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Je drague sur le net: Comment séduire à l'heure d'internet ?
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Je drague sur le net: Comment séduire à l'heure d'internet ?
Livre électronique304 pages4 heures

Je drague sur le net: Comment séduire à l'heure d'internet ?

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À propos de ce livre électronique

"Quand on est quinqua on n'est pas raplapla !"

C'est toujours ce qu'à pensé Chantal Bauwens. Ses grands enfants sont autonomes. Elle se sent pleine d'énergie et de vie. Elle a un job, des copines, une foule d'activités. Elle est bien décidée à trouver l'amour avec un grand A et serait ravie si des plans sexe fripons et bienfaisants pour le moral venaient à s'offrir. Elle décide donc de passer à l'action et s'inscrit sur des sites de rencontre. A elle de vivre toutes les belles pubs que l'on voit à la télé !

Voilà Chantal embarquée dans le monde virtuel et celui beaucoup plus réel des rencontres sur Internet. C'est avec une plume drôlissime, ironique et souvent cruelle qu'elle relate ses aventures et ses rencontres. De l'étalon qu'elle pensait fougueux, à l'admirateur transi, du sportif au bon père de famille.
Au gré de ses portraits, l'auteur dévoile ce que personne n'a jamais osé écrire.

A PROPOS DE L'AUTEUR :

Chantal Bauwens est écrivain, essayiste. 
Observatrice drôle et ironique de notre société, elle partage efficacement ses expériences joyeuses ou douloureuses avec ses lecteurs.
Pour en savoir plus sur l'auteur, rendez-vous sur son site personnel : http://www.chantalbauwens.com/
EXTRAIT :
La ménagère de cinquante ans et plus

Le cap de la cinquantaine franchi, nouvelle divorcée, je m’étais retrouvée seule, isolée, délaissée même par mes amis en couple et carrément abandonnée par ceux qui préféraient « l’autre camp » par intérêt professionnel ou réel attrait. Je n’avais pas les moyens de mener une vie sociale riche en sorties qui m’auraient permis de rencontrer des personnes du sexe opposé. En outre, je ne tenais plus la forme pour sortir en boîte (à 23 heures je m’écroule déjà de sommeil !) et je ne me situais pas encore dans la tranche d’âge qui me ferait fréquenter les « thés dansants » le dimanche après-midi.

Comment rencontrer de nouveaux amis et de futurs petits amis (ou amants) dans ces conditions ? Je savais que la pyramide des âges, célébrée par les économistes, se rétrécissait petit à petit à chaque nouvel anniversaire fêté et qu’elle laissait singulièrement plus de femmes que d’hommes sur le pas de la solitude. C’était inévitable et mathématique : après une troisième séparation de couple à des poussières du demi-siècle, j’étais plus démunie que jamais sur le marché du célibat. Comment trouver une nouvelle histoire d’amour (avec petit a ou grand A) avec cette fichue date de péremption inscrite sur ma carte d’identité qui me faisait ressembler à un produit de consommation marqué d’un à consommer avant X sous peine de… ?
LangueFrançais
Date de sortie20 nov. 2014
ISBN9782390090076
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    Aperçu du livre

    Je drague sur le net - Chantal Bauwens

    Il n’y a pas d’âge pour aimer,

    tout âge porte ses fruits, il faut savoir les cueillir

    Edmond Radiquet

    Toute femme devrait savoir

    ce qu’elle est prête à faire ou non… pour l’amour ou autre chose…

    Maya Angelou

    Merci à

    Danièle & Christian

    Stéphane & Christine

    Marie & Jean

    Philippe & Martine

    France & Dominique

    Etc.

    Qui vivent dans le bonheur

    Depuis qu’ils se sont rencontrés

    Sur un site de rencontres

    INTRODUCTION

    Ce matin-là, comme tous les jours, je débutai ma journée par le survol des fraîches informations quotidiennes. C’est, paraît-il, une spécialité masculine. Seulement, j’ai troqué la version papier du journal (qui n’est jamais livrée avec les croissants) par la version électronique fournie, elle, par Internet. Lire les nouvelles en dégustant mon premier café de la matinée est un moment que je refuse de zapper : c’est seulement ainsi que j’arrive à me réveiller. Après les grands titres, les infos locales, politiques, mondiales, les conflits dans le monde, les calamités naturelles, les grèves diverses et la page people (je zappe d’office celle des sports), j’arrivai à la rubrique « société » : là, plusieurs articles s’articulaient autour du célibat et surtout : du divorce.

