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La retraite
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Livre électronique347 pages4 heures

La retraite

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À propos de ce livre électronique

Comment vivre en devenant plus humain, ? Vvoilà l'objectif de cet ouvrage. Le destin de l'homme et de la femme est de chercher le mieux-être et le bonheur. Les épreuves, la maladie et la souffrance nous ramènent à l'essentiel car elles et nous obligent àfont découvrir les valeurs qui peuvent encore donner un sens à notre vie. Tel le lotus aux pétales éclatants se nourrit de vase, nous faisons de même car notre passé est notre terreau. Tôt ou tard, il nous faut rentrer chacun chez soi, avec plus de vérité et de légèreté, en savourant les moments précieux de notre existence. En quittant profession, métier, occupation, nous sommes tous invités à vivre davantage à l'intérieur de notre Être . C'est l'époque deen vue de la récolte, au terme des saisons de notre vie. Il faut déposer notre ego pour mieux nous connaître. Ainsi, laLa retraite n'est donc pas le signe du retrait ou du renoncement àe la démission de notre vie. Bien au contraire. La retraite Elle est un temps pour, enfin, entreprendre notre pèlerinage intérieur – notre par lequel nous apporterons notre contribution à l'hHumanité.

Professeur de gérontologie, spécialiste de la relation d'aide, Valois Robichaud collabore par ses travaux à la recherche et à l'enseignement à l'Université de Moncton, au Nouveau-Brunswick, Canada. Au sujet de sa propre retraite, il s'exprime en ces termes convaincants : « J'ai la joie de vivre mes journées avec plus de liberté car je deviens plus conscient de qui je suis. Cependant, je demeure lucide : Or, les tempêtes de la vie ne me seront pas épargnées. Je les vivrai debout dans ma barque, encouragé par les vents favorables de l'amitié et de la solidarité. Je risquerai alors de m'aventurer dans ma vie sur des terres inconnues… »


J'ai la joie de vivre mes journées avec plus de liberté car je deviens plus conscient de qui je suis. Or, les tempêtes de la vie ne me seront pas épargnées. Je les vivrai debout dans ma barque, encouragé par les vents favorables de l'amitié et de la solidarité. Je risquerai alors d'aventurer ma vie sur des terres inProfesseur de gérontologie, spécialiste de la relation d'aide, Valois Robichaud collabore par ses travaux à la recherche et à l'enseignement à l'Université de Moncton, au Nouveau-Brunwick, Canada.
LangueFrançais
Date de sortie2 oct. 2019
ISBN9782897212209
La retraite
Auteur

Valois Robichaud

Valois Robichaud s’intéresse à la condition de l’homme et de la femme d’aujourd’hui. Ayant réfléchi à l’ensemble des âges de la vie, de même qu’aux enjeux de la retraite, cet auteur et conférencier invite ses lecteurs à se pencher sur la question de la dignité de la personne en fin de vie. Le malade, en effet, est le maître d’œuvre et l’acteur principal de son existence avec sa dimension de foi ou de spiritualité. Docteur de l’Université des sciences de l’Homme de Grenoble, spécialisé en psycho- gérontologie, Valois Robichaud pratique la relation d’aide par l’ANDCMD, en Acadie du Nouveau-Brunswick.

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    Aperçu du livre

    La retraite - Valois Robichaud

    Chapitre 1

    LA RETRAITE N’EXISTE PAS!

    «J’ai soixante-quatorze ans et je commence ma carrière.»

    VICTOR HUGO¹⁴

    Un jour, une grande éducatrice me disait à peu près ceci: «Je suis à la retraite, mais je ne suis pas retirée.» Quel message voulait-elle me faire passer? Ce que je pouvais comprendre de cette expression et surtout déduire à partir des engagements de cette octogénaire, c’est qu’elle avait poursuivi autrement une série d’activités intellectuelles et sociales. Elle ne s’était pas retirée de la communauté.

