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Prières de sang: Roman fantastique haletant
Prières de sang: Roman fantastique haletant
Prières de sang: Roman fantastique haletant
Livre électronique231 pages3 heures

Prières de sang: Roman fantastique haletant

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À propos de ce livre électronique

Quand les habitants d'un village paisible sont en proie à leurs propres démons…

Saint-Martin est un petit village du Sud de la France calme et agréable. Jusqu’au jour où le mal commence à envahir de manière inexplicable l’âme de certains villageois.
Louis, le curé de la Paroisse, et François, le médecin du village, vont unir leurs forces pour comprendre ce qui est en train de se passer et organiser la résistance. Mais qui est vraiment l’ennemi ? D’où tire-t-il sa force et comment résister aux tentations qu’il sait faire naître, en stratège aguerri, dans le coeur même des plus endurcis ?

Plongez dans une intrigue haletante au cœur de la lutte entre le bien et le mal !

EXTRAIT

Une jeune fille qui devait avoir douze ou treize ans venait de prendre place derrière l’isoloir, interrompant les réflexions du curé. Louis reconnut Julie, la fille du maire. Elle venait se confesser pour la première fois. Curieusement, plutôt que de chuchoter, comme le faisaient tous les autres, elle avait parlé à voix haute dans le confessionnal.
‒ Je vous écoute ma fille ! Mais parlez plus bas je vous prie, ce que vous avez à confesser ne regarde que Dieu.
Elle continua sans baisser le ton.
‒ Je… je n’arrive pas à croire que c’est mal d’embrasser un garçon !
Interloqué, Louis laissa s’écouler quelques secondes, le temps de retrouver ses esprits.
‒ Que… Que voulez-vous dire ?
‒ Il y a quelques jours, j’ai embrassé un garçon pour la première fois. Quand j’ai senti ses lèvres sur les miennes, ça m’a fait des picotements partout. C’était si bon ! Depuis, on s’embrasse tout le temps et cela n’a rien à voir avec les horreurs que vous décrivez dans vos sermons. Quand il m’embrasse, je me sens si bien, il y a comme une douce chaleur dans mon ventre…

À PROPOS DE L'AUTEUR

Passionné depuis toujours par l'écriture Olivier Casaliva noircissait déjà ses cahiers d'écolier de récits fantastiques. Un jour il décide d'écrire son premier roman. Il s'isole pour aller au bout de son projet et écrit sans discontinuer pendant un an. Quand le roman est terminé, c'est le choc ! Bien loin d'écrire le livre plein de douceur et lumière qu'il projetait, il découvre une oeuvre noire et diabolique. Sans qu'il s'en rende compte, son roman lui a ouvert les portes de son âme et il y a découvert la nuit...
LangueFrançais
ÉditeurPublishroom
Date de sortie15 sept. 2016
ISBN9791023601992
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    Aperçu du livre

    Prières de sang - Olivier Casaliva

    Prologue

    Quelques années plus tôt

    Louis était assis sur une chaise dans un coin de la chambre, sans bouger. Il regardait son père, allongé dans le lit en face de lui, son père qui était en train de mourir.

    Léon avait été terrassé quelques semaines plus tôt au milieu d’un champ de blé pendant une belle journée ensoleillée. Une de ces journées radieuse pleine de parfums, de chaleur et de chants d’oiseaux. Une journée qui vous donne envie de remercier le ciel d’exister, de respirer, d’être en vie. Léon s’était écroulé dans un gémissement, comme un chêne qui s’abat brusquement, tandis que Louis jouait à quelques mètres de lui avec son chien Rex. Bien qu’hospitalisé d’urgence, la santé de Léon s’était dégradée très vite. Louis du haut de ses dix ans ne comprenait pas de manière très claire de quoi souffrait son père. Mais il avait acquis la certitude que c’était grave. Il voyait l’inquiétude gagner chaque jour davantage sa mère. Denise n’en mangeait plus. Des cernes d’épuisement et d’angoisse venaient marquer de plus en plus douloureusement son beau visage.

