Monique Canto-Sperber : « Contre les inégalités à l’école, il faut introduire l’autonomie scolaire »
L’« AUTONOMIE SCOLAIRE » : voilà un terme souvent évoqué dans le débat public, plébiscité par les uns, diabolisé par les autres, mais en réalité trop peu discuté. Depuis les années 1990, des projets ambitieux ont fleuri en Suède, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni pour créer, sous l’égide du système public, des établissements d’enseignement primaire et secondaire gratuits mais libres dans une large mesure du recrutement de leurs enseignants, de leur curriculum et de leurs exigences pédagogiques. A la clef, une diversité de choix pour les parents et une émulation entre établissements considérés comme favorable à la qualité de l’enseignement.
C’est à la question d’une possible version française de cette autonomie que s’attelle Monique Canto-Sperber, directrice de recherche au CNRS et ancienne directrice de l’Ecole normale supérieure, dans un ouvrage documenté, Une école qui peut mieux faire (Albin Michel), qui scrute les exemples étrangers tout en répondant avec minutie aux arguments hostiles à la liberté scolaire. Alors que la centralisation excessive de l’éducation nationale française peine aujourd’hui à produire des résultats satisfaisants, il est temps de tenter une autre voie, plaide la philosophe, fidèle au libéralisme de gauche qui l’anime.
Vous défendez l’autonomie scolaire au sein du système public. Pourquoi cette bataille plutôt qu’une autre – la focalisation sur les matières fondamentales, l’augmentation
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