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La créature de la Petitcodiac
La créature de la Petitcodiac
La créature de la Petitcodiac
Livre électronique269 pages2 heures

La créature de la Petitcodiac

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À propos de ce livre électronique

Une empreinte géante sur la rive, une forme floue que l’on peut deviner sous l’eau boueuse de la rivière Petitcodiac et quelques personnes qui affirment avoir vu une immense créature en émerger brièvement : les rumeurs vont bon train. Selon Atom Lutch, journaliste indépendant, une créature de boue se cache dans la rivière Petitcodiac. Cependant, le journaliste de L’Atome libre semble être plus intéressé par le nombre de clics qu’il reçoit sur son site Web que par la vérité. Les célèbres détectives de l’agence des Trois Mousquetaires se donnent donc pour mission de percer le mystère derrière cette histoire. D’autant plus qu’au même moment, un colloque sur les manipulations génétiques a lieu sur le campus de l’Université de Moncton. Y aurait-il anguille, ou monstre, sous la boue ?
LangueFrançais
Date de sortie5 sept. 2023
ISBN9782897503444
La créature de la Petitcodiac

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    Aperçu du livre

    La créature de la Petitcodiac - Paul Roux

    Illustration en noir et blanc : Divisée en trois cases. Gabriel appuie sur une télécommande. Les Trois Mousquetaires avec l'image d'un chien au-dessus de leur tête. Un reportage avec une femme qui parle avec une image des Trois mousquetaire derrière elle et la mention « Le Chien d'or de Québec » en bas de l'écran.

    Chapitre 1

    Une rivière de chocolat

    Même si à peine deux semaines s’étaient écoulées depuis leur aventure à Québec, les Trois Mousquetaires commençaient déjà à trouver le temps long.

    Les jeunes détectives étaient réunis au quartier général de leur agence, autrement dit au sous-sol de la maison des grands-parents de Gabriel, et chacun tentait de passer le temps comme il le pouvait.

    Ania feuilletait distraitement la dernière édition du magazine Curium, Mamadou finissait un sac de croustilles et Gabriel faisait défiler les chaînes de télé les unes après les autres, sans trouver rien d’intéressant.

    Quant à Dali, le samoyède de Gabriel, il se tenait au garde-à-vous à quinze centimètres de Mamadou, dans l’espoir que quelques miettes de chips finissent par se retrouver par terre.

    Bien entendu, tout cela n’avait rien de très excitant pour cette équipe habituée aux intrigues les plus rocambolesques.

    Tout à coup, Gabriel poussa un cri. Surpris, Mamadou échappa sa dernière poignée de croustilles et Dali, qui n’attendait que cela, s’empressa de les avaler.

    – Vite ! venez voir ! hurla Gabriel.

    Ania leva la tête et mit son magazine de côté, Mamadou jeta un triste coup d’œil à son sac de croustilles et les deux rejoignirent leur ami, qui pointait frénétiquement l’index vers le téléviseur tout en pitonnant maladroitement sur la télécommande de son autre main.

    – Regardez ! Regardez ! lança-t-il.

    À l’écran, les chaînes défilaient à la vitesse de l’éclair : vers le haut, puis vers le bas, puis vers le haut encore...

    – Regarder quoi ? s’énerva Ania. Tu n’arrêtes pas de changer de réseau.

    – J’essaye de retrouver le canal, grommela Gabriel. Donne-moi une seconde... Ah, voilà ! Regardez, c’est nous ! On parle de nous à une station de télévision du Québec !

    – Ça c’est cool, fit Mamadou.

    Cool, c’était l’expression favorite de Mamadou. Peut-être parce que lui-même restait cool et zen, même dans les situations les plus critiques.

    À l’écran, l’image des Trois Mousquetaires fut remplacée par celle d’une jeune femme qui se tenait debout devant le Musée de la civilisation. Au bas de l’écran, à côté du logo de la station, figurait son nom : Valérie Coutié. Elle bougeait les lèvres, mais aucun son n’en sortait.

    – On n’entend rien, s’impatienta Ania. Allez ! monte le volume.

    Gabriel s’exécuta et la voix de la jeune femme envahit la pièce.

    « ... et il va sans dire que le directeur de la programmation du Musée, qui a échappé à la malédiction du Chien d’or, doit une fière chandelle à ces jeunes détectives. »

    Après un bref moment de silence, elle conclut :

    « Ici Valérie Coutié, dans le Vieux-Québec. »

    La jeune femme disparut de l’écran et elle fut remplacée par un homme en veston et en cravate qui la remercia, puis qui enchaîna avec la météo.

