Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Pas comme les autres
Pas comme les autres
Pas comme les autres
Livre électronique102 pages1 heure

Pas comme les autres

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Les meilleurs moments dans la vie de Nathan sont ceux passés seul devant un écran. Quand sa mère anthropologue fait coïncider les vacances familiales avec son travail chez les Cris de la Baie-James, il suit en rechignant. Nathan compte bien ne pas mettre le nez dehors, même sans écran! Sa rencontre avec un jeune Cri le plongera au cœur d’une aventure qui transformera ses vacances et sa vision du monde.
Finaliste Prix Suzanne Pouliot et Antoine Sirois 2023
Finaliste Prix des jeunes Hacktamack 2023/24
LangueFrançais
Date de sortie3 août 2022
ISBN9782981913036
Pas comme les autres
Auteur

Patricia Raynault-Desgagné

Patricia-Raynault-Desgagné détient une maîtrise en anthropologie de l’Université de Montréal, un baccalauréat en langues modernes (italien, espagnol) de l’Université Bishop’s et une maîtrise en littérature canadienne comparée de l’Université de Sherbrooke. Elle a participé à l’étude des impacts humains du complexe hydroélectrique La Grande sur l’utilisation du territoire des Cris. Elle a aussi contribué à l’étude du projet d’aménagement des centrales de l’Eastmain-1-A et de la Sarcelle et de dérivation de la rivière Rupert qui a nourri plusieurs éléments du roman. Patricia est membre de l’Ensemble à vents de Sherbrooke et parle sept langues.

Auteurs associés

Lié à Pas comme les autres

Livres électroniques liés

Pour les enfants pour vous

Voir plus

Articles associés

Avis sur Pas comme les autres

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Pas comme les autres - Patricia Raynault-Desgagné

    1

    Au diable Fortnite !

    On est le 8 juillet. La nouvelle saison de mon jeu en ligne favori commence demain. Elliot et Théo, mes amis, et moi attendons ce moment historique depuis des mois. Et où vais-je me trouver demain ? Loin de mon lit douillet, de mes affaires et de l’Internet.

    C’est une catastrophe !

    Mon frère Raphaël, dit le Jovial, m’exaspère à force d’être toujours de bonne humeur. Aujourd’hui, il est comme d’habitude. Il chante en préparant ses bagages.

    Ça m’énerve !

    Depuis le début des vacances, j’ai eu beau rouspéter, bouder ou accepter de manger mes carottes, maman est sourde à ma plaidoirie.

    J’ai cherché une famille d’accueil. Elliot a supplié sa mère de m’héberger et sa mère a appelé la mienne… Je vous laisse deviner la réponse ! Bon, je l’avoue. Ce qui me chicote aussi, c’est de devoir affronter l’inconnu et de rencontrer du monde que je ne connais pas. Je n’ai jamais aimé ça, car je suis gêné. Rien ne m’exaspère plus que ma mère qui me dit « Fais pas ton gêné, là ! » en présence d’inconnus. Personne ne comprend que mon monde idéal, c’est l’école à la maison et les jeux en ligne avec Elliot et Théo pendant des heures. Il y a juste le chum de ma mère qui me comprend. Mais lui, ce n’est pas pareil, il est autiste Asperger !

    Bref, je n’ai pas le choix.

    Maman a décidé que Raphaël et moi l’accompagnons à son travail.

    Si au moins ma mère était comme les autres mères et travaillait dans la ville où nous habitons. Ou même dans la ville voisine. Ça ne me dérangerait pas de partir avec elle. Enfin, pas trop. Mais ma mère a choisi de ne pas être comme les autres. Ma pas-comme-les-autres maman est anthropologue. Un mot de cinq syllabes ! Quand mes amis me demandent pourquoi elle part si souvent, je ne réponds pas. L’expliquer me demande trop d’énergie.

