Le Gang des bigoudènes: L'Intégrale II
Par Anne de Gandt
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À propos de ce livre électronique
Il était une fois deux femmes qui s'aimaient d'amour fou, mais n'osant jamais y croire — malmenées par le doute, la peur, le désespoir. Mais c'était sans compter sur leur cœur ! À travers les rues de Paris, le long des quais de Seine, dans les cafés, au fil des jours ou de nuits sensuelles, Anna, Tristana, Leila et Suzanna, quatre lesbiennes en quête d'amour, se perdent et se retrouvent pour le meilleur d'elles-mêmes et de leurs rêves. Nouvelle édition.
Contient : Folle d'elle (Saison 5), Éternelles (Saison 6), Le Prince est une femme charmante (Saison 7), Avec ou sans elle (Saison 8).
Anne de Gandt
Écrivain-photographe, Anne de Gandt crée des univers où se mêlent passé et présent, rêve et réalité. Son travail est une invitation aux voyages, à travers le temps, l'espace, la mémoire, l'identité et l'espoir.Writer-photographer, Anne de Gandt creates worlds which mingle past and present, dream and reality. She invites you to journey across time, space, memory, identity and hope.
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Avis sur Le Gang des bigoudènes
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Aperçu du livre
Le Gang des bigoudènes - Anne de Gandt
Nouvelle édition
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LE GANG DES BIGOUDÈNES - L’INTÉGRALE II
Copyright © 2013-2022 by Anne de Gandt – Édition n°3
Cover design and photography by Anne de Gandt
Tous droits réservés.
SOMMAIRE
Titre
Copyrights
Sommaire
Début de lecture
Fin de lecture
*
FOLLE D’ELLE
Incarnadin
Passe-velours
Améthyste
Pourpre
Andrinople
Garance
Alizarine
*
ÉTERNELLES
Terre d’ombre
Bistre
Héliotrope
Ébène
Lie de vin
Corail
*
LE PRINCE EST UNE FEMME CHARMANTE
Céladon
Absinthe
Aigue-marine
Auréolin
Safran
Violine
Byzantin
Cuivre
*
AVEC OU SANS ELLE
Bleu de minuit
Rouge de Mars
Blanc d’Espagne
*
SUPPLÉMENTS
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À propos de l’auteure
FOLLE D’ELLE
………………..…
Saison 5
L’amour vaut-il qu’on lui sacrifie sa liberté ? Malgré les serments, les mots d’amour, voici venu le temps de la déchirure. Des couples sont rattrapés par le quotidien, d’autres se perdent pour mieux se retrouver. Car la passion n’a pas dit son dernier mot… Découvrez la suite des aventures d’Anna, Tristana, Leila et Suzanna dans cette cinquième saison du Gang des bigoudènes.
~~~~~~~~~~
Incarnadin
~~~~~~~~~~
Anna, Tristana
« Qu’est-ce qui t’a fait tenir ?
– Une impulsion, je crois. Et toi ?
– Un rayon de soleil qui a traversé la pièce à ce moment-là et… le sexe.
– Le sexe ? »
Tristana se tourne vers Anna, surprise.
« Tu es étonnante, Anna.
– Tu ne t’attendais pas à cela venant de moi ?
– Peut-être pas.
– Je ne connais pas de meilleur moyen pour reprendre… goût à la vie.
– Et l’amour ?
– C’est la même chose.
– À ce propos, tu ne trouves pas que nous avons ralenti ?
– Je pensais que tu en avais moins envie…
– Moi aussi.
– Quel gâchis, reprend Anna dans un demi-sourire.
– Il n’est jamais trop tard pour bien faire.
– L’amour ?
– L’amour, oui, toujours. »
Tristana caresse les cheveux de son amante, nue à côté d’elle ; voit ses paupières se fermer, son visage se détendre – avant de suspendre son geste, saisie d’un sentiment étrange. Anna rouvre les yeux, recouvre sa main de la sienne ; distingue, dans la pénombre, l’éclat des bagues qu’elles se sont offertes.
