Le Sénat a adopté, le mardi 6 février, une panoplie de mesures sur le « bien vieillir ». Sontelles suffisantes ?
C’est évidemment mieux que rien. Reste que de mon point de vue, le slogan est encore en grande partie une J’ai conscience que ce que je vais dire est désagréable, mais il ne sert à rien de mettre la tête dans le sable : on ne vieillit jamais bien, on peut en compagnie d’un de nos plus grands biologistes, Jean-Didier Vincent. Et bien entendu, nous nous sommes intéressés à la question du vieillissement. Tant qu’on n’aura pas pris la mesure de la révolution scientifique en cours sur ce sujet, le désastre n’est qu’une question de temps. Passé 50 ans, les cellules sénescentes s’accumulent dans l’organisme parce que notre système immunitaire vieillit lui aussi. Il n’a plus assez de pour éliminer les mauvaises cellules – ce qui explique au passage qu’on meurt plus du cancer ou de la covid à 70 ans qu’à 20 ans. Or les cellules sénescentes engendrent tous les maux de la vieillesse, les maladies inflammatoires, l’arthrite, l’arthrose, la perte de masse musculaire (ce qu’on appelle d’un joli mot grec la ), etc. Le cerveau aussi se dégrade : qui n’a pas, passé 50 ans, l’expérience de chercher le nom d’une personne qu’on connaît pourtant par cœur, parce que les connexions neurales se font mal. Bref, comme disait Rousseau, on perd toutes les qualités que nous avait données la jeunesse. Donc oui, on peut limiter les dégâts en faisant du sport, en mangeant de bonnes choses, en continuant à lire et à faire travailler son cerveau, mais pour le moment, le seul moyen d’éviter le naufrage, c’est de mourir avant.