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Le Chien d'or de Québec
Le Chien d'or de Québec
Le Chien d'or de Québec
Livre électronique274 pages2 heures

Le Chien d'or de Québec

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À propos de ce livre électronique

« Un tems viendra qui n’est pas venu Que je morderay qui m’aura mordu. »

Alexis Nadeau, directeur de la programmation au Musée de la civilisation, reçoit des menaces signées « Le Chien d’or de Québec ». Gabriel, Ania et Mamadou commencent à mener l’enquête. Gabriel aperçoit un vrai chien en or qui se promène dans les rues du vieux Québec et au-dessus de la Porte Saint-Jean. Serait-ce le même chien en or que celui qui orne le portique d’un édifice historique, venu chercher vengeance comme le veut la légende ?
LangueFrançais
Date de sortie1 févr. 2021
ISBN9782897501969
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    Aperçu du livre

    Le Chien d'or de Québec - Denis M. Boucher

    Illustration : Divisé en trois cases. La première montre Gabriel qui panique. La deuxième montre Mamadou qui cherche dans une armoire. La troisième est un gros plan d'une boite de bicarbonate de soude.

    Chapitre 1

    Le concours

    -Mamadou, à l’aide ! hurla Gabriel d’une voix aiguë. Vite ! Je ne trouve pas le bibi... le bibo... le biba…

    – Tu veux probablement dire le bicarbonate de soude, dit sereinement Mamadou qui, contrairement à son ami, ne cédait jamais à la panique.

    Il ouvrit la porte de l’armoire où se trouvaient les produits de cuisson et commença à fouiller méticuleusement dans les étagères.

    – Mmm... je ne le vois pas...

    – Alors, utilisons des pépites de chocolat à la place ! s’écria Gabriel. J’adore les pépites de chocolat !

    – Euh... je ne crois pas qu’on puisse substituer du chocolat au bicarbonate de soude, on risquerait de rater la recette.

    – Ah... fit Gabriel. Mais je suis certain que tu le mangerais, même s’il était complètement raté, ce gâteau.

    – Ça, c’est bien vrai, répondit distraitement Mamadou en continuant de chercher.

    Si Mamadou possédait un calme légendaire, il était tout aussi connu de ses amis pour son insatiable appétit. C’était d’ailleurs lui qui, pour passer le temps, avait proposé à Gabriel de confectionner un gâteau au chocolat.

    – Voilà ! annonça fièrement Mamadou en sortant de l’armoire une petite boîte jaune.

    – Youpi ! s’écria Gabriel.

    Levant les mains vers le ciel, il accrocha accidentellement le sac de farine, qui se renversa sur le comptoir en laissant tomber la moitié de son contenu par terre.

    Mamadou se tourna vers son ami et il ne put s’empêcher de pouffer de rire. En plus de paniquer pour rien, Gabriel était souvent maladroit, une combinaison qui le mettait parfois dans le pétrin.

    – Oh, non... fit Gabriel en voyant la farine qui s’était répandue partout sur le plancher.

    – Ce n’est rien, dit Mamadou. Reste là, je vais aller chercher le balai et on va...

    Soudain, trois coups furieux résonnèrent contre la porte, interrompant Mamadou et réveillant Dali, le chien de Gabriel, qui somnolait sous la table de la cuisine. Il ouvrit un œil et tourna paresseusement la tête en direction de l’entrée.

    « Mouf ? » fit le samoyède.

    Trois autres coups se firent entendre, encore plus insistants que les premiers. Curieux, le gros chien blanc se leva et courut à la porte.

    – Ouvrez ! Vite, les gars ! fit une voix étouffée. C’est urgent !

    « Ouaf ! Ouaf ! » fit Dali en remuant la queue.

    – C’est Ania, annonça Gabriel. Je vais aller lui ouvrir, ça semble pressé, son affaire.

    – J’ai comme l’impression qu’on ne finira pas ce gâteau... soupira Mamadou à regret tout en commençant à balayer.

    Gabriel ouvrit la porte et Ania entra dans la maison en coup de vent, sans même saluer ses amis.

    Sur le coup, Gabriel pensa qu’Ania avait trouvé un nouveau cas pour leur agence de détectives : rien ne l’enflammait comme un mystère à résoudre. Les amis avaient en effet fondé l’agence des Trois Mousquetaires à la fin de leur cinquième année et, depuis ce temps, ils avaient vécu plusieurs aventures palpitantes. Mais voilà qu’au cours des derniers mois, les jeunes détectives n’avaient absolument rien eu à se mettre sous la dent et ils commençaient à s’ennuyer.