    – Ok, me dis-je, l’horoscope ce sera pour plus tard : l’Amour, conjugué sous toutes ses formes, est prioritaire.

    Très intéressée par le sujet (j’étais séparée de mon futur ex-époux depuis plusieurs mois), je cliquai sur le corps du sujet. En général, quelle que soit l’enquête ayant pour thème les êtres humains et leur mode de fonctionnement, elle débute toujours par des statistiques, comme si les hommes se géraient pareils à des sujets d’économie et que les chiffres avaient un pouvoir de persuasion plus fort que les mots. Ici aussi, l’exception ne confirmait pas la règle et je lus :

    Toutes les treize secondes, un couple divorce… les divorcées ont plus de mal à débuter une nouvelle relation que leurs anciens conjoints… Par conséquent, une famille sur quatre est monoparentale et le divorce appauvrit la femme (merci, je l’avais personnellement remarqué !)

    Donc, si, un couple sur trois se séparait (un sur deux dans les grandes villes) cela signifiait – logiquement – que la plupart des nouveaux célibataires se trouveraient, un jour, sur le marché du célibat à la recherche d’une nouvelle histoire d’amour. Ou de sexe, s’il fallait rester cruellement réaliste : les hommes affichant davantage de besoins sexuels que les femmes. Bref, entre les nombreux divorcés qui se remettaient sur le marché du cœur à prendre, et la « jeunesse » qui profitait de la vie de célibataire sans trop se poser de questions, « être seul » n’était plus une fatalité, mais simplement une période de no man’s (woman’s) land qu’il convenait d’occuper de la meilleure façon possible : sortir, s’éclater, s’amuser, communiquer sur des sites de rencontres, se faire des amis via Facebook¹ (que je pratiquais depuis un certain temps), s’inscrire à des activités ludiques ou sportives, etc. À bas l’inaction, il faut se bouger afin de ne pas sombrer dans la déprime et la solitude frustrante.

    J’étais tout à fait d’accord avec cette première conclusion. Quinqua peut-être, housewive sûrement, mais certainement pas à côté de mes pompes ni dépassée par le numérique. Presque divorcée, mère en congé, négligée par la publicité visant la ménagère de moins de cinquante ans (sauf pour les soins anti-rides, les yaourts visant le transit intestinal et le café Grand-Mère), je n’étais pas prête à enfiler la robe de bure d’un couvent et parler de moi au passé. Bien au contraire !

    Sur une autre page, je lus que de plus en plus d’hommes et de femmes de tous âges cherchaient l’âme sœur (version romantique) ou, tout du moins, une personne sympathique et avenante (version plus triviale) pour passer un bon moment (version pragmatique) ou éventuellement sa vie (version délire), le plus longtemps possible (version optimiste) voire quelques mois (version réaliste) ou quelques semaines (version pessimiste) via les sites de rencontre.

    Cela m’interpella. Oui, ces dernières années, les différents concepteurs de sites de « convivialité et de rencontre » avaient compris que le marché de la solitude et de la recherche de l’Amour sous toutes ses forces était un domaine juteux. Depuis, ils surfent allègrement sur la voie du succès mais aussi de la misère affective inhérente et corollaire au statut de solitaire. Profiter des besoins des femmes et des hommes quels qu’ils soient, leur créer des envies, des désirs auxquels ils n’ont pas songé tout seuls est le propre du « progrès »… et de la société de consommation. Mais la solitude peut être un choix de vie qu’il ne faut pas confondre avec « isolement » et « pas d’amis ». Célibat bien vécu oui, claustration et retraite involontaire, non. Pourquoi se forcer à chercher l’Amour si le besoin ne se fait pas sentir ?

    À quoi reconnaît-on une femme seule ? Elle possède un chat.

    À quoi reconnaît-on une femme qui s’est retranchée de la vie affective ? Elle possède plusieurs chats.

