L’énigme d’Alexandra
Par Oscar Lafuente
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEUR
Oscar Lafuente avait tout d'abord l’intention d’écrire des scénarii, puis le roman a pris le dessus. L'énigme d'Alexandra se déroule au Pays basque, une région qui a captivé l’auteur lorsqu'il y était en vacances, et à Paris, cette ville qu’il aime pour sa diversité touristique.
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Aperçu du livre
L’énigme d’Alexandra - Oscar Lafuente
Oscar Lafuente
L’énigme d’Alexandra
Roman
ycRfQ7XCWLAnHKAUKxt--ZgA2Tk9nR5ITn66GuqoFd_3JKqp5G702Iw2GnZDhayPX8VaxIzTUfw7T8N2cM0E-uuVpP-H6n77mQdOvpH8GM70YSMgax3FqA4SEYHI6UDg_tU85i1ASbalg068-g© Lys Bleu Éditions – Oscar Lafuente
ISBN : 979-10-377-6419-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122- 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Elle n’avait pas bien dormi. Dans la nuit, elle s’était réveillée deux fois sans pouvoir se rendormir. La première fois, il lui avait semblé qu’un des enfants l’avait appelé. Non, ils dormaient bien. La deuxième fois, elle s’était réveillée en sursaut, en sueur. Elle se leva et fut étonnée par le silence. D’habitude, à cette heure-là, il était six heures, les oiseaux commençaient à gazouiller.
1
Elle se dirigea vers la cuisine, se servit un verre d’eau qu’elle but d’un trait et s’installa dans la terrasse surélevée. La vue était magnifique, elle donnait sur la baie et avec les premiers rayons de soleil, ça devenait un décor de carte postale.
Elle réalisa à ce moment-là, le bonheur qu’elle avait.
Elle revint, quelque vingt ans en arrière, ils étaient venus avec Luc en vacances itinérantes et avaient trouvé cette maison abandonnée qui leur servit de bivouac et un soir, sous les étoiles, ils s’étaient promis qu’ils l’achèteraient.
Au village, ils s’étaient renseignés et on leur avait dit que ce n’était pas une bonne idée. On avait retrouvé les derniers propriétaires étouffés par un début d’incendie et les secours étaient arrivés trop tard. Et depuis il y avait un mauvais pressentiment. Les gens jasaient, peut-être à tort, mais c’était suffisant pour qu’elle reste inhabitée.
À ce moment-là, ils étaient jeunes et n’avaient pas les moyens financiers, mais une dizaine d’années plus tard, un concours de circonstances fit qu’ils l’achetèrent à un prix très raisonnable malgré quelques travaux à réaliser.
Lors de l’achat, la personne qui les avait reçus la première fois, les reconnut, et insista bien, sur leur désir de réaliser cet achat. Elle leur rappela que cette maison était une demeure de contrebandiers, et qu’à l’époque, il se passait des choses étranges, et les propriétaires disparaissaient…
2
Elle ne croyait pas à tous ces bavardages fantaisistes et depuis plus de cinquante ans qu’elle n’était pas habitée, et une bonne réfection, tout cela serait oublié.
Lors de l’achat, le Maire les reçut, heureux de voir de nouveaux arrivants et surtout des jeunes. Le village avait une centaine de maisons, une boulangerie, un bureau de poste, une charcuterie-boucherie et une épicerie dont les propriétaires très âgés voulaient s’en séparer, mais ils ne trouvaient pas d’acheteurs. Le village était vieillissant et les jeunes partaient à la ville.
Lorsque Luc et Olga posèrent une option pour reprendre l’affaire, les anciens propriétaires étaient contents que ces jeunes soient intéressés, et leur cédèrent l’affaire à un prix très avantageux. Mais ils posèrent une condition, rester à l’étage pour y terminer leur vie. Luc et Olga acceptèrent, car d’une part, comme ils avaient acheté la maison sur la colline, ils pouvaient surveiller l’épicerie pendant leur absence, mais aussi, de temps en temps, ils venaient donner un coup de main, ce qui ne leur déplaisait pas.
Après l’acquisition de l’épicerie naquit Éva, puis deux ans plus tard Lucas. On fit la fête, tout le village était là. Il y avait bien longtemps qu’il n’y avait pas eu de naissance, c’était un événement et M. le Maire fit un discours de bienvenue et offrit un vin d’honneur.
Dix ans étaient passés, Éva douze ans et Lucas dix ans. L’épicerie s’était bien améliorée. Agrandie sur un côté, un bar avait été réalisé et certains jours on servait le midi des repas. La population suivait.
À l’étage, après le décès des deux anciens propriétaires, on l’avait aménagé en une salle de réunion qui servait à diverses activités. Tout le monde s’activait pour trouver une nouvelle animation, tout était bon pour faire la fête, le village revivait. C’était quelquefois un peu trop.
