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Comme sur des Roulettes: Roman Jeunesse
Comme sur des Roulettes: Roman Jeunesse
Comme sur des Roulettes: Roman Jeunesse
Livre électronique206 pages4 heures

Comme sur des Roulettes: Roman Jeunesse

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À propos de ce livre électronique

Flavie, 14 ans, fait son grand retour en 3eme après un an d’absence suite à l’accident de voiture qui l’a rendue paraplégique. Ce chamboulement a non seulement fichu sa passion pour l'équitation en l’air mais aussi l’ensemble de sa vie. Traumatisée par les évènements, elle a renié tous ses amis, et aussi son cheval adoré pendant l’année de sa convalescence. Son retour parmi les collégiens s’annonce terrible, entre ignorance, apitoiement et, bientôt, harcèlement. La jeune paraplégique devra trouver la force de surmonter toutes ces épreuves pour retrouver la voie de la félicité. Heureusement qu’elle peut compter sur le soutien sans faille de sa famille et de son coup de cœur, Mathis.

À PROPOS DE L'AUTEURE

Née en 2003, Ella Jolly entame des études d'ingénieur en biotechnologies. Elle adore les animaux et a été cavalière pendant une dizaine d'années. Ella dévore des livres depuis qu'elle sait lire et a commencé à écrire de petites histoires avant ses 10 ans. Elle vous propose aujourd’hui son quatrième roman jeunesse.
LangueFrançais
ÉditeurLibre2Lire
Date de sortie3 mai 2021
ISBN9782381571553
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    Aperçu du livre

    Comme sur des Roulettes - Ella Jolly

    Septembre

    Un an plus tôt

    Flavie s’étira en grommelant. La sonnerie du réveil lui avait fait l’effet d’une claque, lui rappelant que c’était aujourd’hui qu’elle faisait sa rentrée en quatrième dans son nouveau collège. Son ventre se noua, elle eut du mal à déglutir, soudain très inquiète. Ce jour-là serait décisif pour elle qui venait tout juste d’emménager et qui ne connaissait donc personne. Jusqu’alors, elle avait passé son été à découvrir la région sur Flamme, le cheval qu’elle venait juste d’acquérir. Pas l’ombre d’un autre adolescent ne s’était dessinée dans les bois, alors elle espérait se trouver rapidement des amis.

    Sous le coup d’une montée d’adrénaline, elle bondit de son grand lit, ouvrit sa fenêtre puis descendit prendre son petit-déjeuner, constatant que, comme d’habitude, son frère Adam était déjà attablé. Il était toujours le premier prêt pour manger, ce vorace. Les hormones, disait leur mère, d’ailleurs il la dépassait depuis plusieurs années déjà.

    La quatrième pour l’une, la première pour l’autre, pour monsieur et madame Roquet aussi c’était la rentrée : leur premier jour de travail après avoir été mutés ici, dans les Alpes du Sud. Assise elle aussi, la mère de Flavie avait accroché ses cheveux bruns en un chignon et portait toujours son vieux peignoir rose.

    Adam haussa les épaules tout en engloutissant un morceau de brioche, comme pour dire que lui n’était pas concerné par les petites appréhensions.

    Flavie acquiesça. Ses parents ne travaillaient pas du tout dans le même domaine, mais se retrouvaient à seulement quelques centaines de mètres l’un de l’autre ! Sacré changement alors que quelques mois plus tôt, ils prenaient encore chacun une foultitude de trains pour atterrir à un bout et à l’autre de la capitale. Chacun mangea dans le silence, tout occupé à songer à la journée s’annonçant.

    Lorsque Flavie arriva devant son nouveau bahut, les mains moites et la gorge nouée, les collégiens grouillaient déjà sur le parvis. Les voyant tous en jean-baskets, elle se félicita mentalement d’avoir reposé cette robe, quoique jolie, dans son placard. Elle n’avait vraiment pas l’envie de se faire remarquer, en bien comme en mal.