    – Ah ! c’est malin, lança Ania. On a tout manqué.

    – Ben, ce n’est pas ma faute, marmonna Gabriel, je faisais passer les stations quand j’ai vu ce reportage du coin de l’oreille...

    – On dit « du coin de l’œil », fit remarquer Ania, qui était habituée à ce que son ami massacre les expressions consacrées. À moins que toi, tu puisses voir avec tes oreilles, rigola-t-elle.

    – Oh ! pas besoin de me corriger chaque fois que je me trompe, ronchonna Gabriel en croisant les bras.

    – Mais si je ne le fais pas, tu n’apprendras jamais, espèce de tête de linotte.

    – Tête de... ?!? Non, mais... ! commença Gabriel.

    Mamadou, qui sentait une dispute venir, décida de changer de sujet de conversation.

    – Mais avouez qu’elle était agréable, notre aventure à Québec.

    Son intervention eut l’effet désiré. Gabriel et Ania oublièrent leur querelle et hochèrent tous deux la tête.

    – C’est vrai, reconnut Gabriel. Moi, la chose que j’ai le plus aimée, ce sont les librairies et toutes leurs bandes dessinées...

    – Moi, ce sont les restaurants du Vieux-Québec, ajouta Mamadou d’un air rêveur.

    – N’oubliez pas le Musée de la civilisation ! lança Ania. J’ai adoré ce musée. L’exposition sur la bande dessinée était particulièrement intéressante, n’est-ce pas, Gabriel ?

    – Je dois avouer que j’ai vraiment aimé ça, reconnut ce dernier. Jamais je n’aurais pensé qu’un musée m’intéresserait, mais pourtant...

    – Alors, c’est parfait ! coupa Ania. Je voulais justement vous proposer une activité, mais je n’osais pas vous en parler parce que je pensais que vous ne seriez pas d’accord...

    – Oh, oh... fit Gabriel.

    – Il y a une exposition au Musée de Moncton qui semble très intéressante, annonça Ania. Elle porte sur la rivière Petitcodiac.

    – Bof... fit Gabriel en faisant la moue. Une exposition sur une rivière ? Ça n’a pas l’air trop excitant.

    Mamadou ne semblait pas très emballé non plus. Il ne dit rien, mais il haussa légèrement les épaules.

    – Il y a une tonne d’activités interactives dans ce musée, s’empressa d’ajouter Ania. Et une carte de la région de Moncton, comme celle qu’on trouve sur nos téléphones, sauf qu’elle est immense ! Et on peut marcher dessus. C’est comme si on entrait dans nos iPhone.

    – Ah ? fit Gabriel.

    – De plus, ajouta-t-elle en se tournant vers Mamadou, l’exposition en question s’intitule « La Petitcodiac : l’histoire de la rivière chocolat ».

    – Oh ? fit Mamadou, qui s’intéressait à tout ce qui touchait à la bouffe. Une rivière de chocolat ?

    – Tu as bien entendu, répondit Ania. Alors, c’est réglé, les gars ? On s’en va visiter le Musée de Moncton ?

    Mamadou regarda Gabriel, qui haussa à son tour les épaules.

    – De toute façon, ce n’est pas comme si on avait beaucoup d’autres choses à faire, dit ce dernier d’un air légèrement découragé.

    – Youpi ! s’écria Ania. Allons-y, vous allez aimer ça !

    Illustration en noir et blanc : Divisée en trois cases. La grand-mère deGabriel fait des mots croisée. Anya et Gabriel passe à vélo devant la boulangerie Tony. Mamadou regarde un cruffin en s'exclament : « Miam ! J'ai cru-faim ! ».

    Chapitre 2

    En route pour le musée

    Les Trois Mousquetaires montèrent l’escalier et annoncèrent à la grand-mère de Gabriel, qui était en train de faire des mots croisés, qu’ils allaient voir une exposition au Musée de Moncton.

    – Est-ce que je peux laisser Dali avec toi, Mamie ? demanda Gabriel.

    – Bien sûr, répondit cette dernière.

    « Ouaf ! » fit le chien, qui adorait mamie Georgette.

    – Merci beaucoup, Mamie, ajouta Gabriel.

    – C’est un plaisir, mon petit, dit-elle, d’autant plus que c’est pour aller visiter un musée. Je ne pensais pas que ça t’intéressait. Pourtant, c’est important, l’histoire. Le regretté Martin Luther King disait bien : « Ce n’est pas nous qui faisons l’histoire. C’est l’histoire qui nous fait. »

    La grand-mère de Gabriel se plaisait à ponctuer ses propos de dictons et de proverbes, et elle était manifestement plus douée que son petit-fils à cet égard.