« Tu n’en as pas envie ? lui demande-t-elle, inquiète. Réponds-moi, franchement. »
Tristana effleure sa bouche dans un signe de silence ; Anna se souvient, émue, du jour où elles se sont rencontrées* ; celui où elles se sont demandé en mariage** : l’émotion qui les a chavirées, le plaisir, intense, qu’elles ont ressenti lorsqu’elles en ont parlé. L’euphorie, les larmes difficiles à réprimer. Elle entremêle ses doigts aux siens, les amène à ses lèvres, les embrasse un à un.
« Est-ce que tu m’aimes ?
– Plus que cela… de tout mon être, de tout mon cœur ; ce qui m’effraie, je crois. »
Anna, apaisée, savoure l’amour qui les unit ; caresse longuement sa bien-aimée, glisse le long de son ventre, entoure ses hanches de ses jambes, ceint le creux de ses reins.
« Embrasse-moi… »
Sa voix, comme un soupir teinté de désir. Leurs mains s’égarent, se cherchent, se trouvent, se perdent ; contact de leurs lèvres — douces, suaves, sensuelles. Volupté des peaux pressées l’une contre l’autre ; murmure des corps qui se parlent, s’offrent, s’abandonnent. La vague se forme, se lève, blanche d’écume, retombe sur la surface de l’eau turquoise. Leurs bassins ondoient, ondulent, se tendent, se rendent, curieux, langoureux, offerts.
« Dis-le, Anna.
– Je t’aime. »
Les souffles se mêlent, les peaux entament leur dialogue mélodieux, léger, puissant ; prenant, distant — les possédant de son chant charnel, sexuel. Anna rouvre les paupières ; croise le regard, fixe, brûlant, de sa compagne.
« Parle-moi…
– J’aime faire l’amour avec toi, Anna. »
Tristana, soudain, s’assombrit : détresse, douleur, Anna ne sait pas. Elle entoure de ses mains son visage, caresse la cicatrice à la pointe de ses lèvres, l’embrasse, légère.
« Nous… continuons ?
– Avec plaisir. »
Anna se lie à la peau d’une femme qu’elle adore ; qu’elle va bientôt épouser. Et se laisse aller au bonheur d’aimer.
---
* Voir Le Gang des bigoudènes.
** Voir La vie est belle !
Anna, Leila
« Tu as l’air soucieuse, Leila.
– Ça va…
– Tu es certaine ? »
Leila, sans répondre, observe les tables, encore désertes à cette heure, du bar où elles se sont donné rendez-vous.
« Il est encore tôt, complète Anna en cherchant son regard. C’est si… urgent que cela ?
– Peut-être. »
La voix, éteinte, rentrée — elle, d’habitude si spontanée. Anna scrute les traits de son amie, se demande ce qu’elle a ; y perçoit de la souffrance, de l’inquiétude — du tourment, même.
« Leila… tu es là ?
– Oui, pardon, Anna. Je… j’étais perdue dans mes pensées.
– Ça ne va pas ?
– Pas vraiment…
– Est-ce que ça va avec Marie ?
– Oui.
– Et Clara, comment va-t-elle ?
– Bien.
– C’est donc toi qui ne vas pas bien.
– Je ne comprends pas ce qui m’arrive : j’ai tout pour être heureuse et…
– Tu bloques ? »
Leila lève les yeux, surprise, vers son ex-amante*.
« Tu crois que c’est ça ?
– Cela se pourrait ; et puis… quelqu’un de fort lucide m’a dit un jour que ce n’était, souvent, qu’un passage**. »
Le sourire de Leila : Anna le trouve superbe à chaque fois. Rayonnant, entier — droit.
« J’aimerais tellement que tu aies raison, Anna.
– Leila… »
Anna s’interrompt, à la recherche de mots justes.