    Néanmoins, je trouvai ces articles perturbants. Cela faisait déjà un trimestre que j’essayais de me convaincre que célibataire et heureuse, c’est possible ! (Autre enquête réalisée, mais par un magazine féminin cette fois), qu’il vaut mieux vivre seule que mal accompagnée (tout le monde le prétend, mais peu mettent l’adage en pratique) et qu’il ne faut pas compter sur un autre pour faire son bonheur, il faut le construire soi-même (version new age). Je rajoutai aisément à la liste : Mieux vaut rater un baiser que baiser avec un raté (conseil de ma grand-mère veuve joyeuse). Et voilà que le fond de l’article tentait de convaincre les futurs lecteurs que l’étape du célibat n’est qu’une fatalité dont on peut se débarrasser comme la grippe H1N1, que l’inscription sur un site de rencontre est LE remède obligatoire, le must pour les cœurs solitaires, le vaccin en un mot et qu’il ne faut pas s’en priver (même s’il n’est pas remboursé par la Sécu).

    Une injection de Meetic et le monde nous paraîtrait plus sympathique ?

    Bon, je supposai que draguer (enfin, faire des rencontres) n’était pas une activité aussi pénible que d’avaler une cuillère d’huile de ricin ou subir une mammographie seulement, comme pour toute nouvelle action, il fallait trouver le courage de se lancer, se dé-ci-der !

    J’approfondis davantage.

    D’après l’article, qui se basait sur une enquête du New York Times, (tout le monde sait que les Américains ont une avance sur nous dans un grand nombre de domaines surtout les pires) les sites de rencontre (en général sans S à la fin du mot, ce qui ne signifie pas qu’on trouvera l’Amour du premier coup !), représentent une industrie approchant le milliard de dollars annuel. Un rapide calcul me ramena ce milliard à 700 000 millions d’euros (environ) et là je sifflai d’admiration. Bill Gates avait-il quelque chose à voir là dedans ? Percevait-il un pourcentage ?

    Comment réaliser un si gros chiffre sans vendre des t-shirts, des tasses de café, des posters et des objets dérivés ? Rien que de la pub et des inscriptions ? J’étais pantoise.

    Plus loin, je lus encore : Les sites attirent des cohortes de gens désireux de réduire les rencontres en ligne, afin de récupérer le plus d’informations possibles à propos de partenaires potentiels (et d’éliminer les indésirables) avant de passer à l’étape de la rencontre réelle explique le NYT. Pour environ 50 dollars (30 euros) par mois, ce qui ne représente même pas le prix d’un resto. (Il est certain qu’après la crise mondiale, on ne peut plus faire un bon repas style apéro, entrée, plat, dessert plus vin dans la moindre brasserie confortable pour trente euros.)

    En petit, sous l’article je lus : De nos jours, on ne compte plus sur le hasard pour rencontrer l’âme soeur. La recherche de l’amour parfait est devenue une quête utilisant tous les moyens mis à notre disposition. Les célibataires ne misent plus sur une rencontre fortuite au détour d’une rue, au bar d’un café ou lors de soirées entre amis. Grâce à Internet et aux sites de rencontre, ces cœurs solitaires sélectionnent parmi un fichier la personne la plus susceptible de leur convenir. Mais ces recherches de cœur ont provoqué d’autres besoins et d’autres attentes concernant ces sites. Les sites de rencontre en ligne ont depuis nombre d’années détrôné les agences matrimoniales. La vogue actuelle va vers des sites moins généralistes et plus éclectiques, où les visiteurs peuvent sélectionner leurs rencontres sur des critères préalables d’affinités et de goûts partagés. Les valeurs écologiques peuvent bien évidemment y figurer ainsi que les affinités entre métiers, sexualité, spécialités, les handicaps, les religions, etc².

    Décidément, le journal avait bien préparé son dossier et souhaitait enfoncer le clou, persuader les lecteurs, me persuader que j’étais dans l’erreur la plus totale en prônant le célibat après des années de bons et loyaux services à deux maris et plusieurs enfants pas tous à moi ! Ensuite, je déroulai un troisième long article sur « le plus grand site de France » tout juste âgé de dix ans, si populaire qu’il était depuis peu coté en bourse. 30 % d’augmentation d’inscriptions en un an, sifflait presque d’admiration le journaliste qui relatait l’info. Combien de femmes pour combien d’hommes ? 60 % d’hommes contre 40 % de femmes ? Là, l’article ne le précisait pas.

    Au deuxième café (du décaféiné, meilleur pour mon cœur de demi-centenaire), je continuai ma lecture et parcourus la suite du reportage concernant le célèbre site français : À présent, ce site annonce 42 millions de membres (dans toute l’Europe) et affirme avoir reçu plus de onze milles témoignages de couples s’étant rencontrés grâce à ce Cupidon des Temps modernes… Aux fêtes de fin d’année et à la Saint Valentin, les sites de rencontre (quels qu’ils soient) observent chaque année un pic d’inscriptions.

