Smoothie
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À propos de ce livre électronique
Face à ce nouvel environnement en inadéquation totale avec sa culture du doute et son affection pour la mélancolie, arrivera-t-elle à puiser l’équilibre nécessaire pour faire le deuil de son ancienne histoire d’amour et réapprendre à vivre ?
À PROPOS DE L'AUTRICE
Stéphanie Glassey est née en Valais en 1988. Après des études de lettres à l’université de Fribourg, elle exerce aujourd’hui la profession de thérapeute en hypnose. Passionnée par les rencontres humaines, elle aime, dans ses romans noirs – "Confidences assassines" (Plaisir de lire, 2019), "L’éventreuse" (Gore des Alpes, 2020), "La dernière danse des lucioles" (Plaisir de lire, 2021) – en dire les méandres et les jeux d’ombre et de lumière. Aux éditions OKAMA, elle a participé à l’anthologie Rýtingur Hotel.
En savoir plus sur Stéphanie Glassey
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Aperçu du livre
Smoothie - Stéphanie Glassey
Smoothie
Ce livre a bénéficié du soutien du Service de la culture de l’État du Valais
Stéphanie Glassey
Smoothie
À Roxane
I
— Je pense que tu t’en rends compte toi aussi, nous sommes trop différents, on n’a pas la même philosophie de vie ! Le temps est trop précieux, je vais m’en aller.
Un silence a suivi cette phrase qui sonnait le glas de notre date. Il m’a fixée avec un mélange de mépris et de commisération, puis s’est saisi de l’immense smoothie vert, qui trônait, vaguement menaçant, au centre de la table. En trois vigoureuses aspirations – il ne faisait plus aucun effort pour atténuer le « sluuuurp » –, il l’a terminé.
Dans un mouvement étudié, qui faisait si bien saillir certains de ses muscles, il a attrapé son sac de sport, m’a embrassée sur le front et, dans une bouffée de vétiver, il est parti.
Ma première pensée a été qu’il venait de me gâcher cette fragrance boisée qui, désormais, par une association absurde pour laquelle je pouvais remercier mon esprit arborescent et mon immense mémoire, me ramènerait toujours à mon premier rendez-vous Tinder raté et à ce bar à smoothies beaucoup trop éclairé. Et à ma solitude, mon étrangeté et mes échecs.
Je soupirai et plongeai mon regard dans la boisson verte qui bloblotait face à moi. J’eus la sensation qu’elle me fixait d’un air malfaisant. Je tentai d’en boire encore un peu afin d’esquiver la douloureuse question : « Comment en suis-je arrivée là ? »
Bien que je n’aie aucune envie d’y apporter une réponse qui me forcerait à revisiter les nombreux chagrins dont les mois précédents ont été généreusement jalonnés, j’ai la sensation que je te le dois. À toi qui, par les hasards de l’existence, semble te trouver coincé avec moi, dans mon monologue intérieur. Franchement, j’ignore de quels méfaits tu t’es rendu coupable dans tes vies antérieures, mais si c’en est la punition, ce devait être horrible. Quitte à être emprisonné dans l’esprit de quelqu’un, tu aurais été mieux partout ailleurs qu’ici : plus ordonné, plus sain et surtout plus pertinent. Le moins que je puisse faire, pour excuser le désordre, c’est de te donner une explication quant à ma présence, vêtue d’une jolie jupe et de mon chemisier bordeaux dévolu aux occasions importantes, coiffée et maquillée avec soin, dans un bar à smoothies jouxtant une salle de fitness.
Comment en suis-je arrivé là ? Remontons le temps.
Il y a huit ans, j’ai vingt-trois ans et Adrian vingt-cinq, on est amoureux. Tout est évident, intense et un peu ridicule. On passe nos soirées dans des parcs ou des cafés enfumés. On boit beaucoup, on rit beaucoup, on se fait des scènes, pour le plaisir de sentir tout exploser en nous, pour le vertige de l’instant où l’on croit se perdre. Le désir crépite en permanence. Tout ce que l’on vit peut s’interrompre brusquement par l’envie que l’on a l’un de l’autre.
Il y a six ans. On vit ensemble. Je termine mon master et commence ma thèse, Adrian travaille pour l’aménagement du territoire. Il a des horaires de bureaux et moi de rat de bibliothèque insomniaque. Je répète « on est très complices » un peu trop souvent pour être honnête. Mais c’est vrai. On rit toujours beaucoup, on se raconte nos journées, et quand il sait que je suis trop longtemps restée figée face à mon écran, il me sert un verre de vin avant même que j’arrive, me fait des crêpes et un gros câlin. On fait la fête à chaque occasion, lorsque la douche est propre, que notre chat est encore plus adorable que d’habitude, que je termine un chapitre ou qu’Adrian reçoit une promotion.
Il y a quatre ans. Je suis embourbée dans mon doctorat, je fais à nouveau des crises d’angoisse et rêve de mon directeur de thèse presque chaque nuit. Adrian est devenu chef de service. Nous sommes fatigués. Souvent, le soir, on regarde un film en silence. Un silence dont j’essaie de me dire qu’il prouve que l’on n’a pas besoin de se parler pour se comprendre.
Il y a deux ans. C’est le confinement. Adrian est en télétravail. Pour moi, qui rédige un livre à partir de ma thèse enfin terminée, le quotidien change peu. On passe nos journées en pyjama et, le soir venu, on va marcher. On se demande comment font les autres pour être si créatifs durant cette période. Nous, on se
