Ces Liens Qui Nous Unissent: Obsession-Livre 1

Par Amy Blankenship

Sanctuary est un lieu de vacances vaste et isolé, caché au sommet de sa propre montagne privée. Angel Hart a grandi dans sa famille, propriétaire de l'endroit, protégée en permanence du monde réel. Alors entourée des trois hommes qu'elle aimait le plus au monde, jusqu'à ce que le divorce de ses parents ne l'arrache à eux, Angel menait une vie privilégiée et protégée. Deux ans plus tard, elle rentre chez elle pour leur rendre visite, accompagnée de son petit ami.
Brusquement, Angel se retrouve l'objet de l'affection de nombreuses personnes et elles n'ont pas l'intention de la laisser quitter Sanctuary une seconde fois. De secrètes obsessions se muent en un jeu mortel de possession, alors que les hommes qui l'aiment deviennent peu à peu les habitants les plus dangereux de la montagne.

• Langue: Français
• Éditeur: Tektime
• Date de sortie: 8 avr. 2017
• ISBN: 9788873042310

Aperçu du livre

Ces Liens qui Nous Unissent

Série Obsession

Author Amy Blankenship

Translated by Louise Le Bars

Copyright © 2010 Amy Blankenship

English Edition Published by Amy Blankenship

French Edition Published by TEKTIME

All rights reserved.

Chapitre 1 : Sanctuary

Angel Hart jeta un coup d'œil à la vitre épaisse de la fenêtre, prise d'une envie folle de se cacher face à la hauteur que prenait l'hélicoptère, alors qu'il volait vers la station de vacances où elle avait grandi. Elle adorait cet endroit... mais l'aimait tellement plus vu du sol. Voler était sa seule et unique phobie et elle ne faisait que ça depuis ces dix dernières heures. Dégageant sa frange des yeux, elle jeta un regard à son frère Tristian, se demandant ce qui lui avait pris de les faire se retrouver à l'aéroport en sachant qu'il devrait rentrer par hélicoptère à la maison.

Elle tenait pour certitude que Tristian détestait bien plus qu'elle le fait de se retrouver dans les airs et elle le voyait écrire un texto à quelqu'un sur son portable afin de mieux s'empêcher de penser. Peut-être faisait-il face à sa peur parce qu'ils ne s'étaient pas vus depuis presque deux ans, bien qu'ils se soient parlé au téléphone et envoyé des textos presque tous les jours. Elle n'accordait pas vraiment d'importance à la raison qui l'avait poussé à agir ainsi, parce que l'avoir ici avec elle l'apaisait, et elle lui en était reconnaissante.

Pour échapper au bruit de l'hélicoptère, Angel laissa ses pensées dériver sur ces deux dernières années. Lorsque leurs parents avaient divorcé, son père l'avait emmenée en Californie pendant que Tristian avait été forcé à rester à Sanctuary avec leur mère. Puisque Sanctuary était trop loin et que personne n'aimait voyager dans les airs… la distance avait été la seule raison qui les aient empêché de se voir.

Elle n'avait pas réalisé à quel point Tristian lui avait manqué jusqu'à ce qu'elle l'ait vu qui les attendait, tout seul, à l'aéroport. Il était adossé à un mur face à la porte qu'ils avaient franchi. Dès qu'ils s'étaient vus, elle avait accouru vers lui tandis qu'il ouvrait les bras pour l'accueillir.

Son grand frère… Tristian avait toujours été le premier à qui elle parlait au matin, et le dernier qu'elle voyait avant de fermer les yeux. En grandissant, ils avaient même réussi à convaincre leurs parents qu'ils souffraient d'un problème de somnambulisme, parce qu'ils se levaient au beau milieu de la nuit pour s'endormir dans le même lit.

Leur mère avait tenté d'y mettre un terme quand ils étaient devenus un peu plus grands, en fermant leurs portes à clef la nuit. Angel serra les lèvres en se remémorant ce que leur mère avait dit la dernière fois qu'elle les avaient surpris endormis dans les bras l'un de l'autre.

« C'est un péché, cette attitude… vous vous comportez comme des amants plutôt que comme un frère et une sœur. »

Leur mère avait prononcé ces paroles d'un ton non pas affectueux mais dégoûté, cette nuit-là.

Tristian avait rapidement trouvé un moyen de contourner ces stupides verrous. Il avait cassé un pan de mur derrière son placard pour pouvoir facilement accéder aux petits corridors qui longeaient secrètement les murs de l'hôtel où ils vivaient. Il avait fait la même chose au placard de sa sœur et toutes les nuits il se faufilait par là dans sa chambre et dormait avec elle... réglant le réveil pour ne pas se faire prendre.

