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Retour Aux Jonquières
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Livre électronique218 pages3 heures

Retour Aux Jonquières

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À propos de ce livre électronique

Il rêve d’une écurie d’entraînement réussie. Mais les sabotages et les incendies criminels pourraient détruire ses plans. Pourra-t-il restaurer le passé et préserver son avenir ?
Alors qu’il avait la vingtaine, Sébastien Maréchal a repris les écuries d’entraînement de son père. Mais une tragédie a frappé la jeune famille. Il a perdu sa jeune épouse, ce qui l’a laissé veuf. Après des années à fuir son passé et à désormais la cinquantaine, il revient en Provence, dans sa propriété Les Jonquières, déterminé à reconstruire les ruines d’une vie qu’il a quittée il y a toutes ces années.
Parmi les champs de lavande, les plages de sable blanc et les forêts sans fin, Sébastien se lance dans un combat pour sauver sa propriété d’un promoteur vicieux qui n’est pas vraiment respectueux des lois et il fait appel à un détective privé pour l’aider à retrouver l’agresseur.
Malgré toute cette tourmente, Sébastien se lie d’amitié avec son petit-fils de cinq ans, au grand dam de sa fille qui l’a renié et qui déteste les chevaux, les blâmant pour la mort de sa mère. Lorsqu’elle apprend que Sébastien donne des cours d’équitation à son fils Thomas elle est furieuse. Non seulement ses biens sont sérieusement menacés, mais une réconciliation avec sa fille semble plus lointaine que jamais ...

LangueFrançais
Date de sortie21 avr. 2024
ISBN9789083396422
Retour Aux Jonquières
Auteur

Caroline Muntjewerf

Caroline Muntjewerf, an author of fictional standalone novels, was born and raised in the Netherlands. She mostly worked as a care-worker in the Netherlands, United Kingdom, and Germany where she lived for several years. Around the turn of the century she started writing creatively after she'd kept travel journals while traveling / backpacking through quite a few countries where she met people from a variety of cultures and experienced their different countries. Back home in The Netherlands, she kept writing and working as an indie author. Apart from creating stories, she has written two screenplays as well, based on two of her books. Find out about her novels on this page or check out her website https://cmuntjewerf.com

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    Aperçu du livre

    Retour Aux Jonquières - Caroline Muntjewerf

    ~1~

    Le printemps en Provence a été beaucoup plus sec que les années précédentes et les environs dégagent désormais une aridité peu commune pour la région à cette époque de l’année. Les champs herbeux ondulent argentés sous la brise vive et chaude. En contraste, le feuillage vert des arbres sur les douces collines dégage une fraîcheur bienvenue. Sébastien conduit sa voiture à travers le paysage dont il se souvient bien, respirant l’air pur de la campagne. Ses cheveux noirs et courts se soulèvent dans des mouvements impétueux tandis que le vent chaud passe par la vitre ouverte de la voiture. Il a quitté Paris tôt ce matin. Sa valise avec certains de ses vêtements est dans le coffre. Il compte récupérer le reste de ses affaires une fois réinstallé dans sa maison non loin du bord de mer. Son deuxième mariage a échoué deux ans plus tôt et depuis la séparation, sa vie citadine lui a presque imperceptiblement échappé. L’envie de la vie qu’il avait connue à la campagne avait progressivement vaincu son amour pour la ville au fur et à mesure des pensées de son enfance insouciante à la montagne, et son adolescence auprès des chevaux de son père avait inondé sa mémoire. Et son mariage avec Natalie qui était promis à un bel avenir, si le destin ne s’en était mêlé.

    Il est certain de pouvoir remettre sur les rails ses écuries d’entraînement. Un sourire subtil joue brièvement sur ses lèvres charnues. Le sourire s’évapore quand il se souvient de son sort, de la raison pour laquelle il a quitté cette région.

    Son regard croise des chèvres qui errent au milieu de la route et il ralentit. Le vieil homme qui les accompagne guide les animaux sur le côté. Il lève la main en guise de salutation et laisse passer Sébastien.

