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De Feu Et De Flammes: Une Romance Au Temps De La Régence
De Feu Et De Flammes: Une Romance Au Temps De La Régence
De Feu Et De Flammes: Une Romance Au Temps De La Régence
Livre électronique296 pages3 heures

De Feu Et De Flammes: Une Romance Au Temps De La Régence

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À propos de ce livre électronique

Quand deux personnes ont vécu l’épreuve du feu, l’amour peut-il les guérir et leur apporter l'aide dont ils ont besoin ? Découvrez ce qui se passe quand une soeur à la langue aiguisée rencontre un beau doctor à l’accent Écossais exquis.”

Rejetée par l’amour de sa vie, Lady Margaux Winslow, fille du Marquis d'Ashbury, n’est pas intéressée par les autres gentlemans de Londres. Malgré sa beauté, sa langue acérée la mène vite à acquérir la réputation d’être un dragon. Convainquant ses parents de la laisser trouver refuge dans leur domaine écossais, un foyer pour jeunes filles, Margaux sait qu’elle peut faire quelque chose d’important avec sa vie. Ne sachant plus quoi faire, ses parents croient que quelques mois en isolement lui apprendront à apprécier son existence privilégiée, et à accepter le prochain gentleman digne de son attention qui s’offre à elle. Margaux ne compte pas céder. Mais ni elle ni ses parents ne s’attendent à la proximité d’un bel Écossais aux yeux bleus sur le domaine voisin. Gavin Craig, satisfait de sa vie de médecin de campagne, est projeté contre toutes attentes dans le monde de la société aristocratique après les morts accidentelles de son frère et de ses neveux. Avec tous les devoirs que son nouveau titre implique, et l’adoption de trois orphelins, Gavin a désespérement besoin d’une épouse. De préférence, cela devrait être une Lady, formée depuis la naissance à gérer une maison, des servants et une famille noble. Son précédent dédain pour les mariages de convenance a rapidement été surpassé par la tâche colossale de tenir une importante baronnie écossaise. Une charmante candidate se trouve juste à côté... sauf qu’elle est inexplicablement déterminée à être vieille fille...”
LangueFrançais
ÉditeurTektime
Date de sortie3 févr. 2021
ISBN9788835419563
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    Aperçu du livre

    De Feu Et De Flammes - Elizabeth Johns

    De Feu et de Flammes

    Elizabeth Johns

    Traduction par

    Lena Mauveaux

    Copyright © Elizabeth Johns, 2016

    Tous droits réservés


    Conception de la couverture par Wilette Youkey

    Édité par Tessa Shapcott

    Contenu historique par Heather King

    Traduit par Lena Mauveaux


    Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, stockée, copiée ou transmise sans l’autorisation écrite préalable du titulaire du droit d’auteur.


    Ceci est une œuvre de fiction. Les noms, personnages, lieux et incidents sont soit le produit de l’imagination de l’auteur soit utilisés de manière fictive. Toute ressemblance à des personnes réelles, vivantes ou mortes, établissements commerciaux, événements ou lieux réels n’est que pure coïncidence.

    Dédicace

    À mes sœurs

    Prologue

    « N ous allons être séparées pour la première fois », annonça Beaujolais tristement à ses triplettes, qui étaient assises avec elle sur un grand lit à baldaquin dans leur maison de ville londonienne. Elles profitaient de leur rituel consistant à se rassembler chaque soir dans la chambre de Margaux. Anjou, Beaujolais et Margaux étaient les sublimes filles triplettes du Marquis Ashbury et de sa marquise française.

    « Ce n’est pas pour toujours, très chère, » dit Margaux d’un ton réassurant, passant la main dans les longues boucles d’ébène de sa sœur jusqu’à ce qu’elles soient lustrées et soyeuses. « Nous serons ensemble à nouveau. Il y aura des fêtes, et des vacances… »

    « Cela allait arriver un jour ou l’autre. Je pensais que nous serions toutes mariées à cette heure-ci. Et pourtant, nous voilà, vieilles filles ! » s’exclama Beaujolais.

    « Je suis ravie d’être une vieille fille si cela veut dire que je ne suis plus sur le marché du mariage ! Vous devez admettre que je ne sais plus retenir ma langue. Il vaut mieux que je parte avant de ruiner vos réputations à tous, » dit Margaux en riant.