Il lui avait dit que c'était leur mère la perverse... à penser que leur relation était mauvaise et malsaine. Il avait même souligné que dans de nombreux pays de taille bien plus modeste, tous les membres d'une famille se baignaient et dormaient ensemble, et que dans d'autres, c'était même parfaitement normal de se marier avec son frère ou sa sœur. Tristian l'avait convaincue que c'était leur mère la pécheresse quand elle tentait ainsi de les séparer.

Angel avait décidé longtemps auparavant de garder pour elle ses secrets et ceux de Tristian, et que cela ne regardait personne d'autre… elle lui faisait confiance.

Tristian n'avait pas beaucoup changé depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu, il avait gardé cette apparence jeune et innocente qui le caractérisait. Mais en même temps, elle constatait quelques menus changements dont elle avait manqué l'apparition. Ses cheveux blonds avaient noirci au niveau des racines… ses mèches blond platine et blond vénitien lui allaient très bien, assorties à son teint lumineux et ses yeux verts.

Elle sourit en pensant qu'il se fondrait tout à fait au milieu d'un groupe de surfeurs californiens, avec sa coupe de cheveux alternative. C'était presque la même longueur de cheveux tout autour de sa tête, et il les avait coiffés tout d'un même côté, ce qui les faisaient retomber sur un œil, pour descendre jusque sous son menton. Elle voyait distinctement apparaître sous son col le cuir noir du collier au pendentif en forme de croix qu'elle lui avait envoyé pour Noël.

Elle avait l'impression que c'était elle qui avait le plus changé, cependant. Quand elle avait quitté Sanctuary, elle n'avait que seize ans. Après avoir passé presque chaque jour de sa vie aux côtés de Tristian, Hunter et Ray… elle s'était sentie si perdue à LA. Elle n'avait encore jamais été dans une vraie école, parce que leur grand-mère avait toujours engagé des précepteurs pour enseigner à la maison.

Aller au lycée à L.A. avait été un véritable choc culturel. C'est là qu'elle avait réalisé que sa famille, qui avait tant d'argent, n'avait fait que contribuer à la tenir dans une complète ignorance de la normalité. Puis, elle avait rencontré Ashton Fox. Chaque fois qu'elle quittait l'appartement de son père, elle tombait sur Ashton, ou alors il se montrait à chaque endroit où elle passait... comme un coup du destin. Il lui avait rapidement donné le sourire et fait découvrir un tout nouveau monde.

Angel fit l'erreur de regarder de nouveau par la vitre au moment où ils survolaient une vallée, et eut la sensation qu'ils étaient montés en flèche en cours de vol.

Elle pressa encore plus fort la main d'Ashton, se décidant à ne regarder que lui plutôt que la vue vertigineuse de l'autre côté de la vitre. Ses yeux d'un bleu froid étaient rieurs face à sa nervosité, mais elle s'en fichait... enfin, pas vraiment. Elle lui en était presque reconnaissante de ne pas l'avoir écoutée, lorsqu'elle avait tenté de le dissuader de la suivre dans son séjour d'une semaine à Sanctuary.

En se servant de la petite liaison dans ses protège-oreilles, elle demanda :

« Ash, tu es déjà monté dans un hélicoptère ? Tu sembles t'en sortir très bien.

— Nan, mais j'en savoure chaque minute, répondit Ashton en lui adressant un large sourire. Ta famille est un brin excentrique, tu ne trouves pas ? Avec cet hélicoptère qui nous prend à l’aéroport pendant qu'une limousine transporte nos bagages. Moi qui pensais que ma famille était riche !

Il remua les sourcils pour essayer de la faire rire.

Il savait qu'elle était nerveuse à la façon dont elle se coupait la circulation des veines dans sa main. Sa vulnérabilité ne faisait que la rendre encore plus précieuse à ses yeux. Elle n'avait rien des grues avec lesquelles il était toujours sorti à L.A. Le fil de ses pensées fut interrompu lorsque la voix de son frère leur arriva dans l'oreillette.

— C'est toujours comme ça, déclara Tristian en regardant sa sœur, parce qu'il savait qu'elle le suivait sur ce terrain.

Ils avaient vu les adultes de la famille Hart jouer à ce jeu stupide toutes leurs vies.

