Amies à l'infini tome 2: Vérités et conséquences
Par Audrey Parily
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À propos de ce livre électronique
Pour Ophélie, Zoé et Chloé…
Ophélie a le coeur en miettes (encore!), mais elle ne peut s'en prendre qu'à elle-même. Quelle idée, aussi, de se faire passer pour une autre fille auprès d'Olivier ! Et que dire de sa réaction lorsqu'il l'a appris… Ophélie a donc décidé de faire une croix sur une éventuelle histoire d'amour avec lui, et ce DE-FI-NI-TI-VE-MENT. Et tiens, pourquoi ne pas tirer un trait sur TOUS les gars de la planète, au passage ?
De son côté, après un choix déchirant, Chloé se retrouve elle aussi dans le cercle des célibataires. F-X fait désormais partie du passé. Déterminée à ne pas se laisser abattre, elle se tourne vers l'équitation, rencontre de nouvelles personnes en finit même par envisager de terminer son secondaire au Québec. Et l'amour dans tout ça ? Frappera-t-il à nouveau à sa porte ?
Quand à Zoé, elle flotte sur un nuage depuis qu'elle sort avec Jérémie. Jusqu'au fameux party de la Saint-Valentin… lequel s'annonce des plus explosifs ! Entre les sentiments que Jessica développe pour SON amoureux et le comportement surprenant de ce dernier, Zoé est sur le point de craquer… et de le laisser !
A chaque vérité, sa conséquence… les trois amies le découvriront à leur manière et devront apprendre à vivre avec leurs décisions. Complications imprévues, amours et rebondissements seront au rendez-vous. Heureusement que les filles peuvent compter sur l'amitié qui les lie pour tout surmonter et finir l'année scolaire en un seul morceau !
Audrey Parily
Née en France, non loin des Alpes, Audrey Parily grandit à Lyon en rêvant de grands espaces. Ses parents, originaires des Antilles, lui transmettent très vite l’envie de voyager. Elle se passionne aussi pour les livres qui lui font découvrir d’autres époques, d’autres façons de vivre, d’autres paysages. Cette passion lui donne également le goût de l’écriture. À l’âge de douze ans, elle se lance et écrit son premier roman, qui ne passera malheureusement pas à la postérité. Néanmoins, elle ne s’arrêtera plus jamais d’inventer des histoires. Pendant son adolescence, elle voyage un peu partout à travers l’Europe et, en 2005, elle dépose ses bagages à Québec afin d’étudier à l’Université Laval. Son besoin de découvertes est incommensurable. Même si les clichés des ours bruns à chaque coin de rue et des cabanes perdues au fond des bois ne se réalisent pas, elle tombe en amour avec le Québec et les Québécois. Après sa maîtrise en administration, elle décide de rester à Québec. Depuis, elle vit dans un avion, entre le Québec et la France. En février 2008, elle complète l’écriture d’un énième roman qu’elle juge assez bon, contrairement aux précédents, pour être envoyé à des éditeurs. Elle passe cependant encore un mois à déplacer les virgules puis s’oblige à poster son manuscrit. Les Éditions de Mortagne communiquent avec elle le 14 avril 2008. Oui, elle se souvient de la date et même de l’heure ! Passionnément givrée est le premier tome d’une trilogie givrée. Il s’inscrit dans la veine des comédies romantiques et s’inspire de l’expérience d’expatriée de son auteure ainsi que de sa passion pour les relations humaines. Hormis l’écriture, Audrey Parily se passionne pour les chevaux et rêve de partager sa vie entre une écurie et un ordinateur.