    « Oui, très chère, on le sait. Mais un couvent ? Pensais-tu vraiment que Maman l’autoriserait ? » demanda Anjou dubitativement, perçant sa sœur de ses brillants yeux bleus.

    « Non. Au moins ils m’autorisent à me rendre aider l’orphelinat en Écosse, » répondit Margaux, apparemment satisfaite de son sort.

    « Je serais prêtre à parier que Maman te fera rentrer ici en moins de trois mois, » persifla Anjou en entortillant ses cheveux autour de son doigt.

    « J’accepte ce pari ! » Margaux tendit la main pour serrer celle de sa sœur, toujours ouverte à un peu de compétition entre sœurs.

    « Assez, vous deux, » dit Beaujolais d’un air dégoûté. « Ne pourrais-tu pas être heureuse ici ? Ne pourrais-tu pas simplement supplier maman de te laisser rester à la maison ? »

    Margaux secoua la tête. « Comme si notre maman, la plus majestueuse hôtesse du royaume, laisserait sa fille célibataire dépérir chez elle. Mais même si cela était le cas, ce ne serait pas suffisant. Je veux être libre, très chère. Peux-tu essayer de comprendre ? »

    Beaujolais avait les yeux bordés de larmes, renforçant leur teinte violette. « Je suis désolée, Marg. J’essaierai d’être heureuse pour toi, mais je ne peux le comprendre. »

    Margaux soupira. « Tu es celle qui est née pour être une duchesse, Jolie. Les mariages somptueux, je vous les laisse à toutes les deux. »

    « Ne me taquine pas sur le fait d’être une duchesse. De plus, il n’y a que deux ducs célibataires dans le royaume. L’un est une antiquité, l’autre un ermite. »

    « As-tu peur que nous te jetions un mauvais sort ? » Anjou rajouta, s’associant aux taquineries de son autre sœur. Depuis petites, taquiner Beaujolais avait été une source infinie d’amusement. Elle avait prétendu être une duchesse lorsqu’elles jouaient, enfants, et était celle qui agissait le plus telle une duchesse. Cela n’avait pas aidé que leur mère l’ait encouragé.

    « Tu as au moins déjà rejeté un baronnet, un monsieur, deux comtes, et un marquis, » souligna Margaux avec obligeance.

    « Aucun d’entre eux ne pouvait être pris sérieusement ! Et vous deux avez eu autant d’offres que moi, » insista Beaujolais pour sa propre défense.

    « Pas moi ! » fanfaronna Anjou.

    « Et aucune de nous deux n’a jamais prétendu être ouverte à un mariage de convenance, » ajouta Margaux.

    « Car tu ne permets à personne de te demander en mariage, » rétorqua Beaujolais.

    « Je ne peux envisager qui que ce soit d’autre, » dit Anjou, détournant les yeux.

    Margaux prit sa main pour la réconforter. « Cela fait des années que nous n’avons pas reçu de nouvelles d’Aidan, Anj. Ne penses-tu pas qu’il est temps de l’oublier ? » demanda-t-elle gentiment.

    Anjoua secoua la tête et laissa les larmes couler sur son visage. « J’ai besoin de faire quelque chose. Je ne peux attendre bien plus longtemps les résultats des investigations de Père. » Elle descendit du lit et commença à faire les cent pas tandis qu’elle essuyait ses larmes. Son amour, Aidan, était parti à la guerre anglo-américaine et n’avait plus donné nouvelles depuis la fin des hostilités.

    « Que proposes-tu que nous fassions ? » demanda Jolie avec une moue.

    « Je veux aller à sa recherche. »

    « Aller à sa recherche ? » dirent ses deux sœurs d’une même voix incrédule.

    Anjou hocha la tête. « Charles a accepté de m’aider. » Leur frère, Charles, et Aidan, avaient été meilleurs amis.

    « Maman ¹ et Papa ² n’accepteront jamais cela. »

    « Ils l’ont accepté et ils l’accepteront, » répondit Anjou à voix basse, sans regarder ses sœurs. « Dès que père aura fini d’enquêter. »

    Beaujolais se mit alors à pleurer pour de bon. « Cela est vraiment la dernière fois que nous sommes toutes en ensemble ! »

    Aucune des sœurs ne la corrigea, mais elles s’enveloppèrent les unes les autres dans une étreinte, se demandant comment leurs vies allaient changer sans leurs autres parties d’elles-mêmes.

