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L'île aux secrets: Roman
L'île aux secrets: Roman
L'île aux secrets: Roman
Livre électronique316 pages4 heures

L'île aux secrets: Roman

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À propos de ce livre électronique

Beg Meurvor est sujet à deux meurtres très similaires...

Yann revient à Beg Meurvor pour y enterrer sa mère. Le lendemain des obsèques, un accident se produit. La victime : une jeune fille de l'île.
Un accident similaire est survenu en novembre 2006. La victime : une jeune fille de Beg Meurvor.

Plongez-vous sans plus attendre dans ce polar haletant et suivez les péripéties de Yann, de retour dans son village natal.

EXTRAIT

De retour du cimetière, Yann entre dans la maison et va de pièce en pièce ; touchant chaque meuble, chaque bibelot, les rideaux de dentelle crochetés par sa mère. Il ne peut s’empêcher de se remémorer tout ce que cela représente pour lui. Les souvenirs avec son frère jumeau ; avec son père et la pêche en mer ; les bonnes senteurs des petits plats que sa mère préparait avec amour. Tout lui revint en mémoire.
Il pensa tout haut.
— Tu avais toujours le sourire et une chanson que tu fredonnais…
Il se mit à fredonner une musique d'Alan Stivell : Eliz Iza.
Des larmes se mirent doucement à couler et il sanglota en silence.
— Quel gâchis ! Je suis parti à 18 ans sans donner de nouvelles jusqu’à la disparition de père et Yvan ! Me voilà revenu, à presque 33 ans, pour te déposer à leurs côtés ! Je ne t’ai jamais écrit ni même donné de mes nouvelles… Vraiment un beau gâchis que cette famille !
Il s’assied sur une des chaises du séjour en pleurant et s'accoudant sur la table, en se cachant la tête sous ses bras.
Sans s’en rendre compte, il s’endormit ainsi.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Agent des finances publiques en retraite, Chantal Vitrac est née en 1959 à Paris.
Elle réside dans le Périgord, département de ses origines familiales.
Divorcée, elle partage son temps entre ses enfants, ses petits enfants et l'écriture de recueils de poésies et de romans commencés depuis l'âge de six ans.
LangueFrançais
Date de sortie21 déc. 2018
ISBN9782378777937
L'île aux secrets: Roman

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    Aperçu du livre

    L'île aux secrets - Chantal Vitrac

    .

    © Lys Bleu Éditions – Chantal Vitrac

    ISBN : 978-2-37877-7937

    Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

    Yann revient à Beg Meurvor pour y enterrer sa mère. Il n'y était pas revenu depuis le 20 novembre 2006 ; date de la mise en terre de son père et de son frère Yvan, morts en mer. Mais le lendemain de l'enterrement, un accident se produit... La victime est une jeune fille de l'île. Cet accident ressemble en tout point à un accident survenu en novembre 2006 et dont la victime était aussi une jeune fille de l'île.

    Serait-ce le début d'une longue série ? que cachent ces accidents ? ...

    Note de l’auteur :

    Certains noms de commune ainsi que ceux des protagonistes, l’histoire, sont fictifs et sortent tout droit de l’imagination de l’auteur.

    Toute ressemblance avec des lieux, des personnes existantes ou ayant existé, serait purement fortuite.

    6 Mars

    Beg Meurvor – 10 h 30 du matin

    Yann regarde au loin. Il essaie de se remémorer la dernière fois qu'il est venu dans cette maison.

    Il faut dire que Beg Meurvor n’est pas tellement accessible. Il faut prendre le bateau pour y parvenir.

    Beg Meurvor, « la pointe de l’Océan »… île de son enfance ; île de sa naissance ; qui se situe dans le Finistère, parmi ces petites îles habitées, dont les habitants ne quittent que pour aller sur le continent, quand ils en ont le plus besoin.

    Yann regarde ce paysage breton, ce paysage de désolation, si sauvage, qui sent les embruns poussés par le vent et qui entre dans les terres.