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Avis sur Amies à l'infini tome 2
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Aperçu du livre
Amies à l'infini tome 2 - Audrey Parily
Édition
Les Éditions de Mortagne
C.P. 116
Boucherville (Québec) J4B 5E6
Tél. : 450 641-2387
Téléc. : 450 655-6092
Courriel : info@editionsdemortagne.com
Tous droits réservés
Les Éditions de Mortagne
© Ottawa 2012
Illustrations pour l’intérieur et la couverture arrière
©123RF (Laurent Renault, Kathy Gold, Burak Çakmak, Blue67)
Dépôt légal
Bibliothèque et Archives Canada
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque Nationale de France
3e trimestre 2012
Conversion au format ePub : Studio C1C4
ISBN 978-2-89662-214-6
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) et celle du gouvernement du Québec par l’entremise de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) pour nos activités d’édition. Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Membre de l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL)
Audrey Parily
Première partie - Peines d'amour
Ophélie
Samedi 8 janvier, 19h02
Cher mois de janvier,
Je crois que je ne me remettrai jamais de ce qui s’est passé avec Olivier avant les vacances. Je n’arrête pas de ressasser, encore et encore, cette dispute que nous avons eue lorsque je lui ai avoué que j’avais créé le personnage d’Ella pour entrer en contact avec lui. QU’EST-CE QUI M’A PRIS DE FAIRE ÇA ? Comment j’ai pu imaginer une seule seconde que c’était une bonne idée ? Que tout allait bien se terminer ? Si seulement je pouvais me faire greffer une alarme qui retentirait dans mon cerveau quand j’ai des idées du siècle comme celle-là ! Alerte rouge, alerte rouge ! Ophélie a encore eu une brillante idée ! Arrêtez-la !
En attendant que la science puisse me sauver, il va vraiment falloir que je cesse d’imaginer des scénarios qui se terminent comme dans les films ou dans les livres d’amour, lorsque les héros tombent dans les bras l’un de l’autre ! Ces histoires-là n’arrivent pas dans la vraie vie. Ou en tout cas pas dans la mienne. Moi, je vis plutôt des disputes qui me démolissent le cœur. Je n’avais jamais vu Olivier aussi furieux et pourtant il l’était déjà énormément après l’accident de Zoé. Lorsque je lui ai avoué que j’étais Ella, il a crié, incrédule :
— Mais tu te rends compte de ce que tu as fait ? !
— Je suis désolée, j’ai murmuré, la voix étranglée par les sanglots refoulés. Je ne voulais pas te blesser…
J’ai tenté de lui expliquer mes motivations, mais il n’a rien voulu savoir. Il m’a attrapé le bras et m’a demandé de me taire.
— Rien de ce que tu pourras dire ne justifiera tes agissements ! On ne peut pas jouer avec la vie et les sentiments des gens comme ça ! Tu as un grave problème, Ophélie !
— Je suis désolée ! j’ai répété, rouge de honte et incapable de dire quoi que ce soit d’autre.
Je me suis mise à pleurer. C’était atroce. Je ne parvenais pas à me maîtriser, mais mes larmes n’ont pas adouci Olivier. J’ai vu dans son regard qu’il venait de m’effacer de sa vie et mon cœur s’est brisé. Je l’ai senti : il est sorti de ma poitrine, est tombé et s’est fracassé sur le sol. En des milliers de morceaux. Ça a résonné jusqu’au plus profond de moi.
Olivier a lâché mon bras et a tourné les talons. Je l’ai retenu et je me suis écriée sans réfléchir :
— Je t’en prie, ne pars pas comme ça ! Il faut que tu me pardonnes ! Je… je t’aime.
Ce n’était pas prémédité. Oh que non ! ! Les mots sont sortis tout seuls de ma bouche. Je ne lui avais jamais avoué mes sentiments. Je n’avais même jamais dit « je t’aime » à personne. Je voulais seulement qu’il comprenne ce que je ressens pour lui, qu’il comprenne que c’était ça qui m’avait poussée à agir ainsi. Je sais que je ne peux pas me servir de l’amour comme excuse, mais c’est quand même parce que je l’aime que j’ai créé Ella.
Olivier m’a regardée et j’aurais tout donné pour lire dans ses pensées. Je n’osais pas bouger. Je n’osais même pas respirer. Et c’est là qu’il a prononcé les mots fatidiques de ma mise à mort :
— Va-t’en, Ophélie, et ne remets plus jamais les pieds ici.