    1 En français dans le texte.

    2 En français dans le texte.

    Chapitre Un

    Gavin observa la lettre dans sa main avec l’incrédulité la plus totale. Son cœur était en train de se briser en mille morceaux. Son frère, sa femme et ses enfants avaient été tués lorsque leur calèche était tombée du bord d’une falaise.

    « Ce ne peut être vrai. » Il secoua la tête, retenant ses larmes.

    « J’ai bien peur que cela ne le soit, Monsieur le Baron. »

    « Monsieur le Baron ? Non. Je ne veux pas du titre. Je suis un simple médecin de campagne. Je vis une vie humble et j’exerce mon métier ici. »

    « Je suis terriblement désolé pour votre perte, votre seigneurie. Mais vous êtes, de fait, le onzième Baron Craig désormais, et avez ainsi des propriétés plutôt importantes sous votre responsabilité. »

    « Ceci n’était pas censé arrivé. Iain avait trois solides jeunes gaillards ! »

    Le notaire avait l’air grave. « Peut-être, Monsieur le Baron, serait-il mieux que vous rentriez au Château Craig afin de voir par vous-même. »

    Des yeux d’un bleu surprenant rencontrèrent ceux du notaire d’un regard vide ; un air qui était commun chez ceux qui avaient reçu de douloureuses nouvelles, mais qui n’avaient pas encore assimilé le changement de circonstances qui en résultait.

    « Très bien. Je vous y rejoindrai dès que j’ai fait le nécessaire. »

    Gavin suivit la procédure, fermant sa maison et laissant son cabinet entre les mains expertes de son apprenti, un diplômé de l’école de Lord Easton. Récemment, Gavin s’était rendu de nombreuses fois en Angleterre à l’école dans le Sussex et avait contemplé l’idée d’intégrer l’école en tant qu’instructeur à temps plein, mais n’avait jamais été capable de rompre ses liens avec l’Écosse. Comment pourrait-il exercer la médecine en tant que Lord Craig ? Il lui faudrait trouver une solution, tout en faisant de son mieux pour réaliser les projets de son frère au Parlement.

    Gavin avait rencontré la mort plus souvent que beaucoup de gens, mais n’avait pas été préparé à la perte de son frère, ou de l’épouse d’Iain et de leurs enfants. Ils avaient été les derniers membres de sa famille encore vivants. Il n’avait auparavant jamais pensé gérer le vaste domaine du Château Craig, et espérait désespérément que son frère avait nommé un intendant de confiance.

    Les nécessités les plus urgentes avaient été chargées dans sa calèche. Ses domestiques enverraient le reste de ses affaires avec celles de ses employés qui souhaitaient le rejoindre à sa nouvelle résidence. Il avait un ultime arrêt à faire avant de partir enterrer son frère et commencer sa nouvelle vie.

    La calèche passa le portail du prieuré d’Alberfoyle, une des propriétés de Lord Vernon qui servaient d’orphelinat. Il s’était attaché à une famille d’enfants ici ; le garçon était allé à l’école de médecine, mais les deux filles y vivaient toujours. Plus que quoique ce soit d’autre, cela le peinerait de quitter ces enfants. De fait, puisqu’il n’avait aucune famille, peut-être envisageraient-ils de lui permettre de les adopter.

    « Dr. Craig ! » Maili Douglas le rejoignit en courant quand elle le vit et l’accueillit avec une étreinte. Il la prit immédiatement dans ses bras.

    « Bonjour, mon cœur. Où est votre sœur ? »

    « À la leçon de couture. »

    « Pourriez-vous avoir la bonté d’aller la chercher ? J’aimerais vous parler à toutes les deux. »

    Le front de la petite fille se plissa d’inquiétude, mais elle acquiesça et partit trouver sa sœur en sautillant. Elle revint avec Catriona, qu’il salua de la même manière.

    « Bonjour, demoiselle. Vous avez encore grandi ! »

    « Ne suis-je pas supposée grandir ? »

    « Si, en effet. Mais pas trop vite. » La gorge de Gavin se serra en pensant à ses trois neveux, qu’il ne reverrait jamais plus, et qui ne pourrait jamais plus grandir…

    « Pourquoi êtes-vous triste, Dr Craig ? » demanda Maili.

    « J’ai appris que mon frère et sa famille sont décédés. »

    « Comme notre maman et notre papa ? » Catriona inclina la tête pour le regarder.