    – Oui, mais Mamadou et moi, on y va surtout parce qu’Ania nous a dit qu’il y aurait toutes sortes de jeux interactifs et que ça parle de chocolat, expliqua Gabriel.

    – Bien sûr... répéta mamie, cette fois en pinçant les lèvres pour réprimer un sourire. Mais, sait-on jamais, vous pourriez aussi apprendre un brin d’histoire en vous amusant. Ça ne vous ferait pas de mal, n’est-ce pas ?

    – Ça, ce serait la cerise qui fait déborder le sundae, Mamie.

    – Je crois que tu mêles deux expressions, dit mamie en levant l’index. Penses-y comme il faut...

    Gabriel prit un instant pour réfléchir.

    – Euh... la cerise qui... fait déborder... le vase SUR le sundae ! dit-il d’un ton satisfait.

    – On dit simplement « la cerise SUR le sundae », déclara Ania en se dirigeant vers la porte. Allez, viens maintenant.

    Les épaules de Gabriel s’affaissèrent légèrement.

    – Ne te décourage pas, dit mamie avec un sourire bienveillant. Rappelle-toi que c’est en forgeant qu’on devient forgeron. Allez-y, maintenant, et amusez-vous bien.

    Les Trois Mousquetaires dirent au revoir à mamie, sortirent de la maison et ramassèrent leurs vélos.

    – On pourrait emprunter le sentier qui longe la Petitcodiac, proposa Ania.

    – C’est une bonne idée, dit Gabriel. Surtout que la Petitcodiac est le sujet de l’exposition qu’on va voir.

    – On pourrait aussi passer à la Boulangerie Tony, suggéra Mamadou. Comme ça, on ne risquera pas de se faire surprendre par la faim avant l’heure du dîner.

    Ania ne put s’empêcher de sourire. Jamais n’avait-on vu quelqu’un avec un appétit comme celui de Mamadou. Il aurait pu dévorer un rosbif et se plaindre d’avoir faim trente minutes plus tard.

    – D’accord... on passera chez Tony, déclara Ania. Mais j’ai hâte de partir, moi. Arrêtons de parler de bouffe et mettons-nous en route, d’accord ?

    – Oui, et on est mieux de se dépêcher, annonça Mamadou en mettant la main sur son ventre. Mon estomac commence déjà à faire de drôles de bruits.

    Les amis enfourchèrent leurs bicyclettes et empruntèrent la piste cyclable qui reliait la rue Thomas au centre-ville de Dieppe, là où se trouvait la boulangerie.

    Arrivés sur place, Mamadou et Gabriel choisirent un cruffin et Ania se laissa tenter par un beignet berlinois. Pendant qu’ils dégustaient leurs viennoiseries, Gabriel se tourna vers ses amis.

    – Vous vous rappelez que c’est en marchant le long de la Petitcodiac qu’on a formé l’agence des Trois Mousquetaires¹ ? demanda-t-il. On dirait que c’était hier...

    – C’est vrai, dit Ania en mâchouillant un morceau de son beignet. C’est fou comme le temps passe vite.

    – Et dire qu’au début, Ania et moi, on trouvait que c’était ridicule de partir une agence de détectives, rappela Mamadou. Heureusement que tu ne t’es pas découragé, Gabriel.

    – Je n’abandonne jamais, moi ! lança Gabriel. Vous savez ce qu’on dit : il ne faut pas jeter la serviette avant de l’avoir tuée.

    – Personne n’a jamais dit ça, le corrigea Ania en poussant gentiment son ami sur l’épaule.

    – Eh bien, c’est moi qui l’aurai dit le premier ! lança Gabriel, et les deux autres pouffèrent de rire.

    – Bon, reprenons notre chemin, maintenant, proposa Ania.

    Les amis sortirent de la boulangerie et reprirent leurs vélos.

    – C’est quand même incroyable, toutes ces aventures qu’on a vécues ensemble, dit Gabriel en enfourchant sa bicyclette. Un monstre marin, des soucoupes volantes...

    – Une excursion dans les cavernes blanches qui est par la suite devenue un voyage dans un autre monde, ajouta Ania d’un ton rêveur. Un bateau fantôme...

    – Une île avec un mystérieux crâne de cristal, un yéti, un revenant, continua Mamadou.

