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Pédaler en chien
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Livre électronique181 pages2 heures

Pédaler en chien

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À propos de ce livre électronique

Gabilou, Ana et leur frère Jo sont catapultés sur l'ile de Victoria où un nuage déréglé menace le pays d'un océan à l'autre. Les trois jeunes ne le savent pas encore, mais un savant les a choisis pour une mission bien spéciale. Avec leur chien d'assistance Mira entrainé malgré lui, ils devront traverser le Canada sur un vélo à trois places conçu pour l'aventure. Cette traversée leur permettra de découvrir les différentes cultures qui se côtoient au Canada et les richesses de ce grand pays. Mais tout cela n'est pas sans danger! Comment les jeunes aventuriers trouveront-ils la force et le courage de relever ce défi? Embarqué malgré lui dans cette époustouflante épopée, Muffin, un chien d’assistance MIRA qui ne lâche pas d’une semelle ses maitres, leur portera patte forte, non sans exprimer son mécontentement!
LangueFrançais
Date de sortie3 août 2022
ISBN9782981913050
Pédaler en chien
Auteur

Denys Leclaire

Denys Leclaire est amoureux fou du cyclotourisme et d’écriture ! L’auteur, qui a voyagé à vélo dans plus d’une dizaine de pays, partage avec le public son cheminement pour la création du récit et des personnages hauts en couleur. L’auteur est physiothérapeute de formation et les chiens d’assistance MIRA n’ont aucun secret pour lui ! Il est cyclotouriste par amour du vélo, du plein air et de la liberté, et a traversé le Canada à vélo en solo à l’âge de vingt ans sur son vieux Garlatti rouge acheté à l’âge de quatorze ans avec les sous gagnés comme livreur de pharmacie. Depuis, il a parcouru neuf pays, dont la France et les États-Unis, et rêve de parcourir la Véloroute du Rideau de Fer, ce trajet de 10400 km chevauchant l’ancienne frontière qui existait entre le Bloc communiste et l’Europe de l’Ouest.

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    Aperçu du livre

    Pédaler en chien - Denys Leclaire

    Un méga colis

    –C’est étrange, dit Ana à sa petite sœur Gabilou en pointant du doigt la maison voisine. Oncle Vladimir a l’air d’un poisson dans un bocal.

    L’oncle d’Ana et de Gabilou n’a pas l’habitude de perdre une minute de son temps. Quand ce scientifique de renom n’est pas au travail, il roule à vélo. De le voir se morfondre et tourner sur lui-même parait vraiment bizarre aux deux sœurs.

    Une fourgonnette de la poste qui termine sa ronde dans le quartier s’immobilise devant la maison verte. Vladimir arrête net son manège. Son visage s’éclaire. Tout joyeux, il avance vers le facteur qui peine à sortir seul une énorme caisse de son véhicule.

    – Allons les aider, suggère Gabilou en s’élançant.

    – Attends-moi ! Je ne peux pas courir. Tu oublies toujours que je me suis fracturé le tibia !

    Ana s’appuie sur l’arceau métallique qui prolonge le harnais de son chien de réadaptation. Grâce à ce système, la jeune fille peut enlever du poids sur sa jambe blessée quand elle marche.

    – Wow, oncle Vlad ! Quel méga colis ! Ça vient de ton frère ? demande Gabilou. Qu’est-ce que c’est ? C’est pour nous ?

    – Je… c’est… pour… mes recherches universitaires.

    L’oncle étend les bras pour dissimuler le colis derrière lui. Mais la caisse est tellement grande que les sœurs n’ont aucune difficulté à voir les étiquettes en ukrainien collées un peu partout sur l’emballage.

    – On pourrait t’aider à le déballer, suggère Gabilou en inclinant la tête à droite et à gauche.

    – Non… C’est confidentiel.

    Vladimir glisse un diable sous le colis et le pousse vers le garage. Il active la télécommande et, dans un dernier effort, met le colis à l’abri des deux curieuses.

    – Tu n’oublies pas notre balade à vélo, dimanche matin ? crie Ana en se penchant au fur et mesure que la porte du garage redescend.

    – Pas cette semaine. J’ai du retard dans…

    La voix du savant se perd derrière la porte qui se ferme au nez des deux sœurs.

    Gabilou et Ana se regardent perplexes.

    C’est la première fois que leur oncle ne les accueille pas à bras ouverts et qu’il refuse une sortie à vélo en compagnie de ses nièces qu’il adore.

