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Quand nouvelles et poésie se mêlent…: Farandole de mots
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Quand nouvelles et poésie se mêlent…: Farandole de mots
Livre électronique77 pages56 minutes

Quand nouvelles et poésie se mêlent…: Farandole de mots

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À propos de ce livre électronique

Deux nouvelles, une poésie alternent joyeusement, une nouveauté dans le mélange de genres.
LangueFrançais
Date de sortie11 août 2023
ISBN9782312136196
Quand nouvelles et poésie se mêlent…: Farandole de mots

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    Quand nouvelles et poésie se mêlent… - Pierrette Kuhn

    DERRIÈRE LA FENÊTRE

    Je suis derrière la fenêtre, derrière le hublot devrai-je dire, le nez collé à la vitre, regardant au loin l’immensité de la mer et me remémorant les derniers évènements de ma trépidante vie. En quelques mois, celle-ci a été anéantie et reconstruite à la hâte. Mais, pourquoi ai-je ce goût amer dans la bouche ? Pourquoi ai-je ce poids sur mon estomac ? Pendant le doux balancement de ce bâtiment qui navigue, à rythme régulier, sur les eaux calmes de l’océan, je me souviens de ce bonheur que je croyais éternel.

    Notre vie était un conte de fée. Une entente parfaite nous unissait. Rien ne nous divisait. On dit que tous les couples se disputent parfois, mais nous, nous étions arrivés à y échapper. Nous aimions nos escapades à travers champs, faire le lézard sur les plages des bords de mer et faire l’amour dans les vagues. Nous nous éclations à tout-va. Nous aimions la même cuisine et nos horloges biologiques sonnaient en cœur. Nous étions fusionnels.

    Alors lorsque la maladie a frappé à notre porte, le ciel s’assombrit brusquement. L’horizon était bouché quand on nous annonça la terrible maladie de mon mari. Je ne pouvais y croire. Comment la force divine avait-elle ainsi pu nous punir ? Qu’avions-nous donc fait de si mal pour nous couper dans notre élan de vie si bien lancé ?

    Mon mari s’affaiblissait de jour en jour. Malgré son triste état, il trouvait la force de me gâter et me composait des petits poèmes tendres. Souvent je trouvais des sens à ces petits mots. Je le soupçonnais de me préparer à son futur départ définitif. Ma tendre moitié voulait adoucir ma peine qu’il savait d’avance insurmontable. Je trouvais ces petits papiers annotés sous ses oreillers, d’autres tombaient par terre. Sur l’un de ces billets, étaient notés les vers de la chanson de Serge Gainsbourg : je suis venu te dire que je m’en vais, et tes larmes n’y pourront rien changer, comme dit si bien Verlaine au vent mauvais, je suis venu te dire que je m’en vais…

    Je crois que c’est après ce moment-là que je pris conscience de la gravité de son état. Je ne m’étais pas représenté la vie sans lui, je me sentais incapable de vivre seule. Si je lui survis, je serai handicapée, un seul bras, une seule jambe, une moitié de cerveau et une moitié de cœur. Chose impossible, alors que sera donc cette vie qui m’attend maintenant ?

    Quid de mon avenir de veuve ?

    Veuve, ce vilain mot qui sonne si mal. Il fait allonger la bouche en une grimace de dégoût, il fait penser à : beurk. Je ne me sentais pas prête à en prendre la tenue.

    Mais, pour l’heure, je ne peux m’apitoyer sur mon sort. C’est le moment du soutien, il doit être indéfectible et il l’est. Je suis là pour lui et serai près de lui dans les plus ultimes moments. Son état général s’affaiblissait de jour en jour. Il avait de plus en plus de mal à se mouvoir. Lorsqu’il voulait attraper le verre d’eau sur sa table de chevet, celui-ci tombait parterre. Mais ce n’était pas le verre cassé, le problème, c’était la force pour s’en saisir qui avait disparu. Seule une faible lueur illuminait encore ses yeux. Les membres ne répondaient plus et les petits mots ont cessé. Je savais que la fin était proche. Malgré cela, je ne pus m’y résoudre. Je ne voulais pas être seule, je ne voulais pas être veuve, je voulais revivre nos moments de bonheur.

    Dans un ultime effort, mon mari me soufflait à l’oreille : dis-moi plus que des mots d’amour. Oui je voulais lui témoigner bien davantage. Je lui répondis qu’il sera toujours avec moi, qu’il sera juste dans la pièce à côté et que nous vivrons toujours ensemble, un dans la vie réelle et l’autre dans la spiritualité. Mais nos âmes sont semblables et siamoises. Rien, ni même une maladie mortelle, ne pourra nous séparer.

    Alors lorsqu’arriva le dernier râle, j’étais là. L’infirmière lui enserra la tête avec une bande médicale et le médecin attesta de l’heure du décès. J’étais bien sûr sonnée. Dans un état second, j’allai régler les dernières formalités auprès de l’administration de l’hôpital. On me remit ses affaires personnelles.

    Parmi ses papiers personnels, se trouvaient des lettres d’amour qui ne m’étaient pas destinées. Elle s’adressait à une certaine Maryline. Il y eut comme un bug dans mon cerveau. Je n’arrivais pas à mettre mes idées en ordre. Je ne comprenais rien à la situation.

    Je m’assis dans un fauteuil de l’accueil de l’hôpital et lut les lettres les unes après les autres. Je ne pouvais détacher mon regard de ces mots qui devaient être pour moi, non pour une autre, une

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