    Ania fit le tour de la table en ignorant la farine répandue par terre, se campa fermement en face de ses amis et leur adressa un large sourire.

    – On l’a eu, les gars ! dit-elle en commençant à sautiller sur place. On l’a eu !

    Gabriel, qui n’avait aucune idée de ce dont elle parlait, jeta un coup d’œil du côté de Mamadou, mais ce dernier haussa les épaules.

    – On a eu... quoi ? demanda Gabriel à l’intention d’Ania. Pourrais-tu être un peu plus précise ?

    Son amie mit la main dans sa poche et en sortit une feuille de papier, qu’elle déplia en vitesse.

    – C’est le concours : on a gagné ! s’écria-t-elle d’un ton surexcité. C’est nous les gagnants !

    Gabriel se tourna de nouveau vers Mamadou, qui se contenta de secouer légèrement la tête.

    – Bon, là, Ania, on dirait que tu mets la charrue devant les œufs, déclara Gabriel en croisant les bras. On n’a aucune idée de quoi tu parles, alors il va falloir que tu t’expliques un peu mieux.

    Ania roula les yeux.

    – L’expression correcte est « mettre la charrue devant les bœufs », Gabriel. Tu devrais t’abstenir de faire de l’esprit, ça se termine toujours mal.

    – Ben, c’est qu’on vient de casser des œufs... pour faire le gâteau, expliqua Gabriel en montrant un bol de métal brossé.

    Ania soupira.

    – Alors, c’est quoi, cette histoire de concours ? demanda Mamadou.

    – Vous rappelez-vous le travail de groupe qu’on a fait dans la classe de madame Mallet ? Dans notre cours de français ?

    Le visage de Gabriel s’assombrit.

    – Ah, non ! s’indigna-t-il. Non ! Ne commence pas à parler de l’école ici ! Tu sais très bien que je déteste parler de ce sujet quand je suis en vacances, ça me déprime.

    – Tu devrais laisser Ania terminer son histoire, lui chuchota sagement Mamadou. Sinon, on ne pourra jamais finir notre gâteau...

    – D’accord, concéda Gabriel. Mais je ne vois pas pourquoi elle parle d’un projet qu’on a fait à l’école.

    – Moi non plus, avoua Mamadou, mais je suis certain qu’elle va nous l’expliquer.

    Les deux se tournèrent vers Ania, qui fronça les sourcils.

    – Alors, ça ne vous dit rien ? Ça ne devrait pas m’étonner puisque c’est moi qui ai fait tout le travail. Le projet sur la colonisation de la Nouvelle-France. Le débat à propos du premier établissement français... Port-Royal ou Québec...

    – Ah... oui... fit Gabriel en retroussant le nez. Ça me rappelle quelque chose. Je n’avais pas trop aimé ce projet...

    – Oh, si, je me souviens, dit Mamadou. Moi, j’ai composé le bout qui traitait de ces fabuleux festins que...

    – On a enlevé cette partie, coupa Ania. Ça n’avait absolument rien à voir avec les objectifs pédagogiques du projet. Mais, bon, peu importe... maintenant que vous savez de quel travail on parle, vous vous rappelez que je l’ai soumis au concours Québec-Acadie, n’est-ce pas ?

    – Euh... oui, oui, fit Gabriel. Euh... je...

    – Il ne s’en souvient pas, grogna Ania en secouant furieusement la tête. Et toi, Mamadou ?

    Mamadou baissa les yeux et traça du bout du pied des figures dans la farine.

    – Bon, peu importe, répéta Ania. J’ai soumis notre projet au concours d’essais Québec-Acadie... et nous avons gagné le premier prix !

    – Oh, super... dit Gabriel sans grand enthousiasme. Et qu’avons-nous gagné... un dictionnaire ?

    Ania était douée d’une intelligence supérieure et un de ses passe-temps préférés était de lire le dictionnaire.

    – Non, déclara simplement cette dernière en affichant un large sourire. Mieux que ça.

    – Mieux qu’un dictionnaire ? demanda Gabriel avec un soupçon de sarcasme.

    – Un panier rempli de toutes sortes de bonnes choses à manger ! devina Mamadou avec de grands yeux ronds.

    – Non... dit Ania.

    Elle laissa passer quelques instants avant de s’écrier :

    – Nous avons gagné un voyage à Québec !