    Quand le curseur de ma souris rose arriva en fin de page, je n’avais même plus le courage de lire les bénéfices de ce site mythique et me trouvai à moitié déprimée. Je survolai encore : L’idée de trouver l’amour en ligne séduit de plus en plus de célibataires³. Enfin, légèrement interpellée malgré moi (le bourrage de crâne ou le lavage de cerveau fonctionnera toujours), j’en vins aux conclusions suivantes :

    1) Une femme peut vivre heureuse sans homme, mais pour ce faire, elle doit se montrer forte psychologiquement et physiquement (devenir aussi une pro du bricolage).

    2) Elle doit être indépendante financièrement et c’est surtout ce détail qui bloque la plus grande partie de la population féminine célibataire. Trimer seule et éduquer quelques mômes dévoreurs et dépensiers, même en partage avec l’autre parent 24h/24, n’a jamais enrichi personne. Cette mère modèle et seule, adoptera tous les matins la théorie de Pavlov et se convaincra telle une marque de cosmétique : Je suis une femme libre et heureuse. Parce que je le vaux bien !, ce qui n’est pas évident, car il y a des jours… et surtout des soirs, où elle aimerait se reposer sur une épaule masculine, mettre ses pieds au chaud contre ceux d’un mâle en se faisant câliner (version romantique, quand on a oublié tous les inconvénients liés à la vie à deux et qui feront partie de la version réaliste).

    3) Oui, au-delà d’un amant de passage et de relations virtuelles et non satisfaisantes, je ne partage mon corps, mon cœur, ma soirée, ma couette et mon petit déjeuner avec personne et ça commence à bien faire. Une cure sans homme ne devrait jamais devenir une quarantaine éternelle sans homme, même si je venais de lire dans un autre article : Le célibat, un secret de longévité pour une femme de 105 ans : Je n’ai simplement jamais été intéressée par le sexe et les hommes qui apportent surtout beaucoup d’embêtements, avait expliqué cette Écossaise (agence Belga) et je trouvais ses paroles fort sages.

    4) Oui, je déprime parfois et j’aimerais réutiliser les mots : « nous, on, couple, mon, ma » avec bonheur, dire fièrement « mon mari » (ou mon chéri, mon jules, mon mec… mais toujours précédé de l’article possessif). Même si le mariage n’est pas un but en soi, quand une femme tombe amoureuse, son principal désir est de trouver le bonheur à deux (et après le mariage, n’est-ce pas ? Cette étape cruciale censée concrétiser l’amour entre deux êtres).

    5) Oui, la solitude des dimanches sans fin quand les enfants ne sont plus là pour animer la maison, me plombe le moral et les discussions animées de couple me manquent aussi… parfois, je l’avoue, mais pas les disputes usantes inévitables pour quelque raison valable ou non. Sans aller jusqu’à la recherche d’un troisième mari, je ne serais pas contre l’idée de trouver un amoureux à consommer à doses homéopathiques.

    6) Oui, au fond de moi, de temps en temps, pas très souvent je le reconnais, j’ai envie de re-re-revivre une relation profonde avec un homme qui ferait battre mon cœur chaque jour (surtout au début, quand tout est beau et quasi parfait), tout partager (enfin plus non-stop, car il faut garder une part d’indépendance !). Faire « un » avec lui, surtout au lit et pour les tâches ménagères, pas dans salle de bains ! Redécouvrir la complicité, l’amour, la joie de vivre, l’espérance, enfin tout ce qui rend une nouvelle histoire d’amour merveilleuse. Surtout qu’à mon âge, la fin « disneyenne » : Et ils eurent beaucoup d’enfants est un chapitre que je n’écrirai plus et c’est tant mieux.

    Pour terminer ces réflexions matinales, je conclus avec humour que cet article était loin d’être objectif : il ne tenait pas compte des membres qui s’inscrivaient, puis abandonnaient leur profil en cours de route, contents ou déçus. 42 millions d’heureux ? Aucun dépité s’enfuyant avant d’avoir rencontré qui que ce soit ? Et si les tenanciers de ce gros bordel (vu qu’il faut payer pour rencontrer un homme ou une femme, j’estime que cela s’apparente à une forme de proxénétisme déguisé) mettaient le compte en mode à rebours chaque fois qu’un membre effaçait son profil ou ne l’utilisait plus pendant quelques mois ? Quid de leurs 42 millions ? Ils feraient moins les fiers !

