expérience, bien que pas beaucoup, vue sa jeunesse. Peut-être qu’il était vraiment amoureux de moi. En fait, il ne se lança pas  directement sur mes seins pour me les presser comme s’il n’y avait pas de lendemain. Comme s’il se trouvait en plein milieu d’un naufrage et qu’ils étaient les seules bouées de disponibles. Mes copines, oui, elles avaient connu ça dès leurs premières expériences. Moi non, j’avais eu de la chance, du moins pour ça. Le garçon, sans nom, m’embrasait et commença à me caresser d’abord les cheveux. Il me mit la langue dans l’oreille et je me tordis de rire. Lorsque j’ouvris

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