« Profite, c’est tout ce que je peux dire, de la vie que tu as bâtie : elle est belle, et très réussie.
– Tu trouves ?
– Oui, l’accord que tu as avec Marie est trop précieux pour être gâché.
– Je m’ennuie, Anna.
– Tu sais pourquoi ?
– Je voudrais vivre avec Marie — pas juste la voir le soir et les week-ends. Mais c’est elle qui nous fait vivre, et elle n’a pas le choix…
– Tu l’aimes ?
– Je l’adore.
– Alors, tout va bien ; vous allez trouver une solution… un autre équilibre, si tu préfères.
– Tu crois ?
– J’en suis certaine. »
Leila, appuyée contre le dossier de sa chaise, regarde, rêveuse, les nuages glisser dans le ciel.
« Tu as une cigarette ?
– Tu refumes ?
– Oui. »
Anna tend le paquet de Royale bleu à son amie qui s’en saisit, en extrait une, l’allume puis en exhale lentement la fumée.
« C’est mauvais pour la santé… mais qu’est-ce que ça fait du bien.
– Je ne te dirai pas le contraire, approuve Anna en allumant la sienne.
– Et vous, comment allez-vous ?
– Mieux, je crois.
– J’étais vraiment inquiète, tu sais**.
– Tant que cela ?
– Vous aviez l’air tellement… perdues. Cela me faisait de la peine. »
Anna, attentive aux volutes de fumée s’échappant de sa cigarette, repense à ses rêves ; à leurs nuits assombries par l’angoisse, puis à la sérénité, presque imperceptible, qui s’était installée… ou la confiance ; oui, la confiance, peut-être.
« Vous allez vous marier ?
– C’est en projet.
– J’ignorais. »
Nouvelle bouffée de tabac. Leila, jambes croisées puis décroisées, tortille, nerveuse, une boucle de cheveux entre ses doigts, avant de poursuivre :
« Tu as des nouvelles de Suzanna ?
– Elle est très amoureuse, d’après ce que j’ai compris.
– Tu sais de qui ?
– Elle m’en a peu parlé : quelqu’un qu’elle a rencontré au cours d’une soirée**.
– Elle était tellement… seule.
– Comme nous toutes, Leila.
– Je sais, mais c’est dur, parfois…
– D’être seule ?
– D’être une femme, Anna. »
Silence. Gorgée de café — chaud, fort, corsé.
« Tristana est toute ma vie, reprend Anna après quelques secondes. C’est ce qui nous lie — ou nous unit.
– Vous ne vous sentez jamais seules ?
– Pas depuis que nous nous sommes trouvées… même si ce peut être douloureux, quelquefois. Et pour toi ?
– Toujours au même point. J’ai beau me dire que ma famille est celle que j’ai créée avec Marie, je ne peux m’empêcher de penser à la mienne. Et je trouve le temps parfois… long.
– Tu as des regrets ?
– Quelque chose me manque, j’ignore ce que c’est.
– L’indépendance ?
– Tu crois ?
– Peut-être…
– Tu penses que cela résoudrait le problème ?
– Je ne sais pas… tu peux toujours essayer, tu n’as rien à perdre. »
Leila, refroidie par la fraîcheur de ce matin d’automne, ajuste son gilet sur les épaules ; remarque le bruissement des feuilles au-dessus d’elles, puis observe à nouveau le ciel. Un bus passe dans un glissement feutré.
« Cela te fait quoi, de savoir que tu vas te marier ? »
Anna admire, radieuse, la bague scintillant à son doigt.
« Cela me rend extrêmement… heureuse. »
Leila, en retour, lui adresse un sourire chaleureux.
---
* Voir Le Gang des bigoudènes.
** Voir Parce que c’est elle.
Anna, Tristana
« Tu ne veux pas m’accompagner ?
– Je n’y tiens pas.
