La vie est belle ! (Saison 4)

Par Anne de Gandt

Et si on se mariait ? Il était une fois le temps des questionnements, de la confiance que l'on s'accorde, des doutes – ou des engagements. Avoir, ou non, des enfants, parvenir à l'équilibre, accéder à une existence construite ensemble. Car la vie est belle pour ces femmes fières d'être elles-mêmes et de leurs choix !

• Langue: Français
• Éditeur: Anne de Gandt
• Date de sortie: 5 août 2013
• ISBN: 9781301703708

Anne de Gandt

Écrivain-photographe, Anne de Gandt crée des univers où se mêlent passé et présent, rêve et réalité. Son travail est une invitation aux voyages, à travers le temps, l'espace, la mémoire, l'identité et l'espoir.Writer-photographer, Anne de Gandt creates worlds which mingle past and present, dream and reality. She invites you to journey across time, space, memory, identity and hope.

Aperçu du livre

[SAISON 4]

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Anne de Gandt at Smashwords

LA VIE EST BELLE !

© 2013-2022 by Anne de Gandt - Édition n°3

Cover design and photography by Anne de Gandt

Tous droits réservés.

SOMMAIRE

Titre

Copyrights

Sommaire

Début de lecture

Fin de lecture

*

VÉNITIEN

NOCTURNE

DORIAN

OCÉAN

NACRÉ

*

SUPPLÉMENTS

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Catalogue numérique

À propos de l’auteure

~~~~~~~~~

Vénitien

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Leila, Marie

« Leila Doumera, souhaitez-vous prendre pour épouse Marie Leternel ici présente ?

– Oui.

– Marie Leternel, souhaitez-vous prendre pour épouse Leila Doumera ici présente ?

– Oui.

– Je vous déclare unies par les liens du mariage. Vous pouvez, hum hum, embrasser la mariée. »

Leila se tourne vers Marie et la regarde intensément avant de l’embrasser.

« Que les témoins approchent pour signer l’acte de mariage, » continue le maire d’une voix solennelle teintée d’une pointe de gêne. Anna saisit le stylo que lui tend l’édile et signe d’une main tremblante ; se redresse, remarque l’expression radieuse de Leila avant de sentir le poids d’un regard sur elle — ou de plusieurs, se dit-elle : enveloppant, curieux, possessif. Elle se tend, instinctivement sur ses gardes ; pivote, observe la salle. Tristana : Anna lui adresse un sourire rayonnant auquel répond son amante par un « je t’aime » murmuré du bout des lèvres. Suzanna, quelques rangs plus loin, attentive à leur échange. Elle ne distingue pas le troisième, le perçoit pourtant encore sur elle ; quelque part, dans l’angle, caché mais bien là. Son attention se porte sur sa bien-aimée, dont les traits se sont assombris — sans doute à cause de ce qu’elle a ressenti, songe-t-elle. La salle, comme enveloppée d’un voile, s’estompe jusqu’à disparaître ; une forme, là-bas, se détache de la pénombre. Anna essaie de l’identifier, n’y parvient pas ; voit Leila et Marie traverser la pièce, attendre quelques instants puis rejoindre le groupe d’invités. Tristana, entre-temps, s’est avancée et placée à ses côtés.

« Seriez-vous d’accord pour…, lui glisse-t-elle à l’oreille, main serrée dans la sienne.

– Maintenant ?

– Plus que jamais.

– Où cela ?

– J’ai repéré un endroit, disons, discret.

– Je te rejoins dans un instant. »

Anna la suit des yeux tandis qu’elle quitte la salle, avant de ressentir la même gêne, provoquée par un regard un peu trop présent — voire entreprenant ; qui la scrute, l’observe, la déshabillerait, même. Elle se retourne sans rien remarquer ; sort de la pièce, confuse.

Le soleil, à l’extérieur, l’éblouit brièvement. Anna aperçoit la silhouette de Tristana qui s’éloigne ; emprunte les escaliers, suit le même trajet : un angle, deux angles, une porte. Anna l’entrouvre, la referme : sent son amante déjà contre elle ; ses lèvres sur les siennes ; leurs souffles qui se mêlent.

« Anna…, lui chuchote-t-elle en l’embrassant fiévreusement, est-ce que tu veux…

– T’épouser ?

– Je suis sérieuse.

– Moi aussi. »

Elles se regardent, se sourient avant de reprendre leur étreinte.

« Tu… ne m’as pas répondu.

– En effet, je… il m’est difficile de… comment dire…

– Tu veux que je m’arrête ?

– Surtout pas. »

Baisers, caresses, soupirs.

« Tu veux dire qu’elles se marièrent et…

– D’une certaine manière.

– Oh, je vois… c’est une demande… officielle ?

– Cela y ressemble.

– Vous avez, disons, une manière très personnelle de…

– En effet, vous également…

– Anna…

– Oui.

– Je t’aime. »

Anna la fixe en silence, puis entoure son visage de ses mains.

« Ma réponse est oui.

– Tu es sérieuse ?

– Et toi ?

– Plus que jamais.

– Où en étions-nous, déjà ?

– Je m’attardais sur ta jambe, tu caressais mes hanches.

– Tentons d’approfondir le sujet…

– Avec plaisir. »

Jouissance — brève mais exquise. Baisers fougueux, amoureux. Anna s’appuie contre le mur, chancelante, Tristana à ses côtés, haletante.

« Curieux mariage, murmure Anna en portant la main de sa bien-aimée à ses lèvres.

– Réussi, tu veux dire.

– Vous transpirez, ma chère : que vont dire les invités ?

– Que je t’aime.

– Tristana…

– Oui.

– Vous êtes fatiguée ?

– Tu veux dire que…

– Je veux dire que…

– Quelle soif de connaissance.

– J’ai toujours été très studieuse. »

Le plaisir, encore, malgré l’ombre lancinante planant au-dessus d’elles. Anna essaie de chasser son inquiétude tandis qu’elle referme la porte derrière elle, avant de rejoindre le groupe d’invités : comblée, heureuse – mais soucieuse.

Leila, Anna

« Ah, Anna ! Je te cherchais. Viens, je vais te présenter aux amies de Marie. »

La confusion, encore : plus intense que tout à l’heure. Anna cherche Tristana des yeux, ne la trouve pas, troublée par quelque chose… quoi ? Elle voudrait que sa compagne soit là, qu’elle soit entre elle et…

« Valériane. Une amie de longue date.

– Enchantée, » la salue Anna, distraite, avant de l’observer, plus attentive : d’allure androgyne, plutôt svelte, le regard sombre et perçant — sûre de sa beauté et de son charme, se dit-elle, avant d’apercevoir Tristana qui la guette, inquiète ; tendue par ce qu’elle