    Assise près du lit, elle était en train de pleurer en silence avec un air désemparé. À côté d’elle, Léon respirait difficilement, terriblement amaigri. Une grimace de douleur barrait son visage livide. Soudain il fut pris d’une terrible quinte de toux qui le secoua tel un pantin désarticulé. Denise le prit dans ses bras et le serra très fort contre elle, comme si son étreinte désespérée avait pu repousser le mal qui semblait ronger son mari. Puis elle sortit son mouchoir et essuya délicatement un filet de sang qui venait d’apparaître à la commissure des lèvres de Léon. Soudain elle murmura, entre deux sanglots.

    ‒ Je t’en prie, laisse-moi appeler un prêtre !

    Malgré son épuisement, Léon secoua doucement la tête en signe de refus.

    À ce moment, Louis se leva de sa chaise et s’approcha lentement. Il ne pleurait pas. Son visage était au contraire étrangement calme. Il prit la main de son père et lui murmura.

    ‒ Papa, ne t’inquiète pas, Dieu va t’ouvrir toutes grandes les portes de son paradis !

    Léon eut une expression de surprise muette.

    ‒ Parce que Dieu sait quel homme bon tu es. Dieu sait à quel point tu as dans ton cœur tout l’amour du monde. Il le sait parce qu’il voit tout mais aussi parce que je le lui dis tous les jours dans mes prières…

    La grimace de douleur disparut un instant du visage cadavérique de Léon, soudain remplacée par une expression indéchiffrable. Il serra très fort la main de son fils en hochant doucement la tête. Puis il tourna son visage vers Denise. Ils se regardèrent longuement, leurs deux visages se touchaient presque. Puis Léon ferma les yeux et poussa son dernier soupir.

    À ce moment précis, Louis eut l’étrange impression de voir l’âme de Léon s’élever doucement vers le ciel, légère et apaisée. Il eut un sourire radieux pendant quelques secondes…

    Puis le petit garçon de dix ans qui venait de perdre son père éclata en sanglots !

    Chapitre 1

    Aujourd’hui

    Le réveil se mit à bourdonner. Louis ouvrit les yeux et son visage prit immédiatement une expression joyeuse. Il se leva, à la fois avec entrain et agilité. Il se réveillait tous les jours très tôt. Il aimait la tranquillité de l’aube, le silence et la solitude des premières heures du jour.

    En pyjama, il se mit à genoux au pied de son lit. Il fit le signe de croix, joignit les mains et leva les yeux vers le crucifix fixé sur le mur au-dessus de son lit.

    *

    Deux heures plus tard, Louis sortit de sa chambre. Malgré ses genoux ankylosés, il avait l’impression qu’il ne s’était pas écoulé plus d’un battement de cœur depuis son réveil. Le temps passait toujours de manière fulgurante quand il priait.

    Il entra dans la petite cuisine qui servait aussi de salle à manger. À part sa chambre, c’était la seule autre pièce de la maison. Il y fut accueilli par une bonne odeur de café. Une femme était en train de dresser la table pour le petit-déjeuner, avec des gestes précis et énergiques. Elle devait approcher la soixantaine mais sa physionomie dégageait une impression de force et de vitalité étonnante. Ses longs cheveux gris étaient ramenés en chignon sur sa tête. Elle leva les yeux et lança gaiement.

    ‒ Bonjour Monsieur le curé, bien dormi ?

    ‒ Comme un ange ma bonne Sandrine, comme un ange !

    Louis regarda la table en souriant. Deux tartines beurrées étaient posées à côté de son bol encore vide.

    ‒ Mon Dieu mais quel festin ! Il ne fallait pas vous donner toute cette peine !

    Louis, toujours debout, croqua avec ostentation une des deux tartines, en adressant un clin d’œil complice à Sandrine.

    ‒ Il faut bien que je m’occupe de vous Monsieur le curé ! répondit Sandrine avec tendresse. Si je n’étais pas là, je me demande bien ce que vous mangeriez. Une poignée de raisins secs de temps en temps peut être, et encore, pas tous les jours.

