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Conversation pédagogiques en management
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Livre électronique299 pages3 heures

Conversation pédagogiques en management

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À propos de ce livre électronique

Existe-t-il une culture pédagogique partagée par les enseignants en management au-delà des particularités des contenus à enseigner, des formations disciplinaires et des contextes institutionnels? L'auteur de ce livre croit que oui, et il en retrace les fondements épistémologiques par une synthèse interprétative critique des livres et des articles les plus cités du domaine. Il propose des «conversations pédagogiques» novatrices et riches de possibilités en ce qui concerne l'enseignement et l'apprentissage de la gestion. De la nature des savoirs en passant par les modèles éducatifs de référence et les transformations des écoles de gestion, il met méthodiquement au jour une expertise particulière au management. Sa rigueur intellectuelle et la capacité qu'il a d'offrir une vision d'ensemble apportent à ce livre très bien documenté un éclairage nuancé sur une question somme toute assez peu analysée.

Ces conversations s'adressent aux étudiants, aux enseignants et aux chercheurs en sciences de la gestion et de l'éducation, mais aussi aux conseillers et aux ingénieurs pédagogiques, directeurs de départements et de programmes et, enfin, aux gestionnaires universitaires ou en entreprise.
LangueFrançais
Date de sortie5 mars 2020
ISBN9782760641792
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    Aperçu du livre

    Conversation pédagogiques en management - Jean-Pierre Béchard

    Jean-Pierre Béchard

    CONVERSATIONS PÉDAGOGIQUES

    EN MANAGEMENT

    Les Presses de l’Université de Montréal

    Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

    Titre: Conversations pédagogiques en management / Jean-Pierre Béchard, auteur.

    Noms: Béchard, Jean-Pierre, 1951- auteur.

    Description: Comprend des références bibliographiques.

    Identifiants: Canadiana (livre imprimé) 20190039442 | Canadiana (livre numérique) 20190039450 | ISBN 9782760641778 | ISBN 9782760641785 (PDF) | ISBN 9782760641792 (EPUB)

    Vedettes-matière: RVM: Gestion—Étude et enseignement (Supérieur)

    Classification: LCC HD30.4.B43 2020 | CDD 658.0071/1—dc23

    Mise en pages: Folio infographie

    Dépôt légal: 1er trimestre 2020

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    © Les Presses de l’Université de Montréal, 2020

    www.pum.umontreal.ca

    Les Presses de l’Université de Montréal remercient de aon soutien financier la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).

    Remerciements

    Comme tout travail d’écriture est indéniablement collectif, je veux ici prendre le temps de remercier les personnes qui m’ont soutenu durant cette aventure. À ma conjointe, Francine, qui a su comprendre mon besoin d’espace et m’a encouragé dans les moments où la motivation était faiblissante. À France, qui a si gentiment mis en page la première version du livre, toujours avec diligence et intelligence. À mes deux collègues, Patrick Pelletier de l’Université TÉLUQ et Anne Mesny de HEC Montréal, qui ont accepté de commenter la première version du livre. Je lève mon chapeau aussi à l’équipe des Presses de l’Université de Montréal qui m’a accompagné avec toute l’attention requise, sans oublier les deux évaluateurs anonymes qui ont trouvé le moyen de me faire repousser mes limites. Un grand merci aussi au département de management de HEC Montréal pour son indispensable appui financier.

    Plus largement, je suis aussi reconnaissant envers tous les enseignants en gestion qui m’ont ouvert les yeux sur l’un ou l’autre des aspects importants du métier de pédagogue aux études supérieures. Finalement, je voudrais faire part de ma profonde gratitude envers mon médecin de famille, Bruno Bosisio, qui le premier détecta une anomalie à mon rein gauche, ainsi qu’à l’équipe des soins infirmiers du 4e étage de l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé de Laval et des médecins spécialistes du département d’urologie.

    J’ai une pensée toute spéciale pour Mathieu Bettez, le chirurgien qui m’a opéré en décembre 2017 et à qui je veux manifester toute ma reconnaissance, en soulignant particulièrement son professionnalisme et son humanité. Je suis vraiment redevable à plusieurs personnes dont la générosité et la compétence m’ont touché au plus haut point. Sans ces hommes et ces femmes, ce livre n’existerait tout simplement pas.

    Introduction

    Comme la plupart d’entre vous, j’ai consacré mes premières années d’enseignant en gestion à maîtriser le contenu des enseignements et à déterminer et à tester les méthodes pédagogiques qui me semblaient relativement efficaces pour les différents publics en formation initiale et continue. Après moult essais et erreurs, j’avais atteint un plateau de performance pédagogique satisfaisant, l’évaluation de mon travail par les étudiants venant corroborer mes choix. Je pouvais donc me consacrer à la recherche plus intensément, mes arrières étant assurés.

