Trois merveilleux contes de Noël: Contes merveilleux
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À propos de ce livre électronique
On commence par écrire une histoire parce qu’on a ça dans la peau. Mon père, ce grand conteur, me disait : « Grandis, mais ne cesse pas d’être une enfant, parce que c’est notre esprit qui fait la vie laide ou belle ». Au fil du temps, c’est devenu une passion. J’aime m’éclipser dans « Mon Monde à Moi ». C’est là que je trouve « la vie belle » et plus encore, lorsque je rentre timidement dans une aventure qui va me transporter dans une sphère unique que seul un écrivain peut comprendre. C’est merveilleux de pénétrer dans l’imaginaire. Je me suis posée dans l’écriture, pour inventer du rêve. C’est une récréation, un délassement et un bon passe-temps. Sans doute pour moi, mais aussi pour eux, les enfants. La lecture est la respiration de l’esprit. Mes petits lecteurs trouveront dans mes aventures un souffle de bonheur.
Plongez-vous dans ces trois contes de Noël pleins de fantaisie et de surprises !
EXTRAIT
Le ventre plein, bercé par le roulement de la poussette, il commença à somnoler, puis il s’endormit profondément.
Son réveil fut brutal lorsqu’il entendit une forte exclamation. Deux yeux le dévisageaient avec surprise.
— Mais que fait-il là cet ours ? Jessie ! Viens voir !
— J’arrive maman !
— Que fait cette peluche ici ? L’aurais-tu prise au magasin ?
— Mais non voyons ! Tu plaisantes j’espère ! Jamais je n’aurais fait ça ! Tu le sais bien maman. Mais qu’est-ce qu’il est mignon !
Elle le prit tendrement dans ses bras.
— Je ne t’ai pas acheté cet ours pourtant ! Alors qu’est-ce qu’il fait là ?
— Moi, je ne me pose pas tant de questions. Il est là et maintenant il est à moi. Oh ! regarde ! Il a posé son petit sac à côté de lui.
Très curieuse, elle l’ouvrit aussitôt.
— Tiens c’est bizarre, il y a une fronde et des pierres à l’intérieur. Que peut-il bien faire avec ça ? Bon ! Ce n’est pas important. Maman, je monte dans ma chambre, tu m’appelles quand le déjeuner est prêt.
— Profites-en pour faire tes devoirs, ma chérie.
— Je vais lui chercher un nom à ce petit. J’ai envie de l’appeler Bébé, qu’en penses-tu ?
— J’en sais rien ! Franchement, je n’ai aucune idée, il faut que je réfléchisse.
— J’adore les bébés et comme il est petit et trop mignon, je trouve que ça lui va bien.
— Tu as raison ! Fais comme tu veux.
— À tout à l’heure, maman !
Elle monta vivement les escaliers avec Bébé dans ses bras et son petit sac à dos.
Il trouva une place de choix entre les coussins posés sur le lit. Mais cela l’inquiéta. Il était coincé à présent dans cette maison. Même si l’endroit lui plaisait, il ne devait pas rester là. Qu’est-ce qu’il avait été stupide de s’endormir.
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Aperçu du livre
Trois merveilleux contes de Noël - Monique Squarciafico
1
Une famille heureuse
Mélicia était une petite fille rayonnante de bonheur et sans soucis. Elle habitait dans une petite maison, aux abords de la mine où ses parents y travaillaient. Ils étaient très pauvres. La plupart du temps, ils se nourrissaient de pain, de pommes de terre et de légumes. Parfois le dimanche, ils mangeaient du poulet ou des œufs. Avec son père, Mélicia partait quelquefois à la pêche, cela annonçait un bon repas pour le soir, lorsque le poisson mordait.
Son papa était mineur. C’était un métier très pénible et dangereux. Elle aimait qu’il lui raconte ses conditions de travail dans les profondeurs de la terre.
— Tu sais ma chérie ! Pour rejoindre les galeries sous terre, on rentre à plusieurs dans une sorte de cage qui descend dans une espèce de trou noir, jusqu’au fond. La chaleur étouffante nous fait transpirer à grosses gouttes. Sans cesse, il faut détacher des morceaux de charbon avec nos pics. Taper, taper, inlassablement, sur la roche solide, toute la journée.
— Ça doit-être très dur, hein papa ?
— Bien sûr ! Mais nous sommes une famille de houilleurs, on a ça dans le sang. Cela nous permet de vivre tous les trois, modestement, mais on ne manque de rien. On nous appelle « Les Travailleurs de l’Ombre ». Quand tu sais qu’en dessous il fait si noir et que seulement quelques lumières nous éclairent, tu comprends vite pourquoi.