    Terre sauvage où les moutons paissent et se mêlent aux dolmens et aux menhirs.

    Beg Meurvor, île de pêcheurs de pères en fils.

    Il repense au jour où son père et son frère ont disparu en mer. C’était un jour de novembre 2006 où la mer était houleuse. Il était à son travail lorsqu'il apprit cette catastrophe.

    Il faut dire que Yann habite et travaille sur le continent, à l'hôpital de Quimper, toujours dans le Finistère.

    — Cela fait combien de temps déjà ?

    Parti pour ses études en septembre 2002, à l’âge de 18 ans, pour faire médecine et non-marin pêcheur comme son père et son frère… Un peu plus de quatorze ans… les années passent.

    Son père lui en a voulu. Il se rappelle encore les paroles de colère.

    — Tu n’es pas un Le Guellec si tu n’es pas marin pêcheur !!!

    Médecin ! Et bien... pars sur ton continent pour être médecin ! Mais maintenant, je n’ai plus qu’un fils ! 

    Yann est de retour à Beg Meurvor pour l’enterrement de sa mère.

    C’est le médecin de l’île qui l’a prévenu ; le docteur Guerrec. Celui-ci l’appelle régulièrement pour lui donner des nouvelles.

    Beg Meurvor – Demeure des Le Guellec – 11 h du matin

    Il erre dans la petite maison, de pièce en pièce, pour se souvenir.

    La petite cuisine, fonctionnelle, avec une petite table, une chaise et deux tabourets. Le séjour avec sa table bretonne de bois sombre ; son gros buffet assorti et ses six chaises.

    Un napperon de dentelle, fait par sa mère, trône au centre de la table, avec dessus, un beau vase.

    Les deux chambres sont à l’étage. La chambre de ses parents avec sa grande armoire et son grand lit. Les deux chevets recouverts de napperons de dentelle, toujours confectionnés par sa mère, les deux appliques au-dessus du dosseret du lit, la commode.

    Il entre dans la seconde chambre qu’il partageait avec son frère jumeau. Des lits superposés, une grande armoire et deux petits bureaux.

    Il regarde les rideaux que sa mère avait confectionnés au crochet, comme tous les rideaux de la maison, et se mit à les toucher.

     — Tu savais tout faire maman ! 

    Il se dirigea dans la petite salle de bain pour se rafraîchir, tellement l’émotion est grande de se retrouver là.

    Il redescendit et quelqu’un frappa à la porte d’entrée.

    C’est le docteur Guerrec qui vient lui rendre visite.

    — Pas trop dur Yann ? 

    — Pas facile ! 

    — Viens ! Je te conduis à l’église ! 

    — Je te suis ! 

    Ils marchèrent, jusqu’à la petite église, sans mots dire.

    Yann se remémora quelques bribes de son enfance ; ce chemin qu’il prenait avec son frère Yvan, pour aller au catéchisme. Arrivant haletant, car toujours en retard ; l’abbé qui les grondait. Il sourit en y repensant.

    Il se mit à pleuvoir. Un peu normal en ce mois de Mars.

    Une grande partie des habitants de l’île sont présents, à attendre d’entrer dans l’église, pour les adieux à « La veuve Le Guellec » comme ils l’appelaient.

    Le vent se mit à souffler sur cette hauteur. L’église se trouve sur le plus haut point de l’île, pas loin du phare avec le cimetière à côté, un peu plus vers la mer, des vestiges mégalithiques ; présence d'un passé celtique.

    L’abbé s’approcha de Yann. Il est entre deux âges, mais on ne pourrait pas dire lequel.

    — Suivez-moi mon fils ! 

    Yann le suit. Il est presque entré dans l’église, qu’un homme lui empoigne le bras et le tire.

    — Tu es revenu ! Tu as fait mourir ton pauvre père et ta pauvre mère ! Tu es un homme du continent ! Tu ne devrais pas être là ! Repars d’où tu viens ! 

