Le Gang des bigoudènes: L'Intégrale III
Par Anne de Gandt
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À propos de ce livre électronique
C'est une histoire où se succèdent petits miracles, désespoir et grand bonheur. Une histoire relatant, sans détour, la vie de quatre femmes à la recherche du bonheur. Au fil d'un fleuve aux mille visages, d'une capitale pleine d'histoire, de paysages, Anna, Tristana, Leila et Suzanna tentent de bâtir une vie — leur vie. Égarées, tourmentées, parfois perdues, toujours éprises de liberté.
Contient : Une Vie en rose (Saison 9), Un Oui pour la vie (Saison 10), Le Rose est immortel (Saison 11), À la vie, à l'amour (Saison 12).
Anne de Gandt
Écrivain-photographe, Anne de Gandt crée des univers où se mêlent passé et présent, rêve et réalité. Son travail est une invitation aux voyages, à travers le temps, l'espace, la mémoire, l'identité et l'espoir.Writer-photographer, Anne de Gandt creates worlds which mingle past and present, dream and reality. She invites you to journey across time, space, memory, identity and hope.
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Aperçu du livre
Le Gang des bigoudènes - Anne de Gandt
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Anne de Gandt at Smashwords
LE GANG DES BIGOUDÈNES - L’INTÉGRALE III
© 2013-2022 by Anne de Gandt - Édition n°3
Cover design and photography by Anne de Gandt
Tous droits réservés.
SOMMAIRE
Titre
Copyrights
Sommaire
Début de lecture
Fin de lecture
*
UNE VIE EN ROSE
Cardinal
Rose chair
Gris de lin
Gris de maure
Mordoré
Tourterelle
Topaze
Ivoire
Persan
Platine
Or
*
UN OUI POUR LA VIE
Prologue
Saphir
Émeraude
Rubis
Diamant
Obsidienne
Hématite
Pyrite
Quartz
Épilogue
*
LE ROSE EST IMMORTEL
Prologue 2
Blanc d’argent
Mercuriel
Étain
Argile
Orchidée
Porphyre
Viride
Grège
Sinople
Prasin
Épilogue 2
*
À LA VIE, À L’AMOUR
Prologue 3
Noir
Blanc
Rouge
Or(2)
*
SUPPLÉMENTS
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Catalogue numérique
À propos de l’auteure
UNE VIE EN ROSE
………………………
Saison 9
Quatre amies inséparables — malgré le doute, les erreurs, le désespoir. Quatre femmes espérant le bonheur traversant, pour cela, le pire comme le meilleur. Suivez Anna, Leila, Tristana et Suzanna dans cette neuvième saison du Gang des bigoudènes et partagez, avec elles, une histoire d’amitié sans faille.
~~~~~~~~~
Cardinal
~~~~~~~~~
This love was big enough for the both of us
This love of yours
Was big enough to be frightened of.
It’s deep and dark, like the water was
The day I learned to swim*
Anna
Tu me manques. L’horloge suspendue au-dessus de moi me le rappelle à chaque seconde. Terriblement. Incroyablement. Le va-et-vient des futurs passagers, les yeux rivés sur le tableau de départ des trains me ramène, par moments, à la réalité, même si je me perds, une fois encore, dans la curieuse parallèle qui nous relie. Deux heures dix, indique le cadran à l’ancienne. Dans quelques minutes, je changerai de lieu, de vie, de temps. Dans quelques minutes, tout nous séparera. Je consulte, pour la troisième ou quatrième fois, mon billet, même si je connais par cœur l’heure de départ ou le numéro de la voiture. Un mouvement se dessine ; nous voici tous nous dirigeant vers le quai, mus par une destination commune. Votre billet s’il vous plaît. Bon voyage. Je souris, bien sûr, en écrivant cela ; je sais que tu souriras aussi en me lisant. Je te laisse, je dois y aller et, quoi que l’on dise ou fasse, ces bagages deviennent toujours, à un moment ou à un autre, terriblement encombrants – pour ne pas dire gênants.
---
* The Fog, Kate Bush (The Sensual World).
Tristana
L’eau, ce soir, est noire. Malgré la lumière, malgré son éclat. Non, je ne te le dirai pas : que tu me manques ; que cette histoire ne nous appartient pas, qu’elle nous dépasse, toi et moi, sans que l’on sache pourquoi. Mon portable vibre sur la table — pas envie de répondre. Je voudrais que ce soit toi, mais tu n’appelleras pas, tu es faite comme ça. Répondre… pourquoi ? Pas envie ; ça s’entendra, je m’en fous. La Terre ne s’arrêtera pas de tourner, me dirais-tu avec ton sourire entendu ; non, elle ne s’arrêtera pas de tourner mais nous, oui — et nous n’aimons cela, ni toi ni moi. Répondre, pas d’autre choix, même si je sais que ce n’est pas toi ; même si je voudrais que ce soit toi. Que tu me dises que tu reviens, là, comme ça. Allô, mon cœur, dis, quand reviendras-tu ? Le clin d’œil te fait sourire… c’est déjà ça.
