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Sur la trace d'Atûsh
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Livre électronique106 pages1 heure

Sur la trace d'Atûsh

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À propos de ce livre électronique

Trois ans après son premier séjour au Vieux-Nemaska, Nathan est de retour en territoire Eeyou Istchee. Invité par son ami cri Petâpan à se joindre à la brigade de canots qui fait revivre l’époque héroïque des Voyageurs et de la traite des fourrures, Nathan s’attend à des vacances de canot-camping pépère. Il n’a pas pris toute la mesure du défi que présentait ce voyage à la mémoire des ancêtres de Petâpan. Le monstre légendaire cannibale Atûsh qui rôde est-il un allié… ou une menace, sans compter que les jumeaux Whiskeychan ne manquent aucune occasion de taquiner le jeune sans expérience. Heureusement, la belle Stella participe aussi à l’expédition !
Nathan, le narrateur du roman Sur la trace d’Atûsh, invite les jeunes lectrices et lecteurs à parcourir avec lui en canot le plus grand lac naturel d’eau douce du Québec, à portager et à s’aventurer dans des rapides pas commodes ! Amitié, partage, traditions cries, humour, monstre légendaire et éveil à l’amour, ce roman propose une aventure qui allie la découverte de soi, de l’autre et du territoire. Bien que le travail d’anthropologue de l’auteure lui ait apporté une connaissance intime du territoire et du mode de vie de la Première Nation crie, c’est dans l’univers de l’amitié et du vertige de la découverte que Patricia a puisé l’inspiration pour cette aventure où le respect et la connaissance de l’autre, de même que le dépassement de soi sont au rendez-vous.
Le roman propose un lexique cri-français et une section pour en savoir davantage.

Prix littéraires
Le premier roman où apparait Nathan, Pas comme les autres, a été finaliste pour le prix Suzanne Pouliot et Antoine Sirois 2023 de même que pour le prix littéraire Hackmatack 2023/24.

L’auteure
Depuis plus de vingt ans, Patricia-Raynault-Desgagné séjourne plus de deux mois par année en Eeyou Istchee où elle compte de nombreux amis et amies dans la communauté crie. Elle a participé à l’étude des impacts humains du complexe hydroélectrique La Grande sur l’utilisation du territoire des Cris et a contribué à l’étude du projet d’aménagement des centrales de l’Eastmain-1-A et de la Sarcelle et de dérivation de la rivière Rupert. Patricia détient une maitrise en anthropologie, un baccalauréat en langues modernes (italien, espagnol) et une maitrise en littérature canadienne comparée. Elle est membre de l’Ensemble à vents de Sherbrooke. Adepte de sports, de plein air et de raid, Patricia s’est aussi inspirée de ses propres expériences en nature.
L’illustratrice
L’illustration a toujours fait partie de Valérie depuis qu’elle peut tenir un crayon entre ses doigts. Elle aime inventer des mondes nouveaux à l’aide de n’importe quel médium qui lui tombe sous la main ! Elle a illustré Les sorcières, Je ne suis pas un paresseux, Mademoiselle Oups !, Parce que je t’aime et bien d’autres.
LangueFrançais
Date de sortie5 nov. 2023
ISBN9782982105942
Sur la trace d'Atûsh
Auteur

Valérie Desrochers

L’illustration a toujours fait partie de Valérie depuis qu’elle peut tenir un crayon entre ses doigts. Elle aime inventer des mondes nouveaux à l’aide de n’importe quel médium qui lui tombe sous la main ! Elle a illustré Les sorcières, Je ne suis pas un paresseux, Mademoiselle Oups !, Parce que je t’aime et bien d’autres.

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    Aperçu du livre

    Sur la trace d'Atûsh - Valérie Desrochers

    1

    Aéroport international Montréal-Trudeau

    Six heures du matin. De l’autre côté des portes de sécurité, maman m’envoie des bisous silencieux. Je lève mon pouce pour lui dire que tout va bien aller. Qu’elle n’a pas à s’inquiéter.

    – Prêt, Nathan ? me demande une jeune femme. Je m’appelle Doreen. Pas trop inquiet ?

    J’ai envie de dire oui, mais je fais non de la tête.

    Doreen est vêtue d’un pantalon bleu foncé et d’une chemise blanche. Un oiseau noir en vol devant un soleil orange est brodé sur la poche de sa chemise, le logo de la compagnie d’aviation Air Creebec.

    Elle accompagne les enfants qui voyagent seuls. À treize ans, j’aurais bien pu me débrouiller, mais maman a rempli le formulaire « mineur non accompagné », de sorte que Doreen veille sur moi… et je suis finalement bien content qu’elle soit là. Mes documents de voyage dans ma main droite, mon sac de randonnée au dos, j’avance vers le contrôle de sécurité.

    – Ta carte d’embarquement ! lance l’agent.

    – L’autre carte, me dit doucement Doreen. Ça, c’est ta carte d’identité. Tu es sûr que ça va, mon grand ?