    Il lui cracha au visage et le lâcha. Yann ne comprit pas ce qui lui arrive.

    L'abbé sortit un mouchoir de sa poche et le tendit à Yann.

    — Tenez ! Prenez ce mouchoir pour vous essuyer ! 

    Ils entrèrent pour la messe d’adieux.

    L’ambiance est lourde et pesante. Les habitants dévisagent Yann et parlent bas.

    Le pire fut au cimetière ; lorsqu’il voulut s’approcher du cercueil et y jeter une rose. Ils le poussèrent et il tomba.

    Une femme, toute de noir vêtue, le prit à partie.

    — Tu n’as pas le droit ! 

    Yann se relève en colère !

    — C’est ma mère que l’on enterre ! Mon père est déjà dans sa dernière demeure avec mon frère ! Je ne vous ai rien fait ! 

    Oui je vis sur le continent ! Oui j’ai quitté Beg Meurvor pour étudier et devenir ce que je suis ! Je suis médecin et j’habite Quimper ! Vous n’avez aucun droit de me critiquer ni me reprocher quoi que ce soit !

    Aujourd’hui je suis ici pour faire mes adieux à ma mère et rendre hommage à mon père et mon frère !

    Maintenant, je veux me recueillir seul ! Je vous demande, à tous, de partir ! 

    Le Docteur Guerrec, les mains dans les poches, s'approche de Yann.

    — Tu y as été un peu fort !

    — Non ! J’ai juste dit la simple vérité ! Je suis sur l’île, le temps de régler tout ce qu’il y a à y faire ! Voir, aussi, ce que je fais de la maison ! Si je la garde ou si je la mets en vente ! 

    Demeure des Le Guellec – 14 h 30

    De retour du cimetière, Yann entre dans la maison et va de pièce en pièce ; touchant chaque meuble, chaque bibelot, les rideaux de dentelle crochetés par sa mère. Il ne peut s’empêcher de se remémorer tout ce que cela représente pour lui. Les souvenirs avec son frère jumeau ; avec son père et la pêche en mer ; les bonnes senteurs des petits plats que sa mère préparait avec amour. Tout lui revint en mémoire.

    Il pensa tout haut.

    — Tu avais toujours le sourire et une chanson que tu fredonnais… 

    Il se mit à fredonner une musique d'Alan Stivell : Eliz Iza.

    Des larmes se mirent doucement à couler et il sanglota en silence.

    — Quel gâchis ! Je suis parti à 18 ans sans donner de nouvelles jusqu’à la disparition de père et Yvan ! Me voilà revenu, à presque 33 ans, pour te déposer à leurs côtés ! Je ne t’ai jamais écrit ni même donné de mes nouvelles… Vraiment un beau gâchis que cette famille ! 

    Il s’assied sur une des chaises du séjour en pleurant et s'accoudant sur la table, en se cachant la tête sous ses bras.

    Sans s’en rendre compte, il s’endormit ainsi.

    Il se réveilla en sursaut en entendant le tocsin annonçant un deuil ou un malheur en mer. Yann regarda l’heure à la grande pendule du séjour et vit qu’il était 18 heures. Il comprit que la mer avait fait, une fois de plus, son œuvre.

    Il se rendit dans la cuisine pour se préparer à manger et entendit frapper à la porte d’entrée.

    — Qui est-ce ? 

    Personne ne répond.

    Il ouvrit et ne voyant personne ; il allait refermer la porte, quand quelque chose lui attira le regard sur le seuil. Une enveloppe y est déposée.

    Il referma la porte et l'ouvrit. À l’intérieur, sur une feuille de papier d’écolier déchirée, n’est écrit qu’un mot : « PARS ! »

    Il déposa le mot sur la table du séjour.

    Il dîna en écoutant la radio et alla se coucher tôt ; cette journée étant épuisante émotionnellement.

