Et dans mes nuits je rêve encore: Chronique ordinaire
Par Fabio Gramegna
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À propos de ce livre électronique
Enchanté. Je me présente. Peter, trentenaire, célibataire depuis trois ans, trois mois, quatre jours et trente-sept minutes. À part ça, j’ai un chat, j’adore la musique, le cinéma, le sport et la bière artisanale.
Oups. Je le réalise en rédigeant cette quatrième de couverture. En fait, je suis exactement semblable à des millions d’individus, c’est ça? Pourtant, la société m’avait exhorté à être spécial, extraordinaire et à m’en vanter sur Instagram, non?
Bon. Je crois que je vais devoir me rendre à l’évidence. Je suis ordinaire. Sacré coup sur la tête. Moi qui aurais voulu être beau, charismatique et plein d’assurance, comme Brad Pitt. J’adore Brad Pitt.
Sauf que moi, quand même, j’ai écrit un livre! Eh ouais! Il se situe entre tes mains. J’y parle beaucoup de coeurs brisés, de chute, de dépression et de… Tinder. Une vie amoureuse ordinaire, quoi. Mais j’y parle également de beauté, d’admiration, de guérison. En chansons. Pour pas que tu n’aies envie de te jeter d’un pont après.
Tu vois: je pense aussi à toi.
Alors cordiales salutations et bonne lecture!
Peter, un trentenaire ordinaire
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Avis sur Et dans mes nuits je rêve encore
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Aperçu du livre
Et dans mes nuits je rêve encore - Fabio Gramegna
« Les écrivains qui écrivent ce qui leur passe par la tête sont ceux que je préfère, Montaigne étant notre saint patron, lui qui fait exactement ça, écrire ce qui lui passe par la tête, dans la plus royale indifférence à l’opinion des gens qui disent qu’on s’en fout, de ce qui lui passe par la tête, et qu’il faut être bien prétentieux, bien égocentré, pour en tenir registre, car il pense, lui Montaigne qu’il n’y a rien de plus intéressant, d’autant plus intéressant qu’il est un homme ordinaire, pas un dont on lit les mémoires pour des actions d’éclat mais un qui n’a pas d’autre particularité que d’être un homme et de pouvoir, à ce titre seulement, sans être encombré d’exception, témoigner de ce qu’est d’être un homme. »
Emmanuel Carrère, Yoga.
Avertissement
Chère lectrice,
Cher lecteur,
Vous le verrez, pour chaque chapitre de ce livre, j’ai évoqué une ou plusieurs chansons. Si j’étais DJ, ce sont les titres que je vous mixerais sur ma platine, en bouquinant. Si l’expérience vous tente, je vous invite donc à les écouter, à vous balader dans ma playlist, en marge de cette lecture, après les textes.
Mais, juste encore un avertissement. Pour les âmes sensibles. Comme j’adore le rock, certaines de ces chansons contiennent des guitares acérées, incisives, pour ne pas dire tranchantes. Elles ne vont peut-être pas vous enchanter, qui sait. Mais si vous ne les sentez pas trop, tournez tout de même le volume à fond (au diable les voisins), levez-vous (si vous le pouvez), détachez vos cheveux (si vous en avez) et — tel un fier bourrin — sautillez n’importe comment en secouant la tête et les mains (si vous en avez).
Vous verrez, cela vous fera du bien ! Quand on exécute ça à plusieurs et se bouscule humblement, on appelle ça un pogo.
J’appelle ça le lâcher-prise (électrique).
Mais j’en ai assez dit.
Je tourne la clé de contact, j’enclenche les phares, le chauffage. Je démarre.
Bonne lecture, bonne écoute !
F. G.
You Think I Ain’t Worth A Dollar But I Feel Like A Millionaire — Queens of the Stone Age
« KLON Radio, we play the songs that sound more like everyone else, than anyone else. »
Scanne-moi : playlist du livre
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Promis
Un an et deux mois après la chute
Un samedi soir. Un ami m’a convié à son anniversaire. Une grande fête, dans une grande salle, avec beaucoup de monde. Ce devrait être un moment de joie. J’aime les fêtes. Je suis une personne sociale, joviale, d’habitude. Et pourtant, c’est l’un des pires instants de ma vie.
Elle est là. Celle qui me fait tant souffrir. Elle n’y peut rien, je sais. Elle veut juste vivre. Mais je n’y peux rien non plus, de souffrir. Je ne le fais pas exprès.
Participer à une célébration me rend encore plus mal. Malade. Je vois tellement de visages heureux. Et moi, au fond, je me sens tellement triste. Je n’ai pas envie qu’ils le remarquent. Je ne souhaite pas ruiner leur plaisir. Je bois, pour compenser.