    « Oui, petite. Exactement comme cela. »

    Catriona et Maili grimpèrent sur ses genoux pour le réconforter. « Êtes-vous tout seul comme nous désormais ? »

    « Oui, et c’est en partie ce dont je voulais vous parler. Je dois partir vivre loin, et je ne pourrai plus vous voir aussi souvent. »

    « S’il vous plaît, ne nous quittez pas ! » s’exclamèrent les petites.

    « J’avais espoir que vous veniez avec moi, et Seamus, aussi, quand il sera rentré de l’école. Cela vous plairait-il ? »

    « Vous seriez notre nouveau papa ? » demanda Catriona.

    « Oui, je vous adopterais. Mais je n’essaierai jamais de remplacer votre papa ou maman. »

    Les filles se jetèrent à son cou.

    « Cela serait parfait. »

    « Je reviendrai vous chercher après avoir tout arrangé avec votre tuteur et enterré mon frère. »

    « Devez-vous nous quitter ? »

    « J’en ai peur, oui, mais je serai bientôt de retour pour vous retrouver. » Il échangea des étreintes avec les filles et prit congé pour se rendre enterrer son frère et sa famille.

    Gavin était assis dans le luxurieux carrosse armorié qu’il avait ramené de sa propriété pour récupérer les filles Douglas. Cela avait pris plusieurs semaines pour obtenir les papiers de tutelle du Duc de Loring, qui avait pris en charge les enfants sur l’ordre de sa fille, Béatrice. Elle s’était attachée aux enfants durant la courte période où elle avait été leur gouvernante au Prieuré d’Alberfoyle lorsqu’elle y avait été envoyée, dans la honte. Gavin était tombé amoureux de Lady Béatrice durant son séjour en Écosse, alors que ses fiançailles avec Lord Vernon avaient été rompues.

    Gavin secoua la tête. Il avait été dévasté lorsque Lady Béatrice avait choisi Lord Vernon plutôt que lui, mais avec du recul, il essayait d’être reconnaissant. Peut-être n’auraient-ils pas été bien assortis en fin de compte, ayant des statuts sociaux si différents à l’époque. Il l’avait prise pour une dame connaissant des moments difficiles, plutôt que la fille d’un duc, alors qu’elle travaillait humblement en tant que domestique, puis gouvernante. Il était tout de même tombé amoureux d’elle, et il avait encore aujourd’hui de l’affection pour elle et lui souhaitait le meilleur. Mais il se rappelait souvent que tout avait une raison. Il ne s’attardait pas sur sa déception amoureuse, mais n’avait pas non plus donné son cœur facilement. Il promit silencieusement qu’il ne referait pas la même erreur. Hériter de la baronnie de son frère était, cependant, une toute autre affaire. S’il y avait un jour eu un homme qui ne désirait pas devenir un Lord et tout ce que cela impliquait, cela était lui.

    Il aimait réellement sa vie de docteur. Il aimait son modeste cottage, situé dans un beau parc donnant sur les sommets des Lowlands. Son père avait tenu un foyer plus humble, mais Iain avait eu des écuries pleines et plusieurs véhicules, et Gavin était abasourdi de voir que de nombreuses modifications avaient été apportées à la propriété. Son frère avait apparemment trouvé un moyen de rentabiliser le vieux tas de pierres, mais Gavin n’avait pas encore eu l’occasion de se pencher sur les comptes du domaine. Il avait passé la majorité de son temps à organiser la garde légale des filles Douglas et à préparer l’enterrement de son frère et la réalisation de son testament, puis à organiser la reprise de son cabinet par son compétent apprenti.

    Il ne souhaitait pas retourner au château. Le château qui, fut un temps, avait été son chez-lui, avait semblé froid et vide malgré un grand nombre de domestiques. Cela n’avait pas semblé juste d’être là sans Iain, son épouse et leur turbulente couvée de garçons. Gavin se demandait s’il s’habituerait un jour à ce fâcheux changement de circonstances.

    Il atteignit Alberfoyle et rassembla les filles et une nourrice qui avait accepté de rester avec elles, et ils commencèrent leur voyage vers leur nouvelle vie. Il espérait que le château ne semblerait pas si vide avec les filles en son sein.

    Catriona était assise dans un coin du carrosse, en larmes et silencieuse. Avait-il commis une erreur ?