    C’était un grand collège qui se dressait devant elle, il y avait deux bâtiments ainsi qu’une grande cour pour environ huit-cents élèves. Elle patienta quelques minutes, seule dans un coin, avant que les surveillants n’ouvrent les grilles. Elle fut alors entraînée par la foule d’élèves qui pénétraient dans l’enceinte du collège Jules Ferry, jusqu’à la vie scolaire, où étaient affichées les listes des classes. Pour la première fois, elle ne les consulterait pas avec sa meilleure amie Maddy, restée en région parisienne… Elle lui manquait de plus en plus. Une bousculade la ramena à la réalité, elle restait stoïque et gênait le passage alors que les feuilles étaient accrochées sous son nez.

    La jeune fille en parcourut une du regard, puis une deuxième avant de repérer son nom sur la troisième. Rapidement, parce que des élèves commençaient à s’impatienter, elle enregistra quelques prénoms de filles qui étaient dans sa classe : Krystal, Amandine, Camille, Anaïs, Lucie, Élisa…

    Elle allait partir dans la cour quand elle entendit une voix crier :

    Elle se retourna pour identifier la personne qui avait parlé. C’était une petite brune qui se jeta dans les bras de la dénommée Krystal, une jolie blonde. Visiblement pas la plus commode puisqu’elle lançait tantôt des regards noirs aux autres filles se trouvant sur son chemin, tantôt des sourires enjôleurs à ces messieurs. Le genre de princesse que Flavie ne pouvait pas sentir.

    La sonnerie retentit, elle se rangea, anxieuse, devant une marque blanche peinte dans un coin de la cour, qui correspondait à la salle A317. Une vieille dame arriva près d’eux en les saluant. Flavie entendit quelques murmures :

    Elle retint difficilement un rictus puis suivit docilement le rang jusqu’à sa salle de classe. Leur professeure principale les y fit entrer, tous les élèves se mirent debout à côté de leur chaise. Une tradition qui ne changeait pas ses habitudes.

    Flavie poussa un long soupir, ce qui lui valut un regard compatissant de sa voisine, Camille. Effectivement, expliqua cette dernière, leur professeure n’était pas un cadeau… mais elle était si sourde qu’elles purent bavarder jusqu’à la pause, poussant le vice jusqu’à faire de même avec les tablées autour d’elles. Ainsi en l’espace de quelques heures, Flavie se fit comme amies celles qui lui tiendraient compagnie aussi longtemps qu’elle pourrait aller au collège : Camille, Elisa, Anaïs.

    *

    Flavie pouffa, un peu honteuse pourtant du surnom affublé à leur professeure. Un grand sourire étirait leur visage à toutes les quatre, celui qui promettait deux semaines de vacances passées à se raconter leurs aventures respectives, séparées pour la première fois depuis la rentrée. Un bruit de moteur attira l’attention de la jeune fille. Elle sourit de plus belle en reconnaissant l’auto noire de ses parents, chargée de leurs bagages. Adam lui fit signe de se dépêcher à travers la fenêtre.

    Sa meilleure amie. Enfin elle allait la revoir, entendre le son de sa voix autrement que par téléphones interposés. Elle en avait des choses, à lui raconter. Sa nouvelle vie, son merveilleux cheval, ses nouvelles amies-qui-ne-la-remplaceront-jamais-elle-ne-doit-pas-s’en-inquiéter, son ami Mathis…

    Plongée dans ses pensées, elle n’entendit même pas Adam raconter ses derniers déboires en sciences. Elle ne le vit pas non plus sourire béatement en écrivant à une fille de sa classe. Évidemment, elle n’aperçut pas non plus la voiture qui arrivait. Elle eut donc à peine le temps de crier.

