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À À chacun son chemin: Les pas de sa vie
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À À chacun son chemin: Les pas de sa vie
Livre électronique210 pages2 heures

À À chacun son chemin: Les pas de sa vie

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À propos de ce livre électronique

Nous sommes des nomades sur les chemins de notre vie et le chemin parcouru a forgé notre identité. La marche est libre et simple pour ceux qui sont heureux et qui considèrent que leur vie fut une réussite. Pour d’autres, la marche est plus difficile, lourde et triste comme sous le coup de la fatalité ou du destin.
LangueFrançais
Date de sortie14 juin 2017
ISBN9782897211301
À À chacun son chemin: Les pas de sa vie
Auteur

Valois Robichaud

Valois Robichaud s’intéresse à la condition de l’homme et de la femme d’aujourd’hui. Ayant réfléchi à l’ensemble des âges de la vie, de même qu’aux enjeux de la retraite, cet auteur et conférencier invite ses lecteurs à se pencher sur la question de la dignité de la personne en fin de vie. Le malade, en effet, est le maître d’œuvre et l’acteur principal de son existence avec sa dimension de foi ou de spiritualité. Docteur de l’Université des sciences de l’Homme de Grenoble, spécialisé en psycho- gérontologie, Valois Robichaud pratique la relation d’aide par l’ANDCMD, en Acadie du Nouveau-Brunswick.

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    Aperçu du livre

    À À chacun son chemin - Valois Robichaud

    Introduction

    Il est une heure du matin, j’ouvre la porte pour contempler la voie lactée et ses milliers d’étoiles, chacune a sa place dans la trajectoire de l’univers. Tout est silencieux. Je devrais déjà être au lit, mais un mouvement intérieur m’invite à poursuivre mon manuscrit.

    Chacun de nous est à sa place dans le plan universel, me dis-je. À chacun son chemin, sa trajectoire chaotique ou harmonieuse et pourtant, comme dans une fourmilière, nous sommes tous en marche sans entrer en collision. Guidés par notre cerveau¹, nous retrouvons notre place, nous déambulons, mus par une intelligence intérieure qui nous conduit là où nous devons être, souvent sans en connaître consciemment le pourquoi.

    À ma table de travail, j’imagine ces milliards d’êtres humains, différents par l’âge, la culture et la personnalité, qui se déplaceront aujourd’hui sur la planète sous des cieux et des climats aux multiples nuances. Nos petits pas seront des grains de sable dans l’engrenage de nos propres vies, jusqu’au jour où le dernier grain tombera au terme de notre existence terrestre.

    Les astres rencontrent des météores et des astéroïdes, et ces chocs bouleversent leur environnement et leurs trajectoires; ainsi en est-il dans nos vies, lorsque des événements dramatiques et imprévisibles viennent briser le rythme, l’harmonie de notre petit univers personnel et nous ouvrir à de nouvelles trajectoires, de nouveaux chemins, changeant le cycle normal et habituel de notre évolution. Les épreuves, les peines et les déceptions deviennent des tremplins vers de nouvelles mutations psycho-affectives, sociales et professionnelles.

    À mon clavier, je pense à vous, mes lecteurs et lectrices, où que vous soyez dans ce vaste monde, je pense aux enfants, à ceux qui meurent et ceux qui naissent; je suis profondément touché par la souffrance du peuple haïtien en ce moment. Comment demeurer insensible au moment du repas, alors que des frères et sœurs n’ont pas eu de nourriture depuis une semaine déjà?

    Certains chemins de vie nous questionnent plus que d’autres car la raison n’arrive pas à saisir le sens des événements tragiques que vivent certains peuples, et tout près de nous, des êtres aimés. L’arbre fruitier devant ma maison, planté par ma tante Edna il y a bien longtemps, me relie à elle; ainsi je nous vois tous reliés sur ce chemin d’humanité.