    Au moment de la première édition de ce livre, une nouvelle tendance commençait ici et là en Occident, celle de «repousser le temps de la retraite». Ou encore de «réinventer, ré-inspirer sa retraite». Ce courant de pensée est né d’une réalité saisie avec de plus en plus de conscience. Les adultes arrivés au milieu de leur vie sont nécessaires au bon fonctionnement de l’économie. À la création de l’emploi. À la richesse globale. Certains y voient également un moyen de préserver plus longtemps la santé par l’actualisation de la personne au sein des communautés humaines.

    Selon Le Petit Robert, l’expression «retraite» est née à la fin du XIXe siècle et comporte les significations suivantes: action de se retirer en arrière, de s’écarter, décrochage, recul et même repli; on applique aussi le mot à celui ou celle qui se retire de la vie active et mondaine, d’une fonction, d’un emploi et qui a droit à une pension. En France, on parle par exemple de radiation des cadres. Il me semble qu’on a perçu la retraite comme la fin d’une vie, dans le but de faire autre chose. Complètement nouveau. Et rien ne doit subsister du temps de travail qu’on a fait, sauf les loisirs. Car on ne doit plus rien faire. Si nous abondons dans ce sens, il est certain, à court terme, que la mort sociale et la mort psychique nous attendent aujourd’hui.

    En Allemagne, en 1889, on entend parler de la retraite pour la première fois par le premier ministre de la Prusse, Otto Von Bismarck. L’âge de la retraite est alors décrété à soixante-dix ans. En 1916, la retraite sera abaissée à soixante-cinq ans. Ce même mouvement apparaît aux États-Unis d’Amérique en 1935. En 1952, le Canada adoptera ses premières législations pour une retraite à soixante-dix ans. En 1965, l’âge légal de la retraite sera abaissé à soixante-cinq ans. Simultanément, on met sur pied un peu partout sur la planète des régimes publics de retraite. On peut observer que le mouvement des départs à la retraite fluctue à la hausse et à la baisse selon les contextes socio-économiques. Aujourd’hui, la nouvelle politique sociale de la retraite s’oriente dans le sens de retarder les départs à la retraite pour l’ensemble des travailleurs des pays industrialisés.

    Le portrait de nos sociétés modernes se présente comme suit: il y a moins de naissances, donc moins de travailleurs. Et la population adulte, plus nombreuse, vit plus longtemps et en meilleure santé. Pourquoi alors se retirer de la vie de travail? Pour une minorité, c’est d’abord un temps de pause. Pour faire le bilan de ses acquis, afin de mieux se relancer. Pour la majorité des travailleurs, pris ici dans son sens le plus large, c’est le retrait d’une vie active pour enfin être libre. On constate cependant que ces millions d’adultes de soixante ans et plus pourraient apporter une valeur ajoutée à la société. Ils possèdent l’expérience, la compétence, la sagesse. La capacité de voir les évènements dans leur contexte et de les analyser. Bref, ils peuvent relier les problématiques contemporaines à l’Histoire. Et avoir droit de cité dans les affaires communes. Une étude¹⁵ effectuée par l’Oxford Institute of Aging de l’Université d’Oxford auprès de vingt et un mille personnes réparties dans vingt et un pays et territoires tend à démontrer les résultats suivants:

    L’étude réfute le mythe selon lequel les personnes âgées sont des personnes à charge qui ont besoin de soins qui épuisent les ressources vitales des sociétés aux prises avec le phénomène du vieillissement;

    Le travail bénévole et les soins fournis aux membres de la famille par les sexagénaires et par les septuagénaires constituent les bases sur lesquelles les sociétés s’édifient;

    Selon les calculs de la Banque HSBC au Canada, la contribution fiscale et le travail bénévole des sexagénaires et des septuagénaires représentent respectivement deux virgule deux milliards et trois virgule un milliards de dollars par année.

