Les Purificateurs: Ep 1 : L'île Poveglia

Par Marie d'Ange

Partout dans le monde, les attaques démoniaques se multiplient. Au point que le clergé est submergé d'affaires impliquant les démons et ne sait plus comment faire face à la situation. Le Vatican décide, alors, de créer un nouvel ordre, l’Ordre des Purificateurs, pour purifier le monde du Mal. Ce nouvel ordre secret a des méthodes plutôt expéditives lorsqu’il s’agit de combattre le diable.
Pour leur première mission, ces nouveaux soldats du Vatican sont envoyés sur l’île hantée de Poveglia, où quelques semaines plus tôt, des jeunes adultes ont disparu après avoir fait une séance de spiritisme qui tourna au drame. Les Purificateurs arriveront-ils à les sauver ?

• Langue: Français
• Éditeur: La Rose du Soir
• Date de sortie: 18 janv. 2018
• ISBN: 9782378460099

Marie d'Ange

Passionnée par l'écriture et la démonologie, Marie d’Ange se lance dans la publication d'un blog sur le même thème pour ensuite s’adonner à l’écriture de nouvelles et de romans. Son univers c'est le psychologique, le psychiatrique, les démons, les comportements déviants et détraqués. Elle est attirée par le surnaturel et le paranormal. Ses livres sont tirés d'histoires réelles et nous entraînent dans un univers glauque où la réalité se mélange à l'irréel et surtout à l'impensable. Marie d'Ange s'amuse à décortiquer des personnages psychotiques, à les humaniser pour mieux les comprendre. Elle décrit les mécanismes et les faits qui poussent un homme à sombrer dans la folie meurtrière. Ses histoires mêlent démons et phénomènes paranormaux pour mieux nous faire peur.

Aperçu du livre

Les Purificateurs épisode 1

L’île Poveglia

By Marie d’Ange

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Published by:

La Rose du Soir at Marie d’Ange

Copyright (c) 2017 by Les éditions La Rose du Soir

ISBN : 978-2-37846-009-9

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Marie d’Ange

Les purificateurs

Libera nos

Épisode 1 L’île Poveglia

Folie : désertion à l'intérieur. Pierre Veron

Introduction

L’embarcation s’éloignait lentement de Venise. À son bord, cinq étudiants, la vingtaine, qui se dépêchaient d’arriver à bon port avant que la nuit ne tombe. Jeunes, beaux, fiers, ils vaquaient à l’aventure de leur vie. Leur espoir : tourner un bon film de Ghost Adventure.

—J’espère que l’on va pas se faire repérer, dit Lucia en tirant sur son châle comme pour se camoufler.

À l’avant, Gianni et Paolo ramaient et ne ménageaient pas leurs efforts.

—Arrête de flipper ! P’tain pourquoi l’avoir prise avec nous, dit Gianni.

—Parce que c’est la meilleure amie de ta copine, répondit Paolo.

—Chéri, s’il te plaît, arrête de râler, garde tes forces pour ramer, dit Lisa.

—Ouais, ben j’fais c’que peux ! Et c’est pas facile avec un tank à bord, dit Gianni.

—Le tank t’emmerde, dit Lucia.

—Et les gars, vous voulez que j’prenne la place d’un de vous, demanda Filippo.

—Non, ça va aller, on est presque arrivés.

Et effectivement, l’île de Poveglia était toute proche et l’embarcation accosta sur la rive dix minutes plus tard.

—Tu vois Lucia, y avait pas besoin de flipper, on s’est pas fait chopper, dit Gianni.

—Et il fait pas encore nuit, dit Filippo.

—Bon après, on sait que l’île est interdite, mais pas gardée, c’est facile, dit Lucia.

—Facile ! C’est pas toi qui a ramé, répondit Gianni. Et encore ça se plaint ! Toi tu dois être du genre à liker tes propres statuts sur Facebook ! La gourde de base avec une base énorme.

Référence à l’obésité de Lucia. Cette dernière baissa la tête et rougit. Paolo et Filippo gloussèrent. Lisa s’interposa.

—T’es vraiment horrible Gianni. Laisse-la tranquille.

—Je la laisserais tranquille lorsqu’elle aura assimilé deux règles. La première : arrêter de me faire chier. La deuxième : intégrer le fait que pour porter un legging imprimé animal, il faut peser moins lourd que l’animal en question.

Les rires fusèrent. Lucia se renfrogna encore plus. Elle regarda son legging léopard et regretta de l’avoir acheté. Elle l’adorait, mais elle se dit que plus jamais elle ne le portera. Contre toute attente, Paolo prit sa défense.

—Ça suffit Gianni, laisse-la tranquille !

Lucia redressa la tête et regarda le jeune homme. Elle le trouva encore plus beau. Elle l’aimait en secret depuis longtemps et aujourd’hui, pour la première fois, il venait de lui donner un espoir. Peut-être qu’il ressentait des sentiments pour elle.

