Un secret de famille

Luana sut tout de suite qu’elle allait aimer la terre de ses ancêtres.

Instantanément, elle fut captivée par le moulin à eau qu’elle découvrait. Le spectacle lui coupa le souffle et lui fit monter les larmes aux yeux. Ce n’était pas une relique du passé ni un bâtiment en ruine. L’édifice se dressait fièrement en aval des montagnes, dans le district de Viana do Castelo.

Depuis trois mois, Luana était la nouvelle propriétaire de ce moulin à eau situé aux portes du village de la Montaria, dans le nord du Portugal.

Selon les dernières volontés de son grand-père Ernesto, elle prenait possession de sa propriété, l’âge de la majorité atteint.

Au lendemain de son anniversaire, le notaire lui avait donné rendez-vous pour lui lire le testament d’Ernesto. A son grand étonnement, la jeune femme avait appris qu’elle devenait propriétaire d’un lopin de terre de plusieurs hectares.

La propriété qui s’étendait devant elle culminait à trois cent cinquante mètres d’altitude et accueillait un moulin à eau et ses dépendances. Un cours d’eau traversait les terres ombragées par des chênes centenaires.

Depuis son arrivée au Portugal, elle avait eu le temps de relire les termes de l’acte de succession que lui avait remis le notaire. Le plus surprenant était le passage du document dans lequel Ernesto avait adressé comme un clin d’œil à sa petite-fille. Alors qu’ils ne s’étaient jamais rencontrés, une sorte de connivence semblait s’instaurer entre eux. Luana sourit en relisant le document selon lequel Ernesto faisait d’elle son héritière. Le vieil homme ne manquait pas de caractère :

Lorsque ma petite-fille Luana aura 18 ans, elle deviendra l’unique propriétaire de la maison familiale où a grandi son père. Je lui souhaite un heureux départ dans la vie !

Une série de photos accompagnait l’acte de succession. A côté d’une maison en pierres blanches et au toit de tuiles rouges se dressaient des dépendances et un moulin à eau. En contrebas d’une rivière,