— La famille Hart doit simplement essayer de surclasser ses pairs. Le fait que notre grand-mère soit propriétaire de cet hélicoptère et de tout Sanctuary constitue sa petite victoire sur ses trois enfants... et sur le monde, ajouta-t-il pour lui-même en grommelant d'un ton un peu plus sarcastique.

— Ça suffit, Tristian, intervint Malcolm Hart en jetant un regard irrité à son fils avant de se tourner vers sa nouvelle petite amie, Félicia.

Il décida de prendre les commandes de la conversation dans la liaison pendant le reste du trajet, pour que son fils n'ait pas la moindre chance d'ajouter quoi que ce soit d'autre de négatif au sujet de leur famille devant leur invité.

Il sourit à la jolie rousse avec laquelle il avait commencé à sortir deux semaines auparavant. Il l'avait séduite avec l'étalage de sa fortune, dans l'intention de la ramener pour se pavaner avec elle devant son ex-femme, Lily. C'était elle qui avait insisté pour divorcer, alors il allait remuer méchamment le couteau dans la plaie.

Passant en mode guide touristique, Malcolm désigna la vitre en voyant qu'ils étaient presque arrivés.

— Voici la station de vacances juste sur la montagne, Sanctuary… connue pour sa célèbre chapelle de mariage et ses suites nuptiales.

Malcolm fit à Félicia un grand sourire rusé. Il savait que s'il satisfaisait ses attentes, alors elle jouerait bien son rôle devant Lily.

— Puisque le haut de la montagne est assez plat, cet endroit comprend tout ce dont vous n'avez jamais osé rêver : un spa, un grand bassin et des piscines en intérieur et extérieur… entre autres choses. Nous possédons tout ce qui se trouve sur un territoire de 30 kilomètres dans toutes les directions et nous avons classé le terrain comme une réserve naturelle, pour que personne ne puisse y construire et en souiller la beauté. Il n'y a qu'une seule route qui traverse toute la montagne, et la grille à son pied empêche l'entrée à tout intrus.

— Waouh… tout cela est si fabuleux, s'extasia Félicia d'une voix avide.

— Et à l'arrière de la montagne, il y a une réserve indienne Apache, continua-t-il. De nombreux employés du centre sont Apaches.

Les yeux de Malcolm brillèrent au souvenir de toutes ces belles filles que ses parents avaient embauchées à la réserve. Il n'aurait échangé ses années d'adolescence contre rien au monde.

— De vrais Indiens ? répéta Félicia en battant des cils sur un regard effrayé, se penchant vers son nouveau papa gâteau dans un besoin de protection.

Elle avait vraiment eu de la chance qu'un homme aussi riche et d'âge mûr se soit entiché d'elle. Si elle jouait les bonnes cartes, elle n'aurait jamais plus à manquer de rien.

— Tu as quel âge ? Cinq ans ?

Tristian tendit la main et éteignit sa liaison en se sentant écœuré, et ce n'était pas à cause du vol en hélicoptère.

Il se massa la tempe, contrarié en sentant le mal de crâne qui s'annonçait… dernièrement, il avait perdu toute patience et tolérance envers les gens stupides. Fouillant dans sa poche, il en sortit une petite flasque, mais celle-ci ne contenait pas d'alcool. C'était un remède indien contre les maux de tête que son ami Hunter lui avait concocté, et qui agissait en l'espace de quelques minutes. Il espérait seulement que ce serait assez puissant pour se débarrasser de celui que lui causait ce stupide hélico et son père.

Il savait ce que son père complotait de faire. Félicia avait probablement dans les vingt-cinq ans et ressemblait plus à un trophée de chasse qu'à une petite amie. Il y avait des moments comme celui-là où il était heureux de ne pas vivre avec son père.

Toute cette situation le contrariait toujours au plus haut point. Ce n'était pas la faute d'Angel si leurs parents n'avaient pas pu rester ensemble, alors pourquoi avait-elle dû quitter leur foyer ? Le divorce ne lui avait inspiré que colère quand il avait découvert que le juge local avait pris la décision de laisser un enfant à la garde d'un parent chacun. Depuis qu'Angel avait seize ans et lui dix-sept ans, ils avaient été séparés contre leur volonté.

S'il avait su alors ce qu'il savait maintenant… il n'aurait jamais laissé cela se produire. Parce qu'il n'avait pas été assez malin pour y mettre un terme... il n'avait pas vu Angel en presque deux ans, et c'était ce pourquoi il avait fait l'erreur de la rencontrer à l'aéroport aujourd'hui. Elle lui avait beaucoup trop manqué.

