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Nuages
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Livre électronique94 pages1 heure

Nuages

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À propos de ce livre électronique

Assis confortablement dans votre fauteuil, laissez-vous emporter dans le monde d’Emeline. Elle était là. Lui était à côté…s’ouvre alors une réflexion sur leurs attentes, leurs priorités et peut-être les vôtres.

LangueFrançais
ÉditeurPublishroom
Date de sortie9 févr. 2023
ISBN9782384545568
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    Aperçu du livre

    Nuages - Nathalie Humiliere

    Elle était là…

    Elle était là, dans cet endroit qu’elle affectionnait tout particulièrement. Elle était apaisée. Ici, tous les brouhahas de la vie quotidienne, toutes les turpitudes n’avaient pas de prise. Ici c’était son havre de paix. Elle aimait y aller depuis son enfance. Chaque saison avait son charme, ses parfums, ses couleurs. Elle était là, assise sur une souche, adossée contre un rocher et regardait ce qu’elle appelait le spectacle de la nature : le ciel certes, mais aussi les violettes des bois qui donnaient à la prairie verdoyante une luminosité particulière, des feuilles mortes, quoiqu’elle préférât parler de feuilles rousses, qui jonchaient encore le sol. Les arbres étaient encore nus : sans leur robe verte, ils laissaient deviner le ciel bleu et ses nuages. En ce début du printemps, chacun sortait timidement de chez soi : quelques rares moineaux lui avaient organisé un concert. Ne plus entendre les bruits des multiples véhicules, mais écouter la symphonie mélodieuse de la multitude d’oiseaux l’enchantait à chaque fois. Elle adorait humer les odeurs de cette toute petite clairière perdue dans les bois près de chez ses grands-parents. Elle fermait les yeux comme pour mieux respirer les odeurs : le parfum de la mousse sur le rocher et le tronc, celui de l’air pur si particulier au début du printemps. Elle fermait les yeux comme pour mieux écouter les bruits : les oiseaux, les branches qui craquent, le petit écureuil qu’elle a aperçu tout à l’heure marchant dans les feuilles mortes, la petite brise qui siffle au milieu des branches des arbres. Elle fermait les yeux. Tournée vers le ciel, les bras le long de son corps, les paumes de ses mains effleuraient quelque chose de doux, la mousse encore un peu humide de la rosée du matin. Tous ses sens étaient en éveil. Elle sentit alors un rayon de soleil lui caresser son visage. C’était un moment agréable, empli de chaleur. Elle aurait voulu que cet instant dure une éternité : n’était-ce pas cela le bonheur ? C’était simple, mais elle était bien. Elle ne pensait à rien. Elle voulait juste reposer son corps et son esprit, profiter de cette tranquillité qui s’offrait à elle. C’est alors qu’elle devina une ombre qui atténuait la chaleur du soleil, mais cela ne dura qu’un instant… et puis elle eut une étrange sensation, comme une présence. Elle eut la sensation qu’une main frôlait la sienne. Elle tourna la tête : elle le devina, assis à côté d’elle, le regard bienveillant.

    Que faites-vous ?

    J’observe les nuages. Ils sont fascinants. Ils m’ont toujours subjuguée.

    Ah ! Pourtant vous aviez les yeux fermés !

    Oui, là je profitais de la chaleur du rayon de soleil !

    Vous vous intéressez aux nuages parce que vous êtes météorologue ?

    Elle éclata de rire…

    Moi ? Absolument pas. Je n’y connais rien. À part cumulonimbus, strato-quelque chose, je sèche…

    Effectivement !

    Vous savez, on peut regarder les nuages autrement que scientifiquement. Leur nom ne m’intéresse pas et je crois qu’ils n’en ont pas grand-chose à faire non plus… Ils voguent ! J’aime les observer. Ils sont si différents : je ne parlerai pas des gros gris imposants… ceux-là ne m’emballent pas parce qu’ils m’évoquent la colère, la tristesse, mais peut-être qu’à vous ils vous parlent. Moi j’aime ce qui est petit. Voyez ceux là-bas : on dirait des morceaux de coton. Ils paraissent doux ! Je m’y installerais bien !!! Et les autres là-bas, ils forment un voile et à côté il y en a des tout petits : et voyez ils s’effacent, comme par magie. Rien de plus éphémère qu’un ensemble de nuages. On a l’impression qu’ils se déplacent lentement vers la droite et pourtant quelques instants après ce ne sont pas tout à fait les mêmes. Le temps ne semble pas défiler aussi vite que dans la vraie vie. On est tellement pressé ! Là, en les regardant, on a l’impression que le temps s’arrête, que tout est légèreté ! Faites le test : vous fermez les yeux 5 minutes, vous verrez autre chose ! Vous avez mémorisé le ciel ?

    Oui, je crois !

    Que voyez-vous ?

    Un nuage assez gros à gauche, fin au milieu et presque rectangulaire à droite.

    Ah bon ? Je me demande si on regarde la même chose !!!! Moi je vois le traîneau du père Noël. Bon, je sais, ce n’est pas la saison… mais vous voyez les rennes à droite avec leur bois et à gauche le traîneau ! Oh ! il vient de perdre un cadeau !!!

    Mais c’est vrai, ça ! Maintenant que vous le dites…

    Bon, prêt ?

    Oui !

    Alors go !

    Ils étaient assis dans la clairière, adossés à un rocher, les yeux fermés, rivés vers le ciel.

    Elle respirait tranquillement, essayant de se détendre, de tenir tous ses sens en éveil…

    Le temps était comme suspendu. Quelques minutes plus tard, elle ouvrit les yeux. Le spectacle était différent.

    Alors ?

    Impressionnant ! Je n’avais jamais regardé le ciel ainsi.

    Que voyez-vous maintenant ?

    Euh… un rond et à côté une accolade…

    Ouh là là ! Il y a du travail : c’est la petite sirène sur le rocher. Il va falloir apprendre à regarder : vous verrez, vous aurez l’impression de voyager ! Et puis, les nuages, c’est tellement reposant. Ils bougent, mais ne font pas de bruit,

    Euh… sauf quand il y a de l’orage !

    C’est vrai ! Mais avouez que la plupart du temps ils ne font pas de bruit : ils dansent avec grâce, dessinent : vous pouvez y voir des ours, des girafes… Ce sont de vrais artistes, mais insaisissables. Si vous ne les regardez pas scientifiquement, mais avec votre cœur, vous y verrez ce que vous voulez. Il faut juste prendre le temps, ouvrir grand les yeux et se laisser bercer. L’autre jour, ils formaient des ondulations. On aurait dit la mer et ses vaguelettes. Tout un spectacle… si on laisse aller son imagination, si on aime la nature. Mais au fait, cela fait longtemps que vous êtes là ?

    Un petit moment… mais vous aviez la tête dans les nuages !

    Il esquissait un sourire en la regardant, content de son jeu de mots !

    Elle lui sourit en retour. C’est vrai. Elle n’avait pas vu le temps passer.

    Lui était à côté…

    Il avait tout laissé tomber. Il fallait qu’il la rejoigne. Il était souvent abattu, résigné, mais certains jours, comme aujourd’hui, il avait de l’énergie, des envies, de la bonne humeur à lui transmettre. Dans ces moments-là, il voulait absolument être auprès d’elle, même s’il savait qu’elle avait besoin de calme, de repos, de tranquillité. Alors il attendait. Il lui fallait trouver le bon moment et aller la chercher là où elle était, bien cachée. Il lui faudrait trouver les bons mots. Il lui faudrait l’apprivoiser, la réapprivoiser, elle qui aimait tant la

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