    Elle ouvrit brusquement les yeux, embués de larmes comme à chaque fois. Elle était trempée de sueur et haletante. C’était déjà la troisième fois cette semaine-là qu’elle faisait ce même cauchemar. La psychologue trouvait pourtant qu’elle était sur la bonne voie pour s’en débarrasser…

    Se tourner lui demanda un effort surhumain, mais elle put quand même voir que son réveil indiquait trois heures du matin en bâtonnets rouges. Elle avait fait moitié de sa nuit. Ce qui l’inquiétait n’était pas le peu d’heures de sommeil restantes mais bel et bien la simple action de dormir. Encore faudrait-il pouvoir parler d’action alors que l’on est dans un état comme le sien…

    Flavie se redressa tant bien que mal puis passa sa manche sur son front pour éponger la transpiration.

    Le craquement du parquet de l’autre côté de la porte lui indiqua que quelqu’un dans la maisonnée avait été réveillé par ses cris. Depuis quelques jours, sa famille ne cessait de s’inquiéter toujours plus. Sa mère n’avait peut-être même pas dormi dans son lit jusqu’alors… Flavie ne comptait plus les fois où madame Roquet avait menti en niant avoir passé la nuit sur le canapé. Personne ne pouvait lui reprocher de terriblement s’en faire pour son bébé, son bébé déjà si meurtri par la vie, cette chienne de vie.

    La jeune fille retint son souffle quelques secondes, prête à simuler un sommeil profond si la porte s’entrouvrait. Le silence régnait, qui que ce fût, la personne était retournée se coucher. Elle n’en parlerait pas au petit-déjeuner, mais elle savait bien que tous dans cette maison passeraient une mauvaise nuit. Flavie parce qu’elle s’apprêtait à retourner au collège ; ses parents et son frère à cause du chamboulement que cela risquait de provoquer chez elle.

    Pour cette fois, son cauchemar s’était arrêté avant le pire. C’est pourquoi elle put se rendormir, éreintée, malgré son cœur tambourinant dans sa poitrine.

    La psychologue qui suivait Flavie depuis bientôt un an avait été formelle : son retour au collège s’accompagnerait d’un soutien psychologique, mais aussi de fréquentes réunions avec le corps enseignant, les CPE et mieux encore, la cheffe d’établissement.

    Elle qui ne l’avait vue que quelques fois déambuler dans la cour ou la cantine se retrouvait dès huit heures, un mercredi matin, dans le bureau de la sexagénaire. Décidément, ce collège était peuplé de vieilles chouettes ! Si celle qui se tenait devant elle parlait à chaque fois de s’asseoir, elle ne se mordrait plus la langue comme en ce moment et ne se gênerait pas pour lui faire remarquer que, merci, elle passait désormais sa vie assise dans sa chaise roulante.

    Voyant son air pincé, madame Roquet gronda sa fille du regard. Cette journée était importante, elle devait y mettre un peu du sien. La grosse dame leur proposa de boire quelque chose, histoire de détendre un peu l’atmosphère, proposition déclinée par la famille. Chacun était nerveux, la jeune fille plus que les autres. Elle faisait sa rentrée en troisième deux semaines après ses camarades. Pourquoi ? Parce que sa psy l’avait décrété, que la principale voulait préparer au mieux son retour avec l’équipe enseignante – ce que Flavie ne comprenait pas vu qu’elle avait perdu ses jambes et pas sa cervelle.

    Elle laissa sa mère s’entretenir avec la femme sur le mobilier, l’accès à la cantine et à l’ascenseur. Toutes deux préparaient ce retour depuis quelque temps au téléphone, ce rendez-vous matinal n’était qu’une formalité.

    Elle avait plutôt envie de rétorquer qu’elle savait encore appeler un ascenseur mais la psy lui avait fait promettre de rester polie malgré toute la détresse sentimentale qu’elle pouvait ressentir. Elle lui tendit aussi son emploi du temps, son nouveau carnet de liaison, quelques notes de ses professeurs à son intention.