    Nous entrons dans la vie à chaque matin, avec notre réalité humaine faite de passion et d’élan pour la vie, où au contraire faite d’ennui, souhaitant prolonger notre sommeil, aimant notre inertie, ne sachant pas comment se passera notre journée. Nous marcherons en automates, où à l’inverse, nous saurons où marcher, quels gestes poser, quelles paroles dire pour faire advenir un monde meilleur et plus humain, tout en essayant d’abord de conserver notre équilibre personnel.

    Fixé à ton fauteuil roulant, couché sur ton lit d’hôpital, dormant dans la rue ou enfermé dans une cellule de prison, tu espères un premier regard humain offert comme un soleil dans les ténèbres de ton âme qui peine à vivre et à respirer cette liberté d’être vivant. Tu te fermes à toutes rencontres humaines afin de te protéger, ou, inversement, tu ouvres les yeux de ton cœur, espérant recevoir l’amour.

    Le destin aura choisi autrement le parcours de Pierre: séquestré, emprisonné, il subit les camps de torture; aux yeux de ses tortionnaires, il n’est plus un humain. Cœur et corps brisés, il ne peut que se réfugier au plus profond de lui-même, comme un retour à la mère-terre, pour y retrouver une étincelle d’amour et de réconfort.

    À chacun son chemin fait l’éloge de ceux et celles qui ont cette capacité d’influencer positivement le cœur des personnes dont le chemin de vie appelle la lumière, la reconnaissance, la guérison; ce livre est aussi une invitation à rendre plus humain le quotidien des gens rencontrés, à être des soleils intérieurs pour réchauffer notre monde parfois si froid où tant de personnes attendent un sourire, une poignée de mains, un aujourd’hui de lumière et d’espérance.

    Les lecteurs devineront que les chemins empruntés sont des cercles évolutifs tracés au firmament de nos vies. Seule la rencontre avec l’autre fait de l’être humain un être pour la vie!

    J’offre à mes lecteurs un kaléidoscope de trajectoires leur proposant d’aller à la rencontre de leurs frères et sœurs en humanité. Peut-être rencontreront-ils quelqu’un qui leur ressemble, brisant ainsi la solitude qui isole cette personne sur son chemin. Rappelons ici que nous sommes tous sur un chemin de Compostelle, que des marcheurs nous précèdent et d’autres nous suivent, attendant de nous un «Buen Camino»!

    J’ai voulu, comme humaniste engagé, réfléchir à la condition humaine en observant les chemins choisis, imposés ou subits par le coup du destin ou de la fatalité. Je crois pouvoir dire que la relation d’aide peut restaurer la dignité de l’autre et le mettre sur le chemin d’une transformation intérieure.

    Par l’empathie, la considération positive inconditionnelle et la congruence, le sujet humain peut se découvrir et marcher sur un chemin nouveau, fait d’harmonie et de liberté intérieure.

    1Un prix Nobel de science vient d’être accordé à des chercheurs qui ont identifié les cellules GPS de notre cerveau nous permettant de nous situer dans l’espace et le mouvement.

    Les gens heureux n’ont pas d’histoire, un mythe!

    Nous avons souvent entendu cette boutade, les gens heureux n’ont pas d’histoire, dans le sens qu’ils vivent leur vie sans trop de bruits, sans éclats, dans la simplicité du quotidien.

    Tout être humain où qu’il soit sur la planète est une histoire en soi. La naissance, l’entrée dans la vie, l’éducation, la mère et le père, les grands-parents, les lieux géographiques habités, les décisions et les obstacles, les déménagements et les migrations, cet ensemble d’éléments façonne la personne, lui donne une identité, un peu comme son ADN culturel qui la rend unique en soi.

    Les gens ont donc une histoire propre faite de hauts et de bas, comme tout le monde. Les déterminismes culturels et économiques ont joué en leur faveur, les conditions ont été favorables pour eux, comme un vent léger qui a poussé leur barque loin du port d’attache vers l’océan de la vie.