    Une petite voix féministe et de vagues souvenirs me soufflèrent également, comme pour abonder dans mon sens :

    – Hé ! L’article ne s’étale pas davantage sur le côté fast sexe ou fast love que les sites symbolisent aussi : les milliers d’aventures sans lendemain, les histoires décevantes, ou avortées, les illusions perdues (sans parler du temps !), les échecs (petits et grands) n’insiste pas davantage sur les personnes désappointées et effrayées par les tarifs pratiqués par certains sites et qui renoncent à finaliser une inscription. Évidemment, c’est facile de prétendre que chaque jour XXX belles histoires commencent sur leurs pages, tout en passant à la trappe les centaines qui échouent ou sont sources de rencontres purement sexuelles et gratuites et qui verront les déçu(e)s se retrouver à l’Hôpital virtuel des cœurs blessés⁴.

    Comment baiser pour pas cher ? (en moyenne 29 euros de dépensés par mois pour avoir le droit d’échanger avec des GI = gentils internautes) devrait aussi se voir repris dans les phrases-chocs qui font la Une des sites en général.

    Au tout début de la genèse des sites de rencontres, à l’aube des années 2000, je m’étais un rien égarée sur un site gratuit et sans résultats probants, à part quelques rencontres décevantes ou ahurissantes. Pas d’histoires d’amour et peu d’histoires de fesses. C’était bien avant mon second mariage, mais il m’en restait de vagues souvenirs. En près de dix années, le monde de l’amour virtuel avait-il évolué de manière positive et sainement ou restait-il la représentation réduite du monde de l’humain dans toute sa splendeur ? Un microcosme de la vie en général avec ses éclaircies et ses coins d’ombres ? Le « marché » s’était-il assaini ?

    Hélas, le chiffre de 42 millions d’inscrits me faisait plus d’effet que l’incroyable cagnotte du Loto prévue pour le samedi suivant. À ce moment, après quatre articles entiers et ce matraquage visuel, je planais un peu sur les cumulus aux noms d’Espoir et d’Illusion. Et si c’était possible ? Des couples devaient trouver l’amour sur les sites de rencontre, deux de mes amis ne venaient-il pas de se marier après leur rencontre sur l’un de ces sites ?

    Anesthésiée par mes lectures matinales, je n’étais plus capable de me souvenir de tous les mauvais aspects de ma vie de couple tellement je supputais sur les bons moments que je pourrais retrouver dans un avenir proche, si moi aussi je m’inscrivais sur un site.

    À la poubelle, le passif et le négatif ? Sus au futur et au positif ?

    Après trois mois de célibat pourtant bien vécu, oui, je devais aller de l’avant et songer à nouveau à l’amour et aux plaisirs de la vie en mode duo. Avant la fin de la journée, je serais assurément la 42 000 001e personne inscrite sur ce site.

    En soupirant sur le repas du soir que je ne préparerais pour personne (merci les portions mono du supermarché), je changeai de lien et j’arrivai sur celui d’un magazine féminin qui annonçait sans ambages : Oui, la vie commence à 50 ans nanti de quatre pages de photos de stars splendides aux bras d’hommes plus jeunes qu’elles. Évidemment, cette information me plaisait davantage.

    Les heures suivantes, ces lectures matinales au sujet des sites de rencontre me trottèrent dans la tête. Autour de moi, après une vague de divorces aussi commune qu’une vague de gastroentérite au mois de janvier, mes relations, entre 40 et 60 ans se remariaient les unes après les autres. Pour certaines d’entre elles, c’était la deuxième, voire la troisième union. Excès d’optimisme ou manque de mémoire ? Un Alzheimer précoce ou un antidépresseur trop efficace ? Une autre façon d’envisager la pension ? Bref, si ces amoureux s’unissaient et redéfinissaient l’amour version cheveux gris, c’est qu’ils s’étaient précédemment rencontrés quelque part. Sur la toile sans doute ? Sur un site de rencontre ? Dans un club de bridge ? Il fallait que je sache. Si cette méthode avait fonctionné pour eux, pourquoi ne fonctionnerait-elle pas pour moi ?

    Bien plus tard, je me sentis toute guillerette et j’en arrivai à la conclusion :

    – Et pourquoi n’essaierais-je pas ? Après tout, qu’ai-je à perdre ?