3
À l’école, qui se trouvait dans les locaux de la Mairie, il n’y avait qu’une classe, huit élèves. L’instituteur était toujours partant pour les animations. Souvent, ça lui faisait un thème d’activité pour les enfants.
De la terrasse, où Olga se balançait sur le rocking-chair elle voyait, en face d’elle la mer limpide, éblouissante, car le soleil était déjà haut. Sur sa droite, le chemin qui menait au village, pas très loin, peut être deux kilomètres. Sur sa gauche, un chemin de montagne, qui était privé. Il menait à un monastère, qui, on disait, avait servi aux pirates, puis aux contrebandiers, proche du rivage, les marchandises étaient facilement stockées.
Aujourd’hui, c’était devenu un orphelinat géré par Frère Joseph. Il s’occupait de ces jeunes orphelins et accueillait quelquefois des jeunes en détresse, mais il avait peu de moyens financiers.
Alors, lorsqu’un jour en randonnée Luc tomba sur lui en tenue spartiate, il se prit d’amitié et quelque temps après lui fit un don qui fut le bienvenu. Et depuis, lorsque le besoin s’en faisait sentir, il refaisait un don, sans que Frère Joseph le demande. C’est ainsi que l’orphelinat ne végétait plus… il survivait… un peu mieux.
C’était dimanche, le jour était bien levé, et d’habitude Luc se levait de bonne heure et allait chercher les croissants et les chocolatines au village. Il prenait son vélo et une demi-heure après il était de retour, il préparait le petit-déjeuner, puis il nous réveillait.
4
Il était sept heures passées, et elle décida qu’elle irait cette fois à la boulangerie.
Elle descendit au sous-sol, qui était très grand. Bien sûr, il devait servir à stocker les marchandises puisqu’on était dans une maison de contrebandiers. Le plafond était voûté et il y avait plusieurs galeries qui s’enfonçaient dans la colline. Certaines étaient condamnées, mais Olga savait que Luc les avait visitées.
Au bout de la cave, elle prit le vélo de Luc, son blouson rouge, son bonnet, et sortit.
Avant de partir, une petite voix l’interpella :
— Maman, où tu vas ?
— Chut, je vais chercher les croissants. Va te recoucher, je reviens tout de suite, on préparera le petit-déjeuner ensemble.
— Maman, j’ai peur, j’ai fait un mauvais rêve, reste ici…
Olga, s’approcha de sa fille, ôta son collier, où était accroché une sorte de clef, et lui dit :
— Tiens, c’est un porte-bonheur.
Et elle le lui mit autour du cou. Un doigt sur la bouche, elle murmura :
— Chut, allez, je reviens tout de suite.
Elle monta sur le vélo et attaqua le chemin.
Éva regarda sa mère s’éloigner et monta à l’étage, rejoindre son frère dans la chambre. Ils dormaient dans la même chambre, elle était grande, très grande, car en plus des deux lits à chaque coin il y avait un bureau qui leur permettait de faire leurs devoirs entre autres. Au milieu de la pièce, il y avait un tapis avec en son centre une table basse où étaient exposés divers jeux de société.
5
Éva se dirigea vers la fenêtre, se plaça entre le grand rideau et la fenêtre qui était ouverte. C’était la fin de l’été, il faisait encore chaud et on laissait les battants ouverts, le grand rideau suffisait à empêcher la lumière d’entrer.
Elle regarda en direction du chemin qui montait légèrement et voyait sa mère arriver en haut de cette petite côte. Ensuite, elle descendrait vers le village après avoir roulé sur une partie plate qu’elle ne pouvait voir.
Éva remarqua que les oiseaux ne gazouillaient pas, ce silence l’intrigua, ce n’était pas normal, à cette heure-ci le gazouillis des oiseaux était persistant et c’était véritablement agréable.
Or là, rien, le silence, un silence pesant.
Ça faisait, quelques secondes, qu’elle avait perdu sa mère du regard, lorsqu’elle entendit un bruit sourd, le silence aidant, un bruit de chute de vélo. Elle cria :
— Maman, Maman… (elle porta ses mains sur sa tête) et répéta :
— Maman, Maman…
Elle courut vers la chambre de ses parents, et réveilla son père :
— Papa, Papa, il est arrivé quelque chose à Maman.
Luc les yeux pleins de sommeil, lui dit :
— Éva, Maman est là. (Il étendit le bras en direction... personne)
Il se leva d’un bond.
— Éva, où est Maman ?
— Elle est partie avec ton vélo à la boulangerie, elle ne voulait pas te réveiller.
Sur ce, Lucas arriva dans la chambre, lui aussi à moitié endormi. Il le regarda un instant, puis sa sœur qui tenait le collier que sa mère lui avait donné. Il réalisa à cet instant qu’un drame était arrivé. Lui aussi, enleva son collier identique à celui de son épouse, avec une clef numérotée A14, et le glissa autour