Bienvenue à Notre-Dame-de-l'Os

Par Émilie Pépin et Danny Rotondo

Parfois, la curiosité ne paie pas. C’est ce qu’apprennent Dan et Milie lorsqu’ils atterrissent dans un village fantôme, où un vieillard terrifiant souhaite les faire disparaître. Que cache ce vieil homme dans sa remise, au beau milieu du cimetière?

À vous de le découvrir, si vous en avez le courage…

Bienvenue à Notre-Dame-de-l’Os!

• Langue: Français
• Éditeur: Éditions Scarab
• Date de sortie: 21 oct. 2022
• ISBN: 9782897656485

Aperçu du livre

Chapitre 1

Situé au milieu de nulle part, juste après ce qui nous semblait être le bout du monde, se cachait le petit village de Notre-Dame-de-l’Os. La plupart du temps, il surgissait derrière une brume, épaisse comme une purée de pois, une fois la nuit tombée.

À première vue, on pouvait croire que ce lieu était un village fantôme. On aurait dit qu’il pouvait apparaître et disparaître comme par magie. De l’intérieur, cette commune lugubre était parsemée de maisons cultivant les toiles d’araignées au coin de leurs toits, de leurs fenêtres et de leurs portes. Ces bâtiments, tous aussi sinistres, étaient plongés dans les ténèbres. Aucune lumière ne réchauffait ces étranges chaumières.

Ce soir du début du mois de juin, une voiture s’approchait, tous phares allumés. Deux amis, Dan et Milie, occupaient le véhicule.

Lui, un jeune homme dans la vingtaine, écrivait des romans, et elle, une femme du même âge que son ami, était illustratrice. Milie pouvait dessiner à la perfection tout ce qu’elle voyait dans sa tête. Tous deux étaient invités à faire des animations auprès d’élèves dans différentes écoles. Cependant, il leur restait encore une centaine de kilomètres à parcourir avant d’atteindre leur destination.

Dan et Milie devaient s’arrêter dans ce lieu perdu afin d’y passer la nuit.

L’illustratrice, qui conduisait la voiture depuis des heures, était exténuée. Le soleil, qui tombait en chute libre depuis quelques minutes, ne l’aidait pas à rester éveillée. Le temps pressait pour trouver un endroit où dormir.

— Nous sommes tellement loin que j’ai l’impression d’être sur une autre planète, commenta Dan en regardant par la fenêtre de la portière.

Il actionna le bouton pour abaisser la vitre et prendre une bouffée d’air frais.

— Je vois juste du noir et du brouillard, murmura-t-il.

— Je ne sais pas où nous sommes, répondit l’illustratrice, découragée.

La voix du cellulaire de Milie résonna dans le véhicule, les faisant sursauter.

« Signal GPS perdu. »

— Tu vois, même mon téléphone ne trouve plus aucun réseau, se démoralisa-t-elle.

Dan étudia le cellulaire un moment avant de reporter son attention vers le paysage embrumé.

— Oh ! Là ! s’énerva-t-il, le doigt pointé devant lui. On dirait un village derrière cette rangée d’arbres.

Cependant, Milie ne percevait pas très bien l’endroit que son ami lui indiquait. Le brouillard opaque était au rendez-vous.

Lorsque Milie vit une route perpendiculaire qui leur autorisait de pénétrer dans cet endroit peu invitant, elle profita de l’occasion et s’y engagea aussitôt.

Elle diminua la vitesse de la voiture, question d’être prudente.

La fenêtre de Dan était toujours baissée. Le vent léger qui entrait dans l’habitacle leur faisait le plus grand bien. Le début du mois de juin avait été particulièrement chaud.

Les phares du véhicule leur permettaient à peine de voir le chemin devant eux, en raison de cette brume cauchemardesque qui flottait au-dessus du sol. En prêtant l’oreille, ils entendaient les cris stridents de chats qui se disputaient. Au loin, l’écho du chant d’une chouette résonnait encore et encore.

— Brrr ! C’est à glacer le sang cet endroit ! se lamenta Dan sur un ton apeuré.

Milie le regarda du coin de l’œil. Elle se dit, en dessinant un rictus sur ses lèvres, qu’il ne changerait jamais.

Les deux amis se connaissaient depuis l’enfance. Elle savait qu’il avait peur de tout, même de son reflet.

Malgré l’obscurité, Milie et Dan pouvaient constater facilement que les rues étaient désertes. Enfin, pas tout à fait… si on observait avec attention, on pouvait percevoir des ombres se faufiler ici et là. Un vieux lampadaire éclairait le chemin central avec sa lumière agonisante.

— On dirait le décor d’un film d’horreur des années…

Mais Dan n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’il hurla :

— ATTENTION !

Milie écrasa aussitôt la pédale de frein. La voiture s’arrêta tout en faisant crisser ses pneus.

Milie garda les yeux fermés, certaine d’avoir frappé quelqu’un sorti du brouillard.

Elle finit par ouvrir ses paupières lourdes de fatigue.

Un maigre chat noir aux poils hérissés s’était planté devant le véhicule, paralysé par la peur. Il dévisagea les deux amis, de ses yeux jaunes et globuleux, avant de s’enfuir sans un son.

— Ce n’est pas vrai ! laissa échapper Milie, les mains dans les airs. Mais qu’est-ce qu’il fait là ? Et toi, tu n’étais pas obligé de crier comme si c’était toi qui allais te faire écraser ! Ce n’est qu’un chat de gouttière ! Il aurait évité la voiture.

— Désolé ! se