J’ai cru mourir. D’ailleurs, je crois qu’une partie de moi est morte pour toujours en ce fameux 5 décembre. C’était mon premier « je t’aime » et j’ai eu droit à la pire réponse qui soit. Pire qu’une gifle, pire qu’un coup de poing dans le ventre qui coupe le souffle, pire que le toit d’un immeuble qui nous tombe dessus. C’était mon 11 septembre à moi. Les tours jumelles se sont écroulées dans mon cœur et il n’y reste plus que ruine et désolation. Comment se remettre de ça ? Pour le reste de ma vie, mon premier amour aura été… un attentat.
Si je le pouvais, je passerais mon temps à dormir/pleurer/me maudire, cachée sous les couvertures de mon lit, mais ma mère veille et m’oblige à sortir de ma léthargie. Il y a deux jours, elle m’a même fait croire qu’un des chanteurs de LMFAO avait eu un accident de voiture et se trouvait dans le coma ! J’ai déboulé les escaliers pour allumer la télévision et en apprendre davantage. Après deux minutes à m’observer changer compulsivement de chaîne, ma mère a eu pitié de moi et m’a avoué qu’elle avait tout inventé. Grrrrrrr ! Pour sa défense, je dois dire qu’elle ne connaît pas la gravité du drame qui a terrassé ma vie. Elle sait seulement que mon cœur est brisé (encore !) à cause d’Olivier (encore ! ! ! !). Je me demande si un cœur peut en avoir assez de se briser et décider de se révolter. Genre, en décidant de ne plus jamais aimer personne parce que c’est VRAIMENT trop douloureux.
L’école reprend lundi et ça ne m’inspire qu’un mot : noooooooooooooooon ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! Recommencer les cours me tente autant que de me faire kidnapper par des extraterrestres. Seul point positif : j’ai hâte de revoir Chloé. Elle est rentrée de France hier soir. Elle m’a envoyé un courriel pour prendre de mes nouvelles et me raconter son séjour à Paris. Elle a définitivement rompu avec F-X et a le cœur en miettes. J’ai eu envie de lui répondre : « Bienvenue dans le club, ma belle ! » Je me suis retenue. J’ai causé mon propre malheur. Pas elle.
J’ai beaucoup parlé avec ma sœur Alex pendant les vacances. Dès le premier soir de son retour de Paris, je lui ai expliqué ce qui s’était passé. Elle m’a engueulée quand elle a su pour mon personnage virtuel, mais elle m’a aussi réconfortée. Ou du moins, elle a essayé.
Trois semaines plus tôt
Jeudi 23 décembre, 22 h 43, chambre d’Ophélie
Ça doit bien faire une heure que je disserte sur Olivier avec ma sœur. Allongée sur mon lit près de moi, elle m’écoute patiemment. Elle ne dit rien, mais je préfère mille fois son silence à des paroles vides de sens comme : « Le temps effacera ta peine » ou « De belles choses t’attendent, à toi de savoir les cueillir ». Je hurlerais si elle devait me sortir de telles platitudes ! Ce n’est pas son genre. Lorsque Alex me donne des conseils, ils sont toujours réfléchis et… elle a souvent raison.
Je continue de lui raconter ce qui s’est passé ces dernières semaines, tout en évitant d’aborder le secret qu’Olivier m’a confié (en pensant le confier à Ella) et qui me fait si mal : les sentiments qu’il a déjà eus pour elle. J’en ai voulu à ma sœur en l’apprenant, mais je me suis raisonnée assez vite : elle n’y est pour rien. Elle n’a jamais tenté quoi que ce soit pour séduire celui que j’aime. Et puis, si je n’avais pas créé ce personnage virtuel, je n’aurais jamais su qu’il s’était déjà intéressé à Alex. Tant pis pour moi ! Je dois maintenant vivre avec cette découverte. J’étais pourtant convaincue d’avoir relégué tout ça aux oubliettes. Pourtant, après mes aveux et l’horrible dispute qu’Olivier et moi avons eue, j’ai recommencé à y penser. À me comparer à ma sœur. À me dire que si j’étais elle, j’aurais pu sortir avec lui. Et, même si l’idée de passer mes vacances avec Alex me fait ultra-plaisir, je me sens mal d’être près d’elle et de lui cacher la vérité.
Je finis par me taire et nous restons un moment à contempler le plafond de ma chambre, comme si nous regardions un ciel étoilé.
