Chemin de traverse
L’église vient de sonner six heures : le train ne devrait plus tarder. Au bout du quai envahi par les pissenlits, le grand Dédé fait son apparition, l’air hagard et les bras ballants. Dédé, quand on le voit pour la première fois, on croit toujours qu’il est tombé du lit. Il est un peu bizarre. Toujours à jeter des coups d’œil à gauche à droite, comme s’il craignait de rater quelque chose. Dédé, c’est le chef de gare. Enfin, c’est comme ça qu’il veut qu’on l’appelle ! En vérité, mis à part ses chats et deux ou trois poules qui viennent lui picorer dans le creux de la main, ici, il n’a personne à commander.
Quarante ans qu’il est fidèle au poste, Dédé. Quarante années à guetter le passage des trains. Quarante ans de bons et loyaux services qui lui ont récemment valu un article et une photo
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