    « Bonjour », dit Sébastien à travers la vitre ouverte de la voiture et il contourne le petit troupeau avant de reprendre de la vitesse. Un autre virage de la route révèle la petite ville allongée là, baignée de soleil, à flanc de colline, mais il ignore la route qui peut l’y conduire.

    La dernière fois qu’il a rendu visite à ses parents, c’était lorsque son père a eu 74 ans l’année dernière. Sa conscience le tourmente parfois de ne pas être plus prévenant envers le couple de personnes âgées, mais il s’est convaincu depuis longtemps que son père était un homme compréhensif.

    Au croisement, à peine visible derrière les buissons, se trouve l’ancienne enseigne de la propriété qu’il a négligée depuis une vingtaine d’années. Il monte le chemin de terre jusqu’à ce que, sur sa gauche, il aperçoive ce qui était autrefois la piste de sable où étaient entraînés les chevaux. Elle est entièrement envahie par les herbes hautes qui s’étendent jusqu’à la zone boisée de l’autre côté. À sa droite, les champs ne semblent guère meilleurs. Son pied relâche légèrement l’accélérateur et il continue à un rythme plus lent. Devant lui, la vieille ferme avec ses écuries adjacentes apparaît devant lui, et il se dirige lentement vers la cour. Il ouvre la portière de la voiture mais avant de sortir, il laisse son regard dériver sur la propriété abandonnée. La solide structure en pierre est toujours debout et semble avoir résisté aux épreuves de la nature, mais quelques portes d’écurie pendent par leurs gonds. Sébastien sort dans la cour et se dirige vers l’une des écuries. Le nom du cheval est encore à peine visible à travers l’enseigne décolorée par le soleil : Jeune Homme. L’animal était son cheval préféré et un champion à son époque. Alors que Sébastien gratte les boiseries pourries, la porte de l’écurie tombe enfin de son poteau en bois pourri au sol. Sébastien s’écarte rapidement tandis que les planches créent un nuage de poussière à ses pieds. Ses yeux observent la cour devant la maison et les écuries vides depuis tant d’années.

    Il remarque les feuilles mortes amassées dans les coins des dépendances alors qu’il s’avance pour jeter un œil aux champs qui bordent les écuries et la maison à l’arrière. Ils ne semblent guère meilleurs que la piste d’entraînement. S’il n’avait jamais su à quel point ces champs étaient remplis de chevaux, ils auraient pu passer pour un coin de nature sauvage. Sébastien fait quelques pas dans les herbes hautes et passe sa main sur leurs pointes lorsqu’il trébuche sur un objet dur. Il balaie l’herbe et se penche pour trouver un rocher lisse sur lequel est gravé un nom : Belle. Son fidèle chien, enterré ici il y a plus de quarante ans. Comme il avait pleuré ce beau chien. Il s’était senti tellement bouleversé que son père l’avait envoyé en vacances pour se remettre de la perte de son animal de compagnie bien-aimé.

    Sébastien lâche la touffe d’herbe qui revient en place et il redresse le dos.

    Il retourne dans la cour devant la maison et se dirige vers la porte de la cuisine. La peinture s’écaille de son poteau blanchi par le soleil et certaines petites fenêtres carrées sont fissurées et brisées. Lorsqu’il découvre que la porte est verrouillée, il retourne à sa voiture, monte à bord et repart, laissant derrière lui un nuage de poussière.

    En passant devant la forêt de La Fontenelle, Sébastien aperçoit bientôt la belle demeure blanche, ou « château » comme on l’appelle localement, qui apparaît devant lui. Le large parvis est vide et les alentours semblent abandonnés, mais alors que Sébastien descend de sa voiture, les hennissements des chevaux parviennent à ses oreilles. Lentement, comme s’il ne voulait pas troubler le calme, il se dirige vers une porte sur le côté de la grande maison. Il fait deux pas, et constate que cette porte de cuisine n’est pas verrouillée. Il voit sa belle-mère le dos tourné, au-dessus du lavabo, ses bras faisant des mouvements occupés.

