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la troisème mort d'hippolyte
la troisème mort d'hippolyte
la troisème mort d'hippolyte
Livre électronique109 pages1 heure

la troisème mort d'hippolyte

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À propos de ce livre électronique

2013, au coeur de la Syrie en guerre, les destins d'hommes et de femmes vont basculer en quelques semaines. Les circonstances vont briser leurs existences, révéler des passions illégitimes, vaincre leurs certitudes. Étrangement leurs vies bouleversées les renvoient enfin à leur propre réalité.

Euripide en 429 avant notre ère et Racine, en 1677, ont sondé les coeurs des hommes lorsque leur univers s'effondre. C'est cette mise en abime qui m'a encouragée à montrer combien les passions funestes des tragiques sont toujours les mêmes aujourd'hui.
LangueFrançais
Date de sortie1 févr. 2017
ISBN9782322137541
la troisème mort d'hippolyte
Auteur

Patricia Berenger

Patricia Berenger, professeur de Culture et d'Espagnol à la retraite.

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    Aperçu du livre

    la troisème mort d'hippolyte - Patricia Berenger

    Sommaire

    Pages de titre

    Page de copyright

    Patricia BERENGER

    LA TROISIEME MORT D’HIPPOLYTE

    EDITIONS :

    A

    Tous mes amis, très chers.

    Couverture : « Le Lion

    1

    2

    AVANT - PROPOS

    « Le rideau se lève. L’âme du livre va être jugée.

    Les yeux du lecteur sont deux petits génies qui

    cherchent les fleurs spirituelles pour les offrir à

    ses pensées. Tout livre est un jardin. Heureux celui

    qui coupe ses roses pour en nourrir son âme ! …

    Les lampes de l’imagination s’allument en recevant

    le baume parfumé de l’émotion. »

    Le rideau se lève.

    Federico GARCIA LORCA

    3

    4

    «  La troisième mort d’Hippolyte »

    PERSONNAGES :

    . ASSAD : Syrien ; Chef d’entreprise : Société d’Import Export. 63 ans en 2013.

    . JANET : Anglaise ; Première épouse de Assad. Morte à 52 ans en 2000.

    . BEJHA: Syrienne ; Deuxième épouse de Assad. 22 ans en 2013.

    . LEÏLAH : Syrienne ; Maîtresse de Assad. 45 ans en 2013.

    . AMOR: Anglo- Syrien ; Fils de Assad et Janet. 30 ans en 2013.

    . NADIA : Syrienne ; Epouse de Amor. 25 ans en 2013.

    . FATTOUM : Syrienne ; Mère de Bejha. 40 ans en 2013.

    . CHEIK : Syrien ; Contremaître, ami et confident de ASSAD. 50 ans en 2013.

    *****************

    LIEUX :. Ville portuaire sur la mer Méditerranée en SYRIE : TARTOUS .

    . Gouvernorat de HOMS, est de la SYRIE.

    . Village de WADI EL-CHARM.

    5

    6

    CHAPITRE 1

    «  Life’s but a walking shadow….

    It is a tale told by an idiot

    Full of sound and fury,

    Signifygning nothing. "

    SHAKESPEARE : Macbeth

    Acte V. Scène V.

    (

    7

    8

    21 septembre 2013. 7 heures du matin

    Dans le petit matin clair, elle emmena ses chèvres au pied du pic rocheux. La fillette les laissa brouter les premières touffes d’herbe gorgées de rosée et gravit prestement le petit sentier pentu. Là haut, assise au bord du précipice, comme chaque jour, elle jouissait du spectacle du soleil levant : au fond de la vallée le cercle d’or s’élevait peu à peu et emplissait la vaste plaine des premières couleurs du jour ; elle saisissait d’un regard le village blanc, la mer d’oliviers à perte de vue, et au milieu des champs la vaste demeure encore endormie de Assad, le maître. Dans le ciel un faucon déployait ses larges ailes et tournoyait au dessus de sa proie. La fillette terrifiée, le suivait du regard mais il était loin de ses chèvres.

    Soudain le faucon piqua et fit de l’ombre au soleil.

    Assad prêt à partir s’arrêta un instant pour suivre le vol du faucon. Le gardien aidé de Cheik, rangea les valises dans le coffre du 4X4. Assad finissait sur le perron un dernier café.