Un début de sourire maléfique lui monta aux lèvres en se remémorant ce juge très stupide qui l'avait séparé de sa sœur et qui s'était tué dans un accident étrange, deux jours après qu'Angel ait été forcée de s'en aller. Tristian haussa les épaules à cette pensée tandis qu'il regardait sa sœur. Jusqu'alors, ils avaient vécu à Sanctuary toute leur vie.

Lui et Angel étaient les préférés de Grand-Mère Hart sur ses sept petits-enfants, et les choses à Sanctuary s'étaient améliorées quand, trois ans plus tôt, leur grand-père était tombé dans l'escalier et s'était brisé la nuque.

Le regard de Tristian se fit dur à cette pensée. Ils n'avaient pas versé une larme quand ce drame avait eu lieu parce que ni lui ni Angel n'avaient porté le vieillard dans leur cœur. John Hart les avait terrorisés… toujours à les couver d'un regard méchant et à proférer des paroles haineuses contre eux quand il croyait que personne n'écoutait. En grandissant, lui et sa sœur s'étaient fait un jeu d'éviter leur grand-père à tout prix.

John Hart s'était toujours montré le plus méchant avec lui… le traitant différemment de tous ses autres petits-enfants. Tristian avait obstinément occulté ces mauvais souvenirs, décidant que le vieil homme ne valait pas l'intelligence qu'il lui donnait.

Son regard passa de sa sœur à son petit ami, Ashton Fox. C'était la première fois qu'il lui connaissait un amoureux. Tristian observa le jeune étudiant par en-dessous. D'après les informations qu'il avait réunies sur lui… Ashton paraissait être quelqu'un de très bien, et il détestait cela parce qu'il voulait qu'Angel revienne vivre à Sanctuary. Ce qui n'arriverait pas si elle aimait sa vie là-bas, en Californie.

Ashton Fox avait vingt ans, mais en aurait bientôt vingt-et-un cette semaine… comme s'il en avait quelque chose à faire. Peut-être qu'il lui imposerait une fête d'anniversaire et le pousserait à tellement boire qu'il dégueulerait sur Angel… peut-être que cela briserait assez leur couple pour la décider à revenir habiter avec lui. Sinon, il s'assurerait qu'entre lui, Hunter, et Ray… ils pourraient bien trouver une solution.

Tristian continua à chercher des raisons de ne pas apprécier Ashton. Il avait même demandé à son oncle Robert, qui était avocat, de faire une minutieuse vérification des antécédents de ce type. Robert Hart avait alors confirmé qu'Ashton était fortuné… pas autant qu'eux, cependant. Encore une fois, Tristian devait admettre que c'était suffisant pour l'empêcher de sortir avec sa sœur, pour sa richesse.

Il avait pourtant découvert qu'Ashton Fox avait un dossier criminel d'un certain genre… mais le secret était bien gardé. Robert avait dit que ce n'était probablement qu'un délit mineur d'adolescent, comme une conduite en état d'ivresse ou quelque chose de ce genre. Ashton étudiait aussi pour devenir médecin, bien qu'il ressemblait plus à un mannequin de pub pour les jeans de Calvin Klein avec ses cheveux blond platine attachés en arrière, sa peau bronzée et ses yeux bleu clair.

Tristian fronça les sourcils en se faisant la réflexion que si Ashton et Angel avait eu le même âge, ils auraient pu être jumeaux... si l'on exceptait le fait que les cheveux d'Angel étaient plus longs. Même à ce moment-là, ils faisaient ce truc du sourire complice, et ça avait le don de lui taper sur les nerfs. Tristian s'avachit dans son siège et décida de regarder par la fenêtre.

Il jura intérieurement en se demandant quelle vue était la pire.

*****

Isabel Hart posa sa tasse de thé en entendant son hélicoptère privé arriver à quelque distance. Elle voulut accourir à la fenêtre pour assister à leur retour, mais elle se raidit en se rappelant qu'elle avait un rôle à jouer, cette semaine… celui de la grand-mère fragile qui avait besoin de réunir sa famille autour d'elle.

Elle avait eut récemment une petite attaque cardiaque et cela avait suffi à persuader Malcolm et Angel de revenir… même si ce n'était que pour le quatre juillet des vacances. Cette affreuse expérience en valait le coup. Elle avait même fermé l'accès du centre aux étrangers et s'était mise d'accord avec Tristian pour permettre aux employés de prendre leur semaine de congé, afin que l'endroit ressemble plus à un foyer aux yeux de sa famille.

Si elle avait