    Je m’appelle Nathan (alias monsieur Baboune). Je viens de terminer ma cinquième année et j’ai déjà fait « Top 1 » à Fortnite, sans vouloir me vanter.

    2

    Direction le bout du monde

    –Maman, s’il te plait.

    Ma mère est atteinte d’une forme de surdité bizarre. Elle répond à mon frère qui s’exclame devant les sacs à dos achetés pour le voyage, mais pas à moi qui la supplie de rester à la maison. Cette surdité sélective n’affecte en rien sa vue. Elle se permet de me réprimander pour mon air de bœuf en radotant que je ne réalise pas la chance que j’ai d’aller passer la semaine là-bas, avec elle et mon frère.

    Comme si aller au bout du monde avec Raphaël était une chance inouïe !

    – As-tu fini de préparer tes bagages ?

    Je regarde les mitaines ornées de fourrure de castor et de fleurs brodées qu’elle m’a offertes la dernière fois qu’elle est revenue du bout du monde. Je ne les ai jamais portées pour aller à l’école, surtout parce qu’elles sont reliées par un gros cordon tressé en laine, comme pour les bébés !

    – Est-ce que j’apporte les mitaines ?

    – Est-ce que c’est sur ta liste ?

    – Non.

    – Tu as ta réponse.

    Je consulte cette liste que maman a intitulée « Voyage extraordinaire chez les Cris » (extraordinaire pour elle et Raphaël, pas pour moi) : maillot de bain, laine polaire, t-shirts, pantalons, serviette de plage… tuque… chapeau avec moustiquaire… Le bout du monde s’annonce extrême : maillot de bain ET tuque pour le même voyage ! Et même si le bout du monde était relié à l’Internet, mon ordinateur n’y figurerait pas. Maman pense que cinq jours débranchés me feront du bien. Si au moins ça ne tombait pas en même temps que le début de la nouvelle saison de Fortnite !

    Maman, mon « adorable » frère et moi prendrons bientôt la route en direction du village de Nemaska. En fait, c’est pire que ça. Au moins si on s’en allait dans le vrai village, l’Internet y est surement branché ! Mais non ! Pour son travail, ma pas-comme-les-autres maman doit aller rencontrer des gens qui habitent le village, mais qui n’y seront même pas. Les membres de la communauté qu’elle veut voir seront rassemblés au Vieux-Nemaska. L’endroit où ils habitaient avant. Dans le temps où les rivières et les lacs étaient les routes. Et que le canot et les raquettes étaient les principaux moyens de transport. De nos jours, les gens y retournent chaque été, comme leurs parents et leurs grands-parents avant eux. D’après ce que j’ai compris, c’est un genre de camp de vacances où le poisson abonde.

    Du poisson !

    Beurk !

    Faudrait que je sois bien mal pris pour avoir envie de trouver ça bon !

    Maman pas-comme-les-autres a tenté de me rassurer en répétant qu’on aurait une cabane juste pour nous. Moi qui aime avoir mon intimité comme elle dit. Une cabane tout-inclus, sauf l’électricité, l’eau courante et l’Internet ! Et je devrai survivre dans ces abominables conditions pendant presque une semaine ! Ma pas-comme-les-autres mère est super enthousiaste de passer du temps là-bas, tout comme monsieur Boutentrain d’ailleurs. Bande d’inconscients. Mais bon. Pas le choix, j’embarque avec eux à six heures du matin. Je n’ai que dix ans, et à dix ans on est encore esclave.

    3

    La route, ça use !

    Nous roulons depuis l’aube vers Trois-Rivières dans un énorme 4x4 loué pour l’occasion. Direction la Labédjèmes (comme dit ma mère). Le Jovial me casse les oreilles avec ses chansons de Bigflo et Oli qu’il chante à tue-tête. En enfonçant mes doigts profondément dans mes oreilles, je réussis à me réfugier dans le sommeil.

    Totougn ! Totougn ! Totougn ! Quand j’ouvre les yeux, on roule sur

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1