    En silence la voiture fila au bout de la plaine vers la route qui menait à Tartous. Assad avait peu dormi ; il songeait à tout, et rien ne semblait clair. Son projet immédiat seul le confortait dans l’idée qu’il fallait l’accomplir : il restera trois à quatre jours à Tartous pour mettre de l’ordre dans les affaires de la société ; prendre les décisions qui s’imposent à court terme ; rencontrer les financiers et les donneurs d’ordres. Jusqu’à présent la ville restait encore à l’écart des combats. Tout encore donnait l’illusion d’une vie normale ; le trafic maritime semblait même plus intense ; la marine russe malgré les polémiques d’un repli, restait en place dans le port. Il est vrai que sa position stratégique ici en Méditerranée, restait plus que jamais décisive pour les gouvernements russe

    9

    et Syrien. Les importations suivaient encore une cadence normale mais posaient des problèmes de logistique pour leur acheminement à travers le pays. Quant aux exportations de bétail et de coton du sud et de l’est du pays qui transitaient ici par le biais de la société d’Assad, les cahiers de charges ne répondaient plus aux demandes extérieures, tant était aléatoire et critique la situation du pays surtout au nord ouest. Assad, cependant restait encore optimiste ; il pensait que cela ne durerait pas. Il n’avait jamais voulu se compromettre en politique et avait rejeté toutes les propositions de gestion économique ou maritime du port qu’on lui proposait. Il partira dans quelques jours à Moscou, où il séjournera deux semaines. Il est urgent pour lui de rassurer et de convaincre ses clients mais aussi de diversifier les offres afin d’en conquérir d’autres. Mais il était sceptique et pensait que cela serait bien plus compliqué qu’il voulait bien l’admettre . Ces jours-là à Tartous, Il dormira chez Leïlah ; y penser pour la première fois, le réconforta. Cette pensée tout de suite le ramena vers sa femme Bejha, restée au domaine et qui ne s’était pas levée ce matin pour le saluer. Il est vrai qu’elle dormait très tard chaque jour et que rien ne pouvait la distraire le matin de sa chambre. Comment avait-il pu se tromper à ce point quand il épousa cette femme il y a déjà trois ans ! Plus rien désormais ne la liait à lui, mais elle était sa femme et il ne voulait pas renoncer à ce mariage ; il voulait un autre enfant ; peut-être alors changerait-elle… Souvent cette vision le retenait lorsqu’il la surprit un matin alors qu’il se promenait à cheval près du ruisseau des roches blanches au nord du village. Vêtue d’une longue et fine chasuble, elle dansait et chantait dans l’eau. Les reflets du soleil et le ruissellement de l’eau sur son corps était un spectacle si beau qu’il en resta muet de stupeur, comme étourdi. Ce corps juvénile d’une vierge si belle, souple et ardente qui sans le savoir dansait et chantait comme si elle faisait l’amour à la nature… Il sut très vite qui elle était. Agée seulement de dix sept ans, vierge et timide, elle allait au lycée à Tartous, et l’été elle filait le coton et fabriquait des tapis au village dans la maison de sa mère. Fattoum comprit très vite la chance et l’honneur qu’avait sa fille d’avoir été remarquée par le maître. Elle intrigua si bien, finit par le compromettre avec sa fille au vu et au su des villageois, tant et si bien qu’il se résolut à l’épouser.

    10

    Il voulut d’un mariage intime presque secret dans sa propriété et Fattoum s’inclina trop heureuse que le maître ait choisi sa fille comme épouse.

    La nuit même de leurs noces il déchanta. Elle s’effaroucha, refusa ses avances, pleura beaucoup et finit par s’endormir comme une enfant punie. Fattoum la sermonna, lui parla de devoir, d’obligation, d’obéissance à son époux. Behja petit à petit se résigna : offrit son corps à cet homme qui aurait pu être son père. Jamais plus elle ne dansa ni chanta comme ce jour où, au bord du ruisseau il fut fasciné pour la vie. Rien ne semblait l’intéresser, elle ne voulait prendre aucune responsabilité ou décision quant à la gestion domestique du domaine. Elle dormait beaucoup, sortait très peu, écoutait des CD toute la journée, regardait des sitcoms à la télé, et commandait sur les sites de mode des dizaines de vêtements, et de chaussures. Le soir encore elle restait silencieuse et semblait ailleurs. Au dîner Assad et son fils Amor, las de son manque d’intérêt ne cessaient de parler entre eux du domaine, de la situation économique et politique du moment. Lorsque Assad la rejoignait parfois tard dans la nuit, elle acceptait muette et résignée leurs rapports. A Tartous, Leïlah va enfin lui apporter le réconfort dont il a besoin ; elle sait comme personne lui redonner confiance, le distraire, l’aimer et l’attendre toujours. Parfois il pensait qu’il aurait dû l’épouser, elle, Leïlah, mais c’était trop tard maintenant.

    Il était soulagé d’avoir laissé le domaine dans les mains de son fils

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