Anna
Le paysage défile à grande vitesse derrière la vitre, comme la vie — notre vie. Cela, nous le savons, l’avons toujours su. Les champs succèdent aux champs, les cieux aux cieux, les paysages, aux paysages. Essayer de dormir — vainement ; écouter le claquement des roues contre les rails, sentir le mouvement du train, l’odeur du wagon, s’enfuir, quitter un passé révolu pour un futur qui n’existe pas encore. Je divague, bien sûr, en proie à cette obsédante rêverie qui fait partie de moi — un peu comme toi ; de ma vie, de mon sang, de cette chair qui ne cesse de me le rappeler. Pourquoi ne réponds-tu pas au SMS que je t’ai envoyé ? Trop poli, naturellement ; lisse, sans aspérité — de ceux qui t’agacent au plus haut point, parce qu’ils ne disent rien de moi. Bonjour, au revoir, adieu. Eh bien, voilà : chut, silence, mon cœur, laisse-moi seule ce soir ; demain, le surlendemain — et les autres jours, qui passeront comme le temps, seul, sait passer.
Tristana
Soleil couchant ; soleil rougeoyant. Et teinte de rose les nuages rougissants. Je ne sais que répondre à ton message : tes mots sonnent comme un adieu, alors je les laisse en suspens — comme ma vie actuelle, mes sentiments. En sursis, semblable à mes jours, mes nuits ; entourés de silence — blanc : redoutable, redoutée couleur de l’égarement. Je te pensais revenue*, mais ton désespoir t’a rattrapée. Rester. Partir. Revenir. Tu ne sais plus où tu en es, ce que tu veux, quel sens a ta vie, qui tu es… alors tu fuis : loin de tout, des autres, du monde, de toi, de moi. Seule, face à toi-même - seule, face à moi-même. Qu’apprendras-tu que tu ne saches déjà ? Qu’apprendrons-nous que nous n’ignorions pas ? Seules, ensemble, ensemble séparément. Je te l’ai dit, Anna : le pire sentiment qui soit.
---
* Voir Avec ou sans elle.
Anna
C’est le nôtre, je ne l’ignore pas. C’est ce qui nous lie et nous unit, nous hante et nous détruit — malgré la vie ou l’harmonie. Je pense à toi ; m’égare dans les méandres de ce fleuve qui, inlassablement, m’attire à lui ; vers son enchantement, sa magie, son temps — impermanent, imminent, nonchalant. Son rythme me fait oublier la noirceur qui m’envahit, jour après jour, instant après instant ; alors je fuis, pars rejoindre des terres, peut-être un peu moins inhospitalières, qui m’offriraient un apaisement aussi illusoire qu’éphémère. Oui, c’est une fuite en avant, inutile de me le dire. Rien ne dure, mon cœur, à part l’amour, j’en suis sûre — et c’est pour cela que je tiens : à toi, à vous, à nous.
~~~~~~~~~~~
Rose chair
~~~~~~~~~~~
Eva, Leila
« C’est mieux que par mail, vous ne trouvez pas ? »
Leila acquiesce d’un hochement de tête, intimidée par la présence de la jeune femme qu’elle a rencontrée via Internet. Cela avait commencé par de simples échanges, polis, anodins même, puis la teneur des messages avait changé, comme ça, l’air de rien. Elles avaient rapidement évoqué leur vie passée, s’étaient trouvé de nombreux points communs – prenant conscience, à mesure qu’elles se connaissaient, de leur solitude, souffrance et douleur mutuelles. Leila porte le Perrier à ses lèvres, en boit une gorgée puis une deuxième ; tente de fixer ses jambes qui s’agitent, malgré elle, sous le regard attentif, tendre, curieux — troublant, de son interlocutrice.
« Vous fumez ?
– J’ai arrêté.
– Vous avez raison, c’est…
– Bon pour la santé, complète Leila en reprenant l’expression d’Anna*.
– Alors, tant pis pour moi, » plaisante Eva après avoir allumé sa cigarette.
Leila lui répond par un sourire avant d’observer ses gestes : lents, posés, assurés — si différents, se dit-elle, de ceux de Suzanna ; créant une sensation de calme qu’elle n’avait pas ressentie depuis longtemps — excepté, peut-être, avec Anna.
« Donc, vous avez été mariée et avez un enfant** ?
– C’est exact.
– Et vous êtes seule depuis… ?
– Un peu plus d’un an.
– Vous avez eu d’autres partenaires, depuis ? »
Leila, en songeant à sa liaison avec Anna***, se demande s’il faut en parler — ou pas.