    À titre de renseignement, on sait qu’en 1901, l’espérance de vie des hommes dans les pays développés était de cinquante-trois ans et celle des femmes de cinquante-neuf ans. Actuellement, l’espérance de vie des hommes est de soixante-dix-neuf virgule six ans, et celle des femmes de quatre-vingt-trois virgule huit ans. L’écart se rétrécit. L’espérance de vie des Canadiens sera de quatre-vingt-dix ans vers 2030. L’espérance de vie accentue d’une façon remarquable la courbe démographique. Selon la même enquête menée à Oxford, partout dans le monde, les personnes vivent à soixante-dix ans les réalités que les générations précédentes vivaient à cinquante ans. En 2030 au Canada, la population dite à la retraite sur les plans économique et social représentera vingt pour cent de la population totale. En Europe, elle atteindra trente pour cent de la population totale. En Chine, vingt-cinq pour cent.

    De moins en moins de travailleurs contribueront aux caisses de retraite

    En 2030, de moins en moins de travailleurs contribueront aux caisses de retraite par rapport au nombre de personnes âgées qui seront à la retraite. Les gouvernements¹⁶ prennent conscience de cette situation. Et de l’ampleur des changements à faire qui modifieront la structure sociale. Des réformes se mettent en place ici et là:

    En Allemagne, par exemple, les retraites sont repoussées au-delà de soixante-cinq ans;

    Aux États-Unis, le gouvernement entend privatiser les régimes de retraite pour faire face aux demandes d’investissement des États;

    D’autres programmes entendent bonifier la situation financière des citoyens pour les encourager à demeurer sur le marché du travail plus longtemps et ainsi contribuer aux caisses de retraite;

    L’Espagne, l’Italie et la Belgique sont en train de répondre aux nouvelles problématiques sociales liées à l’âge de la retraite.

    Les nouveaux défis auxquels les États devront faire face sont nombreux: s’occuper du seuil de pauvreté des personnes âgées, réorganiser le travail, favoriser les travailleurs car ce sont eux qui créent la richesse, intégrer les jeunes à l’emploi, veiller à des conditions de vie décentes pour les retraités.

    La politique sociale de la retraite au siècle dernier

    Au siècle dernier, la création d’une politique sociale concernant la retraite avait pour but de restaurer la dignité des travailleurs dont l’espérance de vie était de courte durée, en leur procurant un repos bien mérité et une possibilité d’accès à une caisse de retraite. Puis la masse des baby-boomers est arrivée sur le marché du travail à partir des années soixante-dix. Au dernier quart du siècle passé, la raison d’être de la retraite s’est vite transformée. Elle est devenue une «idéologie» du loisir, par une masse «passivement consommatrice» qui avait fait du travail un lieu d’aliénation et de malheur. Nous avons semé une pensée néo-libératrice qui donne au travail un statut négatif. Voire malsain pour la personne. Dans un ouvrage collectif intitulé Une vie en plus, les auteurs nous interpellent: «Il faut réinventer le travail, donc changer les conditions de travail, donc réconcilier l’homme et son travail¹⁷.»

    Le terme retraite utilisé pour parler de la fin d’une période de travail ne signifie pas l’arrêt de la croissance et du développement humain. Rappelons-le: l’idéologie de la retraite est née d’un besoin de renouveler la main-d’œuvre et d’octroyer un repos bien mérité aux travailleurs.

    L’explosion des naissances après la Seconde Guerre mondiale a conduit les démographes à sonner l’alarme à l’égard du redressement de la pyramide des âges au début des années soixante. Ils constatent un élargissement du centre de la pyramide, un rétrécissement vers le bas et un allongement vers le haut. Et le reste s’ensuit: la pyramide s’inverse pour prendre la forme du tonneau. C’est dans ce contexte que les sciences humaines créent un nouveau champ d’études: la gérontologie sociale qui appréhende le phénomène du vieillissement de la personne. Au même moment, en Europe et aux États-Unis, se développent les études et les recherches sur les âges de la vie, les cycles et les passages de vie dans le parcours humain.