    « Avez-vous changé d’avis, ma petite ? Je ne veux pas que vous soyez malheureuse. »

    « Non, je n’ai pas changé d’avis. Mes amis me manqueront, mais nous serons plus près de Seamus. Je suis reconnaissante d’avoir une maison. » Elle était assise délicatement dans le siège opposé au sien, ses mains jointes, tentant d’être courageuse.

    « Je suis triste de quitter ma maison, moi aussi, » dit-il gentiment.

    « J’ai tellement hâte, » s’exclama Maili innocemment. « Nous allons vivre dans un château, avec des bals et de jolies robes ! » Ses yeux étaient écarquillés et ses boucles rebondissaient de manière charmante.

    Gavin eut un petit rire. Oh, comme il serait bon de voir le monde comme un enfant.

    « Je ne suis pas sûr de cela, ma petite. Peut-être quand vous serez plus âgée. » Il se pencha et ébouriffa affectueusement une de ses boucles.

    Maili fit une moue adorable, et il l’imagina en jolie jeune fille ayant des vingtaines de prétendants. Il redoutait ce jour. Catriona montrait déjà des signes de maturité et il savait que son temps viendrait sous peu. Il réalisa que les filles auraient besoin d’une gouvernante pour les aider dans leur éducation en tant que dames et se fit une note, intérieurement, de mettre une petite annonce en recherchant une lorsqu’ils seraient arrivés au Château Craig.

    Maili bondissait de fenêtre en fenêtre et de siège en siège, escaladant quasiment les murs du carrosse comme un singe en cage que Gavin avait un jour vu. Elle n’était jamais calme, chantant ou papotant toujours. Il était certain qu’elle le garderait bien occupé, pensa-t-il. Il n’avait pas remarqué son enthousiasme auparavant, mais il ne s’était pas retrouvé avec elle dans un si petit espace pour de longues périodes. Seamus et Catriona étaient des enfants bien plus calmes.

    D’un seul coup, Maili grimpa sur ses genoux pour lui faire un câlin. Plus tôt, Catriona s’était endormie sur son épaule. Peut-être devraient-ils s’arrêter pour la nuit. Lorsqu’il était seul, il ne s’arrêtait jamais, impatient d’être chez lui et n’étant pas fervent des auberges de bord de route. Il devrait adapter sa façon de penser, maintenant qu’il était père. Il préviendrait le cocher de ce changement de plan la prochaine fois qu’ils s’arrêteraient pour changer les chevaux.

    Alors qu’ils s’apprêtaient à s’arrêter à côté d’une auberge, une Maili ensommeillée leva ses grands yeux gris vers lui.

    « Papa Craig, quand aurons-nous une maman ? »

    Sa gorge se serra quand il l’entendit l’appeler Papa. Il jeta un coup d’œil vers Catriona, qui l’observait avec des yeux remplis d’espoir, attendant la réponse à la question. Son cœur se serra dans sa poitrine.

    « Je ne sais pas, ma petite. Je n’avais pas pensé prendre une épouse. »

    Maili fronça les sourcils et replaça sa tête sur sa poitrine. Catriona détourna les yeux, déçue.

    Le cœur de Gavin s’alourdit, et il espéra que les filles seraient assez heureuses avec lui. Fut un temps, plusieurs années auparavant, il avait rêvé d’avoir une femme et sa propre famille. Il avait toujours voulu une maison pleine d’enfants, qu’il adorait. Il était tombé amoureux une fois, rapidement et profondément, mais à l’échec de la relation, il avait renoncé à l’amour et au mariage. Pendant longtemps, cela avait été trop douloureux d’y penser, mais il avait enfin l’impression d’avoir atteint une certaine satisfaction. Cela ne voulait pas dire qu’il souhaitait à nouveau s’y soumettre. Il focaliserait son amour sur ces enfants.

    Alors qu’ils s’arrêtaient à l’auberge, le carrosse fit une embardée, et Maili, contre toute attente, se mit à répandre le contenu de son estomac sur lui. Il soupira.

    « Maili ! Je t’ai dit de ne pas manger toutes les dragées que Mme Millbanks t’avait données ! » gronda Catriona.

    Maili leva les yeux vers Gavin, honteusement. Il était très dur d’être en colère face à petit visage.