    ‒ Et je ne m’en porterais pas plus mal, lui répondit-il en se tapotant le ventre. Regardez ce que vous avez fait de moi. Je suis gras comme un cochon de lait !

    Sandrine leva désespérément les yeux au ciel. Le curé était tout au contraire d’une maigreur à faire peur. Malgré les trésors de patience qu’elle déployait pour lui faire la cuisine, il grignotait toujours du bout des dents, prenant à peine le temps de s’asseoir. Elle saisit la cafetière et s’approcha de la table.

    Louis jeta un coup d’œil à la pendule accrochée à un mur sur le côté de la pièce.

    ‒ 8 heures 05, déjà ? Mais il fallait venir me chercher Sandrine. Je suis en retard !

    ‒ Vous déranger alors que vous êtes en train de prier. Jamais de la vie !

    Louis reposa sa tartine à peine entamée et s’avança d’un pas vif vers la porte.

    ‒ Mais attendez, prenez au moins un café !

    ‒ Merci Sandrine mais il faut que j’y aille. Les premiers paroissiens doivent déjà m’attendre. Vous savez comme on est impatient quand on a des choses à confesser à Dieu, lui lança-t-il avec malice.

    ‒ Mais non, pas du tout ! répondit-elle en rougissant. Comment le saurais-je ? Vous êtes bien placé pour savoir qu’une vieille dame comme moi n’a jamais grand-chose à lui raconter pendant sa confession !

    Mais le claquement de la porte l’interrompit net. Louis était déjà parti. Sandrine regarda les tartines toujours posées sur la table avec une expression agacée. Mais, très vite, un sourire vint éclairer son visage. Quand Louis était arrivé six mois plus tôt à Saint-Martin pour remplacer le vieux curé qui prenait sa retraite, Sandrine avait immédiatement été conquise par l’énergie débordante du gamin, l’amour immense qu’il portait à ses paroissiens et la passion exclusive qu’il vouait à Dieu. Très vite d’ailleurs, les sermons enflammés du jeune curé avaient suscité la surprise, la curiosité puis l’intérêt des villageois. Désormais, l’église ne désemplissait pas ! On venait même de toutes les communes avoisinantes pour écouter Louis prêcher le dimanche. Mais en même temps que la foi spectaculaire du curé avait fasciné d’emblée Sandrine, le peu d’importance que Louis accordait à sa vie matérielle l’avait stupéfiée. Toujours mal rasé, le curé avait en permanence les cheveux en bataille et s’habillait comme un épouvantail. On lui aurait presque donné une pièce en le croisant à la sortie de son église tant il ressemblait à un vagabond. Au presbytère, c’était la même chose. Il vivait dans le désordre le plus total, au mépris parfois de l’hygiène la plus élémentaire. Mais par-dessus tout, il ne mangeait jamais rien ! C’était à se demander parfois comment il arrivait à tenir debout. Alors, pour aider le curé à faire face à toutes ces tâches quotidiennes dont il ne semblait pas avoir le moins du monde conscience, Sandrine avait pris progressivement les choses en main, à l’église tout d’abord puis au presbytère. Désormais, elle s’occupait de tout, coupant même les cheveux de Louis quand elle arrivait à le faire tenir en place pendant plus de quelques minutes. À eux deux, ils s’en sortaient désormais plutôt bien. Pendant que toute l’attention du curé se tournait uniquement vers Dieu, le ciel et le salut des âmes, Sandrine s’assurait que Louis restait présentable, qu’il s’alimentait autant que possible et vivait dans des conditions matérielles décentes. S’occuper du curé à temps plein représentait beaucoup de travail mais Sandrine avait du temps à perdre. Finalement, prendre soin de Louis avait même rempli le vide de son existence…

    Chapitre 2

    Louis sortit et pressa le pas vers son église en longeant les murs du presbytère. Tout en marchant, il leva son visage vers le ciel entièrement bleu, sentant déjà la douce chaleur du soleil sur sa peau malgré l’heure matinale. Il sourit, rempli de joie et de paix ! Depuis son arrivée à Saint-Martin, six mois plus tôt, il labourait sans cesse de sa foi puissante les rues du village, y semant l’amour à pleines poignées pour récolter chaque jour une plus grande moisson d’âmes.