« Une ou deux histoires sans suite.
– Même chose pour moi. »
Silence, furtif, où s’immiscent timidité, embarras, curiosité, désir : de se connaître, d’en savoir plus — sur soi, l’autre, son histoire. Leila découvre, presque surprise, l’éclat de la rue dans la lumière du soir, puis celui de la gare, pourtant déserte à cette heure. Eva lui lance un regard qui la fait littéralement craquer.
---
* Voir Éternelles.
** Voir Parce que c’est elle et La vie est belle !
*** Voir Avec ou sans elle.
Suzanna
« Anna, c’est Suzanna. J’espère que ça va, enfin, je veux dire, que tu… vous allez bien. Donne-moi de tes nouvelles dès que tu pourras. Salut. »
Suzanna repose le téléphone sur la table du café où elle s’est arrêtée, et se demande si quelqu’un la rappellera : verra sa détresse, son tourment, sa tristesse, soigneusement cachés derrière une fausse indifférence, une apparente nonchalance, un prétendu détachement. La flamme du briquet tremble dans le vent, oscille puis s’éteint. Elle replace la cigarette dans son paquet — n’a plus très envie de fumer ; ni de rire — encore moins de parler. Peut-être n’a-t-elle plus très envie de vivre. À l’aide, songe-t-elle dans un rictus désespéré ; à l’aide, se répète-t-elle tandis qu’elle s’éloigne, titubante, de la terrasse du café.
Dora
Off. La radio s’éteint ; silence, oppressant, d’un appartement sans vie, aux fenêtres ouvertes sur la nuit. Le chartreux, au pelage gris irisé de bleu, la fixe de ses grands yeux cuivrés, entouré d’un ronronnement doux et feutré : rrrr…rrrr…rrrrr… Son murmure enveloppe la pièce de ses ondes paisibles — presque sereines, se dit Dora en caressant sa fourrure moirée. Le félin, toutes moustaches relevées, agite sa truffe, s’étire de tout son long puis bondit de la place où il se tenait. Le signal d’un SMS retentit ; Dora saisit clefs et portable, puis s’achemine vers le parc où Suzanna lui a donné rendez-vous.
Leila
La rue s’anime à mesure que le soir approche ; les terrasses s’emplissent, les verres se vident, les conversations vont bon train. Leila se souvient des moments passés, seule à ce même café*, à espérer : changer de vie, rencontrer quelqu’un, se sentir bien… et la voici aujourd’hui devant une femme dont le regard et la présence semblent, enfin, rompre sa solitude. Elle avait fait des recherches sur Internet, avait longuement hésité puis s’était lancée. Les contacts s’étaient enchaînés, jusqu’au moment où le ton d’un message l’avait touchée ; amusée, intriguée, troublée. Il y avait cet humour, un peu désabusé, cette vision de la vie, fatiguée sans être résignée. Et ce visage, se dit-elle en l’observant : le sourire, empreint de tendresse, le regard, clair sans être dur, le timbre de voix, rond avec des accents parfois graves. Oui, pense Leila en regardant Eva, il y a quelque chose, en elle, de beau ; et cela vient d’éveiller un sentiment qu’elle pensait perdu depuis longtemps.
---
* Voir Avec ou sans elle.
Eva
Elle avait essayé via Internet — il est vrai, sans trop y croire. Des amies lui avaient dit qu’elle n’avait rien à perdre, qu’elle pourrait y trouver l’âme sœur, peut-être. Elle avait résisté, se disant que ce n’était pas pour elle, que l’amour ne se présenterait plus, que tout cela était derrière elle. Seule, elle l’était restée de longs mois, à accepter, tant bien que mal, ce douloureux état ; un visage, parfois, la faisait espérer, mais non, simple erreur de passage — alors elle avait laissé tomber, se disant qu’elle n’était pas prête. Le serait-elle un jour ? L’amour, lui avait-on assuré, surgirait au moment où elle s’y attendrait le moins. Elle avait donc cessé d’attendre, tenté de se reprendre ; pensé à elle, pris soin d’elle, fait ce que bon lui semblait, ainsi qu’on le lui avait conseillé. Mais il y avait, toujours, cet ennui, cet arrière-goût teinté de manque qui ne la quittait plus… jusqu’à cet échange avec Leila, dont la légèreté l’avait séduite, malgré une douleur pudiquement cachée : comme ce sourire, superbe, qu’elle vient de lui adresser. Le cœur d’Eva fond sous sa beauté.
Dora, Suzanna
L’ombre des marronniers, le long des allées, s’est progressivement allongée ; Dora aperçoit, au loin, la silhouette de Suzanna, assise sur un banc, jambes croisées, tête levée vers le ciel dans une attitude presque… solennelle, se dit-elle en la rejoignant.