    – Et un chien en or légendaire, conclut Gabriel. Si je compte bien, notre prochaine aventure sera notre dixième !

    – C’est un bel exploit, dit Ania. Je me demande où nous mènera notre prochaine enquête...

    Personne n’avait la réponse à cela, et les jeunes détectives, perdus dans leurs pensées, pédalèrent en silence pendant un bout de temps. À la limite entre les villes de Dieppe et de Moncton, ils traversèrent le petit pont au toit rouge qui enjambait le ruisseau Hall, passèrent devant la terrasse de l’hôtel Château Moncton, pour enfin rejoindre la sortie qui menait à la rue King.

    Devant eux se trouvait une plateforme qui permettait d’observer la rivière et Gabriel remarqua une dizaine d’individus massés contre la rambarde qui regardaient la rivière en discutant de façon animée.

    – On dirait qu’il se passe quelque chose là-bas, dit-il en montrant du pouce le petit attroupement.

    – Sûrement des touristes qui viennent de voir un goéland pour la première fois, supposa Ania tout en tournant dans la direction de la rue Main. Allons-y, les gars.

    Elle s’interrompit quand elle réalisa que Gabriel était déjà parti dans la direction opposée.

    – Mais qu’est-ce qu’il fait, ce cornichon ? marmonna-t-elle en observant son ami.

    Gabriel descendit de son vélo pour voir ce qui causait l’émoi des touristes. Il se pencha par-dessus la balustrade, puis se tourna vers ses amis avec de grands yeux ronds.

    – Ça alors ! hurla-t-il. Venez voir ça ! Vite !

    Illustration en noir et blanc : Un reptile au long coup, des soucoupes volantes, un crâne, un bateau enflamé, un chien, un homme debout sur une planche volante et un grand singe.

    1 Voir Le monstre du lac Baker.

    Illustration en noir et blanc : Divisée en deux cases. Un homme derrière une cloture pointe des trous dans la boue en disant « Là ! » et les gens avec lui s'exclament avec un « Ooooh ! ». Un homme avec des lunettes de soleil et un cellulaire à la main s'avance vers les Trois mousquetaires.

    Chapitre 3

    De très Étranges Empreintes

    Ania et Mamadou se dirigèrent vers Gabriel, qui semblait frappé de stupeur. Lorsqu’ils arrivèrent à ses côtés, celui-ci pointa du doigt un endroit sur la rive, au bord de l’eau boueuse.

    Là, dans la vase, se trouvait une série de profondes dépressions qui partaient de la rivière et qui traversaient la berge en direction de la piste cyclable.

    – Ce sont des trous dans la vase qui te mettent dans cet état ? demanda Ania. Est-ce qu’il y a quelque chose qui m’échappe ou c’est vraiment tout ce que tu voulais nous montrer ?

    Gabriel retrouva la parole.

    – Des trous ?!? s’énerva-t-il en regardant Ania comme si elle venait de la planète Mars.

    Il attendit la réplique d’Ania, mais cette dernière se contenta de le regarder sans trop comprendre.

    – Ce ne sont pas de vulgaires trous ! continua Gabriel d’une voix aiguë. Regarde leur forme, ce sont d’énormes traces de pas ! Ne vois-tu pas que ces empreintes sont étranges ?

    – Bof... fit Ania en haussant les épaules.

    Gabriel se tourna vers Mamadou.

    – Et toi ? demanda-t-il plus calmement. Qu’en penses-tu ? C’est étrange, non ?

    – Ben, je ne sais pas, Gabriel. C’est certain qu’on ne s’attend pas à voir des traces de pas à cet endroit, mais...

    – Mais regardez la taille des empreintes ! hurla Gabriel. Elles ont de toute évidence été faites par une créature immense...

    Il s’arrêta et sembla réfléchir pendant un instant.

    – Peut-être par un lézard géant ! déclara-t-il soudainement.

    – Un... lézard... géant... dit Ania en laissant volontairement passer une fraction de seconde entre chaque mot.

    – Oui ! Tu sais, comme le Lézard dans les bandes dessinées de Spiderman. C’est un super-vilain qui se change en...

    – Je sais très bien qui est le Lézard, coupa-t-elle. Mais tu sais que ce genre de créature existe seulement dans les films et les bandes dessinées, n’est-ce pas ?

    – Oui, je sais, mais... commença Gabriel.

    – Pourquoi pas Hulk, tant qu’à faire ? ricana Ania.

    – Ben, c’est le même principe : Hulk, c’est un être humain qui se

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