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Des cris dans l'écume: Roman jeunesse
Des cris dans l'écume: Roman jeunesse
Des cris dans l'écume: Roman jeunesse
Livre électronique118 pages1 heure

Des cris dans l'écume: Roman jeunesse

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À propos de ce livre électronique

Dans la nuit résonnent des gémissements inhabituels...

Ce ne sont pas les cris aigus des oiseaux ni les hurlements de la tempête qui réveillent Lena. Du haut de sa tour qui domine la maison plantée sur le granit, ses yeux fouillent en vain le noir.
L’océan, certes, gémit, le ventre lourd de trop de peine. Mais au petit matin, dans l’anse où se mélangent algues et déchets, les cris se font plus pressants.
Vite ! lui souffle un mystérieux vieil homme.
La jeune fille découvre dans l’écume et les algues un secret qu’elle partagera avec son ami Erwan. Celui de l’exceptionnelle relation qui la lie à la mer et à ceux qui y vivent.

Un roman passionnant sur les mystères de la mer et de ses profondeurs !

EXTRAIT

Un cri de souffrance. Des pleurs. Une impression d’étouffement. Lena se réveilla en sursaut et découvrit avec étonnement qu’elle était bien dans son lit.
Un cauchemar. Ce n’était qu’un cauchemar. Elle rechercha les dernières images. Rien. Seulement des échos de cris, des bribes de sensations tristes et confuses.
Elle remarqua que la nuit s’était éclaircie. Dans le cadre de la fenêtre, les nuages sombres et bas couraient sur le dôme du ciel bien plus clair. Elle se leva dans le noir et colla son nez contre la vitre. Les rouleaux blancs se brisaient maintenant sur le haut de la plage. Une lumière laiteuse se glissait parfois entre les masses grises qui traînaient encore quelques averses. C’était très beau lorsqu’elle passait lentement dans la nuit, telle la touffe de poils d’un long pinceau qui illuminait un trait d’écume et s’enfuyait. Très beau et, en même temps, effrayant de puissance.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né en 1953 dans le Haut-Languedoc Tarnais, Daniel Pagés est successivement éducateur de jeunes en difficultés, paysan dans sa montagne et skipper professionnel à Banyuls-sur-Mer. Il emmène actuellement des enfants en classes de mer à la découverte du milieu marin sur l’île d’Oléron et ailleurs.
LangueFrançais
Date de sortie11 sept. 2017
ISBN9791094140383
Des cris dans l'écume: Roman jeunesse

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    Des cris dans l'écume - Daniel Pagés

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    Daniel Pagés

    Des cris dans l’écume

    © Yucca Éditions 2017

    Tous droits réservés pour tous pays.

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    1

    Les goélands étaient posés, immobiles, dans le champ sur le côté de la maison de pierre grise et n’eurent pas un sursaut quand Lena tapa ses pieds avant d’entrer. Marie-Anne, sa grand-mère, sortit dans le vestibule et regarda la mer par la porte restée ouverte.

    — Ils ont annoncé du vent, un bon coup de vent pour cette nuit. Rentre vite te mettre au chaud !

    La jeune fille lui sourit en déroulant son cache-nez et en ouvrant son manteau. Elle se pencha pour enlever ses chaussures puis la suivit dans la grande pièce où ronflait le feu dans la cheminée. La chaleur la saisit, brûlant ses joues, et elle se rendit compte qu’elle suait. Elle avait marché à vive allure à travers sable et rochers, tout au long des deux kilomètres qui séparaient le village de la vieille maison. Elle avait ainsi réussi à échapper aux premiers des nuages gris qui montaient du sud-ouest et portaient assurément la pluie et la tempête.

    La vieille dame repéra tout de suite l’auréole qui fonçait le vert clair du T-shirt dans le dos de sa petite-fille.

    — Va vite te changer, tu es trempée, tu vas attraper la mort !

    Lena ne protesta pas. Elle savait que rien n’y ferait et ne voulait pas que sa grand-mère se fasse du souci pour si peu.