    Un cheminement personnel

    Au fil des ans, toutefois, plusieurs situations épistémologiques, pédagogiques, organisationnelles et institutionnelles ont semé plus de questions floues que récolté de réponses claires. Peut-être est-ce parce que je suis curieux naturellement, mais je voulais toujours en savoir plus: sur mes propres expérimentations, sur ce qui se tramait en dehors de la classe du côté des étudiants, sur les organisations qui les embauchaient et sur les écoles de gestion1 qui interagissaient avec des environnements de plus en plus complexes. Bref, je voulais élargir l’horizon de mon métier centré sur l’enseignement et sur l’apprentissage de la gestion, d’autant plus que l’ennui s’installait, à cause de la routine, de la répétition, et ce, malgré les nombreuses modifications à mes cours.

    Les différents chantiers de transformation pédagogique de l’institution ont capté mon attention. J’ai participé à certains d’entre eux, à toutes les étapes, de la conception à l’évaluation en passant par celle, difficile, de l’implantation. J’ai commencé à lire sur le sujet pour mieux comprendre les pratiques innovantes, mais j’ai rapidement fait face à une littérature scientifique grandissante et de plus en plus diversifiée dans les différents domaines de la formation en gestion. De fil en aiguille, toutes ces expériences m’ont préparé aux rôles de conférencier invité, de professeur en pédagogie au cycle doctoral, de chercheur et d’évaluateur international dans le domaine des innovations pédagogiques et curriculaires en enseignement supérieur francophone. Ces dernières années, j’ai entrepris un minutieux travail de synthèse critique des recherches qui a pris la forme de trois livres: Innover dans l’enseignement supérieur (codirigé avec mon collègue de l’Université de Sherbrooke, Denis Bédard) aux Presses universitaires de France (PUF), Penser la formation en gestion, aux Presses de l’Université de Montréal (PUM) et le présent livre que vous tenez entre les mains, Conversations pédagogiques en management. En bref, le croisement de ces expériences vécues lors de chantiers d’innovations pédagogiques, de formations sur l’enseignement et l’apprentissage aux cycles supérieurs et de recherches pédagogiques en gestion ont fait émerger trois préoccupations majeures.

    Tout d’abord, sur le plan personnel, toutes ces années passées à «bricoler» des innovations pédagogiques ont suscité en moi un besoin de consolider les théories autour des questions de formation en gestion, un désir de cerner les fondements conceptuels de mes pratiques pédagogiques, de mes formations et de mes recherches. De plus, la lecture attentive des dernières recherches anglo-saxonnes sur la formation en gestion a finalement débouché sur l’impression que les résultats allaient dans tous les sens, ne s’accumulaient pas et relataient, la plupart du temps, un ensemble de récits de pratiques réflexives sans liens entre eux. En conséquence, on pouvait difficilement retracer les données probantes sur la formation en gestion, ce qui donnait un arrière-goût de relativisme qui décourageait la pensée intellectuelle plus qu’elle ne la stimulait. Pour dépasser ces limites, j’ai cherché à m’approprier les recherches pédagogiques élaborées par des spécialistes en sciences de l’éducation, en inversant le problème: je laissais de côté la gestion, en perdant l’aspect très contextualisé de mon champ d’expertise.

    Tout au long de ma carrière d’enseignant-chercheur en formation en gestion, j’ai été témoin de plusieurs disputes idéologiques entre collègues bien intentionnés sur les enjeux de l’apprentissage et de l’enseignement de la gestion, sur les orientations didactiques des contenus à construire, sur les rôles joués par les écoles de gestion, sur l’avenir de notre profession et plus largement sur les grandes réformes à entreprendre. Ces débats ont éveillé chez moi une envie de faire apparaître un socle commun de connaissances à toutes les actions de formation en gestion. Autrement dit, j’ai ressenti le désir de mettre au jour une sorte de culture pédagogique commune sur laquelle asseoir nos pratiques, qui, par ailleurs, sont plurielles. Mon intuition était que cette culture est inscrite au cœur même des contributions les plus citées dans les recherches pédagogiques en gestion, même si j’étais conscient des limites de ma stratégie pour la débusquer. À ce stade-ci, je me dois de souligner le travail de synthèse de Cuche (2016) sur la notion de culture en sciences sociales, qui a servi de toile de fond à mes investigations tout au long de ma recherche.