    Louis entra dans l’église. Il n’en fermait jamais les portes malgré les récriminations constantes de Sandrine qui craignait que le bâtiment ne soit un jour saccagé par des vagabonds. Mais fermer l’église aurait semblé à Louis totalement incongru. Il la laissait ouverte en permanence pour permettre à ses paroissiens de s’approcher de Dieu à toute heure du jour ou de la nuit.

    À l’intérieur, une dizaine de personnes attendaient assises près du confessionnal. C’était bien plus que d’habitude ! Le cœur de Louis bondit dans sa poitrine et il remercia le ciel en une prière radieuse pendant une brève seconde. Tout le monde se leva silencieusement à son arrivée.

    ‒ Bonjour frères et sœurs, que la paix du seigneur soit avec vous !

    Il les regarda tous avec intensité en les bénissant intérieurement.

    ‒ Bien, alors au travail, dit-il joyeusement en entrant dans le confessionnal.

    Il ouvrit le petit volet de bois et attendit la première confession, un sourire ravi sur les lèvres.

    Pendant toute la matinée, comme tous les samedis, il écouta avec un amour infini ceux qui étaient venus se confesser. Il souffrait avec eux de leur détresse, partageait leur fardeau et leur procurait avec une immense tendresse toute l’aide dont il était capable.

    *

    Ce jour-là, d’une manière étonnante, plus les confessions s’enchaînaient et plus Louis se sentait gagné par une curieuse impression. Les péchés de ses paroissiens semblaient plus nombreux que d’habitude, plus graves aussi pour certains. Comme si une fièvre soudaine venait de s’emparer d’eux.

    ‒ Bénissez-moi mon père parce que j’ai péché !

    Une jeune fille qui devait avoir douze ou treize ans venait de prendre place derrière l’isoloir, interrompant les réflexions du curé. Louis reconnut Julie, la fille du maire. Elle venait se confesser pour la première fois. Curieusement, plutôt que de chuchoter, comme le faisaient tous les autres, elle avait parlé à voix haute dans le confessionnal.

    ‒ Je vous écoute ma fille ! Mais parlez plus bas je vous prie, ce que vous avez à confesser ne regarde que Dieu.

    Elle continua sans baisser le ton.

    ‒ Je… je n’arrive pas à croire que c’est mal d’embrasser un garçon !

    Interloqué, Louis laissa s’écouler quelques secondes, le temps de retrouver ses esprits.

    ‒ Que… Que voulez-vous dire ?

    ‒ Il y a quelques jours, j’ai embrassé un garçon pour la première fois. Quand j’ai senti ses lèvres sur les miennes, ça m’a fait des picotements partout. C’était si bon ! Depuis, on s’embrasse tout le temps et cela n’a rien à voir avec les horreurs que vous décrivez dans vos sermons. Quand il m’embrasse, je me sens si bien, il y a comme une douce chaleur dans mon ventre et…

    Louis s’étrangla de stupeur.

    ‒ Mais ma fille, c’est la chaleur des flammes de l’enfer ! Comment peux-tu être aussi aveugle ! Cette douce chaleur que tu décris si naïvement, c’est le diable qui te brûle les entrailles.

    Un immense éclat de rire résonna alors à l’extérieur du confessionnal. La jeune fille assise en face de lui se mit alors à rire à son tour, à gorge déployée. Pendant quelques secondes, le cerveau de Louis tourna à vide. Il ne comprenait rien à ce qui se passait.

    Soudain, la jeune fille fut tirée dehors sans ménagement et son rire s’interrompit tout net. Le curé sortit à son tour, décontenancé. Sandrine était là, à côté de la gamine qu’elle venait d’extirper du confessionnal. Un garçon à peu près du même âge se tenait debout à côté d’elle, la tête baissée. C’était Éric, le fils du boucher.