    Vacciné avec un rayon de vélo

    Debout sur son vélo de montagne, Jo roule à toute vitesse. Pédalant comme un coursier, il croise la fourgonnette de la poste et s’engage en sens contraire du trafic. Le jeune cycliste se faufile entre deux autos stationnées, saute la bordure du trottoir et aboutit sur la pelouse du voisin de Vladimir. Sans s’arrêter, il poursuit sa course et passe entre deux arbustes, frise des platebandes et débouche dans l’allée du garage de son oncle. Le corps incliné, il active son frein arrière de toutes ses forces en tournant le guidon. Une longue trace noire se dessine sur le pavé tout neuf.

    Jo est un cyclomaniaque. Ses sœurs Ana et Gabilou disent à la blague qu’il a été vacciné avec un rayon de roue de vélo. Le garçon se déplace toujours sur deux roues. Les autobus scolaires, il en a horreur. Trop lents à son gout.

    – Yahoo ! crie-t-il le nez dans le guidon. Ça sent les vacances !

    – Tu vas te casser la figure, sermonne Ana en levant les yeux au ciel.

    – Je te ferais remarquer, ma sœur chérie, que c’est toi qui t’es fracturé le tibia. Pas moi.

    Le garçon sort de son sac à dos un sandwich au beurre d’arachide et au gruyère. Il en prend une bouchée. Un morceau tombe devant le museau du chien de réadaptation.

    – Cesse de donner ta bouffe à Muffin ! gronde Ana. Tu sais que c’est mauvais pour un chien MIRA.

    – Mauvais pour un chien ? pense le superbe bouvier bernois. Le fromage suisse tartiné au beurre d’arachide, c’est ce qu’il y a de meilleur pour la santé des os canins.

    De la graisse partout

    Dans son garage, Vladimir s’affaire. Derrière la fenêtre, quatre paires d’yeux l’espionnent. Le savant tend la main vers son coffre à outils parfaitement ordonné. Il prend l’extracteur de manivelle numéro quatorze et s’apprête à dévisser l’écrou du pédalier à assistance électrique du vélo de sa nièce. Ce pédalier est l’une de ses inventions pour permettre à Ana de rouler malgré sa blessure.

    – Pourquoi enlève-t-il le pédalier de mon vélo ?

    – Aucune idée, mais ce que je sais, c’est qu’il n’y arrivera pas, chuchote Gabilou.

    La main droite de Vladimir stabilise le cadre du vélo pendant que la gauche applique une bonne pression sur le manche de l’outil. Ça glisse. L’oncle essuie sa main sur son tablier. Il remonte une mèche de cheveux et sort de son coffre un outil un peu plus gros que le premier. Ça glisse encore.

    Jo et Gabilou se donnent des coups de coude.

    – Qu’est-ce que vous avez fait ? soupire Ana.

    – Pas moi, répond son frère avec un large sourire.

    – Tu vas voir, ajoute sa sœur.

    La petite est sur le bout de ses orteils pour mieux observer le spectacle.

    Une vilaine tache de graisse sur la peinture grise lustrée du plancher de béton fait grimacer Vladimir. Il saisit un chiffon impeccablement plié sur l’établi et le lâche aussitôt en examinant ses mains d’un air interrogateur. Les petites pattes de son chat jaune tapissent le sol d’empreintes graisseuses.

    Ana lance un regard réprobateur à sa petite sœur.

    – Non ! Tu n’as pas…

    – Oui ! De la graisse partout !

    Vladimir prend un deuxième chiffon. Ce geste provoque chez le savant une série d’éternuements. La main sur la bouche, Jo pouffe de rire. Sa blagueuse de sœur a aussi joué le tour du poivre de Cayenne.

    L’oncle rigole malgré lui. Pas besoin d’enquêter pour découvrir la coupable ! Il essuie ses outils méticuleusement et lave ses mains. Maintenant que la situation est sous contrôle, il retire le pédalier en quelques secondes, puis se tourne vers le grand colis.

    Au moment où Vladimir glisse la lame d’un couteau sous le carton et ouvre la boite, un éclair zèbre le ciel.

    Tout le quartier est plongé dans le noir.

    Les enfants sursautent.

    Ana saisit l’occasion pour faire la leçon aux deux clowns.

    – Vlad ne mérite pas ça. Vas-y ! Passe devant, mademoiselle Poivre de Cayenne. Tu en as assez fait pour ce soir. Et toi aussi, Jo. Je me doute bien qui a fourni la graisse. Muffin a plus de tête que vous deux réunis !