    Enfin, les années passées comme titulaire du séminaire doctoral sur la pédagogie en gestion à HEC Montréal m’ont convaincu de l’importance de prendre conscience des fondements de la formation en gestion très tôt dans le processus doctoral. Au lieu de mettre des années à en comprendre les ressorts conceptuels, la nouvelle génération d’enseignants pourrait gagner en confiance en s’appropriant la pensée des auteurs les plus cités en enseignement du management – la discipline généraliste de la gestion – et, de ce fait, collaborer plus rapidement avec leurs collègues plus avancés en carrière dans des projets d’innovations pédagogiques à géométrie variable. Comme de plus en plus d’écoles de gestion inscrivent les questions de renouvellement pédagogique dans les stratégies des prochaines années, je pense que les occasions ne manqueront pas à la relève professorale.

    Voilà, brièvement, ce qui a déclenché chez moi cette envie de remonter le courant de notre culture pédagogique en gestion – ce sur quoi nous nous entendons quand il est question d’apprentissage, d’enseignement, de contenus de formation et d’écoles de gestion. Ce livre n’est donc pas un guide de survie pour les enseignants en gestion qui commencent leur carrière ni une synthèse des méthodes pédagogiques. Il se concentre plutôt sur des questions fondamentales que tout enseignant, devenu praticien réflexif ou praticien chercheur dans le domaine de la formation en gestion, se pose un jour ou l’autre. En ce sens, il interpelle tous les enseignants, conseillers et ingénieurs pédagogiques, responsables de formations et administrateurs de nos écoles de gestion à débattre des questions soulevées par cette démarche. Il est donc un appel à s’inspirer des fondements conceptuels au profit de toutes les formations pédagogiques, qu’elles soient de courte ou de longue durée. Tout compte fait, ce livre propose une démarche inédite aux divers publics du monde francophone de l’enseignement supérieur en gestion, et plus précisément en management. Il ne serait pas surprenant, en outre, que les résultats de notre recherche rejoignent par ricochet l’ensemble des chercheurs et des praticiens réflexifs de la pédagogie de l’enseignement supérieur.

    Les grandes lignes de la démarche intellectuelle

    Le chapitre 1 part du double constat de la diversité des expertises intellectuelles en enseignement supérieur et du besoin grandissant des enseignants en gestion d’en tenir compte pour mener à bien leur carrière. Ainsi, proche de l’expertise de la découverte scientifique s’en dessine une autre, celle-là vouée à la réflexion sur ses propres pratiques pédagogiques et au renouvellement ou à la création d’offres de formation, avec le souci de publier sur la question. Un survol des éléments qui composent l’expertise pédagogique aboutit au constat que les enseignants souffrent d’un manque de connaissances sur ce qu’est apprendre et enseigner la gestion. Qu’est-ce qui pourrait constituer le socle de connaissances pédagogiques pour éclairer leurs activités professionnelles? Ce chapitre débouche sur la présentation et la synthèse interprétative critique des 97 contributions les plus citées dans les recherches en management de 2002 à 2016 dans deux revues phares: l’Academy of Management Learning & Education (AMLE) et le Journal of Management Education (JME). De ce travail émergent quatre grandes conversations pédagogiques.

    Le chapitre 2 fait état de la première conversation pédagogique sur la nature des savoirs à enseigner en management. Trois questions principales y sont envisagées. Enseigne-t-on le management comme si c’était un art, une pratique avec ses dimensions cognitives, affectives et développementales? Enseigne-t-on le management à partir des conceptions que les managers ont de leurs propres organisations? Enseigne-t-on le management comme une science, avec les limites et les apports des données probantes de la recherche en gestion pour éclairer les pratiques quotidiennes?

    Quelles sont les pratiques pédagogiques de base que tout enseignant devrait maîtriser? Le chapitre 3 présente une conversation sur les stratégies pédagogiques qu’il faut déployer pour maximiser l’apprentissage des étudiants. On y aborde les questions de planification, de prestation et d’évaluation pédagogiques avant d’épiloguer sur les technologies, traditionnelles ou virtuelles, et leurs apports sur les apprentissages des étudiants.

    Le chapitre 4, lieu de la troisième conversation, s’attarde d’abord sur les fondements des processus d’apprentissage – fondements de nature philosophique, sociocognitive, socioculturelle et développementale. Puis, il aborde l’enseignement et les conceptions éducatives des enseignants en management, ici au nombre de trois. Le rôle d’enseignant en est-il un de formateur axé sur la pratique réflexive, de pédagogue réflexif critique ou d’accompagnateur centré sur le développement de la personne? Des liens explicites et implicites se trament entre ces fondements et ces conceptions éducatives, idéalement pour tisser une recherche de cohérence entre ces deux niveaux.