— Ophélie, commence Alex, il FAUT que tu oublies Olivier. Tu as TOUT tenté. À présent, c’est terminé. Il ne se passera jamais rien entre vous et tu dois l’accepter. Je sais que ton amour est réel, mais tu ne réalises pas qu’il est un peu enfantin.
Finalement, j’aurais préféré des phrases vides de sens !
— Pourquoi, enfantin ?
— Parce que tu t’accroches à un rêve de petite fille, à un conte de fées qui te berce depuis des années. Il faut que tu le laisses s’en aller maintenant. Il n’y a rien de positif dans cet amour.
Je soupire, mais ne réponds pas. Personne ne comprend ce que je ressens pour Olivier. C’est vrai que je rêve de sortir avec lui depuis que je suis enfant, mais c’est plus que ça. J’aime tout de lui. Même ses pires défauts. Il est… Oh, et puis à quoi ça sert de me torturer comme ça et de me rendre malade ? Je souffre et je fais souffrir mon entourage. Je me suis vengée de Zoé parce qu’Olivier m’avait rejetée et elle a fini à l’hôpital. J’ai voulu me rapprocher virtuellement de lui et ça s’est terminé en engueulade monstre. Alex a raison. Je dois l’oublier. Olivier ne veut rien savoir de moi de toute façon. Il ne veut plus que je remette les pieds chez eux pour voir Zoé. Je suis sûre que s’il me croisait dans la rue, il changerait de trottoir. Il me déteste et… je l’ai mérité.
— On ne peut pas s’acharner à aimer quelqu’un qui ne nous aime pas, continue ma sœur, c’est un passeport direct pour l’enfer.
Je hoche la tête en signe d’acquiescement. J’en ai assez de sentir cette grosse boule de tristesse dans ma gorge, mais je me sens prisonnière de mes sentiments.
— Comment arrêter d’aimer Olivier ? Je n’arrive plus à respirer tellement j’ai mal.
Alex se tourne vers moi et s’appuie sur un coude. Elle m’observe un moment puis murmure :
— J’ai l’impression que tu me caches quelque chose.
Je me raidis. Ma sœur me connaît trop bien.
— Comme quoi ?
— Je ne sais pas, je sens que tu ne me dis pas tout.
Je soupire et décide de lui raconter le reste de l’histoire. Je me sentirai mieux après, j’en suis sûre.
Quand je discutais avec Olivier, sous couvert de mon personnage, il m’a avoué un jour que les sentiments amoureux les plus forts qu’il a eus… eh bien… c’était pour toi.
Alex se mordille la lèvre inférieure. Elle ne semble pas surprise par ma révélation.
— Tu le savais ?
— Je m’en doutais, répond-elle avec un regard triste. Je sentais qu’il aurait voulu qu’on soit plus que des amis…
— … Tu t’es toujours empêchée de le considérer comme un chum potentiel à cause de moi. Alex, il faut que je te le demande : si ce n’était pas pour me protéger, tu aurais pu sortir avec lui ?
— Non, je l’aime bien, mais ça ne va pas plus loin.
Je soupire de soulagement, même si ma question était un peu stupide. Jamais ma sœur n’aurait déclaré : « Bien sûr, Ophélie, si tu n’étais pas là, Olivier et moi filerions le parfait amour ! »
— Je donnerais beaucoup pour qu’Olivier voie la fille que tu es et tombe amoureux de toi, dit-elle en me caressant les cheveux.
Une boule d’émotions se loge à nouveau dans ma gorge.
— Sauf que selon toi, ça n’arrivera jamais, pas vrai ?
— Malheureusement, je crois que non.
Je hoche la tête, inspire profondément et me décide à regarder en face cette vérité que je m’obstine à refuser : Olivier ne m’aimera jamais et il est grand temps que je l’accepte.