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    La jeune fille occupait la chambre de la tour.

    Normal, pour une princesse, disait toujours sa grand-mère en riant.

    La tour elle-même s’était un peu fondue dans le bâtiment de granit et sa toiture d’ardoise, et on n’en remarquait qu’une avancée de deux mètres sur la partie gauche de la maison. Les guetteurs qui l’habitaient autrefois avaient disparu depuis près de deux siècles et comme souvenir d’eux ne restait que le nom de la bâtisse : Ar Geder, la vigie.

    Lena tira son sous-vêtement trempé par-dessus sa tête, se sécha un peu avec, et ouvrit la fenêtre. De la hauteur où elle était, elle pouvait surveiller presque toute l’anse où la houle rentrait et s’étalait en mille bulles blanches sur le sable. Plus loin, la roche sombre courait tout droit jusqu’à la pointe avant de revenir vers le village et le port. Un rayon de soleil oblique se glissa entre deux nuages et frappa un groupe de maisons perdues sur la lande, leur rendant leurs couleurs. Un rayon laser doré. Éphémère.

    Elle respira à pleins poumons. Ça sentait bon l’iode et les algues. Elle ne se lassait pas de ce parfum que le vent portait chaque fois que l’océan commençait à brasser plus fort les graviers de la plage et à battre infatigablement les rochers. Une odeur tiède et puissante qu’elle n’avait jamais retrouvée ailleurs.

    L’averse arriva avec une rafale en brouillant la vue et en crépitant sur le pavé de la cour. Lena frissonna. Elle se rendit compte qu’elle n’avait pas encore mis un T-shirt sec et qu’elle sentait le froid sur sa peau.

    Elle ferma vivement la fenêtre et se précipita vers son placard et sa salle de bains.

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    2

    Le parfum de la soupe qui cuisait sur le réchaud à gaz dans la cuisine arrêta Lena dans l’escalier. Elle renifla un instant avec un sourire ravi.

    Sa grand-mère avait rapproché un fauteuil du feu et lisait, plongée dans un article d’Ouest-France. Comme souvent elle avait rassemblé ses cheveux blancs en un chignon rond tenu par des épingles et portait sur sa robe un gilet de couleur sombre. Elle leva ses yeux par-dessus ses lunettes.

    — Alors, que nous raconte ton nez ?

    — Ça sent rudement bon ! Je dirais… une pointe de céleri, peut-être un peu de poireau. Mais le fond est sucré. Bon, là, je triche un peu, j’ai aperçu les carottes sur la table en passant tout à l’heure. C’est ta célèbre soupe orange, ma préférée !

    — Juste ce qu’il faut un soir de tempête, expliqua la vieille dame avec un sourire.

    Comme pour confirmer, une rafale gronda dans la cheminée et aplatit un instant la flamme en refoulant une bouffée de fumée.

    — Reste un peu près du feu pour sécher tes cheveux. On ne mangera pas avant une bonne demi-heure.

    La jeune fille tira un fauteuil vers l’âtre et s’y laissa tomber avec plaisir. Le rougeoiement de la braise et la danse des flammes la fascinaient toujours. Elle pouvait rester de longs moments à les contempler sans prononcer un mot. Aujourd’hui comme au plus lointain de la préhistoire, le feu avait quelque chose de sacré, d’envoûtant pour beaucoup d’êtres humains.

    Elle décela la petite flamme verte qui lui disait qu’on brûlait du bois flotté, imprégné de sel, ramassé sur la plage voisine après l’une des grandes tempêtes de l’année précédente.

    Du bois qui avait peut-être navigué sur une rivière et un fleuve avant de voyager sur l’océan au gré des courants. Un chêne déraciné par un torrent en furie après un violent orage comme il y en avait de plus en plus dans certaines parties du pays. Un pin arraché à la forêt sur une dune que la mer grignotait davantage chaque année. Ou la membrure d’une vieille épave qui se cachait depuis des siècles au fond de l’océan et que les tempêtes avaient secouée.

    Chaque morceau aurait pu raconter une histoire. Une histoire qui

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