    « Bonjour, Sylvia », dit-il. Sa belle-mère, avec sa manière énergique familière, se retourne et son visage s’illumine.

    « Sébastien ! » s’exclame-t-elle et elle se précipite vers lui en s’essuyant les mains sur son tablier. « Sébastien », répète-t-elle alors qu’il sent ses mains humides sur ses joues.

    « Pourquoi ne nous l’as-tu pas dit ? » Elle dépose un baiser sur sa joue.

    Sébastien hausse les épaules : « Je suis là maintenant. Étais-tu occupé ? »

    Sylvia écarte la remarque. « Peu importe, je suis juste en train de nettoyer de vieilles poteries que j’ai trouvées dans l’un des hangars. Comment vas-tu ? » Elle lui fait signe de s’asseoir. « Comment va Paris ? »

    Sébastien remarque que ses cheveux longs sont encore plus fanés, passant de leur corbeau autrefois brillant à une teinte plus claire. Il lui répond avec une autre question. « Comment va Papa ? »

    « Il va bien, il est dans son bureau. » Elle le regarde avec des yeux qui demandent une explication. Même si ce n’est pas elle qui lui a donné la vie, elle sent toujours quand quelque chose le préoccupe.

    « J’ai décidé de revenir, Sylvia », dit Sébastien.

    Les yeux bleus de Sylvia montrent un subtil signe d’inquiétude.

    « Tu ne voudrais pas que je le fasse ? » lui demande Sébastien.

    « Non, non ! » objecte-t-elle. « Bien sûr que tu devrais revenir quand tu veux ! » Elle le prend par le bras. « Viens, parlons à Pierre », le conduisant vers le hall. « Tu es peut-être revenu juste à temps », dit-elle. « Il y a quelques jours seulement, ton père a reçu une offre pour Les Jonquières. »

    « Quoi ? Mais il ne peut pas les vendre. Peut-il ? »

    Sylvia est obligée de le contredire. « Oui il peut. C’est toujours à son nom. Et comme tu ne t’y es guère intéressé ces vingt dernières années », elle ouvre la porte du bureau de Pierre, « on ne rajeunit pas, et ... » De derrière son bureau, Pierre lève la tête vers les deux qui viennent d’entrer. « Sébastien ! » dit-il, surpris. Sébastien se dirige vers son père et l’embrasse. « Comment vas-tu, Papa ? »

    Le visage du vieil homme se détend lorsqu’il pose les yeux sur le fils qu’il ne voit pas aussi souvent qu’il le souhaiterait. « Tu restes longtemps ? »

    Sébastien hoche la tête. « Oui, je resterai longtemps. Je souhaite revenir aux Jonquières. »

    Pierre le regarde en face, puis lui donne une tape sur l’épaule : « Merveilleux ! » Son père lui lance un autre regard, un regard qui le met mal à l’aise. « Papa. Ne me dis pas que tu as vendu les Jonquières. »

    Les yeux de Pierre se posent sur le visage de son fils, puis il se tourne vers son bureau et d’un mouvement rapide, il attrape une feuille de papier de sa surface. « Tu es arrivé juste à temps », et il tend le papier à Sébastien. Les yeux de Sébastien glissent rapidement sur les lignes avec les plans et les conditions de vente. « Mais pourquoi, Papa ? Pourquoi tu voudrais vendre sans nous en informer au préalable ? »

    Pierre réalise maintenant qu’il a peut-être été quelque peu subjectif dans sa décision, pensant qu’aucun de ses fils ne voudrait retourner aux Jonquières. Il lève les mains : « Je pensais … Je pensais, si tu continues à vivre à Paris. Et avoue-le ! Tu as dit que tu ne voulais plus jamais vivre aux Jonquières après le décès de Natalie … et quant à François, il n’est décidément pas intéressé. » Les deux hommes se regardent alors que Sylvia se tient à côté de son mari. « Cécile non plus », dit-elle. « Tu sais qu’elle n’a jamais aimé les chevaux ».