Samedi 8 janvier, 19 h 37
Je me demande combien de mois il me faudra pour oublier Olivier. Six mois ? Un an ? Ma vie entière ? AU SECOURS ! ! ! ! Je préfère ne pas y penser ! Alex m’aide beaucoup à ne pas rester déprimée 24 heures sur 24. Je n’ai pas envie qu’elle reparte en France demain soir ! Il n’y a qu’elle qui arrive à me faire rire en ce moment. Cet après-midi, elle m’a dit que pour chasser Olivier de mon cœur, je devais penser à quelque chose que je déteste dès que je pense à lui. « Comme quoi ? »« Comme un gros plat de poireaux bien mous mélangés à des brocolis trop cuits. » Erk ! Les deux légumes que je ne mangerais pas, même si on menaçait de me couper un doigt ! Le brocoli, non seulement c’est immangeable, mais en plus ça rassemble à une grosse touffe de cheveux frisés verts ! Manger des cheveux, HORS DE QUESTION ! ! ! En tout cas, ça m’a bien fait rire et j’ai promis à Alex d’essayer sa méthode.
Jour après jour, j’essaie donc d’oublier le seul gars que j’ai réellement aimé au cours de mes quinze années d’existence. Qu’est-ce qui m’attend maintenant ? Serais-je heureuse en amour un jour ?
Chloé
Dimanche 9 janvier, 17 h 54, salon chez Chloé
J’ai détruit tous les carnets dans lesquels apparaissait le prénom de F-X. J’ai attendu que mes parents et ma grand-mère soient partis faire une promenade et je me suis installée devant la cheminée avec mes boîtes. Une à une, j’ai déchiré les feuilles et je les ai jetées dans le feu. Quand je suis arrivée à la cire de chandelle que je garde depuis la première nuit où nous avons dormi ensemble ainsi qu’à la mèche de cheveux qu’il s’est coupée avant que je quitte la France, j’ai hésité. Une partie de moi voulait s’en débarrasser, mais l’autre m’a retenue. Je ne veux pas détruire tous les souvenirs que j’ai de F-X. Il y en a eu des bons après tout, de très bons même. J’ai donc ouvert une nouvelle boîte que j’ai intitulée « Souvenirs d’amour » et j’y ai déposé ce que je n’ai pas été capable de jeter.
Je me sens un peu mieux depuis. J’ai l’impression que j’avais besoin de ça pour commencer à tourner la page. Cela ne m’empêche pas d’avoir encore très mal, d’être en colère et d’avoir la sensation que tous mes rêves sont partis en fumée. Mais quand j’étais en France pendant les vacances de Noël, je suis tombée sur une citation qui m’a marquée, sur la page Facebook d’une connaissance : « Don’t cry because it’s over, smile because it happened. » « Ne pleure pas parce que c’est fini, souris parce que c’est arrivé. » Je suis tellement d’accord. Je ne suis pas encore rendue là, vraiment pas. Au moins, je ne pleure plus. La vie continue.
J’ai fait des pieds et des mains pour ne pas aller en France à Noël, prétextant que je ne voulais pas laisser ma grand-mère Leblanc toute seule. C’était un peu vrai, même si c’était surtout une excuse. Ma mère m’a assuré que ma grand-mère ne serait pas seule puisqu’elle irait chez mon oncle. J’ai insisté, mais elle n’a pas été dupe longtemps. Quand elle a compris que j’avais rompu avec F-X, elle m’a expliqué que je devais affronter la situation, que ceux qui refusent de faire face aux obstacles ne vont pas loin dans la vie. Elle a conclu en me disant que mon billet d’avion n’était pas remboursable et qu’il était hors de question que je ne l’utilise pas. Ma mère et moi serons toujours comme chien et chat. Elle ne comprend rien à mes sentiments et sa manie de me traîner partout comme une vieille valise me fait enrager ! Elle a décidé qu’on allait vivre au Québec et je n’ai rien eu à dire. (Je ne l’ai pas encore digéré, d’ailleurs.) Et voilà qu’elle m’a obligée à rentrer en France pour les vacances !
Bon, j’avoue, je ne regrette pas d’avoir passé les deux dernières semaines à Paris. C’était génial de revoir mes amies, de sentir l’odeur du pain frais dès que je passais devant une boulangerie ou de dévorer des tonnes de pâtisseries au chocolat à Noël. Et puis, F-X et moi avons eu de longues discussions…
Deux semaines plus tôt
Dimanche 26 décembre, 14 h 48, Paris, chambre de Chloé
Je