    ‒ Pendant que je balayais au fond de l’église, j’ai vu Éric qui écoutait ce qu’on vous disait en confession Monsieur le curé, dit-elle en désignant le jeune homme du menton. Je me suis approchée et involontairement, j’ai tout entendu.

    Elle s’adressa aux deux adolescents qui regardaient leurs chaussures.

    ‒ Vous n’avez pas honte de faire ce genre de plaisanterie ? Allez ouste, dehors ! Monsieur le curé a bien autre chose à faire que d’écouter vos fadaises.

    Sandrine les poussa vers la sortie. Ils se laissèrent faire sans protester et s’éloignèrent. Mais, alors qu’ils allaient sortir, ils se retournèrent et regardèrent Louis avec des yeux brillants. À ce moment, ils s’enlacèrent et échangèrent un baiser fougueux sur le pas de l’église avant de s’enfuir en riant. Sandrine étouffa un juron et s’élança à leur poursuite.

    ‒ Attendez que je vous attrape, je vais vous faire passer le goût des plaisanteries !

    Louis était sans voix, paralysé par la surprise. La dernière personne encore présente dans l’église pour se confesser le regardait, tout aussi médusée que lui. Finalement, Louis lui adressa un signe d’apaisement et entra de nouveau dans le confessionnal. Il oublia rapidement l’incident, pour se consacrer entièrement à l’écoute de cette dernière âme égarée.

    Chapitre 3

    Vers 11 heures, Louis ressortit de l’église. Il remarqua alors les agents municipaux qui pavoisaient la place avec des drapeaux multicolores. Ils tendaient des câbles entre les platanes le long desquels s’égrenaient des fanions bleu, blanc, rouge et des lampions. Louis réalisa qu’ils préparaient la place pour accueillir la fête nationale. Demain c’était le 14 juillet ! Il rejoignit son vélo et quitta la place.

    Le reste de la journée s’écoula dans un souffle. Il avait tellement de choses à faire ! Il recevait en confession, il célébrait les messes, les mariages, les baptêmes, les communions et les enterrements. Il visitait les malades, les personnes âgées, les pauvres et donnait des cours de catéchisme aux enfants de l’école. Au surplus, il passait beaucoup de temps à l’orphelinat, un vieux bâtiment un peu à l’écart du village.

    Quand toutes ses activités lui laissaient un peu de répit, Louis allait alors frapper à la porte des habitants du village qui ne venaient jamais à la messe. Il ne pouvait accepter que certains de ses paroissiens restent ainsi dans l’obscurité, loin de la lumière de Dieu. Il fallait qu’il agrandisse son troupeau toujours davantage, jusqu’à ce que la dernière brebis égarée soit en sécurité auprès de son berger…

    En fin de journée, Louis revint au presbytère. Il posa son vélo contre le mur, près de la porte et entra. Sandrine était penchée sur la cuisinière.

    ‒ Humm, comme ça sent bon !

    ‒ Oui, c’est de la soupe de légumes ! Je les ai épluchés cet après-midi.

    Elle parla alors avec un léger ton de reproche.

    ‒ Vous n’êtes pas rentré manger pour le déjeuner ! Vous m’aviez pourtant promis d’être plus raisonnable. Vous vous rendez compte que vous n’avez qu’une tartine de beurre dans le ventre depuis ce matin ?

    Louis ne prit même pas la peine de répondre. Il savait qu’il n’aurait jamais le dernier mot avec Sandrine. Il se contenta de la regarder avec un petit sourire d’excuse. Il se lava les mains sous le robinet de la cuisine et s’essuya avec une serviette accrochée au mur.

    ‒ Pas celle-là Monsieur le curé ! C’est le torchon pour la vaisselle !

    ‒ Oh pardon ! répondit Louis n’en continuant pas moins à s’essuyer, le regard absent.

    Il semblait penser à quelque chose, soudain soucieux. Il eut alors une expression contrariée et s’approcha de la porte.

    ‒ J’ai oublié de passer voir Mme Triolet ! On m’a dit tout à l’heure qu’elle ne se sentait pas

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