    Sébastien tourne la tête et regarde par la fenêtre. Dans la cour, quelques jockeys de son père ramènent des chevaux de course à leurs écuries. Il avait espéré pouvoir améliorer d’une manière ou d’une autre ses relations avec sa fille Cécile qui était devenue une étrangère.

    « Quand l’as-tu vue pour la dernière fois, Sébastien ? » entend-il demander Sylvia. Il se retourne ; il ne se souvient pas de la dernière fois qu’il l’a vue. « Comment va-t-elle ? » demande-t-il.

    Sylvia soupire et secoue la tête. « As-tu mangé ? » demande-t-elle. « Dois-je demander à Jeannette de te préparer quelque chose ? »

    Pierre s’approche de son fils et lui pose la main sur l’épaule. « Je suis content que tu aies décidé de revenir aux Jonquières. Tu appartiens là. Tu n’as jamais appartenu à Paris. »

    Sébastien abandonne, son père a raison. Depuis plus de vingt ans, il fuit des situations qu’il n’aurait jamais pu changer. Sylvia s’interpose entre eux et enroule ses bras autour de son mari et de son beau-fils. « C’est bon de te revoir », dit-elle.

    La température a baissé de quelques degrés maintenant que le soleil s’est déplacé plus à l’ouest, laissant derrière lui la Méditerranée. Il y a un calme dans l’air lorsque Sébastien déambule à l’orée de la forêt qui borde les champs. Une vague lune éclaire son chemin et il entend certains chevaux de son père se traîner dans l’herbe.

    Il était un fervent cavalier lorsqu’il était plus jeune, mais peu à peu il a perdu l’amour qu’il avait pour les animaux ; la manière particulière dont le destin joue avec la vie des gens. Sébastien s’appuie sur la clôture et remarque les chevaux alors que le clair de lune scintille sur leur dos. On ne pourrait jamais leur reprocher la mort de sa femme. Cela fait presque vingt-cinq ans. L’un des chevaux s’approche du grillage et pose sa tête contre la main de Sébastien. Il sent le nez de velours de l’animal frotter sa peau. D’un mouvement habituel, Sébastien caresse l’animal sur son cou. Puis, brusquement, il s’éloigne de la clôture et retourne au manoir blanc qui est éclairé par quelques lampadaires à l’arrière de la maison. Il retrouve ses parents assis sur la terrasse, en train de boire un verre de vin. Son père le regarde ; il sait qu’il était avec les chevaux. Sébastien s’assoit pendant que Sylvia lui sert également un verre.

    « Nous avons actuellement vingt-huit chevaux », dit Pierre. « Neuf sont à nous, le reste, nous l’entraînons pour les autres. »

    Sébastien jette un coup d’œil à sa belle-mère. Comme son père, elle aussi a toujours regretté qu’il ait tourné le dos à ce qu’il avait toujours aimé. « Vingt-huit ? » répond Sébastien.

    Pierre regarde sa femme avant de s’adresser à Sébastien. « Tu sais toujours ce que Natalie … »

    « Papa, s’il te plaît. »

    « Non, mon fils, écoute-moi. Tu ne peux pas continuer à fuir ça. Natalie a eu l’idée de faire un jour des Jonquières un foyer pour chevaux de course vieillissants. Tu sais à quel point elle aimait ces animaux … »

    « Les animaux l’ont tuée », rappelle Sébastien à son père.

    « Tu ne peux pas continuer à blâmer les chevaux pour cet accident, Sébastien », dit Sylvia. « Ton père a raison. Tu devrais faire des Jonquières un foyer pour chevaux de course retraités, à la mémoire de Natalie. C’est ce qu’elle a toujours voulu. »

    Sébastien détourne la tête. Il n’aime pas qu’on lui rappelle le seul amour de sa vie. « Nous verrons », dit-il en se levant pour entrer dans la maison. Le regard de Sylvia le suit tandis que son visage exprime de l’empathie. Les rides du visage de Pierre s’accentuent et il tourne son verre de vin entre ses doigts. « Parfois, je ne le comprends pas. On s’attendrait à ce que nous, les vieux, soyons coincés dans le passé, mais quand je le regarde … »

    « Donne-lui du temps », dit Sylvia.

