Le quartier du Fleuve
3 RÉSUMÉ : Marguerite se hâte, elle doit se rendre à une réunion pour son journal. Tandis qu’elle s’apprête, Gabriel lui parle de son rêve de retourner à Chaumérac en Ardèche, chez ses parents adoptifs, les Plantier, et d’y acquérir un mazet, une petite maison paysanne. Hélas il n’a pas le moindre sou pour l’acheter. Il est au chômage et son activité de brocanteur ne lui rapporte quasiment rien. Quant à Marguerite, elle ne demandera jamais rien à son père qui se targue pourtant d’avoir plus d’argent qu’il ne lui en faut. Mais elle est heureuse, elle tient son sujet de roman : ce sera tout simplement le quartier dans lequel elle vit ! Alors qu’elle boit un thé au restaurant du Rivage, elle croise un magnifique jeune homme, dont le visage lui semble familier. (Voir Veillées nos 3447 et suivants.)
Marguerite règle son thé, ramasse son sac, enfile son blouson. Quand elle passe devant le jeune homme, il la regarde de nouveau. Il a des yeux très sombres, alors qu’elle les supposait d’un bleu foncé.
Songeuse, elle retrouve sa voiture et retourne au lotissement Beau Rivage. Il ne pleut plus, le ciel se dégage des brumes. Gabriel l’attend dans le jardin, il lui ouvre la porte du garage. Elle l’embrasse et il paraît surpris par ce geste de tendresse. Une tendresse qu’elle ne croit pas lui marchander, pourtant.
Il la prend par la main, il serre cette main, et Marguerite s’appuie sur son épaule. Il pose un baiser sur sa joue. Mais déjà, Gabriel s’est éloigné. Elle lui montre les narcisses, juste devant la maison. Demain, ils auront éclos. Elle lui parle du forsythia qu’elle a admiré dans le jardin de l’hôtel-restaurant du Rivage. Le leur n’est qu’un rameau malingre, mais il fleurira peut-être.
Gabriel ne l’écoute plus. D’une main nerveuse, il repousse ses cheveux lisses.
– Rentrons, soupire Marguerite.
L’ombre les cerne. La maison éclairée les invite au repos, à leur intimité de couple.
Le repas est prêt, Gabriel a tenu parole. À table, pour le tirer de son apathie, Marguerite évoque Chaumérac et les Plantier. Le regard de son mari reste absent. Il ne manifeste aucun intérêt particulier quand elle explique que l’architecte du projet des Cabanes
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