    Illustration : Le Château Frontenac.Illustration : Divisé en trois case. La première montre Ania sautant avec les bras en l'air. Une feuille de papier vivote au dessus d'elle. La deuxième montre une carte avec les villes de Moncton et de Québec d'indiquées. La troisième montre une locomotive de Via Rail Canada.

    CHAPITRE 2

    Un voyage toutes dépenses payées

    Ania se mit à tournoyer sur elle-même tout en bondissant autour de ses amis, qui n’en croyaient pas leurs oreilles.

    – Un voyage ? s’égosilla Gabriel.

    – Ça, c’est cool, dit Mamadou.

    Cool, c’était l’expression favorite de Mamadou : avec lui, tout était toujours cool.

    – Wouhou ! cria Ania en lançant la lettre dans les airs.

    La feuille flotta pendant un bref instant, puis redescendit en vitesse en terminant sa trajectoire dans le bol où se trouvaient les œufs battus.

    – Oups... fit-elle.

    – Ce n’est pas grave, dit Gabriel en retirant délicatement la page du visqueux mélange. Comme ça, on a vraiment gagné un voyage ?

    – Oui, tous les détails sont là. Ben, ils étaient là, en tout cas... dit Ania en pointant du doigt la lettre dégoulinante. Toutes nos dépenses sont payées : le trajet aller-retour en train, un appartement situé juste à la porte du Vieux-Québec et une visite au Musée de la civilisation.

    – Bof... moi, je n’aime pas trop ça, visiter les musées, maugréa Gabriel. Est-ce que je suis obligé d’y aller ?

    – Présentement, il y a une exposition qui porte sur la bande dessinée, fit remarquer Ania.

    Les yeux de Gabriel s’allumèrent. Il adorait les bandes dessinées.

    – Alors, quand partons-nous ? s’écria-t-il.

    – La date de départ proposée est indiquée là, juste en dessous de cette grosse tache d’œuf, répondit Ania. Nous partons dans une semaine.

    – Oh ! mais... allons-nous là-bas tout seuls ? demanda Mamadou. Parce que je ne suis pas sûr que mes parents...

    – Non, les organisateurs du concours ont prévu qu’un adulte nous accompagnera, expliqua Ania.

    – Et Dali, lui ? demanda Gabriel.

    – Je me suis informée et il peut venir. Il nous reste seulement à trouver quelqu’un pour nous accompagner... Mes parents m’ont déjà dit qu’ils ne pouvaient pas.

    – Les miens non plus, dit Gabriel. Ils ont déjà pris toutes leurs vacances. Et toi, Mamadou ?

    Son ami secoua la tête.

    – Je ne pense pas, répondit-il.

    Gabriel regarda les autres avec un sourire en coin.

    – Ça ne nous laisse qu’une option, dit-il.

    – Mamie Georgette ! s’écrièrent ensemble Ania et Mamadou.

    Mamie Georgette était la grand-mère de Gabriel et elle avait été la conductrice attitrée des jeunes détectives chaque fois qu’ils partaient à l’aventure. De plus, mamie était à la retraite et elle adorait voyager.

    – Je vais l’appeler et lui demander si ça l’intéresse, annonça Gabriel. Je suis certain qu’elle va accepter. Il me semble que Québec est l’une de ses villes préférées.

    – Cool, dit Mamadou.

    Gabriel sortit son téléphone, appela mamie Georgette et lui annonça la nouvelle. Ania et Mamadou pouvaient entendre la voix de mamie, mais sans distinguer ses propos. Elle semblait cependant parler de façon animée.

    Gabriel écouta sans rien dire pendant de longues secondes, puis la remercia et lui dit au revoir avant de remettre son téléphone dans sa poche.

    Il regarda ses amis d’un air mi-figue, mi-raisin.

    – Alors ? fit Ania, inquiète.

    – Elle m’a raconté qu’elle a une cousine qui habite la région de Québec. Elle m’a parlé des occasions de magasinage. Il y a l’île d’Orléans aussi, où il y a des chocolateries et des confitureries...

    – Donc... ? fit Mamadou.

    – Elle a dit oui ! s’écria Gabriel en levant un poing en l’air.

    – Nous allons à Québec, les gars ! s’écria joyeusement Ania. Nous allons à Québec !

    Illustration : Mamie Georgettee avec une valise dans chaque mainIllustration : Divisé en deux case. La première montre les voyageur qui se dérige vers le train. La deuxième montre un portrait de Samuel de Champlain.