— Je sais papa, tu as une petite lampe sur ton front, mais elle est si petite !
— Tu as raison ! On se contente de ce qu’on a.
Lauren, la maman de Mélicia qui travaillait aussi à la mine, à mi-temps, l’après-midi, s’accommodait à sa vie de labeur récompensée par un salaire de misère. Elle poussait les wagons chargés de charbon. Le matin, elle se levait à 4 h pour préparer à son mari, son café et son casse-croûte qu’il appelait « le briquet ». Ensuite, elle s’occupait du jardin potager qui leur permettait de manger de bons légumes, quand ils n’étaient pas dévorés par les bêtes affamées. Il fallait aussi nourrir quelques poules qui pondaient tous les jours des œufs. Mélicia se chargeait de ramasser les fruits mûrs du verger et d’arracher l’herbe envahissante autour des cultures. Elle aidait aussi sa maman à la maison. Elle aimait bien ça.
— Jeudi, c’est la Sainte Barbe, jour de fête des mineurs, personne ne travaille ! Alors nous irons à la pêche, annonça Jansen le papa, heureux de passer une journée en famille.
— Wouah ! s’écria Mélicia en tapant dans ses mains.
Les yeux pétillants de joie, elle lui sauta au cou.
— Vous irez sans moi, cette fois, s’exclama la maman, j’ai tellement à faire au jardin et puis la lessive m’attend. Mais vous avez intérêt à ramener du poisson !
2
L’accident
Mélicia attendit ce moment avec impatience, mais les jours n’en finissaient pas.
Elle n’avait que huit ans, pourtant elle comprenait que la vie était difficile et qu’il fallait se contenter de ce que l’on avait.
Elle chérissait tout particulièrement sa poupée de chiffon que sa maman lui avait confectionnée. Elle la trouvait mignonne sa Roseline avec ses grands yeux bleus et sa robe fleurie, malgré sa tête de chiffon et ses cheveux de laine. C’était son seul jouet. Elle ne pouvait pas s’empêcher de la câliner, de l’embrasser, de lui parler, parce qu’elle l’aimait.
Hélas ! Avant même que le jour de pêche n’arrive, un éboulement se produisit dans la mine.
Au son de la sirène lugubre, toutes les familles se retrouvèrent devant l’entrée, inquiètes du sort de leurs maris, de leurs femmes ou même de leurs enfants. À 12 ans, les petits étaient engagés pour y travailler.
Une grande tristesse se lisait sur les visages. Cela arrivait souvent. Parfois, c’était des coups de grisou ou des inondations qui tuaient les mineurs. Ce travail dans la fosse était meurtrier.
Lauren était livide, elle s’accrochait à sa fille. Tous attendaient qu’on annonce les noms des blessés, des morts. Invariablement, ça se passait toujours comme ça. L’attente fut longue. À la nuit tombée, le chef de fond que tous appelaient « Gueule Noire » prit la parole.
— Nous déplorons aujourd’hui trois décès. Nous avons tout essayé pour sauver nos hommes, mais c’était trop tard, je suis désolé. Albien, Jansen et Liam nous ont quittés. Je ressens la même douleur que vous tous et je compatis à celle des familles.
À l’annonce du nom de son mari, Lauren tomba à terre, inanimée. Mélicia se pencha sur sa mère en sanglotant. Son papa chéri ne serait plus là pour l’embrasser. C’était une catastrophe.
On engagea sa maman à temps complet, à la mine. Le soir, lorsqu’elle rentrait à la maison, elle n’avait plus la force de cuisiner ni de parler. Elle n’avait plus aucune énergie et se laissait aller. Mélicia comprit qu’elle devait réagir, l’aider encore plus. Elle faisait de son mieux en préparant les repas, en faisant le ménage, en s’occupant du jardin potager et des animaux de la basse-cour. Il y avait maintenant une douzaine de poussins. Elle n’avait que ça à faire, puisqu’elle restait à la maison.
La vie continua ainsi. Avec lassitude, Lauren retourna chaque jour à la mine et Mélicia se rapprocha un peu plus de sa poupée. Elle se sentait si seule. Grâce à Roseline, elle surmonta petit à petit son chagrin.
3
Le vieux monsieur
Un jour que Mélicia se promenait le long de la rivière, avec Roseline dans ses bras, elle aperçut un vieillard qui se débattait pour dégager sa longue barbe blanche qui s’était coincée dans les branches épineuses d’un arganier.