    « Je suis désolée, Papa Craig. Je ne le referai plus. »

    « J’espère alors que vous avez appris votre leçon. Arrêtons-nous pour la nuit afin de manger, faire notre toilette et dormir. »

    Après avoir accompagné les filles jusqu’à leur chambre avec leur nourrice et leur avoir commandé un dîner servi dans leur chambre, Gavin enfila une tenue propre et se rendit jusqu’au petit salon pour trouver à dîner et profiter d’un peu de temps pour lui. Il allait également devoir s’habituer à ce nouveau mode de vie. On lui montra où était le salon, mais il fut surpris d’y voir quelque de familier déjà assis.

    « Lord Ashbury », dit-il alors que le Marquis se levait pour le saluer.

    « Lord Craig. Je suis ravi de vous revoir. » Ashbury lui tendit la main et serra celle de Gavin.

    Gavin avait fait la rencontre de Lord Ashbury et sa famille lorsqu’ils avaient visité le prieuré d’Alberfoyle quelques années auparavant. Lord Vernon courtisait alors l’une des filles triplettes du Marquis, Lady Margaux. Elle aussi avait été déçue lorsque Lord Vernon s’était marié avec Lady Béatrice. Mais Margaux était probablement mariée à quelqu’un d’autre à cette heure-ci.

    « Vous avez entendu la nouvelle, alors ? » demanda Gavin, surpris d’être appelé par le titre de son frère.

    « Oui. Mes condoléances. Vous joindrez-vous à moi ? Mes compagnons sont partis se coucher. » Ashbury désigna la table de la main. « Vous ne le savez peut-être pas, mais je connaissais votre père lorsque j’étais enfant. J’ai passé la majorité de ma jeunesse dans un domaine à proximité du Château Craig, et j’ai récemment bien appris à connaître votre frère. Lady Ashbury préfère vivre en ville, ou en France, nous sommes donc rarement en Écosse. J’ai récemment ouvert un foyer pour jeunes filles dans le douaire du domaine, et nous y passons de temps en temps. Nous sommes en ce moment même ici pour une courte visite, bien que j’y passerais volontiers l’été tout entier. »

    « Voulez-vous dire Breconrae ? Je me souviens vaguement que le propriétaire du domaine avait pour nom Ashbury. Je me souviens qu’une douairière y résidait quand j’étais enfant. »

    « En effet, ma mère. Elle est décédée depuis, mais une tante y vit toujours. Allez-vous au château seulement maintenant ? »

    Gavin secoua la tête. « Je suis retourné à Alberfoyle. »

    « Ah, oui. J’imagine que fermer votre cabinet et déménager prend du temps à organiser. Pouvez-vous vous joindre à nous pour diner la semaine prochaine ? Lady Ashbury sera déçue d’apprendre qu’elle vous a manqué ce soir, mais aura ma peau si je ne m’assure pas de vous avoir à dîner. Une soirée calme, je vous le garantis. »

    « J’en serai honoré, merci. »

    La groupe des Craig était à nouveau sur la route tôt le lendemain, impatients d’arriver au château tant qu’il faisait encore jour. Les collines ondoyantes et les vallées étaient parsemées de moutons broutant, et les chemins étaient étroits et escarpés. Les filles retinrent leur respiration plusieurs fois tandis que le carrosse montait puis descendait rapidement. La dernière partie du voyage, qui durait un certain temps, se faisait le long du fleuve Clyde, avant qu’ils ne passent finalement par l’énorme portail en fer du domaine Craig. Ceci était l’étape du voyage où, habituellement, Gavin exhortait son cheval vers l’avant, impatient de saluer sa famille.

    « Sommes-nous bientôt arrivés, Papa Craig ? » demanda Maili pour la centième fois.

    « Presque, ma petite. Nous sommes sur la propriété désormais, » dit-il avait patience. « Quand nous serons arrivés, nous traverserons un grand pont en pierre. »

    « Tout ceci est à vous ? » demanda Catriona, les yeux écarquillés. Les deux filles regardaient avec fervent intérêt par la fenêtre.

    « Oui. Au-delà des bois, le château surplombe le loch, et l’autre côté de la propriété est couverte de champs d’orge tout le long du chemin jusqu’au village, » indiqua-t-il et expliqua-t-il.

    « Il y’a-t-il d’autres enfants à proximité ? » demanda-t-elle avec espoir.

    « Je ne sais pas, ma petite. Je suis certain qu’il y en a quelques-uns au village. »

    Ils contournèrent le bord sud du lac et un immense édifice en pierre apparut. Gavin y avait été élevé, mais cela semblait être une autre

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