    La jeune fille acquiesça bien qu’elle fut prise d’une envie de vomir. Sa mère était pâle comme un linge tant elle s’en faisait pour elle.

    Elle secoua la tête et articula un faible ça va aller avant de quitter la pièce. Elle ne s’employa même pas à essayer de refermer la porte, bien trop occupée par ses manœuvres et ses pensées. Onze mois, cela faisait onze mois qu’elle n’avait pas remis les pieds ici. Après avoir perdu ses jambes en novembre dernier, elle avait alterné entre séjours à l’hôpital, en centre de rééducation et chez elle. Le tout en suivant des cours à distance. Elle entrait donc en troisième, comme si tout était normal. Il y avait pourtant longtemps que la normalité avait déserté son quotidien.

    Nerveuse, Flavie balaya les couloirs déserts du regard. Il fallait qu’elle ne croise personne, pas tout de suite. Pour ce jour, elle voulait juste se fondre dans la masse, en finir au plus vite. Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent, prête à l’accueillir, au moment où les surveillants faisaient entrer les premiers élèves. Encore un peu et elle se faisait griller.

    S’il y avait eu un miroir dans cette étroite cage, elle aurait pu voir l’angoisse tendre ses traits, sa poitrine se soulever rapidement. Durant ces onze mois, elle avait repoussé le moment d’annoncer son handicap à ses copines. La psychologue martelait qu’elle devait les revoir pour se faire du bien, qu’elle avait besoin d’elles. Mais Flavie avait besoin de mourir, pas de leur pitié. Aujourd’hui, elle allait peut-être revoir les filles et Mathis. Elle ne savait pas si tout redeviendrait comme avant, si elle serait détestée, si elle-même détesterait. La seule certitude était qu’ils seraient tous au courant, à cause des professeurs, et qu’elle allait devoir supporter le regard de ses camarades.

    L’ascenseur s’ouvrit. Bonne nouvelle, sa salle de classe se trouvait juste en face. Un tour de roue plus tard, elle attendait devant la porte. Ses pensées pessimistes tournaient en boucle dans sa tête, tous ces et si qui n’arrangeaient en rien son anxiété. La question qu’elle se posait le plus était et si les autres élèves arrivent maintenant et me voient ?.

    Des cliquetis lui parvinrent soudain, accompagnés de bruits de pas. Une jeune femme arrivait vers elle, souriant. Flavie essaya de déceler une quelconque lueur de pitié, d’empathie ou autre dans ses yeux noisette, mais rien.

    Un classeur sous le bras, la jeune femme déverrouilla la salle puis l’invita à s’installer. Il lui fallut plusieurs tentatives avant de réussir à positionner son fauteuil devant une table, dans la rangée centrale. Madame Leclef supervisait l’opération avec bienveillance, se permettant même une petite blague en lui promettant de beaux biceps d’ici la fin de la semaine.

    Flavie ne put retenir un sourire mais la sonnerie retentit. Sa mine redevint sombre : les autres allaient arriver. Des visages inconnus passèrent en premier la porte. Ils l’observaient plus ou moins franchement, intrigués de voir une personne à mobilité réduite. Elle se força à avoir l’air accueillant au cas où on lui adresserait la parole. L’effet de surprise passé, chacun revint à ses petites occupations.

    Tout à coup, ses trois amies entrèrent et la virent. Le regard à la fois peiné, soucieux et furieux qu’elles lui lancèrent la fit sentir affreusement coupable. Sans un mot, elles s’installèrent à l’opposé. Cela lui mit comme un coup au cœur. Elle n’espérait pourtant plus rien d’elles… Correction, elle n’avait plus rien voulu d’elles depuis presque un an.

    Personne ne prit place à côté d’elle. Malgré le poids de la solitude, Flavie remerciait sa professeure de ne forcer personne à lui tenir compagnie, cela aurait été la pire des humiliations.