    7 Mars

    Beg Meurvor – Demeure des Le Guellec – 9 h du matin

    Quand il se réveille, le jour est déjà bien levé. Il a dormi dans sa chambre d’enfant. C’est là qu’il se sentit le mieux.

    Il descendit se faire un café et pris son temps pour déjeuner, en pensant, tout haut, à ce qu'il devait faire de sa journée.

    — Il faudrait que je commence à trier ce qu’il faut jeter et mettre au grenier ce qu'il faut vendre. Bien que je puisse demander à la famille, s’ils veulent quelques souvenirs.

    Il prit le téléphone et appela son oncle.

    — Bonjour oncle Loïc ! c’est Yann ! Je suis en train de trier les affaires de mes parents. Vous pouvez venir prendre ce que vous voudrez ! 

    — D’accord ! 

    En appelant sa tante, il eut la même remarque.

    Yann hausse les épaules.

    — Très bien ! 

    Il se dirigea vers les escaliers qui mènent à l’étage, pour se rendre au grenier.

    — Je vais commencer par-là ! 

    Il n’y a jamais mis les pieds et pour lui, ce sera une découverte.

    Il se trouve dans une pièce de 40 min 2 s remplie de bric et de broc mal rangé et plein de poussière.

    — Bon ! Commencer par le début et continuer jusqu’au fond ! 

    Il découvrit ses vieux jouets : château fort ; soldats ; voitures ; trois gros pots de billes de toutes sortes ; jeux de construction ; cow-boys ; indiens ; patinettes ; vélos et autres peluches et jouets.

    Il se mit à parler tout haut.

    — Ils ont tout gardé ! 

    Il ouvrit une vieille armoire branlante et vit la lingerie d’enfant.

    À côté de l’armoire se trouvent deux petits berceaux et deux petits lits à barreaux.

    Un peu plus loin, il vit deux grandes malles. Il voulut les ouvrir mais elles étaient fermées par de gros cadenas.

    — Génial ! Il va falloir aller à la chasse aux clefs ! 

    Il chercha partout, dans tous les recoins de la petite maison.

    Il entra dans la chambre de ses parents et fouilla chaque tiroir.

    En retournant un qui contenait des linges de sa mère, il trouva une clef.

    Il remonta au grenier et put ouvrir une des deux malles. Il s’y trouvait de

    vieux papiers ; des lettres ; des vieilles cartes postales et deux albums de photos qu’il feuilleta avec une grande nostalgie.

    Pour la deuxième malle, il dut avoir recours au système D. Il cassa le cadenas avec un marteau.

    Il s’y trouvait aussi de vieilles affaires ; un album photos. Enfin, rien d’extraordinaire pour être fermé de la sorte.

    Il continuait de fouiller le grenier, quand il entendit un bruit de verre cassé.

    Il descendit, en trombe, les escaliers et chercha d’où cela provint.

    C’est en arrivant dans la cuisine qu’il vit une vitre cassée et sur le sol, un gros caillou entouré d’un papier tenu par un gros élastique.

    Quand il eut déplié le papier, il y lut une phrase :

    « LES ASSASSINS NE SONT PAS LES BIENVENUES SUR NOTRE ÎLE ! »

    — Là... il y en a marre ! 

    Yann sortit, de sa poche de pantalon, son téléphone mobile et appela la police municipale.

    Une voix de femme se présenta.

    — Police municipale j'écoute ! 

    — Bonjour ! Quelqu’un peut-il venir à la maison des Le Guellec s’il vous plaît ? J’ai été vandalisé et menacé ! 

    — Je vous envoie quelqu’un ! 

    Il raccrocha et s’assied sur une chaise de la cuisine, ne comprenant pas ce qu’il se passe depuis son retour à Beg Meurvor.

    Yann entendit frapper.

    Lorsqu’il regarda la pendule, il s’était passé 30 minutes depuis son appel.

    Il ouvrit et vit deux policiers.

    L'un d’eux s'approcha.

