Elle n’a pas hésité quand nous lui avons proposé de porter notre combat. Afin de briser le tabou autour de la santé mentale, elle a accepté d’évoquer la sienne. Celle de l’ado de 14 ans, hospitalisée dans une unité psychiatrique après une tentative de suicide, de la comédienne populaire et la romancière à succès qui s’amuse désormais de ses tocs, et a enfin réglé ses lunettes à la bonne correction. « Longtemps j’ai préféré Une bulle qui la protège de la brutalité du monde. Sa silhouette juvénile est trompeuse, elle a gardé certes la fragilité mais aussi la force des ados qu’elle accompagne lors d’ateliers d’écriture. Elle partage leur langage et leurs angoisses. La colère de leurs soignant·es, aussi, face au manque criant de pédopsychiatres et de moyens alors que le délitement des structures de soins les empêche d’être le dernier rempart contre les tentations suicidaires des jeunes. En mai prochain, Isabelle Carré entamera une nouvelle aventure. Elle adapte au cinéma son best-seller (2) Pour la première fois, elle sera derrière la caméra. Avec ses lunettes à la bonne correction.