– Tu lui en veux encore ? À Suzanna ?
– Elle a failli nous séparer, Anna ; elle aurait pu y arriver*.
– Je ne crois pas.
– Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
– Les personnes qui doivent se rencontrer finissent toujours par le faire, d’une manière ou d’une autre.
– Tu es une éternelle optimiste, Anna.
– J’ai foi en l’amour, en nous et, plus que tout, en toi.
– Tu ne devrais peut-être pas…
– Pourquoi ?
– Je ne suis pas certaine d’en être digne.
– Je pense que tu l’es, au contraire. »
Anna voit les traits de son amante se contracter, puis s’assombrir.
« Tristana, que se passe-t-il ?
– Mauvais souvenirs**.
– Regarde-moi. »
Anna saisit sa main et la place, avec douceur, dans la sienne.
« Ce n’est qu’une bague, mais elle représente mon engagement pour toi ; elle signifie que j’ai envie de vivre avec toi. Cela ne t’empêchera pas de prendre une autre amante, d’aimer quelqu’un d’autre que moi ou même de me quitter, j’en suis consciente ; mais elle te dit que je t’aime et surtout… que j’ai confiance en toi.
– Tu ne peux pas, Anna… pas avec quelqu’un comme moi.
– Que veux-tu dire ?
– J’ai peur de moi… de ce que je pourrais devenir.
– Et que pourrais-tu devenir ?
– Violente.
– Ce n’est pas ce que j’ai vu.
– Anna, ton rendez-vous… »
Anna consulte sa montre, s’aperçoit de l’heure tardive.
« Je suis en retard. Tristana… aie confiance en nous, je t’en prie.
– J’ai confiance en toi, Anna.
– Tu as des projets ce soir ?
– Anna…
– Vous êtes libre, alors ?
– Anna, tu es déjà très en retard.
– Quel dommage. »
Anna se lève et embrasse tendrement sa bien-aimée.
« Oh oui, quel dommage », ajoute-t-elle avant de s’éclipser.
---
* Voir Le Gang des bigoudènes.
** Voir Quand les femmes s’emmêlent.
Suzanna, Olga, Anna
L’ombre des immeubles : Anna remarque, amusée, la manière dont elles s’allongent et se croisent sur le trottoir ; les nuances du macadam : gris foncé - gris pâle - gris clair. Le brouhaha de la capitale s’estompe à mesure que la journée s’achève ; les passants vont et viennent, les cafés s’animent, les verres scintillent dans la lumière, les rires fusent çà et là, l’odeur des cigarettes parfume l’air. Anna, tandis qu’elle s’approche, aperçoit, à une terrasse, Suzanna qui lui fait signe.
« Salut, Anna.
– Salut, Suzanna.
– Olga, voici Anna.
– Enchantée, » la salue Anna en s’asseyant à la table du café, mains moites, cœur battant — sans en comprendre la raison.
« Toujours autant de travail ?
– Toujours, oui. »
Réponse laconique, malaise grandissant. Anna se concentre sur les deux femmes, les trouve belles : accordées, se dit-elle, sur le même registre émotionnel ; mais cette douleur contenue depuis trop longtemps… et cette sensation de vide — outrageant, violent ; à l’égal de la souffrance, intense, qu’elle ressent en les regardant.
« Olga est photographe.
– Joli métier.
– Pourquoi ?
– Parce qu’il fait regarder… pour ce qu’il fait voir, aussi.
– Merci. »
La voix d’Olga : sombre, retenue, grave sans être dure, mais distante, presque lointaine ; retranchée – cachée ; son regard : clair, franc, direct avec, parfois, une pointe de détresse, songe Anna en le scrutant – avant de rencontrer celui de Suzanna, qui vient de remarquer la bague à son doigt.
« Vous allez vous… marier ?
– En effet.
– J’ignorais.
– Nous ne l’avons dit à personne.
– Pour quelle raison ?
– Je ne sais pas.