    CHAPITRE 3

    Une petite

    leçon d'histoire

    Exactement une semaine plus tard, les Trois Mousquetaires, mamie et Dali montaient dans le train en direction de Québec.

    Mamie avait décidé de payer un surclassement et les voyageurs avaient obtenu une cabine de luxe avec des couchettes. Cela faisait l’affaire de tout le monde, car le départ se faisait à dix-sept heures trente et il s’agissait d’un trajet de quatorze heures.

    Dans la cabine, les lits étaient superposés et, évidemment, Gabriel, Ania et Mamadou s’étaient querellés pour savoir qui allait obtenir les couchettes du haut.

    Ils avaient finalement dû tirer à la courte paille et Gabriel avait perdu. Il avait accepté sa défaite avec une certaine grâce, affirmant que de toute façon, c’était mieux pour Dali, qui allait pouvoir, comme c’était son habitude, coucher à côté de son lit.

    Les amis furent ravis d’apprendre que leur surclassement comprenait un repas dans la voiture-restaurant et le WiFi gratuit. Lorsqu’ils furent confortablement installés dans leur cabine, le train s’ébranla et chacun sortit son téléphone.

    – J’ai hâte de prendre des photos avec mon tout nouvel iPhone, déclara Gabriel en faisant glisser son doigt sur l’écran. Il possède quatre caméras, un téléobjectif ƒ/5,6 et une triple stabilisation optique de l’image...

    Il tourna l’appareil vers Ania.

    – Fais un beau sourire pour la puce A42 Bionic ! Allez, un... deux... trois... dis « fromage » ! lança-t-il, mais Ania lui fit plutôt une grimace.

    Gabriel regarda son écran.

    – Je t’ai demandé de dire « fromage », pas de faire une face de souris, marmonna Gabriel, et Mamadou pouffa de rire.

    – Regardez ça, dit mamie en montrant son écran aux jeunes détectives, il y a toute une gamme de films et d’émissions télévisées qui sont offerts gratuitement. Il y a justement un film de Xavier Dolan que je veux voir depuis toujours...

    – Vu que le WiFi est gratuit, Mamadou et moi, nous allons en profiter pour jouer à...

    – Ta ! ta ! ta ! fit Ania. Avant de vous lancer dans vos jeux idiots, je vais vous offrir une petite leçon d’histoire portant sur le Québec et ses liens avec l’Acadie. J’ai fait un peu de recherche à ce sujet hier soir et j’ai trouvé des choses très intéressantes.

    – Très intéressantes pour toi... marmotta Gabriel.

    Chaque fois que les Mousquetaires partaient à l’aventure, Ania préparait pour ses deux amis un véritable exposé portant sur leur destination, question d’enrichir un peu leur culture.

    – Bon. La ville de Québec fut fondée par Samuel de Champlain en 1608. C’est quatre ans après Port-Royal, qui en 1604 devenait le premier établissement français au Canada. Cependant, les historiens ne s’accordent pas sur...

    – Euh... tu peux arrêter, Ania, on sait déjà tout ça, intervint Gabriel. C’est là-dessus qu’on a fait notre projet d’histoire.

    – C’est vrai, Ania, fit remarquer Mamadou. On sait déjà ça.

    – Ah ! comme ça, vous vous souvenez de notre projet, maintenant ? s’indigna Ania.

    – Ça m’est soudainement revenu, répondit Gabriel. Ça doit être l’angoisse causée par ta leçon d’histoire qui m’a rafraîchi la mémoire...

    – Très drôle, rétorqua Ania, puis elle leva l’index. Alors, saviez-vous qu’on estime qu’environ la moitié des Québécois pourraient avoir des racines acadiennes ?

    – Ah ? fit Gabriel, visiblement intrigué. Ça, je ne le savais pas.

    – Moi non plus, enchaîna Mamadou.

    – Par exemple, la plupart des personnes portant les patronymes de...

    – Des patro-quoi ? l’interrompit Gabriel, qui pensa aux créatures argentées des romans de Harry Potter. Tu veux probablement dire les Patronus. Là, ça s’en vient vraiment intéressant, ton histoire !

    – Crois-le ou non, Gabriel, il existe tout un univers à l’extérieur de Harry Potter, de La Guerre des étoiles et du Seigneur des anneaux, rétorqua Ania. Un patronyme, c’est un nom de famille.

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