    Juste mon temps, la seule chose que je possédais en suffisance.

    Au soir, après quelques témoignages récoltés ici et là, j’étais convaincue : aujourd’hui, chercher l’âme sœur (rêve ou utopie) sur Internet n’est plus un sujet tabou : c’est une attitude naturelle, une « clé » de plus pour tous ceux qui désirent rencontrer un/une partenaire (et plus si affinités), sortir de leur isolement. Je me demandai aussi pourquoi, dans ce monde consumériste dominé par les technologies de pointe permettant tous les échanges, connaissait-on autant la solitude et le manque de dialogue ? Je devais arrêter d’être méfiante, me lancer dans l’aventure, me prendre en mains et me donner une énième chance. Aide-toi toi-même et le ciel t’aidera dit le proverbe : n’étais-je pas maître de mon destin avec ou sans aide extérieure ?


    1. En mars 2009, Facebook a annoncé que 9 millions de Français sont présents sur le site plaçant la France dans la liste des premiers pays utilisateurs du site. Soit un taux de pénétration de 14 %. Je ne connais pas le nombre de personnes inscrites sur ce site et aussi titulaire d’un profil sur un site de rencontres (voire deux ou trois différents) mais je pense que beaucoup d’entre eux sont les mêmes. Facebook n’est pas un site de drague, non, mais « de convivialité » (c’est ainsi que se décrivaient les sites de rencontres à leurs débuts). L’avantage de Facebook ? C’est (encore) gratuit. Pour combien de temps ?

    2. Sources : Best-rencontre.fr

    3. Visiblement la recherche de l’amour séduit les Belges aussi. D’après une enquête de Microsoft sur les habitudes de rencontre et de flirt en ligne, 34 % des Belges aimeraient les rencontres sur Internet. En 2008, ils n’étaient que 16 % à considérer Internet comme le moyen idéal pour les rencontres, ils sont 34 % en 2009, projetant Internet au rang deux des méthodes les plus populaires pour rencontrer un partenaire, après les amis (52 %). En outre, 56 % des Européens et 50 % des Belges, ont déjà testé le flirt par messagerie instantanée. Un tiers des Européens et 38 % des Belges, enfin, tenteraient une relation amoureuse après une rencontre sur Internet. Les Belges sont 31 % à avoir vécu une relation durable après une rencontre sur Messenger, 9 % se sont mariés via ce canal et 32 % ont connu une amitié.

    4. L’Hôpital virtuel des cœurs blessés regroupe des femmes qui se soutiennent pour réussir leur rencontre amoureuse et donne des trucs et des astuces pour ne pas se faire rouler dans la farine. C’est le guide de la relation en ligne : comment choisir son site, remplir son profil, communiquer avant le premier rendez-vous et après ?

    LA MÉNAGÈRE DE CINQUANTE ANS ET PLUS

    Le cap de la cinquantaine franchi, nouvelle divorcée, je m’étais retrouvée seule, isolée, délaissée même par mes amis en couple et carrément abandonnée par ceux qui préféraient « l’autre camp » par intérêt professionnel ou réel attrait. Je n’avais pas les moyens de mener une vie sociale riche en sorties qui m’auraient permis de rencontrer des personnes du sexe opposé. En outre, je ne tenais plus la forme pour sortir en boîte (à 23 heures je m’écroule déjà de sommeil !) et je ne me situais pas encore dans la tranche d’âge qui me ferait fréquenter les « thés dansants » le dimanche après-midi. Comment rencontrer de nouveaux amis et de futurs petits amis (ou amants) dans ces conditions ? Je savais que la pyramide des âges, célébrée par les économistes, se rétrécissait petit à petit à chaque nouvel anniversaire fêté et qu’elle laissait singulièrement plus de femmes que d’hommes sur le pas de la solitude. C’était inévitable et mathématique : après une troisième séparation de couple à des poussières du demi-siècle, j’étais plus démunie que jamais sur le marché du célibat. Comment trouver une nouvelle histoire d’amour (avec petit a ou grand A) avec cette fichue date de péremption inscrite sur ma carte d’identité qui me faisait ressembler à un produit de consommation marqué d’un à consommer avant X sous peine de… ?

    Les hommes ont toujours eu plus de chances que les femmes au jeu du choix : même pensionnés, ils peuvent encore enfanter : enfin, s’ils arrivent toujours à bander avec ou sans apport chimique. Ce

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