– Alors là, je n’en reviens pas… surtout venant de quelqu’un comme toi ! »
Anna, mal à l’aise, fait pivoter son verre entre ses doigts.
« C’est agréable, comme idée ? »
Le visage d’Anna s’éclaire à la question d’Olga ; l’atmosphère, instantanément, s’allège.
« C’est… intense, lui répond-elle, rayonnante.
– Toi qui voulais rester libre !
– Je le suis, Suzanna… plus que jamais.
– Vraiment ?
– Oui, libre… et heureuse. »
Suzanna recule sa chaise — comme chaque fois qu’elle est troublée, pense Anna en le notant.
« Vous allez fonder une famille ?
– Je ne sais pas encore… et vous ? »
Sourire, discret, d’Olga, qui se tourne vers sa compagne.
« Tu es franche, Anna… n’est-ce pas, Suzanna ?
– Oh ça… difficile de dire le contraire, soupire-t-elle en reposant sa bière sur le sous-bock. Et Tristana, comment va-t-elle ?
– Bien, je te remercie. »
Anna voit sa main trembler au moment d’allumer sa cigarette ; sent l’attention d’Olga fixée sur elle, puis celle de Suzanna, encore surprise de la nouvelle. Elle reprend, plus sûre d’elle :
« Je n’aurais jamais imaginé me marier… mais, après ces derniers mois*, j’ai trouvé que cela avait du sens. Je n’ai pas envie de finir ma vie seule alors que je vis avec la femme que j’aime. »
Olga se redresse sur sa chaise, nerveuse**.
« Je veux être libre, mais fière de ce que je suis, comme de la personne avec laquelle je partage ma vie. Et j’ai envie qu’elle… »
Blanc. Noir. Ces deux couleurs, soudain, s’affrontent en elle. Anna s’interrompt, envahie d’une étrange tristesse.
« Qu’elle… ? insiste Suzanna, sans s’apercevoir de son trouble.
– Soit reconnue par la loi… qu’elle ait une existence officielle, si tu préfères. »
Anna hésite à poursuivre : Olga, face à elle, s’est assombrie, malgré sa volonté de n’en rien laisser paraître**. Anna, embarrassée, préfère en terminer.
« Je dois y aller, Suzanna, excuse-moi.
– Déjà ?
– Oui, je dois me lever tôt demain. Ravie d’avoir fait ta connaissance, Olga.
– Moi aussi, Anna. »
Anna, tandis qu’elle s’éloigne, admire une dernière fois sa bague, puis presse le pas dans la nuit.
---
* Voir Parce que c’est elle et La vie est belle !
** Voir La vie est belle !
Anna, Tristana
La porte s’ouvre sur l’appartement — vide, silencieux. Anna pose le bouquet de roses sur la table puis se dirige vers la fenêtre, restée ouverte sur un ciel resplendissant d’étoiles. Elle ajuste les fleurs dans le vase, gagne la chambre, y trouve son amante endormie ; s’en approche sans bruit, l’embrasse du bout des lèvres.
« Je t’ai réveillée ?
– Je ne dormais pas ; je t’attendais, je crois. »
Anna se dévêt en hâte puis se glisse sous les draps.
« Ta soirée s’est bien passée ?
– Je ne me suis pas attardée ; j’aurais aimé que tu sois là, avec moi et…
– Tu as envie de moi, Anna ?
– Oui, j’ai envie de faire l’amour avec toi.
– Prouve-le.
– Tu veux dire que… vous êtes libre ce soir ?
– En quelque sorte. »
Anna saisit la main de sa bien-aimée et la glisse, légère, entre ses jambes.
« Cette conversation s’annonce très engageante.
– Prometteuse, voulez-vous dire. »
Silence.
« Anna, l’amour que tu ressens pour moi… comment sais-tu qu’il durera ?
– Je n’en sais rien, Tristana ; j’ai envie que cela dure, même