    La jeune fille tâcha de se concentrer sur les chromosomes pour ignorer les regards des curieux. Ils comprirent rapidement qu’écrire ne nécessitait en rien l’usage de son fauteuil et se désintéressèrent aussitôt. Pendant que madame Leclef parlait d’allèle dominant, elle essaya de se concentrer sur le positif comme elle l’avait appris en thérapie : son arrivée surprenait un peu mais personne ne s’était montré méchant envers elle. Cette peste de Krystal n’était pas dans sa classe. Ses anciennes amies avaient peut-être simplement besoin de temps pour s’habituer. Elle n’était là que pour une paire d’heures, les cours terminaient à midi. Coup de chance, le professeur du cours suivant s’entretint avec elle durant l’entièreté de la récréation, lui permettant ainsi de repousser son entrée dans la cour. Si bien que lorsque ses parents lui demandèrent si ce premier jour s’était bien passé, elle répondit par l’affirmative. On ne pouvait pourtant pas à proprement parler appeler cela une journée de collège.

    Les jours qui suivirent furent une autre paire de manches. Dans sa classe, tout le monde se connaissait, inévitable puisqu’ils étaient tous dans ce collège les trois années précédentes. Son trio d’anciennes copines lui jetait de petits regards furtifs, sans pour autant oser venir la voir. Avant, Flavie ne leur aurait pas reproché de l’ignorer, après tout c’est elle-même qui avait commencé en déchirant toutes leurs cartes de rétablissement, jetant tous leurs cadeaux et en les mettant à la porte de sa chambre d’hôpital. Sans parler du silence radio qu’elle leur avait infligé. Et voilà que, désormais, elle leur en voulait ! Elle n’avait pourtant que la monnaie de sa pièce.

    Ses premières minutes passées dans la cour furent source d’anxiété, elle dut user de toutes ses forces pour lutter contre les crises d’angoisses prêtes à surgir. Elle qui avait toujours été zen devait faire face à toutes ces émotions qui vous rongent de l’intérieur. Le fauteuil ne passe pas inaperçu mais la personne qui s’y trouve est ignorée. Flavie avait pris conscience, dans la rue par exemple, que l’on fait peu de cas des personnes comme elle. Elles gênent, créent un malaise, on se sent obligé de les plaindre sans trop savoir comment agir avec elles.

    C’est valable pour les adultes mais encore plus chez les ados, si cruels entre eux. Dans la cour, donc, tout le monde la voyait sans lui donner de l’intérêt. Elle était complètement isolée : elle prit son premier repas seule à une table, à l’abri des regards. Lorsqu’elle entendit tous ces murmures sur son passage, elle crut défaillir. Disparaître, voilà ce qu’elle voulait plus que tout. Il n’y avait rien de pire à ses yeux que les messes basses et les non-dits, tout ce dont elle faisait l’objet.

    Se sentant irrémédiablement prise au piège, elle s’efforça de respirer calmement, d’agir le plus naturellement possible. Le poids des regards disparut au moment où elle finit son entrée. Ses petits camarades l’avaient observée manœuvrer, toutefois elle savait encore tenir sa fourchette. Rien de bien croustillant, donc.

    Flavie termina rapidement son repas mais attendit que la salle se vide pour oser en sortir. Tous ces yeux posés sur elle, c’était trop pour le moment. Apparemment, c’était normal, c’était tout nouveau pour ces collégiens d’avoir une camarade handicapée, et ça passerait. Tu as le droit de prendre ton temps, de t’habituer progressivement, avait dit sa psychologue. Un rictus se dessina sur ses lèvres, pour une fois qu’elle appliquait ses conseils…

    La semaine s’acheva sans qu’elle n’ait adressé la parole à personne bien qu’elle affirma le contraire à sa famille. Dans sa version à elle, Anaïs, Elisa et Camille étaient toujours des amies extraordinaires… Son cœur se serrait en le répétant mais le

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