    S’ils ont connu la chance, comme on dit, ils ont aussi maintenu leur barque face aux vents contraires des épreuves, de la maladie, des imprévus; il est plus que probable que leur fondation, s’il s’agissait d’un couple, était tellement solide que rien n’a pu ébranler leur projet de vie à deux au sein de leur famille. Et s’ils étaient célibataires, ils ont embrassé très tôt passions, métiers et arts qui sont devenus leur vie.

    Qu’ajouter de plus aux nombreux témoignages de religieux et de religieuses qui ont consacré leur vie aux autres en vivant les valeurs évangéliques? Que dire de ces hommes et de ces femmes dans toutes les religions du monde qui ont comme valeurs l’amour du prochain, la paix et le vivre ensemble? Ne sont-ils pas le reflet d’une personnalité heureuse, vivante, combattante? Je pense à l’Abbé Pierre, à Mère Térésa. Nous avons aussi nos hommes et nos femmes chez-nous en Acadie et ailleurs qui, par le travail souvent loin de la famille et dans le labeur et le silence de leur maison, ont porté la vie, l’ont transmise, comme de véritables héros et héroïnes.

    Ma mère me racontait sa joie d’aller ramasser les fruits sauvages dans les prés l’automne; pour ma part, je me souviens de ces temps où nous ramassions le bois pour le corder dans le garage en vue des grandes froidures de l’hiver. Cette trame de ma vie sent le bonheur.

    Peux-ton considérer l’histoire heureuse de quelqu’un sans l’apport familial? Au sein de la famille, la mère façonne souvent l’esprit du lien, de l’appartenance affective chez ses enfants. Pendant mes voyages, j’observe les générations et les cultures, spécialement celle des Costaricains que je fréquente depuis quelques années.

    Je suis toujours très touché par les liens tissés par les mamans avec les jeunes enfants. Elles offrent généreusement les caresses, la tendresse, exprimant leur amour sans retenue. Les enfants ont une ouverture sur la vie, la nature et les êtres vivants. Les jeunes démontrent un très bel équilibre dans les relations et ont une identité affranchie des asservissements. Les papas sont présents. Que de fois j’ai aperçu les papas jouer avec les enfants et les jeunes adolescents. Je n’ai jamais observé chez ce peuple les dérives de l’alcool ou des drogues sur une grande échelle.

    Nous sommes d’accord pour dire que les gens heureux ont connu un lien d’attachement très tôt dans leur vie, par la présence amoureuse d’une mère et d’un père. C’est le début de la fondation qui accompagnera les gens heureux tout le long de leur vie; ils sont forts, car ils ont confiance en eux et aux autres, et surtout en leurs capacités de créer leur vie et de rebondir devant les obstacles. Leur cerveau travaille en harmonie, car il porte peut-être le gène du bonheur!

    Les gens heureux vivent leur vie dans un élan créateur, partageant leurs talents au profit de la famille et de la communauté. Ce sont généralement des bâtisseurs, des bénévoles qui épousent des causes sociales et humanitaires.

    Le bonheur pour eux est un travail continu poussant et repoussant les limites, ayant une force et une foi inébranlables en leurs ressources et en la vie. Ce sont des personnes qui prennent le flambeau laissé par les autres; ce sont des marathoniens et leur chemin s’inscrit dans la continuité de leur personnalité et de leur humanité en évolution.

    Les gens heureux sont des bâtisseurs de cathédrales dans le sens figuré du terme. Leur personnalité est don et accueil. Ayant connu l’amour très jeunes, les expériences manquées ou mêmes douloureuses n’ont pas ébranlé leur confiance et n’ont pas altéré la belle image qu’ils ont d’eux-mêmes. Ils ne construisent pas leur bonheur aux dépens de leurs semblables en profitant de leur faiblesse et de leur vulnérabilité.

    Il y a eu quelques vols au cours du verglas qu’a connu ma région, ce qui m’a profondément déçu. Des gens heureux n’agissent pas ainsi. Ces comportements répréhensibles proviennent d’un ego désordonné chez des personnes qui ont vécu un manque, une blessure, qui ont souffert d’être comparées aux autres et ont développé des sentiments de victimisation et de fausse pauvreté qui les autoriseraient, selon eux, à prendre le bien d’autrui.