« Santé ! »
C’est encore pire.
Je décide alors de sortir, seul, sans avertir. J’entre dans un cimetière, puis dans un champ, entouré de fils barbelés. Je n’aperçois plus la sortie.
Je me laisse tomber. Je reste couché au sol. Écouteurs dans les oreilles. J’enclenche la musique, de la musique punk, pour qu’elle m’insuffle de la vigueur, l’énergie de tolérer cette douleur, de me redresser.
C’est un hasard, mais la chanson que je passe en boucle, ISUA de Plague Vendor, évoque justement cela, ai-je l’impression : « Give me life, give me death, give me something that I’ll soon want to forget. Everyone’s out but I stay up anyway. » (Donne-moi la vie, donne-moi la mort, donne-moi quelque chose que je voudrai bientôt oublier. Tout le monde est sorti, mais je reste de toute manière debout.)
Mes copains s’inquiètent, ils m’appellent. Je finis par retourner à leurs côtés.
J’essaie de l’éviter. Je ne sais pas où me mettre, j’ai mal dans la poitrine, je me sens épuisé. Elle joue au ping-pong avec mes amis. Je me fâche contre elle, je me fâche contre moi, je ne veux pas m’énerver, je m’exaspère, je ne veux pas être méchant, je ne m’aime pas comme ça.
C’est un supplice. Mais je reste. Par amitié. Pour le fêté.
Les heures défilent. Elle finit par s’en aller. Elle me prend dans les bras, pour me dire au revoir, comme les autres : « Profite du reste de la nuit ! »
C’est gentil.
Je ne lui réponds rien.
Je la regarde à peine.
Je ne peux pas.
Un immense soulagement s’empare de moi. Je me mets à bouger, à me défouler. Alors on danse. L’espace de quelques minutes, la sensation d’être à nouveau heureux.
Mais l’embellie est éphémère. Petit à petit, mon mal-être resurgit.
Je suis l’un des derniers à quitter les lieux, vers trois heures du matin. Je dois marcher plusieurs kilomètres, seul, dans la nuit, pour rejoindre mon bus.
Et là, les idées macabres me reprennent. À cet instant précis, j’ai juste envie d’en finir. Je voudrais me jeter d’un pont. Je ne sais pas si j’en croiserai au passage. L’unique que je vois surplombe une route, à quelques mètres du sol. Beaucoup trop bas. Il ne convient pas. Et puis j’atteins la gare, où m’attend mon bus. Je sais que je pourrais trouver un autre pont. Je sais qu’il n’en manque pas. J’hésite.
Non. Finalement, je n’en ai pas la force non plus. Je me dis qu’il faut juste que je résiste encore un peu. Juste un peu. Je vais rentrer, laisser passer l’ouragan, ce souffle brutal, puis dormir, le plus longtemps possible.
Lorsque je me réveillerai, dans quelques heures, ces nuages noirâtres n’auront sûrement pas totalement disparu. Mais on verra. Je ne vais quand même pas conclure ma vie pour ça. Non ?
Et je laisse s’évanouir la tornade.
Deux jours plus tard, j’ai un rendez-vous chez ma psychologue. Je lui raconte l’épisode. Elle me demande de lui promettre de ne pas faire de bêtise.
« Promis », je lui réponds.
Sincèrement.
Comme le disait Boris Vian, je crois qu’au fond, « Je voudrais pas crever ».
Pour ma famille et mes amis, surtout.
Je ne peux pas, je ne veux pas leur infliger ça.
Un jour, dans une série télé nommée En thérapie, j’ai vu le personnage du psychiatre proposer un pacte du même genre à l’une de ses patientes. Elle aussi, avait promis. J’imagine que c’est quelque chose qui se produit souvent, dans la réalité.
N’empêche, promettre de ne pas me donner la mort ?
La meilleure promesse de ma vie.
Sentimental Animal — Rendez Vous
« I don’t want to ruin myself. »
Alchimie
Deux ans et deux mois après la chute
Un dimanche soir.
« Hello Peter, ça va ? Tu as passé une bonne journée ? Merci encore pour hier soir, c’était vraiment sympa ! Par contre, je ne sens pas d’alchimie particulière et je ne pense pas qu’elle va venir. b Je suis désolée ! »
Aïe.
Ça pique.
Je dois bien l’avouer, je suis frustré.
Je lui réponds :
« Je n’y crois plus trop à ces trucs d’alchimie. J’estime plutôt que souvent, l’amour ne tombe pas du ciel, comme par magie,