    Un deuxième éclair fend le ciel.

    Dans le garage, l’oncle Vladimir échappe son couteau. Il allume une lampe torche et éclaire l’intérieur du colis.

    Exactement ce qu’il attendait !

    Ses nièces et son neveu n’ont encore rien vu !

    Curieux de nature

    – C’est une bicyclette à trois sièges, avec trois pédaliers et trois guidons ! déclare Jo en ouvrant brusquement la porte de la chambre de ses sœurs.

    – Je t’ai demandé mille fois de frapper avant d’entrer ! Tu es sourd ou quoi ?

    Assise sur la couchette inférieure du lit superposé, Ana est en pleine séance de pédicure.

    Jo brandit son téléphone portable sous le nez de Gabilou qui lisait sagement sur la couchette supérieure. La photo d’un grand vélo est affichée sur l’écran.

    La petite se redresse comme un ressort.

    – On va faire un tour ?

    – Pas une bonne idée, marmonne Ana.

    – Tu sais que Vlad fait toujours la grasse matinée le samedi, dit Jo. On pourrait au moins aller voir cet étrange vélo.

    Sans utiliser l’échelle, Gabilou saute du lit et frôle la bouteille de vernis à ongles d’Ana.

    – Chnoute ! s’exclame Ana. Quand vastu apprendre à descendre par l’échelle ? Regarde ce que tu as fait : mon orteil est taché.

    La petite enfile en vitesse un super cuissard qu’elle a choisi de la même couleur que celui de son frère, son chandail de minibasket et ses souliers de course, qui sont bien sûr de la même marque que ceux de Jo.

    Ana range son flacon. Elle brosse sa longue chevelure et se regarde, satisfaite, dans le miroir. Elle applique ensuite son rouge à lèvres préféré, le « rouge sang » qui s’harmonise à la couleur de son vernis à ongles. Jo s’impatiente :

    – Tu viens ou pas ? On attachera la remorque de Muffin au vélo.

    – C’est bon, j’arrive. Mais c’est bien pour vous empêcher de faire des sottises.

    Ne touche à rien

    Les rayons du soleil matinal se reflètent sur le fini chromé du cadre du vélo. Quatre volumineuses sacoches sont fixées sur les porte-bagages : deux à l’avant et deux à l’arrière.

    – La couleur des sacoches est assortie à celle de ton rouge à lèvres ! s’écrie Gabilou.

    – Cher oncle Vlad ! Il a ajouté un panneau solaire sur le dessus du porte-bagage avant pour alimenter mon pédalier. C’est pour ça qu’il le retirait du vélo, hier soir, dit Ana en prenant place sur le siège du centre.

    Avec ce système, Ana pourra suivre la cadence malgré sa jambe blessée. Jo prend naturellement le siège avant. Gabilou fait la moue, mais, trop heureuse de partir en excursion avec les grands, elle monte à l’arrière. La remorque pour bébé accueille Muffin qui ronchonne parce que les enfants n’ont pas pris le temps d’en rabattre le toit.

    – Allons-y, les filles. Il faut revenir avant le réveil de Vlad.

    Après quelques kilomètres, Gabilou trouve la situation injuste.

    – À mon tour d’être à l’avant !

    – On n’a pas le temps. Il faut rentrer, lui répond Ana.

    – S’il vous plait ! Je ne vois rien assise à l’arrière, vous êtes trop grands.

    – OK, acquiesce Jo en immobilisant le vélo. Garde les deux mains sur le guidon.

    Le vélo se remet en mouvement avec une Gabilou très fière de mener l’équipage. L’étrange vélomètre accroché au guidon intrigue la petite.

    – Voulez-vous savoir à quelle vitesse nous roulons ?

    Se libérant une main, elle pianote au hasard sur l’écran de l’appareil. Le vélo se met à tanguer et la roue droite de la remorque de Muffin frôle l’accotement.

    – En plus de m’emprisonner dans ce fourgon, ces jeunes conduisent comme des amateurs ! se dit-il.

    – Deux mains sur le guidon ! répète Jo.

    À l’arrière, Jo prend des photos en rafale avec son téléphone qu’il tient à bout de bras.

    – À quoi sert le bouton rouge qui clignote au bas de l’écran ? demande Gabilou en tournant la tête vers sa sœur.

    – Si ça clignote, tu ne touches à rien. Et même si ça ne clignote pas, tu ne touches

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