    Le lendemain matin, la voix enragée de Pierre retentit par la fenêtre ouverte de son bureau. Les garçons d’écurie tournent la tête en direction du bureau ; ils ne sont pas habitués à ce que leur patron soit aussi furieux. Sylvia laisse le panier avec les fleurs qu’elle a coupées et entre dans la maison où elle croise son beau-fils dans le couloir. Il vient de descendre les escaliers, pieds nus et vêtu seulement d’un pantalon de pyjama.

    « Qu’est-ce qu’il a ? » demande-t-elle.

    Sébastien fronce les sourcils alors qu’il continue vers la cuisine. « Il est au téléphone avec ce promoteur immobilier. »

    « Et ? »

    « Eh bien, ça n’a pas l’air bien », constate Sébastien en versant du café dans une tasse. Il se lève tard ce matin. C’est la voix colérique de son père qui l’a réveillé.

    « Je ne me souviens pas qu’il ait jamais été aussi en colère ? » remarque Sylvia alors qu’elle fait face au couloir avec un air surpris. Ils entendent un bruit sourd venant du bureau.

    « Je peux », dit Sébastien. Le souvenir de son père troublé et en colère qui le giflait quand il était enfant lui traverse brièvement l’esprit. C’était alors le vieux valet d’écurie Thomas qui l’avait consolé.

    La porte du bureau s’ouvre et un Pierre au visage en colère entre dans le hall. Son indignation semble l’avoir vieilli de quelques années encore. « Bâtard ! » crie Pierre. Sylvia se dirige rapidement vers lui et pose une main sur son bras. « Pierre, s’il te plaît. » Son affection apaisante ne change pas son attitude.

    « Ce salaud me menace de procès ! Mais il n’a rien contre moi ! » crie Pierre.

    Sébastien est surpris. « Un procès ? Pour quelle raison ? »

    « Nous n’avons même pas signé de contrat ! » crie Pierre.

    « Papa », dit Sébastien d’un ton apaisant. « S’il te plaît, calme-toi un peu. »

    Pierre le regarde, la colère encore visible dans ses yeux. « Il dit que nous avions un accord et que maintenant que j’ai décidé de ne pas vendre, il prétend que je l’ai ruiné. »

    « Vendre quoi ? » Alors Sébastien se rend compte. « Vendre les Jonquières ? »

    « Oui ! Quoi d’autre ! »

    Sylvia passe sa main le long du dos de Pierre. « Viens t’asseoir, chéri. Fait attention à ton cœur. » Avec un gros soupir, Pierre écarte une chaise et s’assied à table.

    « As-tu appelé monsieur Ledoux ? » demande Sylvia. « Il réglera le problème. »

    Sébastien prend place à côté de son père. « Papa, il n’y a pas d’affaire quand il n’y a pas de contrat entre vous deux. » Sylvia pose une tasse de café devant son mari. « Sébastien a raison. Ne t’énerve pas à ce sujet. »

    Le visage colérique de Pierre se détend peu à peu. « Je ne supporte pas qu’on m’accuse », dit-il. « Et ce n’est pas mon problème s’il est presque en faillite. »

    « En faillite ? » se demande Sébastien. « D’où allait-il donc tirer l’argent pour acheter les Jonquières ? »

    Pierre soupire. « Il avait un accord avec une banque. Ils allaient financer son projet, et quand tous les appartements de luxe seraient vendus, il les rembourserait », mettant ainsi l’accent sur le luxe.

    « Quoi ? Des appartements de luxe aux Jonquières ? »

    « Sur les Jonquières », le corrige son père. « Peux-tu imaginer ce magnifique paysage rempli d’appartements pour les riches venus de Dieu sait d’où ? »

    Sébastien secoue la tête. « Cela aurait ruiné toute la région. Mais, Papa, tu voulais vendre ! »

    « Je ne savais pas quels étaient ses projets ! » se défend Pierre. « Si j’avais su, je n’aurais jamais considéré son offre. » Il baisse les yeux sur sa tasse de café. « Il m’a

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