Col
Sous la légère pression du vent, la guirlande de lampions frémit et clignote. On entend comme un tintement, léger mais bien présent, qui crée une attente, une impression confuse qu’une personne va faire son entrée en scène ou prononcer un discours. Les conversations des hommes baissent subitement d’un ton, et tous regardent autour d’eux, un peu inquiets, comme si on les espionnait. La nuit les empêche d’accéder à l’autre côté de l’obscurité. Dans la lumière, l’oeil ne peut pas distinguer les adversaires qui se terrent dans le noir. À intervalles réguliers, une très jolie note flûtée s’élève, Pierre reconnaît le cri de liaison du Petit-duc. Il frissonne, se dit que c’est le moment de partir, qu’il faut se lancer et profiter de ce qui ressemble à un signal. Maria, qui arrive avec le dessert, fera diversion.
– Aiò Pierre, comment ça tu pars maintenant? On n’a pas fini!
– Et Alain n’est même pas encore arrivé!
Pierre prend un air entendu, ça il sait bien faire, et pose sa voix, gravement:
– On m’attend.
– Hé ce
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