    Je fais signe que oui et m’empresse de présenter le bon document.

    – Chibougamau ?

    Un autre signe de tête pour dire oui. Doreen va finir par croire que je suis muet.

    L’agent passe rapidement la carte d’embarquement sous un lecteur numérique, puis me la rend.

    – On se dépêche ! Mettez tout là-dedans, ordonne un autre agent en déposant un grand bac gris devant moi. Videz vos poches et sortez votre ordinateur portable si vous en avez un. Suivant !

    – C’est à ton tour, Nathan. Je te rejoins de l’autre côté, me dit Doreen.

    La peur de ne pas faire les choses comme il faut m’empêche de réagir rapidement. Je finis par déposer correctement mon sac à dos dans le bac.

    – Pas de cellulaire ?

    – Dans… dans… dans mon sac, j’ai un cellul…

    – Alors, sors-le, mon homme ! dit l’agent en ne me laissant pas finir ma phrase. Dans un bac à part ! Allez, on se dépêche !

    Je plonge ma main droite dans la poche avant de mon sac à dos à la recherche de mon cellulaire. Voilà ! Je l’ai !

    L’agent attrape le bac contenant mon sac, le dépose brusquement sur le tapis roulant et le pousse vers une boite à rayons X qui scannent les bagages. Puis il place un autre bac tout aussi brusquement devant moi. Je comprends que je dois y déposer mon cellulaire rapidement et sans faire de chichi.

    – Par ici ! ordonne une agente de l’autre côté du portique de détection.

    J’ai l’impression d’être un espion dans un mauvais film et je dois traverser un portique de détection de métal en espérant que l’alarme ne se déclenche pas en découvrant l’énorme couteau glissé dans ma chaussette. Moment d’angoisse totalement injustifié, je le sais !

    2

    Je ne peux rien cacher !

    Je fais un premier pas vers le portique de détection. Puis un autre aussi lentement que le premier. L’agente, impatiente, me signale de la main de continuer d’avancer. C’est bon. L’alarme ne s’est pas déclenchée. C’est ridicule d’avoir eu peur, car je n’ai rien dans mes poches ni dans ma chaussette ! Mais c’est plus fort que moi. Je récupère mes affaires et tourne la tête à droite et à gauche pour trouver Doreen. Plantée à deux pouces de mon nez, elle me sourit.

    – Es-tu un bon marcheur ? Parce que la porte A-10 est à l’autre bout de l’aéroport.

    Même si je fais confiance à Doreen, je vérifie le numéro de la porte d’embarquement inscrit sur ma carte. Jusqu’ici, tout va bien. Je lui emboite le pas. On marche un bon moment jusqu’à un escalier roulant descendant vers ce qui mène au sous-sol de l’aéroport. Puis on marche encore. Tiens, me dis-je en rigolant, personne ne m’a dit que je devais me rendre à Chibougamau à pied. J’espère que mon ami Petâpan est patient. J’accélère le pas. Il ne faudrait pas que je rate l’avion.

    Tout au bout d’un corridor qui n’en finit pas, on débouche enfin dans une salle d’attente avec deux portes d’embarquement, les A-8 et A-10.

    – Ton avion décolle dans une heure, mon garçon. Assois-toi là-bas. Je vais venir t’avertir quand ce sera le temps d’embarquer.

    Doreen me pointe un banc où est assise une jeune femme tenant un bébé qui dort à poings fermés malgré le brouhaha qui règne dans la salle. À ses côtés, une vieille dame me rappelle la kûhkum de mon ami Petâpan.

    – Wâchiye, kûhkum, dis-je, en m’assoyant.

    La grand-maman rigole. Mon accent ne doit pas être encore tout à fait au point. Je me tourne vers la maman :

    – Bonjour. Votre bébé est tout petit ! Et il va prendre l’avion à son âge. Moi, c’est la première fois.

    – Mon petit garçon est né il y a une semaine. Je suis venue accoucher à Montréal. Ma grand-mère m’accompagne. C’est elle qui a fabriqué ce tihtinâkan, dit-elle fièrement en désignant un porte-bébé traditionnel déposé à ses pieds. Tu voyages seul ?

    – Oui, mais je vais rejoindre un ami que je n’ai pas vu depuis longtemps.

    – Tu es Nathan ! rigole la kûhkum.

    Oh ! Je pense que ce bébé a besoin de ne jamais mentir à son arrière-grand-mère. Et moi de ne pas inventer des histoires, car cette kûkhum lit dans les pensées !

    – Et tu viens rejoindre Petâpan pour participer à la brigade de canots, reprend la maman.

    Tiens ! Elle aussi ! Ce doit être héréditaire. Heureusement que ma mère n’a pas ce don.

    – Euh, oui, c’est ça… Il m’a invité à accompagner la brigade de canots organisée par le Conseil des jeunes. On doit canoter pendant une semaine de Mistissini jusqu’au Vieux-Nemaska.

    – Tu es courageux d’avoir accepté de relever

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