    Les gens heureux cultivent leur jardin, ils y mettent efforts et discipline et le résultat est la joie de vivre qui les caractérise. Ils communiquent leur motivation aux autres et ils sont des rassembleurs.

    Mes observations m’amènent à dire que les gens heureux sont décentrés de leur personne, ils ont développé une philanthropie, un amour pour l’humanité et leur ego constructeur est fait de succès, de réalisations et leur sert de tremplin pour gravir, palier par palier, la montagne de la vie.

    Je pense à toutes les personnes qui de près ou de loin m’ont laissé un témoignage d’engagement. Elles étaient appliquées à leur tâche et certaines me disaient, je ne travaille pas, je m’amuse. Le monde extérieur et leurs tâches ne faisaient qu’un, tant leur cœur était ouvert à la dimension de l’autre.

    Une religieuse me partageait qu’elle avait passé plus de cinquante ans penchée sur ses marmites, à cuisiner pour les pèlerins. Arrivée en Acadie, elle avait offert un cours de cuisine à l’Université; cette femme rayonnait de bonheur car elle vivait l’instant présent, et c’est avec l’amour au bout des doigts qu’elle concoctait des plats si savoureux.

    Mon beau-père Vincent, au cours de ses années de retraite, sculptait les outardes et les bernaches canadiennes. Il passait des heures à pousser son ciseau dans les entrailles de la bûche pour en extraire un oiseau vivant, lui insufflant un instinct de survie, un mouvement du cou, des pattes et des ailes. Au fil des années, il s’était offert un espace de création qui le comblait et qui transfigurait son regard et son sourire.

    L’histoire des gens heureux est aussi faite de souffrances morales et physiques; c’est la condition humaine qui donne rendez-vous aux affections chroniques au cours des âges avancés de la vie. Personne n’y échappe. Dans une démarche de foi, un ami très souffrant se rendait à l’église pour prier avec l’aide d’un membre de sa famille. La flamme de son espérance est toujours visible, témoignage d’un vivant qui porte avec dignité sa condition sans trop se plaindre.

    Les gens heureux ont gardé leur lampe allumée, leur regard est lumineux car il tire son origine de la profondeur de leur être, ce lieu de soi où l’ego n’a pas d’emprise; le bien-être des autres est devenu l’une de leurs préoccupations, leur agir étant orienté vers le bien commun.

    Les chapitres qui vont suivre nous feront entrer dans des chemins inconnus ou peu fréquentés peut-être! Saurons-nous élargir notre être à la dimension de ces frères et sœurs en humanité pour accepter que leurs histoires côtoient la nôtre et que nous soyons tous reliés dans l’arbre de l’humanité?

    Il n’y a pas de honte à chercher le bonheur malgré les coups du destin ou lorsque notre inconscience et nos blessures nous ont amenés à faire des choix obscurs sur des chemins fréquentés par la douleur, le désespoir et la mort.

    Toute transformation chez l’être humain commence par une vraie rencontre!

    Ma famille sur un chemin d’exil

    En 2016, j’ai visité un cousin germain vivant tout près de Boston, et grâce à lui, j’ai découvert le chemin de vie de mon grand-père paternel Théophile Robichaud que je n’ai pas connu; il est décédé d’une pneumonie à l’âge de trente-trois ans, à la Baie de Petit Pokemouche, mon patelin; il laissait ma grand-mère Anna et six enfants en bas âge.

    À cette époque, les hommes prenaient les décisions et ma grand-mère veuve n’a pas eu son mot à dire dans la suite des événements. Le curé du village lui a trouvé un nouveau mari avec trois enfants; les filles ainées de Théophile partirent chez une tante aux États-Unis pour, un jour, y trouver travail, mari et pays. Les plus jeunes, des garçons, dont mon père Georges, sont allés chez une tante à Shippagan. Orphelins de père, privés de la présence de leur mère, je réalise aujourd’hui que mon père et ses frères et

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