    On note une augmentation de l’espérance de vie. Ainsi que l’expression chez ces adultes d’une continuité de vivre. De créer et d’apprendre. En somme de s’autodévelopper. Conséquemment, un mouvement d’études sur les théories du vieillissement naît: la retraite, évènement social, culturel et personnel, ne doit pas freiner la croissance de l’être humain. Anne-Marie Guillemard ajoute: «Nos façons de travailler, de répartir les temps sociaux sur le parcours de vie, de couvrir les risques sociaux, de concevoir les identités de chaque âge et les rapports entre les générations sont profondément transformées par le vieillissement de la population et la longévité accrue¹⁸.»

    Jusqu’au dernier jour de sa vie, la personne continue à être. À agir. À devenir. En utilisant ses sens dans son environnement géographique, humain et physique.

    Cette fête sociale a eu lieu dans mon village d’Acadie au Nouveau-Brunswick. Elle illustre bien le changement de paradigme lié à l’évolution de la retraite jadis vécue comme un retrait, une fin. Voire une mort sociale.

    Un souper pour un départ à la retraite

    Une connaissance de longue date me dit être revenu dans son village pour le souper d’entrée à la retraite de l’un de ses frères. Il précise: «Nous étions huit retraités autour de la table et l’un de nous, dans son discours de circonstance, affirme que la retraite est le signe évident de la vieillesse. J’ai pris la parole pour leur montrer le contraire. En effet, après la fin de ma première profession comme travailleur social, j’ai choisi d’ouvrir une agence immobilière, et mon épouse s’est spécialisée comme maître reiki. Nous exerçons tous les deux une nouvelle profession que nous aimons beaucoup. Mon frère, pour sa part, exerce trois métiers différents et travaille plus de quatre-vingts heures par semaine. Un autre de mes frères s’oriente dans les pêcheries et s’est acheté un bateau.» Il termine en me disant: «Maintenant, la retraite est un temps d’utilité pour moi.»

    En revenant à la maison, je réfléchissais à cette expression: «temps d’utilité». Je me disais que l’être humain souhaite continuer à être utile. À servir. À faire quelque chose de nouveau. De différent. L’être humain, selon Charles Hadji¹⁹, est en devenir: il passe d’un état à un autre, il commence à être ce qu’il n’était pas. Et si ce processus s’appelait changement, il signifierait, selon Hadji, la continuité (enchaînement) et la création (la nouveauté).

    Ce qui est impressionnant chez ces adultes d’âge moyen qui se retirent d’une première profession pour s’orienter dans quelque chose de tout à fait nouveau comportant des défis, est le fait que l’homme d’aujourd’hui est porté par l’homme qu’il était. Ayant à son bord toute l’expérience et le vécu nécessaires pour se recréer lui-même et créer un monde à son image. Carl Gustav Jung²⁰ traite du développement comme un processus d’individuation progressive s’opérant au cours des quatre phases du cycle de vie: l’enfance, la jeunesse, la maturité et la vieillesse. C’est particulièrement pendant la deuxième moitié de la vie que va s’opérer une plus grande identification avec l’ego (le moi) dans le sens de l’expression de ses potentialités et de ses réalisations. Selon Jung, la vieillesse est alors vue comme une période de grande introversion, semblable à ce soleil de la fin du jour qui, loin de dominer comme celui du matin de la vie, s’éclaire lui-même ou peut être regardé sans qu’il éblouisse.

    Les adultes, en ce début du 21e, siècle arrivent au carrefour du choix d’activités appelé traditionnellement «la retraite». Ils s’orientent non plus seulement vers un travail rémunéré comme passe-temps, mais vers d’autres choix exprimant leurs potentialités latentes. Confirmant leurs personnalités assumées.

    Il y a chez les uns et chez les autres une multiplicité de manières de vivre. Ce passage dans l’échelle des âges est caractérisé par un véritable remaniement identitaire.

    «Tout le sens de la vie consiste dans cette possibilité

    de mutation, véhicule de l’adaptation évolutive,

    qui, chez l’humain, devient choix et responsabilité.»

    PAUL DIEL²¹

    Dominique Thierry²² évoque divers bouleversements, biologiques, intellectuels, psychiques et sociaux pour lesquels les mécanismes de reconstruction sont peu connus.