—Pourquoi, c’est marrant, répondit Gianni. C’est une fille inutile. Qu’elle nous serve au moins à rire.

—Elle n’est pas complètement inutile. Dans le futur, elle pourrait être utilisée comme mauvais exemple.

Et les deux amis se mirent à rire à gorge déployée.

Lucia eut envie de pleurer et réfréna avec peine ses larmes. Son espoir venait de s’évanouir l’espace d’une phrase. Normal, elle n’était qu’une grosse fille moche et mal habillée. Son amie lui passa un bras autour du cou.

—N’écoute pas ces deux idiots. Moi je t’aime, tu es ma meilleure amie.

Lucia esquissa un minuscule sourire. Son cœur saignait. Elle regarda son amie, belle, blonde, pulpeuse, et se surprit à l’envier.

La petite troupe débarqua toutes leurs affaires, matériel d’enregistrement, caméra infrarouge, lampes à huile, lampes torche, nourritures, vêtements, sacs de couchage…, sur l’île Poveglia. Nos chercheurs de fantômes étaient fin prêts pour l’aventure.

—Filippo, aide-moi à recouvrir la barque de feuillages, pour pas qu’on la voie si un bateau des carabiniers passe, dit Gianni.

Et ce fut fait. La barque devint invisible sous l’épaisse couche de branches et de feuilles qui la recouvrait.

—Vous êtes prêts, demanda Gianni.

—Fin prêts, répondirent en cœur Filippo et Paolo.

—Moi je la sens mal cette histoire. Si on se fait repérer, on est bon pour la prison ou une bonne amende, dit Lucia.

—On t’a pas demandé de venir, tu peux repartir si tu veux, répliqua Gianni.

—C’est bon tous les deux, ça suffit, dit Lisa. Lucia, tu verras, ça va bien se passer et on ne reste qu’un week-end. En Italie, la police ne travaille pas le week-end !

—Ouais et les autres jours aussi, dit Gianni. On craint rien.

Tous prirent le chemin en direction de l’ancien hôpital psychiatrique de l’île de Poveglia. Ils pouvaient voir l’immense bâtisse au loin.

Le chemin de terre qui les y menait était lugubre, inhospitalier. On pouvait presque entendre le murmure des plantes et des arbres leur demander, leur ordonner de quitter l’île. Malgré l’absence de vent, les bois se pliaient devant eux comme pour les empêcher d’avancer. Et tout autour d’eux, des chuchotements.

—Vous entendez, demanda Lisa. On dirait que les arbres nous parlent.

—Ha ouais ? Et ils disent quoi, demanda Gianni.

—Je sais pas, c’est bizarre.

—Ils disent qu’on doit partir d’ici, dit Lucia.

Gianni, Filippo et Paolo explosèrent de rire.

—Depuis quand les arbres parlent, dit Filippo.

—Franchement les filles, dit Paolo, vous avez trop d’imagination. Vous nous faites un scénario de film d’horreur.

—Peut-être, dit Lisa. Mais cet endroit me fiche la trouille.

—Tu vas pas aussi commencer, dit Gianni, comme ta copine ? L’autre je veux bien qu’elle soit folle ! Mais toi non. Écoute, fais-moi plaisir ma chérie : contente-toi d’être belle et ferme-la.

Lisa préféra ne pas rétorquer. Gianni pouvait être cinglant, mais il était beau et surtout populaire.

Lucia frissonna. Elle crut voir une ombre noire derrière un arbre. Sorte de silhouette informe. Elle entendit son avertissement « Partez ! Partez d’ici ».

—Vous avez entendu, demanda la jeune fille.

—À part ta voix nasillarde, j’ai rien entendu, dit Gianni.

Lucia préféra ne pas insister. D’autant plus que l’ombre avait disparu. Peut-être une hallucination ? Un bref moment, elle se demanda ce qu’elle faisait ici, sur cette île maudite, à jouer une enquêtrice du paranormal. Elle qui avait fait des cauchemars en regardant les Gremlins, ne se sentait pas à sa place. Pourquoi s’était-elle laissée embarquée dans cette histoire ? L’amour. Eh oui, c’est souvent l’amour qui pousse l’humain à commettre des actes insensés. Certains tuent par amour. Lucia a préféré dépasser ses peurs pour avoir la possibilité de passer quelques heures avec Paolo, même si elle savait pertinemment que ce dernier ne s’intéresserait jamais à elle.

Le groupe devant elle avait pris de l’avance. Elle se mit à courir pour rejoindre ses amis et ralentit son pas lorsqu’elle arriva à hauteur de Paolo. Ce dernier ne daigna même pas la regarder.

Le groupe d’amis arriva devant l’ancien hôpital psychiatrique. L’immense bâtisse, entourée d’épaisses plantes folles, était délabrée et sinistre. Sur la façade, de nombreuses fenêtres dont les vitres étaient presque toutes cassées, pulvérisées, comme si un tremblement de terre avait ravagé le