— Attendez monsieur ! Je vais vous aider.
Elle posa sa poupée sur l’herbe et délicatement, elle libéra chaque touffe de poils, jusqu’à ce que le pauvre homme fût délivré de sa prison d’épines.
— Saperlipopette ! Comment ai-je pu me prendre à ce piège ? dit-il très en colère envers lui-même.
— Heureusement que je passais par-là, jamais vous n’auriez pu vous en sortir tout seul.
— Je te remercie beaucoup ! Mais que fais-tu par ici, mon enfant ? Tu devrais être chez toi à cette heure ou à l’école !
— Je sais ! Mais personne n’est à la maison. Maman travaille à la mine et je ne peux pas aller à l’école, nous n’avons pas assez d’argent. Alors je me promène dans la nature que je trouve si belle. Je venais souvent pêcher avec mon père dans cette rivière.
— Ton papa travaille aussi à la mine ?
— Il y travaillait, mais un jour un éboulement l’a enseveli et il est parti au ciel. Ma mère a du mal à s’en remettre. Elle travaille beaucoup. Quand j’ai un moment, je viens par ici, ça me fait du bien.
— Je suis désolé, je t’ai fait de la peine.
— Ça va mieux maintenant. Roseline est ma seule consolation.
— Qui est Roseline ?
— C’est elle !
Elle brandit sa poupée.
— Elle est marrante ! dit le vieux monsieur.
— J’ai choisi ce nom parce que j’aime les roses, c’est maman qui l’a faite.
— Tu es gâtée ! Bientôt, c’est Noël, que voudrais-tu que Père Noël t’apporte ?
— J’aimerais tellement que maman retrouve le sourire et la joie de vivre, c’est mon vœu le plus cher. Rien d’autre ne m’intéresse. Comment vous appelez-vous ? Je ne vous ai jamais vu par ici.
— Nicolas ! Et toi comment t’appelles-tu ?
— Je m’appelle Mélicia. Vous habitez dans le coin ?
— Oh non ! Je vis loin, très loin dans un monde fantastique. Je me demande comment j’ai pu atterrir dans cet arbre ? J’ai dû tomber en dormant, j’ai un sommeil si profond !
— Ah bon ! Où se trouve ce monde fantastique ? Ici, ce n’est que souffrance et désespoir, tristesse et chagrin. Voulez-vous m’y emmener ?
— Crois-tu que ta mère qui n’arrive pas à faire son deuil serait heureuse de ne plus te voir ? Même si elle ne te montre pas ses sentiments, parce que son amertume est trop forte, lorsqu’elle rentre le soir, fourbue, par un travail harassant, elle est sûrement rassurée de te savoir près d’elle. Même si elle ne te le dit pas. N’oublie pas que tu es sa seule consolation maintenant. Un jour, j’en suis sûr, tout ira mieux pour vous, car le pire vous est déjà arrivé.
— Vous avez raison Nicolas, il faut toujours regarder devant soi pour garder le moral au beau fixe.
— C’est bien, ma fille ! Tu es encore une enfant, mais les épreuves t’ont grandie. Je dois te quitter et toi tu dois rentrer chez toi. Ce soir, accueille ta maman avec le sourire, entoure tes petits bras autour de son cou. Je crois qu’elle n’attend que ça. Toutes les deux, vous vous êtes repliées sur vous-mêmes dans votre douloureuse affliction. Réagis la première, ça lui fera du bien, tu verras !
— Vous êtes gentil Nicolas ! Je vais appliquer vos conseils, dès ce soir, et si un jour on se rencontre à nouveau, je vous dirai si elle a guéri.
— J’en suis certain ma petite Mélicia. À bientôt, mon enfant !
— Au revoir, Nicolas ! Je vous aime bien.
— Moi aussi ! Ne perds jamais espoir.
Elle se retourna souvent pour lui faire des petits signes d’adieu. Soudain, il disparut.
Quelques larmes perlèrent dans ses yeux. Cet homme était si bon. Elle aurait tant voulu qu’il devienne son ami.
En rentrant à la maison, elle mit dans un vase, les fleurs des champs qu’elle avait cueillies. Puis elle commença à préparer une soupe avec les légumes du jardin et ramassa deux pommes bien mûres. Elle savait cuisiner, elle avait appris en voyant faire sa mère.
La fraîcheur du soir lui donna envie de préparer un bon feu de cheminée.
Elle mit le couvert et attendit sa