    L’adulte de cinquante à cinquante-cinq ans et le premier départ

    L’éducation populaire par les magazines et périodiques, la télévision et le Web, sensibilise les personnes sur les enjeux du vieillissement. Le vécu des parents, celui des grands-parents et celui des amis ou des voisins montrent dans leur réalité les espoirs et les peines de ceux et celles qui arrivent en fin de vie. Ces images ou stéréotypes ont pour effet de sensibiliser les personnes à cette réalité. Ou de faire naître le réflexe de la repousser pour ne pas la voir. Je retiens quatre grandes périodes appréhendées par ces futurs «retraités».

    Ces quatre périodes commencent au moment où l’individu anticipe mentalement l’arrêt de sa vie professionnelle.

    1. À ce moment, la personne tente de se représenter ce que sera sa vie: idéaux, projets à réaliser, peur du vide et du non-sens, images de décrépitude physique et mentale souvent attachées au vieillissement.

    Un collègue me fait part en ces termes de son questionnement sur le sens de sa vie: «Je ressens du ‘‘pulsionnel libidinal’’ comme suspendu, en apesanteur, désinvesti progressivement du professionnel, en attente avec un désir de vivre ma vie, d’aller vers ‘‘des rencontres’’, des ‘‘évènements’’ après avoir réussi ma vie professionnelle.»

    2. La seconde période que je nomme phase d’indépendance est véritablement l’âge d’or. La deuxième adolescence. C’est le moment de vivre ses rêves. Un éducateur s’exprime ainsi: «Les voyages: pour aller de la ‘‘rencontre des pierres’’ à la ‘‘rencontre des hommes"… passer de mes anciennes visites accompagnées du Guide bleu touristique aux rencontres plus aléatoires des hommes au sens anthropologique et spécifique du terme. Est-ce que je ne décris pas ici ‘‘la nouvelle adolescence’’… adolescence que je regrette, de temps à autre, ne pas avoir vécue sur le plan sentimental, sensuel, sexuel…»

    La personne réorganise son emploi du temps. Et son rapport au monde. Elle doit gérer les relations avec ses parents vieillissants et dépendants tout en maintenant celles avec ses petits-enfants. Au fil de ses obligations quotidiennes, elle est appelée à se trouver de nouvelles raisons de vivre.

    3. Puis s’ajoute la troisième période, charnière entre le temps où tout allait bien pour elle et le glissement vers une fragilité aux multiples visages. Ces fragilités sont physiques et/ou psychiques. Elles invitent la personne à développer de nouvelles stratégies d’adaptation. À faire des choix difficiles. Il n’est pas rare alors que le réseau social soit aussi fragilisé, d’où l’importance de briser l’isolement.

    Un collègue et ami souligne: «J’avais anticipé cette question depuis des années faute de construction familiale et de ses corollaires. Les amis de longue date constituent ‘‘le terreau’’ rassurant de ma vie que je ne cesse d’entretenir. Quand un ami quitte ma région géographique ou mon environnement immédiat, je le vis comme une amputation. La vie pourrait-elle être vécue sans amis?»

    Le veuvage survient et le deuil, comme processus de réaffectation de son monde affectif, est chose courante. Une amie à la retraite se confie: «Je m’ennuie terriblement de ma sœur décédée depuis deux ans, je n’arrive pas à l’oublier…»

    4. Enfin, il y a la quatrième période, celle de la dépendance. Plus courte chez les hommes que chez les femmes, puisque ces dernières vivent plus longtemps. Avec des pluri-pathologies: diabète, affections neurologiques dégénératives, paralysies partielles ou totales, etc. La personne est acculée à la réalité de sa finitude, tant sur le plan biologique, psychologique que social. Heureusement, des efforts sont déployés pour le maintien à domicile de nos aînés ayant des limites et des besoins sur les plans physiologique et cognitif.

    Quoi qu’il en soit, il est important de restaurer la dignité de la personne dans ces périodes de fragilisation et de dépendance en favorisant le plus possible son autonomie. Cette capacité de décider ce qui semble être le meilleur pour elle-même, unique voie pour son accomplissement et sa réalisation à ces âges

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