    — Bonjour ! Vous nous avez fait venir pour quelle raison ? 

    Yann est dubitatif par la façon de se présenter, de la part d'un policier.

    — Quelqu’un a envoyé une pierre dans une vitre de la fenêtre de la cuisine, avec ceci, tenue par ce gros élastique. 

    En plus, hier soir j’ai trouvé cette lettre sur le pas de la porte d’entrée. 

    Il tendit les lettres et le caillou entouré de l'élastique, à un des policiers, pendant que l’autre lui envoie un regard suspicieux.

    — Vous avez fait quelque chose pour que l’on vous en veuille ? 

    Yann est très étonné par cette remarque !

    — Pas du tout ! Je suis arrivé hier matin pour l’enterrement de ma mère ! Cela fait quinze ans que j’ai quitté l’île ! La dernière fois que je suis venu, c’était en novembre 2006, pour enterrer mon père et mon frère, morts en mer ! 

    Le policier qui inspecte avec insistance les lettres dans ses mains regarde Yann.

    — Je connais bien Yann et son frère... les jumeaux Le Guellec ! 

    — Je suis Loïc Kermeur ! Vous ne savez vraiment pas pourquoi on vous a transmis ça ?

    — Pas du tout ! Je n’y comprends rien ! Déjà à l’enterrement de ma mère, j’ai eu des problèmes et... 

    Kermeur ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase.

    — Nous sommes au courant ! Quand êtes-vous arrivé sur l’île ?

    — Hier matin ! 

    Kermeur insista.

    — Avant ! À quelle date ? 

    Yann est interloqué par cette question !

    — En novembre 2006, le 20, pour l’enterrement de mon frère Yvan et de mon père ! Pourquoi cette question ? 

    Kermeur, les yeux légèrement humides, le regarde fixement.

    — Tout simplement, le lendemain de l’enterrement, ma fille Gwen… ma seule et unique fille sur 5 garçons, a été tuée en faisant sa balade à vélo ! Le conducteur ne s’est jamais arrêté. Il a continué sa route sans état d’âme ! 

    Un témoin a vu la voiture et le conducteur. Le signalement correspondait à votre frère Yvan. Mais ça ne pouvait être lui, puisqu’il venait d’être mis en terre ! 

    Yann commence à s'agacer par cette suspicion.

    — Et vous en concluez que cela pourrait être moi ? 

    À l’époque, je n’avais pas mon permis de conduire ! Vous pouvez le vérifier auprès de la préfecture qui vous le confirmera !

    En plus, Yvan et moi ne nous ressemblons pas !

    Sur ces dires, il alla chercher une photo de leurs 18 ans. La dernière où il apparaît au côté de son jumeau.

    — Vous voyez ? Là, c’est Yvan. Il est plus grand et plus costaud que moi. Il mesurait presque 1m80 ; j'en fais 1m76. Son visage est plus rond et ses cheveux sont plus foncés ; ils tiraient sur le noir ! les miens sont châtains. Ses yeux étaient marron foncé ; les miens sont noisette. En plus de cette différence, je porte des lunettes à verres teintés depuis mes 16 ans. Je ne supporte pas le soleil. Comme vous le voyez, j’en porte encore ! 

    Kermeur prend un ton autoritaire.

    — Je vais vérifier tout ceci ! votre mère n’est plus là pour confirmer vos dires ! Ces missives concerneraient bien ce fait ! Vous allez rester sur l’île le temps que j’enquête !

    Yann commence à trouver ce policier agaçant.

    — Je ne vais pas quitter l'île maintenant. Je dois m'occuper des dispositions concernant la maison.

    Sur ces entrefaites, l’autre policier entra affolé.

    — Chef ! Il y a eu un accident au même endroit que celui de votre fille ! C’est la petite Marie Le Guen ! 

    Kermeur eut un sursaut.

    — Il y a des témoins ? 

    — Il est sur place au côté de la petite !

    Yann veut savoir.