« Salut, Dora.
– Bonjour, Suzanna.
– Belle soirée, n’est-ce pas ?
– En effet. »
Des promeneurs les dépassent en soulevant des volutes de poussière dorée. Dora, tandis qu’elle s’assoit à côté de son amie, en perçoit soudain le chagrin, l’accablement, le tourment ; en proie, elle le sent, à ce qui l’a gardée, elle, loin de tout pendant si longtemps : un état au-delà de la solitude, quelque chose en lien avec… l’absurde ; le regard perdu dans le vide, les lèvres serrées, le visage tendu.
« Venez, allons marcher un peu, lui propose-t-elle en se relevant.
Les deux femmes empruntent une allée, sans parler.
Anna
La nuit est tombée ; l’obscurité enveloppe la capitale de sa rêveuse beauté. Sortir — essayer d’oublier le malaise qui l’a gagnée. Arpenter les rues parfois désertes, souvent animées ; lever les yeux vers une fenêtre, remarquer, surprise, une mouette sur un balcon finement ouvragé. Marcher : tenter d’estomper la sensation de vide qui comprime le cœur, jusqu’à n’en faire qu’un organe serré, pressé, recroquevillé ; réprimer la souffrance, la faire taire afin qu’elle ne déborde plus – inspirer, expirer – recommencer. Traverser les rues en aveugle, avancer au hasard, se laisser porter par l’atmosphère nocturne d’une ville pleine d’histoire ; se perdre dans la foule, capter des visages, chercher un regard, un sourire, un signe qui dirait que l’on se retrouvera, oui, bien sûr, quelque part : dans un autre ailleurs, une autre vie. Anna s’appuie contre la balustrade du pont où elle flânait, fatiguée.
Tristana
Le crépuscule a cédé place aux ombres nocturnes ; pâleur, étrange, d’une nuit sans lune : sans âme, teintée d’angoisse, de désespoir ; de ce sentiment furieusement incontrôlable ne montrant du monde qu’une seule et même couleur : celle de la douleur ; oscillant des ténèbres à la lumière, sans autre nuance que celle de la noirceur. Errer. Se perdre dans le vide d’une vie dénuée de sens — ou dont le sens échappe à la destinée. Le temps perdu ne se rattrape pas, Anna. Il passe et emporte avec lui des instants de notre vie. Pourquoi t’infliger pareil tourment ? Pourquoi, à la présence, préférer l’absence ? C’est un chemin que tu dois faire seule, m’avais-tu dit*. Tu es revenue, tu es repartie : je ne comprends pas, je ne comprends plus. As-tu si peur de ce qui nous lie ? C’est ta vie, Anna, que tu détruis… c’est la mienne, aussi. Pourquoi, du monde, n’en voir que l’ombre ? Tu es libre de choisir : vivre – ou sombrer. Je te suivrai où que tu ailles, et tu le sais. Je m’abîme avec toi, Anna, est-ce que tu le vois ?
---
* Voir Avec ou sans elle.
~~~~~~~~~~~
Gris de lin
~~~~~~~~~~~
Leila
Anna, salut, c’est Leila. Cela fait longtemps qu’on ne s’est pas parlé et je… j’espère que tu vas bien et que… euh, bon, en fait, je crois que j’ai rencontré quelqu’un… enfin, je ne crois pas, j’en suis certaine. Et j’aurais bien aimé le partager avec toi. Tu me rappelles dès que tu peux ? Je t’embrasse, à plus.
Leila raccroche, rêveuse, l’image d’Eva à l’esprit, avant de s’assombrir en songeant à Anna, dont elle est sans nouvelles depuis des mois ; ce qui l’inquiète – la contrarie. Elle tente d’en chasser l’idée, sans succès : son visage a surgi en elle et la regarde, un doux sourire aux lèvres. Elle hésite puis appelle Tristana.
Dora, Suzanna
« Le désespoir est une blessure, Suzanna, mais il y a des moyens pour en guérir et…
– Lesquels ? l’interrompt sèchement son amie.
– L’amour, souvent, est un bon début…
– Il n’est pas fait pour des personnes comme moi.
– C’est la raison de votre tristesse, vous ne croyez pas ?
– Je ne crois rien du tout, Dora. La vie est…
– Est… ?
– Rien, élude Suzanna d’un geste las. La vie n’est qu’une suite de déceptions, de désillusions, d’échecs. Nous passons notre temps à prétendre l’inverse, mais la réalité est là : nous sommes voués à la solitude, quoi que l’on dise ou fasse. Nous sommes seuls, répète-t-elle, le regard perdu dans le vide.
– Vous avez au moins une personne à qui le dire, souligne, non sans malice, son interlocutrice.
– Vous avez raison, concède Suzanna en allumant une cigarette.