    La conversation pédagogique sur les transformations des écoles de gestion est au cœur du chapitre 5. Les environnements institutionnels, organisationnels et curriculaires des écoles de gestion font partie de l’équation et s’influencent de diverses façons. Des grandes études d’après-guerre sur le système d’enseignement supérieur américain en gestion, jusqu’au projet de professionnalisation du management, en passant par la recherche d’un cadre théorique institutionnel, tout témoigne de l’environnement changeant des écoles de gestion. On finit même par parler d’un changement de paradigme éducatif centré davantage sur l’apprentissage que sur l’enseignement, sur l’évaluation de l’offre actuelle de formation et sur l’analyse d’archétypes d’innovation des programmes, tant au premier qu’au second cycle.

    Le chapitre 6, final, éclaire d’un autre angle les différentes contributions conceptuelles que ce livre a mises au jour, reconnaissant d’emblée que derrière le morcellement apparent des connaissances, un réel corpus existe. L’examen attentif de ce corpus nous invite à proposer un concept intégrateur d’expertise pédagogique en management. Dans la foulée, nous offrons un ensemble de pistes de recherche qui essaieront de répondre aux questions suivantes, malgré les limites de la démarche proposée. Comment briser l’enfermement référentiel de ce domaine? Comment produire de la recherche de manière transversale? Comment renforcer le projet nomothétique (recherche qualitative et quantitative)? Comment se former à partir des questions clés de l’expertise pédagogique en management?

    Le dernier mot

    J’ai écrit ce livre en pensant à tous les enseignants-chercheurs en gestion dans l’espace de la francophonie, les doctorants en sciences de gestion, les maîtres d’enseignement, les chargés de cours et les vacataires, les conseillers et ingénieurs pédagogiques, les responsables de départements et de filières de formation et, enfin, les gestionnaires au sommet des écoles de gestion. Toutes ces personnes que je souhaite rejoindre sont en développement professionnel, aux prises avec la réalité protéiforme de la pédagogie en management. Elles peuvent aborder cet ouvrage de plusieurs manières: commencer par la fin, lire les chapitres de 5 à 2, dans le désordre, selon leurs préoccupations, ou bien découvrir des auteurs recensés dans les annexes 1 et 2. Les chapitres 2 et 3 mettront au défi les enseignants novices, tandis que les chapitres 4 et 5 intéresseront davantage les enseignants plus experts.

    Enfin, ce travail de synthèse critique des contributions les plus citées dans le domaine de la formation en management n’aura pas été fait en vain si le lecteur peut en extraire une idée, un projet pédagogique nouveau, une recherche à démarrer, ou plus simplement, s’il consolide des conceptions sur l’enseignement et l’apprentissage de la gestion dans nos écoles, comme une confiance en soi renouvelée.


    1. Par l’expression «écoles de gestion», nous entendons autant les grandes écoles de gestion à l’européenne, les instituts d’administration des entreprises, les écoles de commerce, les facultés universitaires qui ont des départements de gestion que les business schools à l’américaine.

    CHAPITRE 1

    La pédagogie en management sous la loupe

    Dans le cadre de la recherche en enseignement supérieur de ces dernières années, deux phénomènes ont retenu notre attention. On parle, d’une part, de la nécessité d’inclure dans la mission des institutions les dimensions sociale et sociétale de l’enseignement supérieur en plus de la dimension strictement économique et, d’autre part, du souci d’accroître l’expertise pédagogique et curriculaire des enseignants afin de les soutenir dans la recherche de l’excellence (De Ketele et coll., 2016; Pelletier et Huot, 2017)2. Cette double réalité, de nature différente, appelle à s’investir dans la pédagogie et dans l’apprentissage des étudiants, que l’on soit enseignant, conseiller pédagogique, directeur de programmes, de département ou membre de la haute direction de l’établissement. Même si cet engouement pour la res pædagogica n’est pas nouveau, il n’en demeure pas moins que les pratiques et les discours ont pris une tout autre allure au fil des années.

    L’année 1990 a en effet été marquée par la diffusion du livre Scholarship Reconsidered: Priorities of the Professoriate d’Ernest Boyer. Dans un monde où la recherche a pris de plus en plus d’importance, il importe de tenir compte de la diversité des expertises intellectuelles en enseignement supérieur, diversité qui se décline en quatre volets: expertise de la découverte associée à la recherche telle qu’on la connaît;

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