    — Je suis médecin ! Je viens avec vous ! Je peux monter dans votre voiture ? Je suis venu sans véhicule ! 

    Kermeur lui fit un signe avec un sous-entendu.

    — Venez ! 

    Yann monta dans la voiture des deux policiers. Ils se dirigèrent vers le lieu de l’accident.

    La route est assez étroite et sinueuse. Elle longe la côte. Des arbres, à moitié couchés sur le bas-côté, gênent la visibilité et le vide. Ils continuèrent, sur cette route sinueuse et dangereuse, qui grimpe sur les hauteurs de l’île.

    Lorsqu’ils arrivent enfin à destination, les gendarmes et le Docteur Guerrec sont déjà sur place auprès du corps.

    Celui-ci est méconnaissable ; comme-ci le conducteur avait cherché à la renverser volontairement. Des traces de pneus apparaissent sur le corps ; le visage n’est plus que bouilli. Le vélo se trouve à 2 mètres de la petite Marie Le Guen, une enfant qui avait à peine 14 ans ; le même âge qu’avait Gwen Kermeur à son décès.

    Le docteur Guerrec, qui fait office de médecin légiste, commence ses premières constatations.

    — Le véhicule lui est passé sur le corps au moins 2 fois ! Elle a été littéralement achevée ! Le conducteur s’est acharné sur elle ! 

    Le docteur est presque en larmes en disant ces paroles. Certains gendarmes détournent leur regard au vu de ce massacre. D'autres sont en train de vomir.

    Tous sont effondrés.

    Kermeur évite de regarder le corps.

    — Où est le témoin ?

    Le capitaine de gendarmerie présent lui montre l'endroit par un signe de tête.

    — Vous allez le trouver assis dans le fourgon ! 

    Il est dans un sale état ! Il ne se remet pas de ce qu’il a vu et je le comprends ! Pour l’instant, il n’a pas décroché un mot ! Le toubib lui a donné un calmant !

    Kermeur acquiesce par un signe de tête.

    — Merci ! Je vais aller le voir ! Peut-être va-t-il pouvoir parler maintenant ! 

    Kermeur et Yann se dirigent vers le témoin. Celui-ci est en état de choc ; pleurant toutes les larmes de son corps.

    Kermeur le reconnut.

    — Bonjour Yves ! Es-tu en état de me parler ? 

    Il redressa la tête, regarda Kermeur et Yann comme s’il voyait des inconnus et la rabaissa en continuant de pleurer.

    — Yves ! Je te présente Yann Le Guellec. Il est médecin sur le continent, à Quimper ! 

    Yves redresse, de nouveau, la tête et s'adresse à Kermeur en jetant un regard à Yann.

    — Je sais qui il est ! 

    Il s'adresse à Yann.

    — Yves Lévêques pour vous servir ! Ce n’est pas un nom Breton et je ne suis pas né sur l’île comme vous autres ! Mais ça fait 20 ans que j’y habite et je connais bien ce gaillard et son frère !

    Kermeur le fait revenir à l'accident.

    — Peux-tu me dire ce que tu as vu ? 

    — Ce que j’ai vu ?! Ce que j’ai vu ?! J’ai vu un dingue ! Un cinglé s’en prendre à cette pauvre gamine ! 

    — Il était comment ? Quelle voiture était-ce ? 

    — La voiture ? Une Française… Une Renault… Pas une ressente en tout cas ! Je crois que c’était une Renault 12 Breaks de couleur bleu nuit presque noire… L’immatriculation, par contre, je n’ai pas fait attention. 

    — Pourrais-tu décrire le conducteur ? 

    — Ce pourri ! Je pourrais le dessiner les yeux fermés ! Je peux même dire qui il est car je l’ai reconnu ! C’est Yvan Le Guellec ! 

    Kermeur est stupéfait par la réponse !

    — C’est impossible Yves ! Yvan Le Guellec est mort et enterré depuis novembre 2006 ! 

    — Alors... il

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